Nous sommes allés à la rencontre d’une légende du rugby français, qui a connu pléthores d’aventures humaines tout à tour avec Montferrand, Grenoble, Vichy, Bourg-en-Bresse, où encore Lourdes et Chambéry. Michel Ringeval, alias « la migraine » du haut de ses 77 printemps à bien voulu nous accorder un entretien, et nous faire profiter de sa science de l’ovalie, sans hésiter à pousser quelques coups de gueule. De ces racines lourdaise, à son adn Montferrandais, en passant par l’homérique finale Castres/Grenoble du championnat de France 93 , l’ancien demi de mêlée nous narre dans ce 1er épisode, le récit d’un rugby encore amateur et qui fleure bon les veillées d’antan.
Michel, pour commencer, On peut allègrement vous qualifier » d’entraîneur des montagnes » parce-que, quand on voit votre parcours, ce ne sont que des clubs des massifs que vous avez entraînés ? Il y a un ADN qui vous plaît là-dedans ?
Effectivement parce-que moi, je suis issu de Lourdes donc, j’ai fait toute mon école de rugby à Lourdes. J’ai été un peu bercé par les sept titres de champion de France lourdais que je voyais régulièrement revenir avec le Bouclier de Brennus. De Lourdes, je suis parti à Clermont-Ferrand, encore un massif montagneux et de Clermont-Ferrand, je suis venu à Grenoble. Donc, c’est vrai que j’ai les trois massifs montagneux de la France.
Vous êtes un homme du Piémont Pyrénéen, vous ne le reniez pas et on l’entendait dès le début de vos propos mais vous avez aussi un autre surnom dans le rugby français, » la migraine « . Pour les plus jeunes, vous pouvez nous dire la genèse de ce surnom ?
C’est un surnom qui me vient de mon père et qui n’a en fait rien à voir avec moi. Ça n’a rien à voir avec ce que les journalistes ont voulu en faire c’est à dire que, tout le monde disait que je réfléchissais tellement sur le rugby que je m’en donnais des maux de tête mais c’était totalement faux. En fait, mon père était un grand chasseur qui a écrit beaucoup d’ouvrages sur la chasse à la bécasse. Et, quand il était jeune et qu’il partait à la chasse avec ses amis et qu’ils décidaient du lieu où ils allaient chasser, il était rarement d’accord avec eux. Donc un jour, ils lui ont dit » toi, tu es une migraine, tu nous fatigues, tu n’es jamais d’accord avec nous « . Et moi un jour, quand je suis arrivé à l’école de rugby de Lourdes, l’éducateur qui s’occupait des jeunes connaissait très bien mon père et m’a dit » ça, c’est le petit migraine « .
Et c’est resté ?
Et c’est resté parce-que j’ai été international junior avec Michel Arnaudet et André Campaes de Lourdes qui m’appelaient comme ça. Et en équipe de France junior, il y avait un joueur de Montferrand qui, quand je suis arrivé à Montferrand, m’a repris le surnom et c’est comme cela après que ce surnom m’a suivi. Mais ça n’avait rien à voir avec mes soi-disant réflexions sur le rugby.
On vous entend parler de chasse. La chasse, c’est un peu comme les Piémonts, ce sont des berceaux bénis pour le rugby. D’où vient ce lien entre la chasse et le rugby ?
Moi, au grand désespoir de mon père, je n’étais pas chasseur. Il a cherché à me convaincre en m’emmenant avec lui à la chasse à la bécasse ou à la chasse au coq de bruyère mais cette dernière, c’était se lever à 3h du matin, marcher pendant des heures pour être au lever du jour à l’heure où le coq chante et pouvoir l’observer. La chasse à la bécasse, c’était dans les bois et mon père était passionné donc, comme tout passionné, il était excessif et si vous n’aviez pas la même conviction que lui, c’était très, très difficile de le suivre. Donc moi, je n’ai pas été chasseur et puis, j’adore les animaux et je n’aime pas les tuer. Donc, quelle est la relation entre le rugby et la chasse, je ne sais pas trop.
