Suite de notre série d’interviews sur les anciens joueurs du Sporting Club Albigeois qui évoluent en Pro D2 et/ou Top 14. Nous sommes aller du côté du Cantal et d’Aurillac avec Lucas Vaccaro pour faire un point sur ses premiers pas en Pro D2. A quelques heures d’affronter Rouen, l’enfant de la vallée du Gapeau garde un souvenir fort et puissant des affrontements avec les normands lors de son passage à Albi. Titulaire pour cette rencontre à forte dose émotionnelle, Lucas Vaccaro ne veut pas non plus somatiser sur le contexte personnel du match et veut goûter à plein poumon sa 9eme feuille de match avec les cantalous. Mais « Lucho » n’en oublie pas de faire un clin d’œil à ses ex coéquipiers tarnais qu’il suit toujours avec attention dans leurs joutes en Nationale. Rencontre avec le 3/4 centre du Stade Aurillacois, un homme qui vit son rêve en évoluant dorénavant dans l’antichambre du Top 14.
Épisode 6 : Swan Cormenier (Bayonne)

Il y a quelques mois, tu as franchi le pas en quittant le Tarn qui était quasiment ta seconde patrie d’adoption pour aller dans le Cantal à Aurillac. J’imagine qu’aujourd’hui, après 9 feuilles de match et un beau début de saison, tu ne regrettes rien ?
Non, comme je l’ai déjà en début de saison et quoi qu’il arrive, je pense que je n’aurai jamais regretté mon choix car c’était l’opportunité pour moi d’évoluer au niveau au-dessus et au niveau auquel j’ai toujours rêvé d’être. Donc non, je ne regrette pas mais je garde toujours un œil attentif sur les résultats des copains.
On va dire qu’Aurillac fait quand même une belle, belle saison cette année. Vous êtes 9es avec l’un des plus petits budgets de Pro D2, c’est admirable ?
Pour l’instant, on fait une belle saison. Il nous manque quelques points à l’extérieur, et même à la maison, qu’on a laissés échapper et qui nous permettraient sûrement de faire une saison extraordinaire. On n’est pas encore lâché au niveau du Top 6 donc on ne perd pas espoir, on a un déplacement important à Rouen ce soir suivi de la réception d’Agen qui revient fort en cette 2e partie de saison puis un déplacement à Aix qui sera sûrement primordial pour notre fin de saison. Donc, on ne lâche rien quoi qu’il arrive.

Ce déplacement à Rouen a pour toi une saveur particulière ?
C’est sûr, je garde dans un coin de la tête l’épopée d’il y a trois ans. Je ne vais pas penser qu’à ça car quand on reste trop sur le sentimental, ça peut nous faire passer à côté de notre match mais je vais surtout m’en servir pour avoir un regain d’énergie au moment où ça n’ira peut-être pas, où je serai un peu fatigué ou quoi que ce soit d’autre. Donc, je le garde dans un coin de la tête mais je ne vais pas non plus penser uniquement à ça pour éviter de sortir de mon match et de faire une bêtise.
Pour revenir un peu sur toi, on a eu Arnaud Feltrin il y a quelques semaines de cela qui nous disait que, quand il est arrivé à Montauban, il avait dû bosser grave tout l’été pour passer le cap entre la Nationale et la Pro D2. Est-ce que ça a été un peu pareil pour toi, il a fallu mettre de l’huile de coude ?
J’ai pris connaissance du niveau dès mon arrivée à Aurillac, j’ai de suite été mis dans le bain déjà au niveau de la prépa pour commencer. J’ai été très, très, très fatigué au fil des journées et des semaines, comme je ne l’avais jamais été donc oui, il a fallu bosser, bosser, bosser. Je rejoins Arnaud sur ça, au niveau du rythme et des impacts, ça n’a vraiment rien à voir, le championnat est très compliqué par rapport à l’enchaînement des matchs. La Nationale était quand même beaucoup plus cool bien qu’on ait quand même enchaîné pas mal de matchs la saison dernière mais encore plus cette année avec le Covid et les matchs décalés. Là, nous sommes sur 10 semaines d’entraînement sans coupure comme il y a eu le match décalé de Bourg et je pense que si je n’avais pas été préparé à tout ça, j’aurai eu des pépins physiques cette saison mais pour l’instant, je touche du bois, j’ai eu la chance de ne pas avoir de soucis musculaires ou autres donc, ça n’est que bénéfique.

