#Rugby – Fed1 / P.Galy (Pamiers) : «Il n’y a pas de cohérence à continuer, il faut pas qu’il y ait de montée et de descente!»

Lors de notre grand débat sur la fédérale 1, dans le cadre de l’émission « Le #MagSport by H2G » , le vice président du Sporting Club Appaméen est venu porter le sentiment des damiers ariégeois. Pour Patrice Galy, l’attente a que trop durée et les instances du rugby doivent arrêter cette compétition et geler les montées et les descentes. Mais le bras droit de Jean Phillipe Sannac, nous aussi éclairé sur les problématiques financières rencontrés par les clubs ainsi que sur la diaspora de licenciés en ces temps de confinement du rugby amateur. Entretien avec un dirigeant , qui a Pamiers comme ailleurs, attend avec impatience d’avoir un cap et des perspectives.

Pour vous en Fédérale 1, c’est vraiment très, très long : depuis mi-Octobre, vous êtes dans les starting-blocks mais vous ne voyez ni fumée blanche ni fumée noire sortir. Je suppose que ça doit être une énorme frustration ? 

 

PG (Pamiers) : Je partage ton point de vue, c’est vrai que depuis le mois d’Octobre, c’est compliqué. De notre côté, on a la chance d’avoir pu faire quelques contrats fédéraux donc ils peuvent s’entraîner. Aujourd’hui, ils s’entraînent deux fois par semaine sur la phase 3 mais avec rien du tout au bout et c’est quand même assez compliqué. Nos espoirs s’entraînent le samedi matin mais ce n’est même pas le fait de s’entraîner, c’est celui de se retrouver et de ne pas perdre le contact, même s’il y a des groupes WhatsApp. Mais ça devient très compliqué car, comme tu le disais, on ne voit pas la fumée. Nous étions censés peut-être la voir le vendredi 12 Février alors on verra le 26 février .  

Est-ce qu’à Pamiers, il y a encore une lueur d’espoir dans vos têtes pour continuer ou vous êtes résignés en vous disant que le contexte ne permet pas de poursuivre ? 

 

PG (Pamiers) : Je pense que ça fait longtemps que l’espoir est parti, pour moi et pour l’ensemble, ça fait au moins un mois. Ça serait bien qu’on se retrouve mais aujourd’hui, on a encore au moins 20 000 cas par jour et il y a des familles qui en souffrent. Après, rejouer et faire un championnat alors qu’on a loupé 8 ou 9 journées, faire des péréquations pour les montées / descentes, ça rime à quoi ? Tu vas aller dire à un club  » tu as fait 4 matchs, tu descends en Fédérale 2  » et inversement ? Autre chose, si on nous fait rejouer à huis-clos, ce n’est tout simplement pas possible au niveau économique. Nous, à Pamiers, on préfère à la rigueur faire notre petit challenge face aux clubs du coin pour essayer de le gagner mais le but est surtout de se retrouver, que les joueurs se retrouvent, que la famille du rugby se retrouve avant de repartir sur une nouvelle saison. 

 

https://www.aristow.com/fr/

A Pamiers, vous aviez monté une jolie équipe avec un joli recrutement, vous vous y étiez pris très tôt durant le premier confinement pour avoir de grosses ambitions sportives. J’imagine que les joueurs ont déjà mis toutes ces ambitions au placard et qu’ils pensent soit à un ailleurs soit à une nouvelle saison au SCA ? 

 

PG (Pamiers) : Oui et non parce-que nous avons un entraîneur qui essaie quand même de les garder constants. Sur les entraînements qu’ils font, on s’aperçoit qu’il n’y a pas d’objectif au bout, ça reste difficile qu’il y ait du sérieux comme il y avait. C’est dommage, c’est vrai que l’an dernier avait été une première saison dure et c’est le Covid qui nous a sauvés sinon, nous aurions presque dû être en Fédérale 2. On n’avait peut-être pas eu le temps de recruter l’année d’avant car nous avions été loin en championnat de France et on s’en était occupé cette saison. C’était bien parti, nous avions 3 victoires pour une défaite avec un point de bonus défensif et c’est encore plus frustrant parce qu’on sentait qu’il y avait une belle saison à venir. Mais tant pis, il y a beaucoup plus grave dans la vie et le rugby passera après. 

