#Rugby – Fed2 / R.Merancienne (UAGR): « C’est vraiment une très belle saison, on s’est régalé. »

Nous avons reçu dans nos studios Raphael Merancienne, talon reconverti 3eme ligne aile lors de son arrivée dans le club gaillacois. L’ex chambérien et Albigeois, international universitaire ainsi qu’ U19 revient avec nous sur sa 1ere saison à l’UAGR, sur son nouveau statut de joueur pluri actif, et sur sa vision de la fédérale 2. Entretien:
On a Raphaël Merancienne, talonneur/3eme ligne de l’UAG, pour nous parler du rugby en terres gaillacoises, de cette belle saison en F2 qui s’est peut-être arrêtée un peu trop tôt à ton goût. Tu aurais peut-être aimé goûter un peu plus aux phases finales. Mais, c’est quand même quelque chose d’inespéré. Au début de la saison, on vous attendait pas là Gaillac ? 
Exactement. On fait une très belle saison, les phases finales, c’était la cerise sur le gâteau. L’objectif était vraiment de se qualifier, d’aller le plus loin possible. On termine en 8es, quelques regrets car on fait un premier match sur les phases aller où on passe complètement à côté. Mais après, c’est vraiment une très belle saison, on s’est régalés. On termine 1ers des phases régulières, devant Mazamet. 
Ca a été un peu le mano à mano avec Mazamet. Alors, eux, ils ont décroché la timbale, ils sont montés en F1. Après la F1, pour l’UAG …
Non, c’était pas l’objectif. Au final, c’est un mal pour un bien. Nous, on ne voyait que le côté sportif c’est à dire aller le plus loin possible. Après, administrativement, je suis pas sûr que ce soit une bonne chose de monter. Je pense que c’est un peu prématuré. C’est quelque chose qui se prépare, il faut avoir un budget pour. C’est vraiment un palier et je sais que les dirigeants, les entraîneurs, même les joueurs étaient conscients de la marche, de l’écart qu’il y a entre les deux niveaux. Donc, c’est très bien qu’on en reste là. 
Après, on a vu aussi qu’avec Nafarroa, bon, ils ont aussi un certain supplément d’âme à Nafarroa, ce sont des basques bondissants. Mais, avec 250 000€ de budget, ils ont réussi à faire des miracles. Comme disait l’adage, quand on a pas de pétrole, on a des idées. Si vous étiez monté en F1, il y aurait pu y avoir une belle aventure humaine en étant un peu les Astérix de la F1, les irréductibles Gaulois que tout le monde voit tout en bas et qui se battent tout les week-end pour défendre le blason et l’honneur de la ville ? 
Bien sûr mais après, c’est toujours la même question : est ce qu’il vaut mieux jouer le bas de tableau et le maintien en F1 ou tenter de jouer des phases finales en F2 ? C’est toujours la question qu’il faut se poser. Des phases finales, c’est quand même à vivre, surtout à Gaillac. 
Alors, je vais te poser une question plus personnelle. Tu étais au Sporting en Pro D2, l’année dernière, tu es parti à Chambéry avec Benjamin Bagate en F1 élite, et cette année tu es arrivé en F2 à Gaillac. Entre la F1 et la F2, quelle est la différence ? Le niveau est il déjà vraiment différent ? Est-ce qu’il y a des secteurs de jeu où ça bouge beaucoup ? D’après toi, devant, est-ce qu’en mêlée c’est plus à l’ancienne avec quelques gastouffes qui partent pas dessous, des vieux coups de roublard ? 
Oui, il y en a peut-être un peu plus en F2. Parce qu’avec un arbitre central, il y a 3 arbitres à la demande des clubs, je crois qu’ils se déplacent. Forcément, ça laisse possibilité à plus de choses. Il y a quelques petits points qui changent, notamment peut-être dans la vitesse de jeu, dans la densité physique aussi. Après, à Gaillac, on n’a jamais été connus pour notre densité. Mais voilà, plein de petits points qui changent et qui font que, en les accumulant, ça fait quand même une petite différence. 
Et, est ce que la grêle tombe plus souvent en F2 qu’en F1 ?
Bah écoute, cette année, elle est pas tombée beaucoup.
La météo était clémente, il y a un micro climat gaillacois
Exactement, c’est exactement ça. 
Donc, pour Gaillac, quel va être l’objectif l’année prochaine ? Continuer à progresser, à s’installer dans ce haut du tableau de la F2, jouer les play off et après, advient ce qu’il adviendra, si l’aventure est belle, aller au bout ?
