#Rugby – Nationale / SC Albi : Une nouvelle page s’ouvre avec Mathieu Bonello.

Au Sporting Club Albigeois, la défaite face à Bourg en Bresse (36-16), a un double effet : celui de ne pas accéder à la Pro D2 et la fermeture d’une page écrite par Arnaud Méla et Jérémy Wanin durant 4 saisons homériques. Conscient que le duo Méla/Wanin ne poursuivrait pas l’aventure en cas d’une nouvelle désillusion, les dirigeants albigeois avaient travaillé en amont sur une solution alternative, dans le but de se projeter très rapidement sur la nouvelle saison. Plusieurs profils ont été entendus et audités par l’état major jaune et noir durant les dix derniers jours. Le club de la cité épiscopale, a donc choisi, un profil qui leur semblait tant correspondre à l’enracinement local recherché, qu’au projet sportif souhaité. Mathieu Bonello a donc été choisi par le conseil d’administration albigeois, devenant de fait, le nouveau manager et le guide des destinées du SCA. Focus sur le nouveau patron du sportif dans la cité épiscopale, qui fut tant un joueur émérite du plus haut niveau du rugby français, qu’un technicien à la fibre tarnaise, titré avec Lavaur mais sachant sortir de sa zone de confort.

« Un rugbyman élevé aux grains Tarnais. »

Pour Mathieu Bonello, l’histoire séculaire entre lui et sa passion de l’ovalie est née dans la cité viticole de Gaillac, l’emmenant dans le sillage de la « bande à Gaillard » à tutoyer la Pro D2 dès son plus jeune âge. Après l’effondrement financier de l’UAG, ce talonneur de devoir est parti goûter au Top 14 sous les couleurs castraises touchant le Grâal sous les ordres du duo Travers/Labit en 2013. Auréolé d’un titre de champion de France face au galactique Toulonnais et d’une nouvelle finale de Top 14 perdu en 2014 face aux varois, Mathieu Bonello a basculé dès 2016 dans le coaching. Ce rugbyman élevé aux grains Tarnais, a donc choisi tout naturellement d’opter pour un apprentissage de sa seconde vie sportive auprès de l’ASV Lavaur. Après 2 saisons pleinement réussies , le travail de l’ex-castrais et de son binôme des lignes arrières, Alexandre Albouy, fut récompensé d’un titre de champion de France de Fédérale 1, lors de l’exercice 2017-2018. Comme un signe du destin pour ce club proche des laboratoires Pierre Fabre, ainsi que pour ces 2 enfants du Castres Olympique, ce titre était combiné à l’ultime sacre des gars de la sous- préfecture en Top 14.

«Un homme qui n’hésite pas à sortir de sa zone de confort.»

Après une saison post-titre difficile à digérer, tant mentalement et que physiquement pour le groupe vauréen, couplée a l’arrivée des clubs professionnels de la fédérale 1 Élite, l’enfant de Gaillac a décidé de franchir les berges du Tarn , pour sortir de sa zone de confort et tenter sa chance en région parisienne dans un club au standard de Pro D2 : Le RC Massy Essonne. Celui-ci nous expliquait les raisons de son choix de s’expatrier en Ile de France lors du podcast « Le #MagSport du 28 février 2020 » par les propos suivants :

« J’étais aussi venu pour connaître un changement de région, qu’est-ce que ça comprenait au niveau rugby d’aller dans une région un peu moins rugby. L’opportunité de Massy, c’est aussi d’arriver à comprendre comment ils peuvent avoir de si bons résultats chez les jeunes, comment ils font chaque année pour sortir des joueurs pour d’autres clubs et même pour l’équipe de France assez régulièrement. C’était comprendre tout ça, ce fonctionnement, comme on pouvait avoir autant de bons joueurs. »

«Une expérience massicoise réussie.»

Arrivé comme entraîneur des avants dans un club qui venait tout juste d’être relégué de l’échelon supérieur, Mathieu Bonello (accompagné de Morgan Champagne et Jean Baptiste Di Martino) s’est appuyé sur la formation Massicoise et une colonne vertébrale stable, pour garder les bleus et noirs à un haut niveau de performance. La preuve en est, avec une seconde place Nationale lors de la funeste saison 2019-2020, stoppé net par le Covid 19 et le premier confinement. Après une bataille main dans la main avec .. Albi pour tenter d’accéder en Pro D2 au courant du printemps 2020, le RCME et son coach des avants, furent reversés dans la naissante division Nationale. Malgré un départ cauchemardesque et une place de relegable à la trêve hivernale, les Massicois ont su redresser la barre et finir 5ème de la 3eme division du rugby français. Construit sur un pack solide, cette remontada a vu les gars du président Guionnet mourir à une place des playoffs d’accession, mais dans les clous des objectifs que l’enfant de Gaillac avait livré au magsport le 2 octobre 2020 : « Le but est d’être dans les 6 premiers mais de ne pas s’enflammer!»