Tu peux nous parler un peu de ce club d’Aurillac ? C’est un club très famille qui ressemble un peu au SCA ?
J’ai eu de la chance depuis que je suis parti de Toulon, où l’esprit famille avait un peu disparu car il y avait beaucoup de stars. J’ai rejoint le Castres Olympique avec Christophe Urios qui était uniquement basé sur ça, c’était vraiment l’entente de l’équipe et de l’équipe dans la ville. Quand je suis arrivé à Albi avec Méloche et Jérem, ça a été pareil, ils sont vachement basés sur la cohésion d’équipe. Aurillac est un club familial qui est bien suivi par les supporters et je suis bien content d’y avoir atterri car ces valeurs-là ne sont pas perdues, elles persistent encore et d’autant plus qu’ Aurillac est quand même une petite ville donc on ressent vraiment l’engouement des supporters quand on va en ville. On vient te voir, on t’encourage donc oui, ça fait plaisir.
Tu peux aussi nous donner des nouvelles des anciens Albigeois qui sont à Aurillac car il y en a une petite pléïade avec Jérémy Wanin, Paul Farret et Gymael Jean-Jacques ?
On va commencer par Jérem, je pense qu’il s’est plus que bien intégré et plus que bien adapté au staff et au championnat de Pro D2. Gyma a été un peu plus embêté en début de saison par rapport à une blessure qu’il a trainée et Paul est à la même image que moi. Je crois que lui aussi doit être à 7 ou 8 matchs et je pense que si on nous avait dit ça l’année dernière, on aurait signé.

On va aussi parler du Sporting Club Albigeois où tu as passé trois années et trois années riches en émotions. Je suppose que certains moments resteront à jamais gravés dans ta tête ?
Ce sont trois années qui ont marqué ma vie et qui resteront gravées comme tu le dis. J’ai fait des rencontres, j’ai passé trois ans qui ont été parsemés d’embûches car j’ai été embêté par des blessures quand je suis arrivé lors de ma première année en prêt mais ça s’est quand même bien fini pour moi car ça m’a permis de rebondir et de signer en Pro D2. Sans ce club, sans mes copains et mes entraîneurs, je n’aurai pas pu rebondir et le SCA aura toujours une grande place dans mon cœur.
J’imagine que tu es encore en contact avec pas mal de gars ?
On ne s’appelle pas tous les jours mais quand je redescends sur Albi, on se passe des coups de téléphone, on se voit et on joue quelques fois à la Play ensemble.

Qu’est-ce que tu penses de cette saison du Sporting Club Albigeois ?
Je les suis bien, ils sont quand même bien au classement. C’est dommage pour eux qu’ils aient perdu quelques matchs à la maison contre les grosses équipes car ils auraient pu être encore mieux mais je fais confiance aux copains, je sais qu’ils ne lâcheront pas.
Si un jour Albi remonte en Pro D2, on peut espérer revoir Lucas Vaccaro sous le maillot jaune et noir ?
Oui, je reviendrai volontiers à Albi si Albi vient à monter en Pro D2 mais je vais déjà essayer de finir ma pige de 3 ans à Aurillac où je suis très bien pour l’instant. Bien sûr, je ne dis pas non à un retour sur Albi mais dans d’autres conditions par contre.

C’est à dire ?
Je ne veux pas m’étaler spécialement dessus mais pour moi, Albi, ce sont Arnaud et Jérem qui m’ont fait venir donc je ne me voyais pas continuer à Albi avec d’autres personnes qu’eux. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai pris la décision de partir, j’ai mouillé le maillot pendant trois ans pour Jérem et Méloche donc je ne me sentais pas de le faire pour quelqu’un d’autre.
Si d’aventure tu marques un essai contre Rouen, est-ce que tu pourras nous faire une petite dédicace et surtout une petite dédicace à Toto ?
Je ne suis pas un grand marqueur d’essai bien que j’en avais marqué quelques-uns lors de ma première saison à Albi, au point de se tirer la bourre avec mon petit Toto. Mais si d’aventure, ça vient à se passer, je penserai fortement à vous et à Toto.
On te remercie et on te souhaite un beau match face au Rouen Normandie Rugby
Avec plaisir, merci.
Propos recueillis par Loic Colombié

Article en partenariat avec