On va aussi essayer de se projeter sur l’après-décision quasiment inéluctable du gel de la saison de Fédérale 1 et te demander ce que tu préférerais ? Tu as déjà donné une piste avec les challenges régionaux.

 

PG (Pamiers) : On en a parlé un peu avec les clubs tarnais, on s’appelle, on a des discussions amicales où on se demande ce qu’on pourrait faire mais si on peut jouer, on ne restera pas à rien faire. Pour rebondir sur la première question, le partage totalement l’avis de Pierre Serena (Oloron) concernant les pertes de licences. Sur l’effectif de l’équipe une et les contrats pluriactifs, car à 300 balles par mois, ils peuvent être pluriactifs, il faut bien que tout le monde comprenne que ce ne sont pas des professionnels, ça va aller. Mais ce qui me fait peur, c’est que je pense que l’on va perdre des espoirs et dans les catégories cadets / juniors qui, à mon avis, sont oubliées. C’est à cet âge-là que l’on fait des choix, ce n’est pas notre génération car, quand j’étais jeune, tu allais soit au rugby soit au rugby soit au rugby. Aujourd’hui, ils ont plein d’occupations, certaines qu’ils ne connaissaient pas et c’est valable même au niveau des dirigeants. Pour en avoir discuté avec les autres dirigeants, on vit aussi sans le rugby et on se trouve aussi d’autres occupations. Pour les dirigeants qui sont aujourd’hui un peu moins passionnés, ça risque aussi d’être compliqué. Donc, je pense qu’il va y avoir de la perte au niveau des jeunes joueurs et des dirigeants. 

On va avancer sur le volet économique. On se souvient que ton président Jean-Philippe Sanac avait dit à l’époque des huis-clos  » si ça continue comme ça, en Décembre, on met la clé sous la porte  » puisque vous aviez beaucoup de dépenses et zéro recette puisqu’en Ariège, dès le début de la saison, vous étiez à huis-clos. Est-ce que cette pause a permis de régénérer les bas de laine ? 

 

PG (Pamiers) : Il n’y a pas de sortie, il n’y a pas de rentrée donc on reste à zéro. Depuis le mois de Septembre, c’était très compliqué car nous avions très peu de cas Covid sur l’Ariège et on a une préfète qui nous a mis à huis-clos. On a fait que les matchs amicaux avec un peu de public et au niveau modèle économique, ça n’est pas possible. On est arrivé à s’en sortir avec les réserves mais ça ne pouvait plus durer donc, finalement, l’arrêt du championnat a été une bonne chose car on n’aurait pas pu continuer, ça n’était pas possible. On veut faire notre challenge mais s’il n’y a pas de public, ce sera pareil. On a les joueurs au chômage partiel, on ne va pas les faire reprendre s’il n’y a pas de public derrière, c’est le modèle économique qui va se foutre en l’air. Aujourd’hui, on a perdu tous les petits partenaires, il est certain qu’on les a tous perdus, on n’a pas eu certains gros partenaires avec qui on fait de la vente de matchs et pour qui il y a de la représentativité derrière. Il y a quelques partenaires qui sont arrivés avec un petit chèque en soutien mais c’est très peu. Si on finit la saison à zéro, on sera bien content. 

https://esalbi.com

Est-ce que tu penses que la formule actuelle de la Fédérale 1 est la plus adéquate ou faudrait-il profiter de cette pause pour la restructurer ? 

 

PG (Pamiers) : Je trouve que c’est beaucoup mieux d’avoir fait cette Nationale. C’était top de jouer un Albi ou un Tarbes mais il faut revenir dans des proportions beaucoup plus réalistes. Ça faisait de belles affiches et ça faisait de l’économie mais aujourd’hui, c’est quand même mieux parce qu’on se bat entre nous, entre clubs de même valeur. Moi tout comme les dirigeants de Pamiers préférons mille fois cette solution. Il n’empêche que ça nous a permis de voyager cette année parce-que nous sommes allés jusqu’à Berre L’Etang, on avait La Seyne, Hyères. Ce n’est pas à côté. 

