#Rugby – Nationale / P.Papé (Bourgoin) : «On a un ADN, un territoire fort, une popularité, un état d’esprit particulier qu’il faut absolument cultiver!»

À Bourgoin, depuis quelques mois, l’ensemble de l’organigramme sportif opère une mue importante. Après la nomination de Sebastien Tillous-Bordes comme manager, le président Berjallien, Henri-Guillaume Gueydan a désigné un illustre ancien de la maison ciel et grenat au poste de directeur sportif : Pascal Papé. L’ex capitaine de l’équipe de France, revient au stade Rajon emplit des préceptes acquis, tant pendant sa carrière faste auréolé d’un bouclier de brennus et d’une finale de Coupe du Monde, que pendant son expérience de patron du centre de formation du Stade Français. Pour ce seconde ligne qui a porté le maillot du Castres Olympique, ce retour dans une berjallie qui l’a vu éclore aux côtés d’une génération dorée, est d’une logique implacable. Entretien avec « l’homme de Givors », un directeur sportif qui compte bien par sa venue attirer d’autres anciens, pour faire renaître la flamme des valeurs séculaires de son club de cœur. Et qui sait ? Retrouvez la Pro D2 dans un futur pas si lointain, car comme le dit si bien Pascal Papé : «Le CSBJ est un club à part! ».

 

Pascal Papé le nouveau directeur sportif du CSBJ Bourgoin / Crédit photo Le #MagSport – Studios H2G

 

Après avoir fait une brillante carrière, tu as basculé dans la formation au Stade Français. Et puis, il y a quelques semaines, on a appris que tu revenais à tes premières amours au CSBJ, en Berjallie, avec un rôle de directeur sportif. Qu’est-ce qui t’as amené à faire ce come-back à Rajon ? 

 

Comme je l’ai expliqué, c’est déjà un choix du cœur. J’ai été en partie formé au CSBJ, c’est là que j’ai connu le rugby professionnel et c’est avec ce club que j’ai découvert l’équipe de France donc, je l’ai toujours eu dans le cœur et, comme je l’ai clairement dit, toujours eu dans les veines. C’est un club qui était présent dans mon esprit depuis toujours et que je suivais, de loin malgré tout, mais que je suivais beaucoup. Pourquoi ce retour ? Parce-que cela faisait 15 ans que j’étais au Stade Français, je me suis régalé en tant que joueur puis en tant que formateur à la direction de la formation mais maintenant, je pense que c’était le moment de partir pour aller un peu plus loin dans ma carrière professionnelle et personnelle de manière à également grandir. En tous cas, j’ai toujours eu comme conviction d’avoir envie de continuer à développer et structurer un club comme celui du CSBJ et en fait, ça s’est fait naturellement donc, j’ai pris ma décision très rapidement. Je ne peux pas en dire plus car, encore une fois, ça a été un choix hyper naturel pour moi. 

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Et puis, c’est plus qu’un projet mais quasiment un challenge. Tu as connu le CSBJ dans ses heures fastes en Top 14 et aujourd’hui, le président Gueydan a mis en place un projet structuré pour faire remonter ce club dans des strates supérieures. J’imagine que ça doit aussi être très, très emballant de faire se redorer ce blason ciel et grenat ? 

 

C’est un super challenge car, comme tu l’as dit, le CSBJ doit retourner dans le monde professionnel. Aujourd’hui, il est en Nationale, une division malgré tout professionnelle, mais de remonter en Pro D2 est l’objectif. C’est un club qui a une histoire forte, un ADN très fort, un esprit particulier avec une popularité de territoire qui est impressionnante. Le président Henri-Guillaume Gueydan a vraiment restructuré et développé le club en termes d’infrastructures depuis trois ans et aujourd’hui, on va dire que le CSBJ commence à être prêt pour avoir, en tous cas, des ambitions pour remonter assez vite dans le monde professionnel. 

 

On sait que tu as été nommé Directeur Sportif. Dans le rugby, il y a plein de noms tels que Manager Général, Manager Sportif ou Directeur Sportif mais, comme on dit dans le sud-ouest, Directeur Sportif, kezako ? 

 

C’est vrai qu’il y a beaucoup de directeurs sportifs donc on ne sait pas trop. Ce n’est pas comme en Angleterre où ce titre correspond à  » Directeur du rugby  » ou à  » Manager Général  » pour l’entraîneur qui s’occupe des pros tandis que là, c’est vraiment un rôle transversal et je vais donc aussi bien gérer l’école de rugby que l’équipe professionnelle. En tous cas, ce seront des missions transversales qui touchent tous les secteurs du club que ce soit évidemment la formation, l’équipe professionnelle mais aussi l’école de rugby, le Pôle Jeunes et après, toute la politique à faire avec les institutions locales, avec les supporters, avec les partenaires. C’est donc vraiment un rôle général qui, finalement, me correspond bien parce-que c’est ce que je faisais ici, à la formation. C’est quelque chose dans lequel je me retrouve et où, en tous cas, je m’espère efficace. 