« L’appel du Sud Ouest »

Fort d’une proposition de prolongation de contrat de la part du RCME, Mathieu Bonello a préféré décliner l’offre et rechercher un nouveau challenge, toujours dans un club de haut niveau mais aux racines plus Méridionales. Un temps en contact avec Narbonne et Montauban , mais aussi le CO dont il ne cache pas son profond amour, comme en février 2020, dans nos colonnes: «C’est mon club de cœur. J’y ai passé 10 ans, j’y ai encore d’énormes attaches!». L’enfant de Gaillac a prêté une attention croissante à l’avenir du SCA au gré des interrogations sur l’envie de poursuivre l’aventure Albigeoise d’Arnaud Méla. La preuve en est , le 8 mai 2021, a l’issue d’une défaite face aux dijonnais qui réduisait les chances des franciliens de se qualifier en Playoffs, on pouvait voir l’ex coach de l’ASV tendre l’oreille et avoir l’œil vif quand son président s’enquérisait du futur d’Arnaud Méla auprès de notre rédaction.

« L’alignement des planètes »

Mais c’est fondamentalement quelques jours plus tard, alors qu’Arnaud Mela laisse entrevoir de grandes réticences à continuer l’aventure jaune et noire, en cas de nouvelle saison en Nationale, que les dirigeants Tarnais ont commencé à prospecter un potentiel successeur au «berger bigourdan». Très rapidement sa candidature fut la piste privilégiée par le club. Le discours de l’ancien talon et le projet sportif matchérent directement avec Alain Roumegoux, Jean-Pierre Faure, Jean-Jacques Veyrac et Julien Raynaud les 4 dirigeants chevilles ouvrières de ce dossier. L’envie du président Roumegoux de trancher avec le profil de management plutôt latin d’Arnaud Méla, et les préceptes plus rigoristes et anglo-saxon de Mathieu Bonello ont engendré un alignement des planètes certains.

« Une nouvelle page s’ouvre. »

Une chose est sûre, Mathieu Bonello qui arrivera avec un entraîneur des lignes arrières, en remplacement de Jérémy Wanin (qui sera officialisé d’ici quelques heures ou jours) , va très certainement révolutionner les préceptes et les habitudes prises par les joueurs du Sporting Club Albigeois durant 4 ans. En clair une nouvelle page, un nouveau discours, des méthodes différentes. L’ex coach de Massy, va vouloir imprimer son style et sa patte sur un groupe qui a été façonné intégralement par son prédécesseur et dont les joueurs avaient pour beaucoup un fort lien humain. Comme à Massy où il avait emporté de Lavaur, Pierre Trasoudaine sur son porte-bagage, Mathieu Bonello va remodeler l’effectif avec des hommes de confiance, qui auront sûrement le rôle d’être des relais du vestiaire. Un des bénéfices de l’arrivée de l’ancien champion de France de Fédérale 1 avec Gaillac (2006), sera indéniablement les passerelles et l’entente qui risqueraient très fortement de découler avec le Castres Olympique.

Un gros dossier : Les transferts !

Quid des approches faites depuis quelques semaines par l’ancien staff, entre autre sur la charnière. Le président Roumegoux, joint ce matin téléphoniquement, nous a confié que d’ores et déjà plusieurs dossiers transferts étaient ouverts dont celui d’un pilier droit, d’un seconde ligne, d’un 9 et un ouvreur, ainsi que d’un centre à minima.

« Nouvelle ère, même ambitions? »

La 1ere conférence de presse de Mathieu Bonello, qui devrait se tenir dans les jours qui viennent, déterminera aussi le nouveau cap et les nouvelles ambitions du club. Pour cet AnI de l’ère Bonello, verra-t-on un changement de sémantiques concernant l’objectif Pro D2, en laissant cette nouvelle histoire se construire sereinement et pas à pas? Où le nouveau manager du SCA se lancera-t-il dans la poursuite assumée du leitmotiv des années passées. Seul l’avenir le dira et déjà supporters, joueurs et encadrement sont impatients de découvrir les nouvelles lignes qu’ils écriront aux côtés de Mathieu Bonello.

Article rédigé par Loïc Colombié

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