Parce qu’il y a beaucoup de rugbymen qui sont chasseurs, qui aiment ça et qui, même s’ils ne pratiquent pas, ont ce lien avec ce sport. C’est pour ça que je vous demandais l’atavisme ?
Peut-être qu’être chasseur, c’est une façon de s’isoler un peu, de pouvoir faire un retour sur soi-même, de penser à autre chose. Et puis, c’est vrai que la nature, c’est quelque chose de très agréable donc, à travers la chasse, il y a la connexion avec la nature.
Un lien tellurique ?
Je crois que c’est déjà ça.
Vous êtes également l’entraîneur d’un club qui fût très grand à l’époque et qui est maintenant un peu redescendu d’étages, c’est Vichy. Quand vous voyez tous ces bastions comme Lourdes, comme Auch qui est en train de remonter en Fédérale 1, comme peut l’être aussi Graulhet en Fédérale 1, tous ces bastions maintenant amateurs et à l’échelon fédéral mais qui tenaient à l’époque le haut du pavé dans le rugby hexagonal, qu’est-ce que cela vous inspire ?
Honnêtement, beaucoup, beaucoup de tristesse. J’en reviens à Lourdes parce-que j’ai appris à jouer au contact de légendes du rugby : les frères Prat, Martine, tous ces joueurs-là qui étaient des légendes du sport. A l’époque, ils étaient tous en équipe de France, le rugby à Lourdes était vraiment une institution et il y avait vraiment une école lourdaise. Franchement, je m’en suis vraiment aperçu quand j’ai quitté Lourdes, que tout ce qu’on vous inculquait à Lourdes était différent de ce que les autres pouvaient pratiquer. Donc, quand je vois aujourd’hui où est retombé ce club et surtout quand je vois le gâchis qu’il y a au plus haut niveau au niveau des surnombres qui ne sont pas joués, je me dis que tous les internationaux qui m’ont appris à jouer doivent se retourner dans leurs tombes. Franchement, c’est une grande tristesse de penser que ces clubs-là, et notamment celui-là, se retrouvent aujourd’hui derniers de Fédérale 2 et avec, je crois, très, très peu d’espoirs de remonter la pente.
Vous avez été joueur à Lourdes et à Montferrand, vous avez même été entraîneur du Clermont-Auvergne qui s’appelait Montferrand à l’époque. Lourdes et Montferrand étaient, à ce moment-là, deux clubs du même acabit. Quel a été le virage pour que l’un reste au haut-niveau et que l’autre sombre dans les méandres de la Fédérale 2 ? C’est le mécène omniprésent qu’est Michelin qui a fait la différence ou il y a quand même eu un virage sportif, des choix qui ont été importants et qui ont permis à Montferrand d’aller du bon côté ?
Je suis bien placé pour vous en parler parce-que, quand j’étais à Lourdes, Lourdes avait encore une très, très belle équipe puisqu’ils ont été champion de France après mon départ. Donc, ils étaient dans le haut du pavé, ils ont été champions de France en 68 et moi, je suis parti en 65 alors que l’ASM était dernier de poule. Sauf qu’à cette époque-là, l’ASM de par l’intermédiaire de son président Mr Henry Franck, qui était un membre du conseil de gérance de la maison Michelin et un passionné de rugby a décidé un jour de monter une grande équipe à l’ASM. Il est bien évident qu’avec le soutien de Michelin derrière, il avait des moyens que Lourdes n’avait pas. Moi, ils sont venus me chercher en me proposant une situation, ils m’ont proposé une formation dans l’éducation physique et puis il y avait des écoles Michelin. Ils m’ont pris alors que je n’avais pas de formation du tout dans cette branche mais ils m’ont fait suivre beaucoup de stages, ils m’ont formé, ils m’ont intégré dans les écoles. J’ai été un des premiers à muter pour l’ASM à partir du moment où ils ont eu décidé de reformer une grande équipe. Je suis parti à l’époque avec Gilbert Prat et on devait aussi partir avec André Campaesqui était en équipe de France mais qui, au dernier moment, ne nous a pas suivis. Et ça a commencé à être un petit peu le départ de ce qui s’est mis en place à l’ASM. J’ai joué jusqu’à 28 ans et j’ai eu de nombreuses, nombreuses très graves blessures qui ont fait qu’à 28 ans, Robert Poulain qui était le directeur sportif de l’ASM, m’a demandé d’entraîner l’équipe première que j’ai ensuite entraînée pendant 16 ans. Mais il est évident que, dans tout le parcours que j’ai pu générer à l’ASM et toute l’ascension de cette équipe que j’ai vue, l’apport de la manufacture derrière a eu une très, très grande importance. Parce qu’à l’époque, le rugby n’était pas professionnel et les joueurs venaient pour un emploi. On a récupéré beaucoup, beaucoup de joueurs qui nous ont rejoints à l’ASM avec un emploi très souvent chez Michelin, parce qu’il y avait toutes les ouvertures professionnelles possibles dans la manufacture. C’est comme ça que, petit à petit, l’ASM s’est créé une grosse équipe. Après, ça a évolué comme on le sait.