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Un nouveau manager a été nommé quelques semaines avant toi, Sébastien Tillous-Bordes. Comment se sont passés les premiers échanges et comment va se structurer ce tandem avec l’un dans les bureaux et l’autre sur le terrain ? 

 

Ça va en tous cas être un travail de lien fort car on aura besoin les uns des autres et on peut aussi mettre Grégoire Pintiaux dans la boucle puisqu’il est l’entraîneur des avants de l’équipe professionnelle. C’est un travail de lien fort de tous arriver avec la même ambition et la même détermination à savoir continuer à faire grandir ce club et de le faire monter le plus vite possible mais aussi d’avoir un axe fort comme la formation. Le CSBJ a toujours été un club très fort dans la formation, il faut le rappeler, et c’est une strate qui est intéressante car le CSBJ est aujourd’hui le 2e club, derrière Toulouse évidemment, qui a quand même fourni le plus de joueurs à l’équipe de France. Donc ça, on doit aussi le retrouver dans nos équipes de jeunes et c’est pour cela que même si Seb et Grégoire vont être principalement sur l’effectif pro, il y a aura aussi de la transversalité pour eux de manière à ce que l’on détermine finalement un projet club et pas forcément qu’un projet pour l’équipe pro. Notre mission sera de faire adhérer tout le monde autour du projet du club.

 

Des 15 ans que tu as passé au Stade Français, et surtout tes dernières années en tant que formateur, j’imagine qu’il y a des idées et des axes de formation qui ont été un peu structurantes pour toi. Je suppose que, comme le Racing, le Stade Français et les clubs de la région parisienne, investir les quartiers populaires, entre autres, est un axe de développement pour le CSBJ ?

 

Bien sûr, c’est quelque chose que l’on a déjà écrit et qui va être fait rapidement, qui a été fait, mais qu’on va accélérer. On va appuyer sur l’accélérateur dans ce domaine-là car, je crois que le rugby dans le périscolaire, les collèges et les lycées doit être présent et même dans les universités. Aujourd’hui, quelque chose a été amorcé au CSBJ et maintenant, l’idée est de continuer à appuyer fort sur l’accélérateur et d’aller encore plus loin. Ça demande forcément des ressources mais en tous cas, on travaille aujourd’hui pour avec le président Gueydan pour justement équiper toutes les parties du club et même celles qui vont être détachées dans le périscolaire. Ce sont des ressources avec déjà beaucoup de potentiel et de motivation parce qu’on sait que ça passera par là. Pourquoi ? Pour le recrutement et pour la détection des potentiels. 

 

On sait qu’à l’époque du grand CSBJ, ton époque, il y avait des vertus et des valeurs séculaires. On dit souvent que pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient donc, est-ce que ton rôle sera aussi d’être un peu  » le gardien du temple « , le garant de ces valeurs pour essayer de les transmettre à la nouvelle génération ? 

 

Evidemment, c’est important. L’idée est d’écrire ce projet sportif et la base de notre projet sportif club va être l’état d’esprit que nous allons formaliser. La Berjallie, c’est quelque chose de fort, les couleurs sont fortes, il n’y a pas beaucoup de ciel et grenat, il n’y en a même pas du tout. On a un ADN, un territoire fort, une popularité et un état d’esprit particulier et il faut absolument le cultiver et continuer à travailler sur cette différence qui fait qu’aujourd’hui, le CSBJ est un club à part. Pour ça, bien sûr que je peux être le gardien du temple mais l’idée est aussi que les anciens, les gens qui ont fait l’histoire de ce club, reviennent au stade et dans la boucle car ce sont des gens qui ont marqué le CSBJ. On a forcément besoin d’eux, en tous cas autour ou à l’intérieur du club pour nous aider à porter l’ambition sportive.

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En clair, si on suit bien tes propos, tu espères qu’il y aura un  » effet papillon  » par rapport à ta venue et que dans ton sillage, plein de légendes ciel et grenat te suivent ? 

 

C’est en tous cas l’idée que l’on a avec Henri-Guillaume, de pouvoir aussi réunir des anciens autour du projet car, encore une fois, ce sont des gens qui sont importants dans le monde du rugby, dans le monde de la Berjallie et dans le territoire donc, ça ferait du bien de les revoir. Moi, j’ai pu voir qu’avec mon retour, j’ai eu plein de messages et lors de mon retour à Pierre Rajon, plein de gens sont venus me voir pour me dire  » c’est super que tu reviennes  » et je crois que les gens ont besoin de ça. Mais encore une fois, il faut aussi être dans l’équilibre c’est à dire qu’il est clair qu’on ne vivra pas avec le passé car c’est passé et que maintenant, c’est l’avenir qui compte. Par contre, les gens qui connaissent, qui ont fait les valeurs de ce club et qui ont fait ce club vont nous aider à grandir dans l’avenir et c’est ça qui est important. 

 

 

Propos recueillis par Loïc Colombié

https://youtu.be/riMzC81LoiY
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Retrouvez en replay vidéo l’entretien de Pascal Papé lors de l’émission « Le #MagSport by H2G » du 17 Juin 2021

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