Les Savoyards du SO Chambéry, reçoivent ce dimanche, l’Union Cognac Saint d’Angely lors de l’ultime journée des phases aller de Nationale. L’heure pour le manager, Cyril Vilain de retour depuis cet été au bercail, de faire le point sur une première partie de saison qui voit les éléphants occuper la 4eme position du classement en position de qualifiable aux playoffs d’accession.

Cyril, on va dire que ça a été un retour à tes premiers amours cet été avec ce retour au SOC. Comment s’est opéré ce come-back en terre Savoyarde ?
Plutôt bien, moi j’étais resté habiter sur Chambéry travaillant sur Grenoble donc j’avais gardé contact avec l’environnement du club avec qui j’avais gardé d’excellente relation et d’excellents souvenirs suite à mon premier passage donc c’était un plaisir que le club me sollicite. Ça tombait pile poil puisque mon aventure avec Grenoble était terminée. J’ai eu cette opportunité et je suis très content d’avoir pu rejoindre le club et de pouvoir travailler sur les différents projets de développement, si non sportif, que sur d’autres projets qui nous tiennent à cœur.
En parlant des autres projets, on a vu récemment que toute l’équipe du SOC Chambéry a visité les travaux du nouveau stade, c’est quelque chose d’aussi très important pour le club…
Ben oui parce qu’on avait besoin d’outils structuraux pour pouvoir développer notre club aussi bien sur la partie commerciale, réceptive et sur l’accueil du public. On est sur un stade provisoire maintenant depuis trois saisons. On voit que la prochaine saison si tout va bien on pourra finir la saison dans ce nouveau stade et ce nouveau centre d’entraînement. C’est quelque chose de très motivant pour tout le monde et ça donne envie de bosser dur pour pouvoir y rentrer dans la meilleure situation et d’avoir une équipe qui suit structurellement le club et répondre également aux attentes et objectifs qu’on s’est fixés, c’est-à-dire jouer le haut de tableau en Nationale, et puis se positionner sur des prétendants pour la Pro D2, on l’espère, c’est l’objectif.

Pour finir sur le registre du come-back, en revenant à Chambéry, tu retrouves aussi une figure tutélaire, ce qu’on peut appeler aussi un mentor, Michel Ringeval.
Oui, oui. C’est vrai que j’ai eu la chance de travailler et d’entraîner à ses côtés pendant neuf saisons avec beaucoup de réussite à la fois sportive, mais aussi beaucoup de complicité et beaucoup d’entente entre nous. Ça a été une personne très importante pour moi. Il donne encore de son temps et je suis ravi pour me conseiller, travailler sur le recrutement. C’est un monsieur du rugby Français. C’est quelqu’un qui a beaucoup fait pour le club de Chambéry. Je suis ravi qu’il continue à travailler à nos côtés et à nous consacrer du temps.
Cet été, en arrivant à Chambéry, il y avait quand même du pain sur la planche, pour preuve beaucoup de suiveurs n’avaient pas vu Chambéry arriver aussi haut parce que les éléphants avaient connu une saison compliquée marquée par le covid, les matchs en retard, on va dire un peu une course contre la montre. Comment tu as fait pour remettre tout le monde en ordre de marche et remettre les têtes à l’endroit ?
On a essayé de travailler sur des choses précises rugbystiquement. Il y avait un renouvellement de l’effectif assez important parce qu’il y avait besoin de renouveler, et retrouver une certaine fraîcheur et puis des joueurs qui avaient envie de mener à bien ce projet. Voilà, on a bien bossé cet été et puis je pense que les joueurs ont adhéré aussi bien sur le terrain qu’en dehors. Beaucoup de rigueur sur les entraînements, mais aussi sur les projets de jeu qui étaient plutôt attractifs avec beaucoup de vitesse et de déplacements, beaucoup de prises d’initiatives. On a utilisé les trois matchs de préparation pour ajuster ce qu’il fallait et puis on était prêts dès le début de saison. C’est un atout de pouvoir enchaîner les victoires. Ça nous permet de prendre confiance, et la dynamique s’est instaurée très rapidement.