Si on peut faire une image ou une passerelle, vous êtes passé d’un rugby de vallée, d’un rugby de territoire à un rugby d’entreprise ?
Oui, il est sûr que, quand je suis arrivé à l’ASM, c’était un club omnisports, il y avait 17 sections. L’ASM était le cœur et le poumon de toutes ces sections avec des ouvertures professionnelles énormes. Je me suis retrouvé dans un monde complètement différent de celui que je connaissais à Lourdes. Lourdes, c’était une ville qui vivait 6 mois par an, la plupart des gens y sont en vacances le reste du temps. C’est une vie un peu tronquée, la vie qu’il y avait à Lourdes n’est pas la réalité. Je me suis vraiment retrouvé confronté au monde professionnel.
A l’époque, les mauvaises langues disaient même que le M de l’ASM voulait autant dire M de Montferrand que M de Michelin ?
Oui, bien sûr mais il n’y avait aucune honte à ça. Au départ, c’était Michelin et c’est devenu Montferrand parce-que c’était le quartier où était le Stade Michelin. Après, ce sont des raisons structurelles qui ont fait qu’on n’avait pas le droit de garder un nom corporatif et qu’on est passé à l’ASM mais, au départ, c’était l’AS Michelin et non pas l’AS Montferrandaise.
Vous êtes ensuite passé à Vichy, un autre de ces clubs qui là aussi, tenait le haut du pavé à l’époque comme Le Creusot, comme Montceau-les-Mines. Pour tout ce genre de clubs, c’est un peu comme Lourdes, c’est le contexte industriel et économique qui a eu raison du rugby de haut-niveau là-bas ?
Je ne sais pas si on peut comparer Vichy à Lourdes parce-que je pense qu’il pouvait y avoir d’autres moyens à Vichy qu’il y avait à Lourdes à une certaine époque. Je ne sais pas s’il y a eu une volonté de faire une très bonne équipe à Vichy. Je ne suis resté qu’un an à Vichy, j’y ai fait un passage quand j’ai justement quitté l’ASM, j’ai eu une période où j’ai un peu cherché ma voie. J’avais trouvé une voie professionnelle très, très intéressante à Vichy qui m’aurait peut-être permis d’abandonner le rugby à l’époque, pour vous dire que ça m’intéressait. Seulement, c’était très, très lié avec le rugby et il y a eu des choses qu’on m’a demandées que je n’ai pas voulu faire et donc, je suis parti de Vichy. Mais, je pense que s’il y avait eu une volonté vraiment très, très forte de faire une bonne équipe à Vichy, ils auraient pu le faire, d’ailleurs, elle y a été. Quand Gérard Dufau était l’entraîneur de Vichy, Vichy était une équipe qui rivalisait avec tout le monde.
C’est aussi pour cela que je voulais vous lancer là-dessus. A cette époque-là, il y avait Le Creusot, Montceau-les-Mines, on peut parler aussi de Carmaux, Graulhet, Mazamet, tous ces bastions industriels. En même temps que l’industrie est partie, le rugby s’est atténué. Pour vous, ça doit quand même être un crève-cœur de voir là où ces clubs-là sont pour l’instant ?