Oui, voilà, c’est ça, c’est garder un noyau dur. Je pense que cette année, enfin depuis deux ans, ils ont réussi vraiment à former un groupe de copains et c’est ça qui fait vraiment la différence aujourd’hui. Ce groupe, on va le garder. Il y a 3 joueurs qui partent, un ou deux joueurs qui arrêtent malheureusement. 
Ca fait partie du sport, chacun a un boulot à côté, une vie à côté. Mais, c’est vrai qu’on garde quand même un noyau dur. Je pense que la saison prochaine va être très intéressante, avec quelques arrivées en plus, très, très intéressante. 
Dis nous en un peu plus, tu nous mets l’eau à la bouche. Nous, au Mag Sport, on aime bien les exclus. 
Après, même moi je ne sais pas. Ce ne sont que des bruits de couloir et voilà, je peux pas trop en dire pour le moment puisque même moi, je suis pas au courant de tout ça. Mais, j’ai entendu quelques noms passés. 
Du lourd ? 
Ah oui, du lourd
Tu nous as donné envie de passer
Deux ou trois copains d’Albi qui vont venir me rejoindre, enfin d’anciens joueurs d’Albi qui vont peut-être nous rejoindre et renforcer l’effectif. 
Bon, tu m’as donné envie de traîner vers le stade Laborie pour gratter quelques infos. En parlant aussi de la différence entre la F1 et la F2, beaucoup parlent aussi dans le rugby de ses sempiternelles valeurs. On sait qu’en F1 élite ou en F1, on tend de plus en plus vers le professionnalisme, on va dire c’est un championnat pro voire semi-pro voire semi-amateur. La F2, c’est clairement un championnat amateur, semi-amateur, avec que des pluriactifs. Déjà, un, pour toi, la pluriactivité, comment tu la vis et est ce que tu vois une différence de valeurs entre la F1 et la F2 ? Est-ce que c’est beaucoup plus rugby campagne, rugby à l’ancienne, rugby famille que la F1 puisque bien sûr, on le sait, quand le professionnalisme passe par là, il y a quelques notions de, on va dire, convivialité qui s’en vont parce qu’il y a la rigueur du professionnalisme qui l’exige. 
Oui, après, je pense que c’est toujours pareil. Ca dépend du club dans lequel tu es et des valeurs du club. Je pense que, dans des clubs comme Albi, Chambéry, dans lesquels je suis passé, j »étais plutôt bien loti. Ce sont des clubs qui misent vraiment sur des valeurs humaines. A Gaillac aussi, j’ai réussi à retrouver ça. En plus, je venais de là-bas donc ça a été facile de m’intégrer. Mais c’est sûr qu’en F2, le rugby est un exutoire. On se retrouve, on sort du boulot. Des fois, c’est pas évident d’y aller mais on y va, on se retrouve entre copains, on envoie deux, trois saucisses.
T’es bien au final
Ah, j’adore ça. 
On le voit quand même, cette vie de pluriactif, ça peut être chaud. Une fois, je t’avais croisé, tu sortais d’un match, tu repartais bosser après un match, t’avais bu un coup avec les copains et tu repartais faire du béton pour aller bosser pour ta salle de sport. C’est quand même un sacerdoce à des moments. 
Surtout cette année où ça n’a pas été évident. Surtout le début de saison où je suis passe un peu à côté du début de saison parce que, mentalement,  j’étais très pris par certaines préoccupations professionnelles. C’est vrai que c’est compliqué des fois de décrocher. Des fois, tu arrives à l’entraînement un peu à la bourre parce que tu devais finir un peu plus tôt mais qu’un rendez-vous vient se greffer et au final, tu arrives un peu en retard. Tu te changes, t’arrives, tu t’es pas échauffé, voilà, ça, ça a été un peu compliqué au début de saison. A partir de Décembre, j’ai réussi à faire la part des choses, à vraiment dissocier les deux et à me libérer quand j’arrivais au rugby, c’était beaucoup plus facile. 
On va passer sur un autre registre, c’est le SC Mazamétain. Ils vont monter en F1. Il y a des risques ou des chances, chacun le verra comme il l’entend, qu’ils soient dans la poule du SCA, qu’ils rencontrent Lavaur. C’est avec grand plaisir que la famille, la grande famille tarnaise de F1 les accueille. Mais, toi tu les as joués, ça a été assez serré. 
Assez serré, assez tendu aussi. 
Ca peut frotter aussi. Comment tu les juges cette équipe de Mazamet ? Quelles sont leurs forces en présence ? Quelle est leur valeur ? Est-ce que pour toi, ils vont réussir à exister en F1 ? 