Ces deux premiers blocs de la saison ont été quasiment parfaits ?
Oui ils ont été très positifs même si toutes nos victoires, on a toujours du regret. On aurait toujours pu faire mieux, que ça soit nos déplacements à Albi, à Romans, à Bourgoin et également à Nice le week-end dernier, même s’il y avait pas mal de turn-over dans l’équipe. On se construit, on sait également où on veut aller. On sait qu’il y a des équipes qui nous sont sûrement supérieures. On sait aussi que la saison est longue, le classement d’aujourd’hui ne sera pas la vérité au cours des treize prochains matchs. On avance à notre vitesse, on sait où on veut aller et on est sur une phase un peu plus compliquée. Il y a une période de la saison de blessures où nous avons été un peu plus préservés sur le début de saison. A nous de faire avec et de bien finir ce bloc des phases aller avec la réception de Cognac.
A Albi, on t’avait senti un peu frustré à la fin du match. Tu penses qu’il y avait autre chose à faire pour ton équipe ?
Oui parce qu’on a deux-trois ballons. Je crois qu’on a la possibilité d’aller chercher une victoire qui n’était peut-être pas méritée sur l’ensemble du match mais on s’était donné les moyens jusqu’à deux minutes de la fin de pouvoir avoir plus de précision si on avait eu la capacité de ramener une victoire d’Albi. Finalement sur un contre, on se retrouve avec zéro point et le bonus offensif pour Albi. Il y avait effectivement une grosse déception. Maintenant, déception par rapport au contenu du match, mais nos résultats de début de saison sont plutôt positifs par rapport aux deux saisons précédentes.

Revenons sur ce dernier bloc avant la trêve de Noël. Vous avez commencé en apéritif en recevant Massy, le leader. Ça a été un match à l’ancienne, 9-3, je ne pense pas que c’était la balle à l’aile, la vie est belle sur ce match !
On avait décidé de jouer le vendredi soir pour essayer d’accueillir un maximum de public qui était plutôt disponible le vendredi que le dimanche parce que nous avec les sports d’hiver, les gens le dimanche sont peut-être un peu moins attirés pour venir voir des matchs de rugby. Il faisait un petit peu froid, on est tombé sur deux défenses très bien en place et qui ont pris l’ascendant sur les attaques. C’était un match où il y a eu beaucoup d’initiative. Le résultat final fait qu’il n’y a pas eu beaucoup de point, mais ça a été un match engagé où les deux équipes ont eu envie de produire du jeu et ça a été un match de niveau.
Revenons sur la défaite le week-end dernier, à Nice, chez un prétendant là-aussi au haut de tableau. Qu’est-ce qui a manqué à Chambéry pour aller faire un résultat à Nice ?
On avait décidé de faire beaucoup de changements par rapport à l’effectif parce qu’on voulait redonner du temps de jeu à certains qui avaient peu, voir pas joué depuis le début de saison. On s’était fixés cet objectif de pouvoir faire tourner l’effectif sur ce match. Malheureusement, on a été déficients sur les repères collectifs. C’est aussi un risque quand on amène beaucoup de changements. On n’a pas retrouvé l’équipe de Chambéry capable de tenir le ballon, de proposer le jeu qu’on propose depuis le début de saison. On a été en échec là-dessus. On est tombés sur une équipe de Nice qui a été très réalise et a su prendre les points par un buteur qui a eu une grosse réussite sur ce match. On est en construction, on se sert de nos victoires, comme de nos défaites. On essaye de mieux les analyser possible pour avancer. Il y a de la déception, mais on s’est fixés cet objectif de finir dans les six premiers et on a l’opportunité en gagnant ce match de Cognac. On va laisser derrière nous ce match de Nice et se concentrer et donner le maximum pour bien finir l’année civile.

