#Football – D2F / N.Castanier (ASPTT FA) : «Il faut savoir saisir les opportunités!»

Nous avons réalisé un tour d’horizon de l’actualité du foot féminin chez les rouges et jaunes de l’ASPTT Football de l’Albigeois, avec le coordinateur sportif, Nicolas Castanier. Ce dernier qui, en outre de ce poste , vient d’endosser le costume d’adjoint de Guillaume Ballagué, nous dresse les perspectives à l’aube d’une 3eme saison consécutive en D2F. Entretien avec un des artisans du mercato 2020 réalisé par l’équipe féminine fanion de la cité épiscopale, qui peu à peu tisse sa toile dans le club du président Espié.

 

 

Nicolas, pour un coordinateur sportif, la période actuelle du mercato a commencé de façon un peu précoce à cause de la crise du Coronavirus. D’habitude, elle débute plutôt en Juin pour se terminer au mois de Juillet mais là, elle a commencé au printemps. C’est une période qui est quand même assez propice et où il y a beaucoup d’activité. On l’a vu à l’ASPTT, ça a bougé, un nouveau cycle se crée avec un nouveau staff et surtout de nouvelles joueuses qui arrivent et qui vont donner un nouveau visage à ce club occitan ? 

 

Exactement. On a beaucoup discuté pendant cette période de Covid et on s’est posé la question de savoir quel visage et quel virage nous voulions donner à cette équipe. J’avais déjà des idées avant la fin du championnat mais je voulais vraiment revenir aux sources et essayer de recruter un maximum local et régional. Je n’ai rien contre les joueuses étrangères mais c’est juste que je voulais une équipe qui ressemble plus à son public et à ses supporters. Je trouve que c’est important pour les gens de pouvoir s’identifier à son équipe et à son club. 

 

Est-ce que tu peux un peu nous faire étalage de ce recrutement à l’ ASPTT Football de l’Albigeois même si on en a déjà parlé un petit peu dans nos colonnes ? Mais, pour nos lecteurs, nous allons prendre le pouls de cette équipe version 2020 / 2021

 

Nous avions vraiment envie de recruter des joueuses qui pouvaient nous apporter un petit plus, voire même un gros plus et surtout dans des secteurs de jeu qui nous faisaient défaut lors des saisons précédentes. Nous avons aussi essayé de mettre un petit peu de concurrence aux joueuses actuelles parce-que c’est le moteur d’un groupe, c’est ce qui fait avancer une équipe. Donc, nous avons recruté des filles qui viennent d’un petit peu partout, du TFC, de Montauban, Grenoble. On a quand même recruté pas mal de joueuses, il y en a encore qui risquent d’arriver donc, le mercato n’est pas encore complètement fini. En tous cas, ce qui est sûr, c’est que nous ne voulions pas empiler les filles et nous avons vraiment voulu du qualitatif, des joueuses qui nous faisaient grandir. 

 

Est-ce que tu peux nous parler un peu plus du profil technique de ces joueuses ?

 

Je n’ai pas besoin de parler du profil technique de la gardienne mais c’est déjà quelqu’un qui a beaucoup de caractère et qui sait piloter une défense. C’était aussi notre recherche, nous voulions une gardienne de ce type. 

 

Elle arrive de Grenoble ? 

 

Exactement, Inès Troussier. Elle a un fort caractère mais c’est très bien, ça nous va très bien surtout à ce poste-là. Il faut en imposer pour pouvoir piloter sa défense. On a Marie Chiratqui est arrivée, c’est un profil très technique, une vraie joueuse de ballons qui joue dans le cœur du jeu. Surtout, le point commun de toutes ces filles, c’est l’état d’esprit : elles ont toutes un très, très bon état d’esprit et c’est ce que nous recherchions aussi. Nous avons aussi Marion Moura qui est défenseur et qui va nous apporter sa touche technique. Là-aussi, ça risque de jouer le ballon cette année, j’espère ne pas trop m’avancer mais nous avons de vraies joueuses au profil technique avec un vrai état d’esprit. Une autre arrivante, c’est Laura Arriberouge qui a quand même mis pas mal de buts avec Grenoble et qui est là pour nous enfiler les buts, en espérant que ça se passe bien. Elle est aussi-là pour s’adapter à ce club, à ses coéquipières et aux autres attaquantes qui sont dans ce groupe. On a ensuite Nesrine Daoudi, assez connue dans la région. C’est un petit feu follet avec un profil très technique qui va vite. Et la dernière, pour le moment, Valentine Kirbach

 

Le come-back ! 

