Lors de notre grand débat sur la « Pro D3 / Nationale 1″, lors de l’émission « Le #MagSport – RadioAlbiges » du 12 mai 2020, l’ouvreur du Stade Niçois, Yohann Villanove, est venu apporter le point de vue des Azuréens. Pour le club des Alpes Maritimes, la proposition de Bernard Laporte, de créer une division intermédiaire entre Pro D2 et fédérale 1, est en totale corrélation avec le plan de développement et de structuration des aigles Niçois. Yohann Villanove, en abordant uniquement un prisme sportif, a tenu à nous transmettre son impatience et son envie d’en découdre lors de ce nouveau challenge sportif. Coup de projecteur sur un ouvreur et un club qui n’appréhende point de tout, ce championnat entre gros bras.
Yohann, on sait que ton club de Nice est un club qui a de l’appétit, qui a de l’ambition, qui est en train de se structurer en SAOS. J’imagine que cette Pro D3, ou plutôt cette Division Nationale comme préfère l’appeler Maurice Buzy-Pucheu, doit aussi vous plaire à Nice ? C’est quelque chose qui doit te parler et puis, en termes d’intensité de matches, c’est autre chose que la Fédérale 1 ?
YV (Nice) : Oui, c’est quelque chose vers lequel nous voulons aller. Si ça se met en place tout de suite, ça serait super et c’est vrai que, sportivement, c’est plus intéressant. C’est un peu pareil que ce qu’on a connu avec Chambéry à l’époque et la Fédérale 1 Elite. Ce sont des matches relevés tous les week-ends et je pense que ça préparerait plus les équipes à monter en Pro D2 que cette Fédérale 1 actuelle et des matches qui, parfois, sont un peu plus simples. On n’a pas forcément l’habitude d’enchaîner les gros matches donc, quand on arrive en Pro D2, je pense que c’est dur.
La dernière année où tu étais en Fédérale 1 Elite avec Chambéry, il y avait quand même un calendrier très allégé, ce qui ne permettait pas non plus d’avoir un gros rythme de matches. On sait que Bourg-en-Bresse et Provence Rugby qui sont montés cette année-là ont eu du mal à se remettre dans le rythme car il y avait quasiment un match par mois puisque la poule était de 10 ?
YV (Nice) : Oui, c’est ça, car il y avait eu des clubs qui n’avaient pas pu assumer ou quelque chose comme ça donc forcément, il y avait des trous dans le calendrier. Mais, on voit quand même que toutes ces équipes qui sont montées à cette période-là se sont maintenues, à part Bourg qui est descendu l’an dernier bien que ce soit la première fois qu’une équipe descende avec autant de points. Donc, je pense que cette poule élite, malgré son manque de rythme, préparait à la Pro D2 plus que la Fédérale 1 actuelle car on a vu les résultats de Rouen et Valence cette année. Ce n’était pas comparable avec les résultats qu’avaient eu les équipes qui sortaient de la Poule Elite.
Yohann, parfois, des joueurs nous disent en off que, lorsque vous avez en face une équipe que vous savez un peu plus légère, vous avez du mal à faire monter l’adrénaline. Là, en allant jouer à Narbonne et aux quatre coins de la France chez ce qui se fait de mieux dans l’élite fédérale, l’adrénaline va revenir ?
YV (Nice) : Je suis quelqu’un qui aime la gagne et, même si je joue contre les cadets du village d’à côté, je vais avoir envie de gagner et de tout donner donc ça, ça ne me concerne pas. Mais oui, je pense que pour certains joueurs qui ont besoin de défi, ça peut être une bonne chose pour trouver cette niaque qui est obligatoire dans le rugby pour pouvoir gagner. Ça fait toujours plaisir d’affronter de grosses équipes et de pouvoir les battre, c’est comme ça que l’on grandit. Ce n’est pas en jouant contre des petits clubs qui s’entraînent deux fois par semaine que l’on grandit. Nous, ce dont on a besoin au jour d’aujourd’hui à Nice, c’est de grandir donc, cette Pro D3 nous ferait le plus grand bien.
On entend parfois des coaches que l’intensité des matches en Fédérale 1 était beaucoup moindre qu’en Fédérale 1 Elite. Toi qui as connu les deux, tu corrobores ce ressenti ?
YV (Nice) : Tu retrouves la même intensité sur certains matches de cette année, quand tu prends Aubenas, Bourg-en-Bresse ou d’autres. Nous avions une poule assez rude donc, on a retrouvé cette intensité pas mal de fois mais, il y a des week-ends où tu es quand même loin de ce niveau-là. Je pense qu’il y a des week-ends où tu es plus proche de la Fédérale 2 que de la Fédérale 1 à l’époque.
Yohann, on va te demander une projection par rapport à Nice. On sait que Nice est un émergent et un club qui veut compter dans le futur au sein du rugby français. Quelles seront les ambitions de Nice dans une Nationale 1, même si vous ne vous êtes probablement pas encore totalement projetés ? D’être dans les 6 premiers et d’aller titiller un peu le haut du tableau ?
YV (Nice) : Franchement, je n’en ai vraiment aucune idée puisqu’on nous communique très peu sur le recrutement et donc, je ne sais pas comment cela va se passer la saison prochaine et je n’ai aucune idée de l’objectif qu’on aurait. Mais, si tu me le demandes à titre personnel, ce serait la 1ère place et la montée.
Yoann, en tant que compétiteur et que joueur de haut-niveau, tu vas augmenter le curseur d’exigence s’il y a une Fédérale 1 Elite ? Peut-être inconsciemment mais tu changeras ta préparation face à une division qui sera beaucoup plus armée, beaucoup plus épaisse que la Fédérale 1 ?
C.Hamacek (Cognac) présent en plateau: Il sait qu’à Cognac-Saint-Jean d’Angely, on cible toujours les 10 donc, je sens qu’il commence avoir les chocottes.
YV (Nice) : Tes 3e lignes sont mes amis (rires)
CH (Cognac) : Oui, c’est pour ça
YV (Nice) : Ils ne me feront pas de mal (rires). Pour répondre à la question, je pense que ce serait plutôt collectivement qu’il faudrait qu’on fasse tous plus qu’actuellement, que tout le monde tire dans la même direction et ce serait plus facile. L’exigence, je l’ai toujours eu en moi, j’ai toujours été exigeant envers moi. Tu peux en parler un peu avec Christophe, quand j’étais un peu plus jeune, j’étais un peu plus fougueux. Mais oui, j’ai beaucoup d’exigence et je veux progresser donc, peu importe la division dans laquelle je joue, je m’implique au max et j’essaie de donner le meilleur.
Propos recueillis par Loïc Colombié
