#Rugby – Fed1 / Le Sporting Club Albigeois convoqué à la FFR suite à « l’affaire Cardona ».

Ce que beaucoup appelle, dans le microcosme de la fédérale et de l’ovalie « la polémique Cardona » suite à l’arbitrage de l’homme en vert de Top14, va connaître un nouveau rebondissement. L’ancien commercial de Soyaux Angouleme, et actuel arbitre semi-pro, qui avait déclenché une levée de boucliers, à la suite de la demi finale retour du Jean Prat opposant Rouen à Albi, a saisi la DNA (Direction Nationale de l’Arbitrage) et la FFR pour des faits qui se seraient (selon lui) produits lors de la réception d’après match.

Le Sporting Club Albigeois, par l’intermédiaire de son président, Alain Roumegoux, ainsi que le manager du club, Arnaud Méla, sont convoqués ce mardi 18 juin 2019, à Marcoussis, l’antre du rugby français. A l’issue d’un match tendu qui vit les Rouennais l’emporter (24/12) remontant le débours de points, du match aller au Stadium Municipal d’Albi, (11 pts suite à la défaite 21/9), où tant l’arbitrage que les propos de l’homme en vert avaient fait déferler une vague d’indignation quasiment nationale, ce dernier aurait essuyé des critiques verbales véhémentes lors de la collation d’après match, venant de membres du club Albigeois.

 » Une explication verbale.  »

Alors que Laurent Cardona avait prit tout au long de la rencontre des décisions pour le moins « maladroites » pour paraphraser un haut dignitaire fédéral, et alors que nombreux présidents ou acteurs de fédérale 1 de France et de Navarre avaient apporté leurs soutiens au club de la préfecture tarnaise dès le coup de sifflet final, les retrouvailles avec les joueurs et le staff jaune et noir, pendant la collation d’après match furent des plus tendues . Les tarnais, un sentiment profond d’injustice chevillé aux corps, l’inquiétude prégnante, due à des lendemains qui semblaient incertains à ce moment-là, auraient fait savoir leurs courroux à Laurent Cardona, une fois arrivés dans l’espace réceptif rouennais. Ulcérés par des décisions, qui selon Henry Broncan à notre micro furent qualifiées « d’une époque que je pensais révolue » , les joueurs de la cité épiscopale n’hésitèrent pas à se présenter en petit comité à la table du corps arbitral, pour une explication verbale.

Tout d’abord, c’est le « général en chef » des jaunes et noirs, Arnaud Méla qui aurait interpellé l’arbitre de ce match, qui fera longtemps couler de l’encre, tant il laisse des questions en suspens. L’ex joueur du CA Brive Corrèze, aurait déclaré selon une personne présente : « J’espère que tu pourras te regarder dans une glace, car moi je le peux « . Des propos que le coach Albigeois ne réfute pas et qui à priori « ne cassent pas trois pattes à un canard ». L’homme du plateau de Lannemezan, aurait vu une délégation de joueurs lui emboîter le pas et venir clarifier leur frustation suite à ce qu’ils estiment « être un vol ». Les échanges furent un brin acides et passionnés mais sans violence physique et aucun caractère menaçant.

Laurent Cardona, dont le silence fut assourdissant pendant près de 15 jours, suite à ce match qui ne le réhabilitera sûrement pas, dans le coeur des amoureux de l’ovalie, avant de s’exprimer dans un média corporatiste (Esprit de la régle), où il attaqua bille en tête la presse, la maire d’Albi et Arnaud Méla, a saisi la DNA concernant ces faits. Mais là, où le dossier devient cocasse, c’est que sur 8 personnes présentes à la table des arbitres, seulement une seule a corroboré les griefs soulevés « par l’ennemi public numéro 1 en terre albigeoise ». Les autres témoins de cette scène, pourtant eux aussi membres de la confrérie de l’arbitrage, affirmant n’avoir rien entendu….