Dans tous les clubs que vous nommez, il y en a eu un autre qui était Montchanin. A l’époque, Montchanin a tenu longtemps grâce à la passion du père Soula qui lui, a fait ce club et l’a maintenu très, très longtemps à un très, très, très bon niveau. Je crois qu’aujourd’hui, c’est une évidence que le rugby appartient aux villes qui ont des moyens financiers. Et petit à petit, le rugby étant devenu professionnel, l’argent a fait la différence. Aujourd’hui, vous avez très, très peu de petites villes, sauf celles qui sont aidées par un mécène, qui puissent rivaliser avec des grandes métropoles.
Dans votre carrière, qui a été assez illustre, vous êtes passé par un club assez notoire du rugby français, c’est Grenoble. Nous, nous sommes un média tarnais et quand vous parlez du Tarn et de Grenoble, ça vous rappelle des mauvais souvenirs et cette finale de 93 qui sera celle qui fera débat jusqu’à la fin des temps ?
Ah là oui (rires) !
C’est un sujet intarissable parce-que, cette finale, c’est quand même quelque chose qui est resté au fond de votre chair ?
Oui, mais ça va beaucoup plus loin que ça. Il faut savoir qu’à l’époque, Jacques Fouroux avait rejoint Grenoble, qu’il militait pour la présidence de la Fédération, que beaucoup de choses se sont dîtes autour de cette finale. Je ne veux pas tout raconter.
Il y a prescription maintenant ?
Oui mais, quand on vous dit la veille que vous ne pouvez pas gagner. Quand sort la réunion des arbitres qui précède la finale et qu’on dit à Jean Liénard, qui était mon prédécesseur à Grenoble, » Jean, vous ne pouvez pas gagner « . Et moi, j’ai compris au bout de 10 minutes qu’on ne gagnerait pas. Il avait été décidé, paraît-il, au cours de cette réunion d’arbitrage, que la façon dont nous jouions les mauls à Grenoble était illicite. A l’époque, on jouait les mauls comme tout le monde jouait les mauls et comme ils se jouent encore aujourd’hui c’est à dire que, quand le ballon est gagné, on le fait circuler dans le maul et on le donnait. Nous, on avait vraiment une très grosse équipe et on avait vraiment très bien travaillé cela, c’était notre efficacité. Et à partir du moment où on a décidé que cette façon de jouer les mauls était illicite, on n’avait plus aucune chance de gagner. Donc ça, je l’avais déjà compris au bout de 10 minutes.
C’est votre marque de fabrique. Pour les plus jeunes, on a parlé dans les équipes que vous avez eues de » pack à 16 pattes « , de » mauls ou de packs de mammouth « . Donc ça, c’était votre marque de fabrique ?
Ma marque de fabrique, je ne sais pas parce-que moi, je suis de Lourdes et j’ai plutôt été formé par tout ce qui se passait derrière.
C’est paradoxal
C’est vrai qu’en tant que demi de mêlée, vous êtes obligé de vous intéresser un peu à tout ce qui se passe devant ou derrière. Ma formation naturelle lourdaise faisait que derrière, je n’ai pas eu trop besoin de me préoccuper puisque ma formation était faite depuis longtemps et je me suis vraiment passionné pour ce qui se faisait devant.
On dit souvent qu’un demi-de-mêlée est un talonneur refoulé. Vous corroborez ?
Non. Je vais vous dire comment moi, j’ai vraiment été orienté et que je me suis préoccupé de tout ce qui se faisait devant. Quand j’étais à Lourdes, le rugby n’était pas celui de maintenant, c’était très dur. Un jour, il y a un 3e ligne qui m’a shooté dans la tête comme un ballon de football. Le bilan, j’ai eu l’artère temporale sectionnée, la tête éclatée et, à partir de ce moment-là, je me suis dit » c’est fini, je ne veux plus plonger, je vais travailler toutes mes passes debout et me préoccuper de la qualité des ballons que les avants me donnent « . Parce qu’à ce moment-là, on considérait que le ballon était gagné quand il était dévié par un joueur de l’alignement vers vous et qu’en même temps, vous receviez 3/4 avants qui s’étaient infiltrés, c’était vraiment très compliqué. Et, à partir de ce moment-là, je me suis vraiment un petit peu penché sur la précision qu’il fallait avoir devant et c’est comme ça que je suis arrivé à me passionner pour le rugby d’avants. Après, j’ai eu la chance d’avoir des équipes à l’ASM, à Grenoble qui étaient très, très armées physiquement.