 

Quand tu es à Hyères, tu commences quasiment à voir la frontière italienne

 

PG (Pamiers) : Je préfère mille fois aller à Oloron qui est beaucoup moins loin et partir le matin. 

 

Ça n’est pas une question de kilomètres, c’est parce-que les 3es mi-temps de Pierre Séréna et Laurent Malié sont réputées dans toute la vallée d’Oloron

 

PS (Oloron) : Si tu veux, je te donnerai des adresses à Carqueiranne, à côté de Hyères. 

 

PG (Pamiers) :  D’accord. J’aimerai bien aussi aller à Trélissac parce-que ça a une bonne réputation. C’est dommage parce qu’il y avait des clubs comme Nîmes qui étaient beaucoup plus proches. Ils ont essayé de mettre des clubs à côté et des clubs vraiment, vraiment loin, c’est ça que je n’ai pas trouvé logique. Mais ça nous va très bien comme ça. 

Cliquez ici pour commander

On sait que parfois, des membres de la Fédération Française de Rugby prêtent leurs oreilles ou leurs yeux pour regarder ce qu’il se passe au #MagSport. Si tu avais Bernard Laporte en face de toi, quel serait le cri du cœur que tu pousserais et quelle serait ton attente première ? 

 

PG (Pamiers) : Je lui dirai tout simplement de tout arrêter pour que l’on puisse s’en sortir économiquement. Il n’y a pas de cohérence à continuer, pas de montée, pas de descente. Il y a eu quelque chose de bien l’an dernier au niveau des licences, il faudrait le conserver un an de plus car la situation économique, si on se sort du Covid, va quand même être compliqué sur ce début de championnat à venir. Il faut savoir que plein d’entreprises vont charger, on le voit autour de nous donc, automatiquement, le partenariat va en pâtir aussi. S’il pouvait nous éviter de payer les licences, ce serait tip-top. 

On va maintenant essayer de se projeter sur la saison prochaine car on a bien compris que celle en cours n’aurait sûrement pas de fin. Quels vont être les objectifs pour Pamiers l’année prochaine pour, espérons-le, l’an I de l’après-coronavirus ? 

 

PG (Pamiers) : Comme pour tout le monde, de bien figurer. Aujourd’hui, nous ne sommes pas dans un prévisionnel à l’année prochaine ou dans deux ans de monter en Nationale parce qu’il faut vraiment se structurer et nous en sommes loin, mais vraiment loin. On peut se projeter mais il faut quand même qu’il y ait des appuis derrière, au niveau des mairies et des conseils régionaux et départementaux pour essayer de grandir. On aimerait, un jour ou l’autre, essayer de faire un petit centre de formation, avoir une maison dédiée car il faut savoir qu’à Pamiers, on vit dans deux bungalows. 

 

C’est le Club Med ?  (Rires)

 

PG (Pamiers) : Oui (rires). Il y a des progrès à faire mais on est en train de se projeter. Eric Mercadier, le manager, travaille là-dessus, essayer de construire pour demain, essayer de garder les jeunes car, si nous avons une bonne petite équipe espoir, les cadets partent à Colomiers, à Carcassonne, au Stade Toulousain ou à Castres mais ils ne restent pas à Pamiers car nous n’avons rien à leur proposer. S’il y avait un sujet d’amélioration à venir, ça serait celui-là. Je ne vais pas vous dire que nous allons monter en Nationale demain, déjà parce-que la vérité est sur le terrain et de plus, aujourd’hui, nous ne sommes pas prêts et loin de là. 

Propos recueillis par Loïc Colombié

https://youtu.be/Kq1JWAt8kAE

Retrouvez le replay de l’émission « Le #MagSport by H2G » du 12 février 2021

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s