#Foot – N1 / N.Guibal (Sète) « Vous m’auriez dit il y a deux mois, qu’on aurait atteint la barre des 20 points à mi-championnat, je vous aurais dit que c’était impossible »

Tel un phénix, le FC Sète a su se relever fin 2021 après un début de saison des plus compliqués. Aujourd’hui onzièmes en National, les hommes de Nicolas Guibal ont le vent en poupe mais savent également que la route sera longue pour valider leur maintien en juin prochain, voir mieux selon les prochains résultats.

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On vient de finir cette première partie de championnat. On a retrouvé un FC Sète en grande difficulté au début de saison, mais vous avez su vous ressaisir avec quatre victoires consécutives pour finir 2021 !

Oui déjà dans le démarrage ça a été très compliqué. C’est un secret pour personne, on a eu des problèmes plutôt administratifs qui ont entraîné la perte de plusieurs joueurs de l’année dernière. Il a fallu reconstruire l’effectif avec 80% de nouveaux joueurs qui sont arrivés et avec des joueurs qui n’avaient pas forcément le niveau. Du coup, ça a mis du temps. Il a fallu être inventif par moment parce qu’il fallait trouver des solutions pour avoir une assise assez correcte sur tous les matchs qui sont passés. Ça nous a valu quelques fois d’avoir de grosses désillusions. Comme au Mans où après un quart d’heure, le match était plié. Après nous avons eu beaucoup de scores étriqués avec du 1-0 perdu sur les secondes mi-temps. Il y a eu beaucoup de frustrations mais c’est vrai qu’à la surprise générale, même s’il y a eu beaucoup de travail effectué entretemps, il y a eu une série assez extraordinaire. Si on m’avait dit il y a quelques mois en arrière qu’on allait faire quatre victoires et un nul. Je vous aurais dit clairement qu’il fallait aller vous faire soigner mais bon finalement, nous avons su trouver les ressources. A force d’abnégation et le collectif qui s’est dégagé d’un groupe qui a pris conscience de pas mal de choses, nous sommes arrivés à faire cette série qui est super bien tomber. Elle est tombée à un moment donné où nous n’étions pas très bien. On reçoit Boulogne, on était dans les relégables. A partir de là, il y a eu ce résultat positif qui nous a permis d’enclencher et on a senti au fil des matchs, une équipe de plus en plus solide. On sent réellement actuellement une force qui se dégage de ce collectif. Mais comme je dis tout le temps, les résultats sportifs on ne peut pas toujours s’appuyer dessus. Le football va très vite. On sera davantage analysés. A un moment donné, on nous voyait au fond du trou donc on ne faisait pas forcément attention à nous. Du moment que la lumière revient un peu vers nous, on sera plus analysé et ça sera peut-être plus difficile sur les prochaines semaines. En tout cas beaucoup de fierté, d’humilité aussi, mais beaucoup de fierté que le collectif et le staff sont allés chercher ces bons résultats de la fin de première partie. Même s’il reste encore un match pour finir les matchs allers à Villefranche. Beaucoup de soulagement et de fierté. Ça prouve qu’on n’a pas lâché malgré des moments difficiles. On le sait tous, le championnat National est un championnat difficile où on a battu des écuries avec des budgets quatre voir cinq fois supérieurs au nôtre. Mais le travail ne fait que commencer, il n’est pas forcément fini.

Autre gros avantage de ces victoires, vous avez fait tombé toutes les équipes derrière vous actuellement au classement. Une capitalisation importante dans la lutte pour le maintien !

Bien évidemment, on a battu toutes les équipes qui potentiellement, et je dis bien potentiellement aujourd’hui, se dégagent à jouer le maintien. Même si je sais que par expérience il y a quand même des équipes comme le Red Star, Orléans, Chambly qui descend de Ligue 2 et qui vont à un moment donné démarrer la saison. On a eu la bonne idée effectivement de les battre sur la phase aller. Il faudra les battre au retour aussi mais c’est vrai que ce sont des points importants gagnés. Moi aujourd’hui je pense que le championnat National a clairement deux vitesses aujourd’hui. On sent qu’il y a deux championnats, jusqu’à la dixième place il y a des équipes qui se sont vraiment dégagés et la deuxième partie qui commence de nous jusqu’au premier relégable. Nous le but du jeu sur la nouvelle année sera de basculer dans ce deuxième championnat et de s’y accrocher. Même si on sait que ça ne sera pas chose aisée. Quand on va aller à Villefranche, on a déjà reçu le deuxième Annecy, là chez le troisième, si on arrive à ramener quelque chose. Arriver aux 20 points juste avant la moitié de championnat tout en sachant que la maintien se joue aux alentours des 42 points, c’est déjà très important.