 

Et oui, le come-back. On la connaît, elle a évidemment de grosses qualités de vitesse et c’est vrai que c’est intéressant pour nous dans ce groupe-là. 

 

En termes de place, quel sera l’objectif de l’ASPTT pour la saison prochaine ? 

 

Justement, on ne sait pas trop parce-que c’est nouveau. Il y a quand même pas mal de nouvelles donc, on ne veut surtout pas se brûler les ailes en annonçant une ambition trop forte. Je rappelle quand même que, l’année dernière, nous avions ambitionné les trois premières places et nous avons eu une sacrée grosse désillusion. Donc, je pense qu’il ne faut surtout pas partir vainqueur et la fleur au fusil. Il est sûr que nous allons beaucoup travailler pour que cette équipe soit la plus performante possible et qu’elle est plus programmée pour la première moitié que la seconde. 

 

Tu es un peu plus mesuré dans les ambitions que le président Espié. On l’a vu dans les colonnes d’un confrère de presse écrite, il parlait du premier tiers de championnat. Est-ce que tu penses que c’est vraiment accessible ? 

 

Je ne sais pas, ça va dépendre du renfort des autres équipes. Je comprends que le président Espié ait envie du meilleur pour son club et son équipe, c’est quand même tout à fait normal. Maintenant, cela ne va pas dépendre que de nous. Si c’était le cas, nous pourrions peut-être tirer une conclusion mais là, pour le moment, on voit qu’il y a des clubs comme Saint-Malo qui se renforcent énormément, à l’image de pas mal de clubs comme Brest également. Il faut faire attention pour ne pas être désagréablement surpris, donc je pense qu’au début du championnat, il faut surtout prendre les matches les uns après les autres et on verra un petit peu plus tard où l’on se situe. 

 

Autre nouveauté à l’ASPTT, c’est le nouveau staff autour de Guillaume Balagué, fait d’un mélange d’anciens et de nouveaux. On a également vu arriver une nouvelle prépa physique, Marion Malabry, Hervé Witas reste à son poste d’entraîneur des gardiennes et on a appris il y a très peu de temps qu’il y avait un nouvel adjoint du nom de Nicolas Castanier. Tu vas donc cumuler les deux casquettes de coordinateur et d’adjoint de Guillaume Balagué 

 

Oui, exactement, c’était dans les tuyaux depuis quelques temps. Nous en avons énormément discuté avec le président et Guillaume. Après le départ de Samuel Fau, il a fallu un petit peu chercher un adjoint et il s’avère que je connais Guillaume plutôt très bien depuis de longue date. Ça a été un de ses souhaits, il voulait travailler avec moi, chose avec laquelle j’étais évidemment d’accord parce-que j’avais beaucoup aimé travailler avec lui à Toulouse. On n’avait pas la même équipe mais nous travaillions ensemble sur le même terrain. Donc, c’est vrai que c’était un souhait de travailler ensemble un jour, je ne savais pas que ça se ferait maintenant mais plus tard. Quand on en a discuté, j’étais un petit peu réfractaire mais, au final, il faut savoir saisir les opportunités quand elles arrivent. Je pense que c’est une opportunité de pouvoir retrouver un petit peu les terrains. J’avoue que ça me manquait un petit peu donc l’un dans l’autre, je ne pars pas dans l’inconnu : c’est un staff que je connais, des gens que je connais. 

 

Pour toi, cela va être un exercice de style. Tu vas devoir te scinder entre ta casquette de coordinateur sportif, où tu es en relation directe avec le staff, les dirigeants et le président Espié, et ton rôle d’adjoint ? 

 

Absolument, toute la difficulté sera là pour le cumul de ces deux postes. Il ne faut pas non plus se mentir, il y a aussi une histoire financière avec le Covid et, en cumulant les deux, nous faisons quelques économies. Moi, je veux vraiment faire très attention et dissocier les deux postes parce-que c’est important pour moi d’être présent pour le staff et l’équipe D2 mais je n’occulterai pas mon travail de coordinateur. D’ailleurs, c’est le travail que je fais depuis le début de cette nouvelle saison et je suis très concentré sur mon rôle de coordinateur pour le moment et plus que sur mon rôle d’adjoint. Mais ça va venir, nous ne sommes pas encore repartis. 