 » Ils étaient totalement au fond du trou avec un sentiment profond d’injustice. « 

Le Sporting Club Albigeois a donc reçu, il y a 10 jours, une convocation en bonne et dûe forme, pour ce mardi 18 juin 2019 à Marcoussis. Le Président Roumegoux représentera donc les joueurs, tandis qu’Arnaud Méla est convoqué suite a son échange de vues avec Laurent Cardona. Le président Roumegoux, joint ce matin même, nous a confié qu’il allait monter à Marcoussis, avec une ligne de défense claire:  » Tout d’abord, avec les dirigeants qui m’accompagnaient à Rouen, nous n’étions pas là quand les faits se sont déroulés, et n’avons donc rien vu! Par contre, il faut remettre les choses dans le contexte émotionnel et humain de ce match. A la fin de la rencontre, il fallait voir l’état des vestiaires, avec des joueurs couchés à même le sol, d’autres pleurant, quand le reste étaient prostré. Ils étaient totalement au fond du trou avec un sentiment profond d’injustice. En plus de la déception habituelle après une telle désillusion, ils savaient, car je l’avais annoncé depuis un an , que c’était la fin d’une aventure humaine et professionnelle. Pour un grand nombre d’entre-eux, car a ce moment-là, on ne savait vraiment pas si on arriverait à sauver la SASP, cela signifiait qu’ils étaient au chômage. Donc, j’espère qu’ils sauront à la FFR, re-contextualiser les faits, car les joueurs étaient certes énervés, mais en aucun cas n’ont pratiqué de menaces ou de violences. Et puis il me tarde que cette « polémique Cardona » soit close, car c’est vraiment pénible et douloureux chaque fois qu’elle revient sur le tapis. « 

 » Cela serait vraiment une double peine « 

Pour Arnaud Méla, cela sera diffèrent, car du fait d’un imbroglio administratif, suite à une case non-cochée dans le formulaire informatique, qui doit être renvoyé à l’instance fédérale , le coach Albigeois ne sera pas autorisé a se présenter à Marcoussis. Celui-ci a donc envoyé un mail qui lui servira de plaidoyer et suivra les débats à distance. Mais pour le manager du SCA, si sanction il doit y avoir, il l’assumera fidèle a ses préceptes: « J’irai en tribune dans ma cahute, il n’y a pas de soucis, mais par contre j’espère que le club n’aura pas de sanction, car déjà qu’on a souffert de cet arbitrage « particulier », si le club venait à être sanctionné, cela serait vraiment une double peine » .

 » Amendes, retrait de points, voire au maximun une interdiction de participer au Jean Prat ? ! »

Car pour Arnaud Méla, les sanctions peuvent s’étendre d’une amende et/ou d’une suspension (avec ou sans sursis), alors que pour le club elles peuvent aller d’amendes jusqu’a un retrait de points, voire au maximun une interdiction de participer au Jean Prat (les phases finales d’accession en PROD2). Si ce dernier cas était retenu par la FFR, cela serait un coup de tonnerre en albigeois et vécu comme un coup de dague planté dans le coeur par les instances nationales. Ces dernières auront-elles une certaine mansuétude et l’envie de déminer un sujet ultra sensible, envers un club qui s’est battu pendant des semaines pour sauver sa peau et qui s’est senti floué par un arbitrage, que nombre de suiveurs ont perçu comme « choquant ». Réponse ce mardi 18 juin! Car à défaut, outre l’étonnante capacité de Laurent Cardona à remettre de l’huile sur le feu, en déposant une plainte auprès de la DNA, cela pourrait obliger en cas de sanctions jugées trop sévères, ou disproportionnées , les bouillants supporters albigeois de ré-enclencher une déferlante populaire et médiatique qui ne ferait que des perdants. En clair, un appel du 18 juin rugbystique, qui ferait rentrer de gré ou de force le SCA, dans le rang de ces clubs qui ont pris le maquis de l’ovalie, pour résister a une oppression fédérale qu’ils jugent injustifiée. En définitive, cette « Affaire Cardona » déjà très prégnante sur le destin du « Sporting Club Albigeois », pourrait à terme devenir une véritable boîte de Pandore fédérale .

Loïc Colombié

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