Ce match contre Cognac, c’est le dernier de l’année civile avant les vacances. C’est victoire impérative pour se mettre le citron à l’endroit pour bien se remettre en janvier.
Oui bien sûr, on a tous à cœur de gagner un maximum de matchs et puis notamment les matchs à domicile. On voit que les équipes présumées plus faibles, celles qui sont en bas de tableau, sont capables d’aller faire un résultat n’importe où. A l’image de cette équipe de Cognac qui est allée gagner à Dijon, qui a pris un bonus défensif à Bourgoin et Nice sur ses derniers déplacements. C’est une équipe dangereuse qui prend beaucoup d’initiatives. Ça sera à nous d’être rigoureux et d’essayer de trouver un petit peu notre rugby et ce qu’on a réussi à faire de positif sur l’ensemble des matchs à la maison, hormis le match de Massy qui était notre seule défaite.
Une question qui est obligatoire à mi-chemin, quelle est l’équipe qui t’a le plus impressionné depuis le début de la saison puisque tu les as toutes rencontrées mis à part Cognac ?
Sur l’organisation Massy et après, sur les talents individuels, je dirais l’équipe d’Angoulême. C’est difficile de trancher entre les deux. Je pense que c’est deux équipes qui finiront sur le haut de tableau. Après, il peut toujours y avoir des surprises, mais ce sont deux équipes qui m’ont plutôt marqué sur les phases aller.

Quel va être le plan de route pour cette trêve ? J’imagine les deux semaines de congé obligatoire, après, il faut reprendre et d’entrée, ça recommence avec du costaud !
Oui, on reçoit Dax à la reprise. L’idée était quand même de récupérer physiquement et mentalement. C’est assez exigeant depuis début juillet où on a repris l’entraînement. Également avec un petit programme d’entretien physique. Quinze jours d’arrêts sans rien faire, on sait que ça peut être très compliqué pour réattaquer avec une seule semaine d’entraînement avant la compétition. Se vider un peu la tête, passer du temps en famille avec un petit programme d’entretien physique pour revenir dans des conditions plutôt acceptables pour préparer le bloc du mois de janvier.
On a vu qu’il y avait aussi la possibilité de recruter des joueurs supplémentaires jusqu’au 30 mars. J’imagine que le manager que tu es va rester alerte sur le marché des transferts ?
Sauf grosse catastrophe non. On a décidé de finir la saison avec notre effectif. On a déjà eu pas mal de changements depuis le début de l’année. On a deux piliers qui nous ont rejoint. Christian Lacombe qui arrive d’Agen en prêt. On a un effectif assez conséquent et ce n’est pas du tout d’actualité de faire venir des joueurs supplémentaires d’ici la fin de saison. Sauf si vraiment grosse catastrophe avec une pénurie sur un poste. Mais ce n’est pas du tout d’actualité.

Un bilan général de cette première partie de saison en quelques mots, quelques phrases ?
Bilan positif. Maintenant, il faut confirmer toutes les bonnes choses qu’on a faites depuis le début de saison avec un style de jeu bien identifier et s’améliorer sur les fondamentaux. On voit qu’on doit être plus durs sur la conquête et plus constants. On est capables de faire de bonnes choses, mais malheureusement, on manque un petit peu de constance dans ce domaine-là. Bilan encourageant, maintenant, on sait qu’on peut faire mieux et qu’on doit faire mieux. Surtout, ne pas s’endormir parce que la poule est extrêmement dure, et extrêmement serrée et qu’il n’y a pas de match facile. Que l’on joue le haut de tableau ou le bas de tableau, il faut tous les week-ends, être remettre le couvert sur le feu parce que chaque match est difficile.
Dernière question, un petit clin d’œil à celui qui a été ton président pendant de nombreuses années et qui vient de passer la main, à Yves Garçon.
Ça a été avec regret que j’ai appris malheureusement le fait qu’il ne continuait pas sur sa présidence. C’est quelqu’un avec qui on a eu de beaux succès. Moi, sur mon premier passage à Chambéry, on a été champions de France de Fédérale 1. C’est quelqu’un avec qui j’avais de superbes relations. En tout cas, je suis ravi qu’il garde de bons contacts avec le club. C’est avec grand plaisir que je le vois nous suivre. Je l’ai régulièrement au téléphone et je le croise au bord du terrain. Ça fait du bien aussi quand ça s’arrête mais qu’on garde de bons contacts et de bonnes relations avec des gens qui ont été importants dans la construction du club.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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