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On peut dire que la moitié du chemin est déjà bien faite !

Oui tout à fait. Après encore une fois, vous m’auriez dit il y a deux mois, qu’on aurait atteint la barre des 20 points à mi-championnat, je vous aurais dit que c’était impossible. Mais il y a des choses qui sont ressortis du groupe et de certains joueurs. Après, il y a eu la particularité de modifier quelques joueurs au sein de l’effectif, de les changer de poste. Ça a été sur le coup des réussites.

Vous m’avez justement précédé en évoquant ces changements de postes qui ont été moteurs d’un déclic. Mais au-delà de ça, qu’est-ce qui a changé depuis septembre pour avoir des résultats plus probants ?

Il y a eu une mayonnaise qui a pris à un moment donné et il y a eu surtout ces modifications de poste et une autre philosophie. En première partie de saison, même quand on perdait les matchs, on était souvent en pourcentages au niveau de la possession, au-dessus de nos adversaires. Ça on en a pris conscience contre Boulogne. On les bat 4-0 et je crois que sur le match, on a 36% de possession et Boulogne en avant 64, comme nous sur les matchs précédents. On s’aperçoit qu’on gagne le match. Le deuxième match, on va à Chambly et pareil. On se retrouve avec 36% de possession, et on gagne le match. Il a fallu faire prendre conscience aux joueurs de ça. Ils sont joueurs et parfois trop dans l’extrême. Si on n’a pas les moyens collectifs de se baser sur une philosophie comme ça, il faut avoir l’intelligence à un moment donné et la lucidité de voir autre chose. Aujourd’hui, on est beaucoup moins sur la possession mais on en avait besoin. Même si on a des joueurs pour jouer au ballon, il n’y a pas de problème, mais on s’aperçoit vite qu’à ce niveau, en tout cas avec notre collectif et notre terrain qui est très compliqué, il a fallu prôner une autre philosophie. Pour l’instant, elle a bien fonctionné. Après comme je vous dit, les équipes en National sont hyper analysées. On sait très bien qu’il faudra alterner les deux philosophies sur le seconde partie de championnat. Mais voilà, on a peut-être prôné un jeu en début de saison qui n’était peut-être pas le jeu qui collait à la qualité de notre effectif.

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A un match de la fin de la phase aller, vous avez au final des résultats plus positifs que la saison dernière, malgré les gros changements au sein de l’effectif. Ça peut donner l’impression que le groupe a l’air d’être meilleur que l’année dernière !

Oui, par moment, il y a certains observateurs qui me le disent. Moi je ne pense pas. C’est un groupe qui est peut-être plus fort mentalement. En terme de qualité de joueurs, le groupe de l’année dernière était sensiblement égal, voir même au-dessus de celui de cette saison.

Ils avaient peut-être davantage d’expérience l’année dernière…

Oui, l’année dernière, nous avions pas mal de joueurs d’expériences. Pas mal de joueurs du groupe avaient un vécu au niveau National voir plus haut. Cette année, c’est moins le cas. Parce que cette année, il ne faut pas l’oublier, sur le groupe de l’année dernière avec Vincent Pappalardo, Alexis Mané, Steve Solvet il nous reste trois joueurs de l’effectif titulaire de la saison dernière si je n’oublie personne. C’est très peu. Après, les nouveaux ont su s’y adapter. Il n’y avait pas forcément de patron qui se dégageait de ce collectif, c’est pour ça que ça a mis du temps. J’espère que cette période n’est pas un feu de paille et qu’elle va continuer. C’est tellement fragile un groupe de joueur. Même si on a quelques bases. Il faudra continuer à bosser tout en espérant qu’on ne nous prenne pas trop de joueurs. Le danger est là. On vient de perdre Faïssal Manaï. L’équipe est visible. Il y a beaucoup de joueurs qui sont demandés. J’espère pouvoir continuer la deuxième partie avec l’ensemble de ce groupe. Déjà je prends un plaisir énorme à travailler avec eux. Quand on a des résultats comme ça, on sent la bonne humeur et la bonne ambiance qui se dégage du groupe. On est prêts à gravir toutes les montagnes.