 

Dans le staff, il y a une petite nouvelle, Marion Malabry, une locale de l’étape puisqu’elle est originaire de Mazamet. Est-ce que tu peux nous en parler un peu plus ? 

 

Marion est une de mes anciennes joueuses qui était au TFC avec moi. Elle est passée par plusieurs clubs, Rodez, Nice et Albi, c’est derrière là qu’elle a fait ses premières armes en D2, elle était très, très jeune à cette époque-là. C’est une fille avec un vrai état d’esprit mais, de toute façon, tous les gens du staff ou de l’équipe ont un état d’esprit irréprochable et c’est ce qu’on voulait pour avancer. Je voulais des gens qui soient dans la communication, qui pouvaient discuter. L’ancien staff était aussi très communiquant, il n’y avait pas du tout de problème, c’est juste que là, une fois qu’un staff est dissous, on essaie de s’entourer de gens qui nous correspondent. 

 

Quelle va être la patte et quelle sera la marque de fabrique de ce nouveau staff ? 

 

Je pense que ce staff va être très complémentaire. Comme je l’ai dit précédemment, c’est un staff qui communique beaucoup, on communique déjà énormément et je pense que nous sommes assez complémentaires. Pour parler de Guillaume et de moi-même, nous sommes assez complémentaires sur les qualités. Guillaume a un profil beaucoup plus technico-tactique et moi, j’ai un profil un petit peu plus  » motivationnel « , sans dire que c’est ce qui nous manque totalement à l’un ou à l’autre. Mais, si on doit ressortir une qualité de chacun, je pense que c’est ça pour lui et le côté motivationnel pour moi. Donc, on s’est toujours dit que cela pouvait fonctionner et là, c’était l’occasion. Quand la proposition est tombée, c’était l’occasion de valider ça. 

 

On se souvient de l’année dernière quasiment à la même date, lorsque tu es arrivé à l’ASPTT, tu nous avais accordé une interview et tu parlais aussi de ta volonté de fédérer l’ensemble des clubs qui gravitent autour de l’ASPTT pour faire une sorte de maul du foot féminin, pour reprendre un langage rugbystique. Où en es-tu de ces passerelles crées avec les clubs tarnais ? 

 

On y retourne. Les clubs étaient assez frileux par rapport au  » partenariat moral  » qui pouvait se faire entre nous. Maintenant, disons qu’on y travaille un peu plus et là, nous discutons beaucoup et sommes très amis avec le Lavaur FC par exemple. C’est un club émergent du foot féminin puisqu’il créée sa section féminine. Nous sommes en train de discuter avec eux et également avec Avignon, qui est un club de R1 qui ne montera pas, pour faire une triangulaire. 

 

Avignon, le club de Laurie Saulnier ? 

 

Exactement, Laurie Saulnier qui est passée par Albi. On ne sait pas si ça pourra se faire mais en fait, on aime bien s’entourer de clubs qui ont envie de grandir et qui peuvent aussi nous soutenir en termes de joueuses ou de soutien pur dans les tribunes. 

 

On sait qu’il y a aussi des clubs qui marchent très bien chez les garçons comme Marssac, qui n’ont pas de section féminine pour l’instant, mais ça n’empêche pas qu’ils ont des petites filles qui jouent au foot jusqu’à un certain âge. Il y a peut-être là-aussi des passerelles à créer pour que, dès qu’elles arrivent à un âge où elles peuvent jouer uniquement avec des filles, l’ASPTT ne devienne pas quelque chose d’obligatoire mais qui aille de soi-même ? 