Il y avait des clients ?
Ah oui, vraiment. Et puis vous savez, à l’époque, le rugby était dur parce qu’il y avait des clients à l’ASM. On fait toujours référence au fait qu’à ce moment-là, l’ASM n’a pas été championne de France, même si on a fait 5 finales du DuManoir, qu’on en a gagné deux, qu’on a fait une finale du championnat. On avait à l’époque à lutter contre Béziers.
Le grand Béziers de la grande époque
Le Béziers des Estève, Palmié, Vaquerin et compagnie donc, je peux vous assurer que ce n’était pas marrant de les jouer. Mais, il n’y avait pas que Béziers, il y avait les Spanghero à Narbonne, il y avait les fils Rossignol à Brive et déjà, quand vous deviez affronter en phases finales une ou deux ou trois de ces équipes-là, c’était vraiment, vraiment, très, très, très compliqué pour aller au bout. En plus de qualités techniques, il fallait des qualités mentales qui, aujourd’hui, ont un petit peu disparu. Heureusement, parce-que le rugby à l’époque était vraiment un rugby très, très difficile.
Si on revient à cette finale de 93, en arbitrant les mauls d’une certaine façon, c’est comme si on vous marchait sur les pattes ?
Oui, déjà parce qu’on nous a empêchés de développer notre jeu, ça, c’est une chose. Mais, si vous avez de la mémoire, il y a en début de match un essai marqué par Olivier Brouzet sur une touche à 5 mètres de la ligne de Castres, où les Castrais ne contrôlent pas la balle, la dévient et c’est Olivier qui la reprend et qui marque. L’arbitre le refuse, on ne sait pas pourquoi. Il y a l’essai accordé à Gary Whetton alors que tout le monde a vu qu’il n’était pas valable.
Gary Whetton, dont le fils William joue actuellement au Sporting Club Albigeois
Oui, c’est vrai. Il y a aussi un but de pénalité de Cyril Savy, parce-que tous les supporters grenoblois qui étaient dans l’axe des poteaux assurent que le ballon est passé alors que les deux arbitres l’ont refusé. Il y a eu beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses. Ce que j’ai regretté, c’est que l’arbitre qui nous a arbitrés ce match nous ait déjà arbitré une finale de Du Manoir avec Grenoble. A la fin de la rencontre, il s’était fait poursuivre à la fin de la rencontre dans les couloirs par les dirigeants de Grenoble. On avait perdu 18-16 avec 6 pénalités ou coups de pied de Lescure. Voilà, ça faisait beaucoup. Il y a prescription maintenant mais franchement, ces matchs-là, je les ai en travers de la gorge.
Vous me demandiez si je me souvenais du match. Etant né en 85, j’avais 8 ans à l’époque et j’étais bien sûr un passionné du rugby tarnais en étant albigeois et c’est l’un de mes premiers grands souvenirs de rugby côté tarnais. Mais c’est aussi intéressant d’avoir le prisme de Grenoble parce-que cette finale, comme je le disais en introduction, je pense qu’on en parlera jusqu’à la nuit des temps. Elle fais aussi partie de la littérature de ce sport ?
Oui bien sûr parce-que quand même, après malgré tout, il a été prouvé que l’essai qui a fait basculer le match n’était pas valable. Il est sûr que, si c’était aujourd’hui, avec la vidéo, l’essai n’aurait jamais été accordé tandis que le premier dont je vous parlais l’aurait été. Donc, ça faisait beaucoup de décisions qui nous ont été défavorables. C’est vrai qu’un titre de champion de France est quand même l’aboutissement d’une saison, on se rend compte après des difficultés qu’il y a à retourner à ce stade de la compétition. Donc oui, c’est sûr que ça fait débat.
Propos recueillis par Loïc Colombié
Réécouter l’intégralité de l’itw de Michel Ringeval lors de l’émission » Le #MagSport – RadioAlbiges » du 7 avril 2020