Vous avez évoqué des risques de départs. De vôtre côté allez-vous essayer de vous renforcer ? Je pense notamment au renfort de Daouda Gueye arrivé en prêt en janvier 2021 depuis Rodez qui avait fait du bien à votre attaque…

Complètement, alors la différence avec la saison dernière, c’est que l’année dernière, on avait un appui de tous nos partenaires. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Même si les résultats vont mieux, la situation en interne est toujours critique au niveau du club. On n’a toujours pas les subventions qu’on attend. C’est très compliqué actuellement. On va dire que les résultats, c’est l’arbre qui cache la forêt. Aujourd’hui c’est très complexe à l’intérieur du club. Vous dire qu’il y aura des recrues au niveau hivernal, je vais vous dire oui si mon manager, comme jusqu’à présent, est très fort. S’il est très bon, on aura peut-être un ou deux joueurs mais il va vraiment falloir qu’il se démène. Ce n’est pas facile pour lui de s’en sortir avec le peu de moyens qu’on a.

Seule ombre au tableau de cette première partie c’est l’élimination précoce en Coupe de France.

Oui bon après c’était prévisible. Quand un club de National déjà dans son championnat a des difficultés, quand vous vous déplacez en Coupe, on voit l’équipe de National, mais on ne voit pas ce qu’il y a à l’intérieur. Effectivement, quand on s’est déplacé à St Estève, il y avait beaucoup d’absents ce jour-là, même si je n’aime pas prendre ces excuses-là. On avait une équipe très diminuée. Sur le groupe de départ, j’avais plusieurs joueurs de la R1, sur un terrain très difficile et face à une équipe de R1, on connait. J’ai été de l’autre côté du bateau. Quand on affronte de deux-trois niveaux au-dessus, on a la motivation extrêmement élevée. Au-delà de ça, il y avait un terrain catastrophique avec des conditions de jeu qui ne sont pas des conditions de football. Tout ça fait qu’on avait le profil de l’équipe qui allait sortir rapidement de la Coupe de France. Ce n’était pas une surprise. Même si la Coupe de France, quand on passe des tours, on en est contents. Moi le premier, j’ai vécu de supers moments avec Sète, avec Fabrègues en Coupe de France. Forcément, ça donne envie. Mais quand on n’a pas les moyens de tenir dans cette compétition, il vaut mieux se consacrer uniquement sur notre pain quotidien qui est le championnat National et je pense que ce n’était pas plus mal encore une fois cette année. Malheureusement, ça fait trois ans avec Sète, nos tours en Coupe de France s’arrêtent dès notre entrée. C’est notre niveau actuel qui veut ça. On est surmotivé contre des équipes comme la nôtre et si on est pas prêts avec l’effectif quasiment au complet pour affronter des équipes comme ça, on a de fortes chances de passer au travers. Donc ce n’était pas forcément une surprise, mais ça nous pendait au nez.

Après, on peut voir le positif et se dire que c’est un des facteurs qui vous a permis de vous relancer deux semaines plus tard contre Boulogne !

Oui tout à fait. Il faut le voir ce de côté-là. Souvent quand on sort de la Coupe de France on se dit c’est un bien pour un mal. Moi je ne l’accepte pas toujours parce que c’est une compétition que j’adore et que j’ai toujours aimé. Mais il faut reconnaître que sur l’année dernière où nous étions montés, et cette année où nous sommes en grosse difficulté, je pense qu’il valait mieux que ça s’arrête parce qu’on n’aurait pas pu continuer les deux compétitions correctement. Aujourd’hui, celle à laquelle on a envie de se tenir, et surtout de se maintenir, c’est le championnat National.

Propos recueillis par N.Portillo

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