 

Que ce soit naturel, exactement. En fait, l’objectif est d’éviter de voir partir tous les talents féminins sur la région toulousaine. L’objectif est aussi d’avoir un soutien à l’ASPTT Albi et de voir ces sections féminines qui se créent autour de nous, c’est très, très bien et il en faut encore. Le but est évident, c’est que, quand ces joueuses grandissent et qu’elles ne peuvent plus s’épanouir footballistiquement dans leurs propres clubs, elles basculent chez nous. Et quand nous, nous avons des joueuses un petit peu plus en difficulté ou qui, du moins, ont du mal à atteindre ce niveau, l’objectif est de les reverser dans ces clubs-là, il ne faut pas tirer la couverture qu’à soi. Nous sommes en partenariat moral avec le FC Lyon avec qui l’on discute beaucoup. Certes, ce n’est pas à côté mais c’est probablement ce qui va nous amener quelques filles, que ce soit dans un futur très proche ou un peu plus lointain. 

 

En parlant de formation, on sait qu’il y a quelque chose qui marche très bien à Toulouse et Manon Cazes en est sortie, il s’agit du pôle féminin à Blagnac. Un outil comme cela dans l’Albigeois ferait rêver, c’est quelque chose qui pourrait être excellentissime ? 

 

Dans l’Albigeois, ça serait sublime. S’il y avait quelque chose comme ça qui se créait dans l’Albigeois, ça serait parfait parce-que les filles seraient beaucoup plus ancrées dans le département. Et le club phare du département étant l’ASPTT, on pourrait forcément faire valoir nos droits pour pouvoir accueillir ces filles-là. J’espère de tout cœur que ça puisse se faire. 

 

Entre Toulouse et Montpellier, il y a quand même la place pour qu’Albi existe et se fasse sa propre histoire ? 

 

Je le pense, bien sûr qu’il y a de la place. Il ne faut pas oublier que, et c’est ce que j’expliquais un peu à tout le monde, on a à rougir de rien et de personne. Si je ne dis pas de bêtise, cela fait 12 années consécutives que l’ASPTT Albi est au niveau national donc pour moi, il ne faut rougir de rien. Nous sommes un club important sur la scène nationale féminine et il faut justement retrouver un petit peu cette fierté. 

 

Et puis, il y a aussi une belle infrastructure à Albi. Le stade Rigaud est un véritable écrin et il y a de quoi faire pour accueillir les joueuses. Cela a été un peu décrié à une époque mais il y a eu beaucoup d’efforts qui ont été faits par la municipalité ? 

 

Exactement. Nous sommes toujours en train de travailler pour justement encore améliorer les structures et l’accueil des filles pour que ce soit plus fluide et que l’on évite d’aller sur plein de terrains différents. On essaye de travailler au mieux, et le bureau travaille au mieux, sur ça et d’ailleurs, je les remercie parce-que c’est un vrai boulot que d’essayer d’organiser toutes ces équipes-là ou du moins l’accueil de ces équipes. Certes, le Covid n’a pas été une bonne chose mais honnêtement, là, nous avons un gros avantage car en termes d’organisation, nous avons pris de l’avance et c’est très bien pour attaquer une saison. Quand on voit qu’on a quasiment terminé le recrutement, que toutes les licences sont rentrées, c’est quand même une très bonne chose. 

 

Tu nous as parlé d’une équipe qui devait ressembler à sa ville. Ça peut aussi être quelque chose qui permette de réenclencher les grandes foules à Rigaud ? Car on a connu l’ASPTT en D1 lorsqu’il y avait de belles chambrées à Rigaud, ça s’est un peu étiolé en D2. Il y a là-aussi un levier à actionner pour faire revenir tous ces amoureux de foot car, on le sait, Albi est une terre de rugby mais il y a aussi beaucoup d’amateurs de foot ? 

 

Tout à fait et surtout des amateurs de foot féminin. Quand on voit même encore le public qu’il peut y avoir en D2, on se dit qu’il y a forcément quelque chose à faire, on ne peut pas rester sur cela. Lorsque j’ai vu des matches de D1 ou même de D2 féminine avec les tribunes très copieusement garnies, le moteur principal, c’est eux. Je travaille pour le club mais je travaille aussi pour eux, je travaille pour qu’ils soient très fiers de leur équipe et de leur club et pour que, quand ils sont dans les tribunes, ils soient très fiers de porter du rouge et jaune. 

 

Propos recueillis par Loïc Colombié

https://hearthis.at/radio.albiges/magsport-19-juin-2020/

Retrouvez l’intégralité de l’itw de Nicolas Castanier lors de l’émission « Le #MagSport – RadioAlbiges » du 19 juin 2020.

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