Je sais pas ça. J’espère en tous cas qu’ils vont bien s’équiper pour l’an prochain car je pense que ça va être compliqué. Comme on disait tout à l’heure, il y a une marche entre les deux niveaux. Surpris aussi de voir Mazamet monter, je m’attendais pas à ça. 
Pourtant, c’était un objectif qui était annoncé. 
Oui, oui, c’était un objectif qui était annoncé. Après voilà, un peu surpris par ça. C’est une très belle équipe, il y a de très bons joueurs mais j’espère vraiment qu’ils vont s’étoffer s’ils veulent rivaliser avec les autres équipes qu’ils auront dans la poule. 
Et puis, ils ont perdu leur coach qui part à Lavaur. Ca va être tout un changement à Mazamet. Pour toi, un club qui monte de F2, quel est le plus dur quand il arrive en F1. Est-ce que c’est l’intensité, est ce que c’est la répétition des matches ou alors, c’est purement psychologique ? 
Honnêtement, je ne sais pas. Je ne l’ai jamais vécu donc je ne peux pas te dire vraiment ce qui est le plus dur. Je ne sais pas, honnêtement. Oui, c’est peut être l’intensité, la répétition dans l’intensité qui fait que, au bout d’un moment, peut-être que tu craques parce que tu t’accroches, tu t’accroches, tu t’accroches, tu gagnes ou tu perds mais au bout d’un moment, physiquement, tu craques. C’est aussi la largeur de l’effectif et du banc qui fait que c’est plus facile ou plus difficile. C’est pour ça que je te disais qu’il est important qu’ils recrutent et qu’ils étoffent leur groupe parce que, avoir un effectif assez conséquent, c’est important à ce niveau là. 
On sait que Gaillac, c’est le club de Bernard Laporte, le président de la FFR, l’idole du Stade de France. Parce que j’étais au SDF ce week-end, il s’est pris une bronca monumentale. On a vu des supporters toulousains se jeter quasiment contre les travées avec les doigts levés, on se serait cru quasiment au foot, c’était impressionnant pour un match de rugby. On voit que, pour l’instant, il n’est pas dans une période assez faste. Ca va, ça vient, c’est comme en politique, les lendemains peuvent chanter quand les soirs sont tristes. Mais Bernard Laporte, pour revenir sur du concret, il traîne souvent ses grôles sur Gaillac ? Vous le voyez souvent traîner dans les parages ? 
Il est venu pour le match retour contre Rieumes à Gaillac. C’est bien, en plus c’est un stade qui porte son nom. Donc; c’est bien qu’il soit là pour le retour qui nous a permis en plus de passer en 8es. On le voit pas souvent mais quand il est là …
… Il a un regard assez attentif sur le club ? 
Oui, exactement. Il garde les yeux rivés sur le club. 
Allez, on va terminer avec le public gaillacois. Il m’est arrivé de venir moi voir des matches de Pro D2. C’est un public assez caliente, assez bouillant, un public à l’ancienne un peu comme on peut retrouver à St Sulpice sur Lèze ou à Castanet, ces publics de rugby de clocher. Est ce que vous avez réussi à préserver cet ADN du public gaillacois qui est un des plus beaux publics tarnais ? 
Ah oui, exactement. Et ça, c’est fabuleux de jouer des phases finales ! C »est ce que je te disais tout à l’heure, c’est vraiment un public qui nous a suivis toute l’année et qui a été présent pendant les phases finales. 
Avec quelques papys avec les bérets et les cannes à l’ancienne. Ca fait partie du folklore du rugby à l’ancienne comme on l’aime. 
Ca a été franchement top avec une ambiance exceptionnelle. D’ailleurs, on gagne le match retour contre Pamiers parce qu’on a eu le 16e homme qu’on connaît, qui nous a poussés malgré le fait qu’en terme de densité, on était vraiment inférieurs à eux. On était aussi fatigué, on était un peu sur les rotules aussi. C’était la fin de saison, ça tire un peu, on n’avait peut être pas le même effectif qu’eux. Et malgré tout, on a réussi à s’imposer parce qu’il y avait ce public qui nous a transcendés jusqu’au bout. Et ça, c’est génial. 
Dernière question : on sait que tu as une salle de sport, pour pas la nommer Sartorius, dans la zone Jarlard. Là, on est en pleine période de prépa physique, est ce que c’est un avantage d’avoir une salle de sport pour se préparer ou c’est toujours le cordonnier qui est le plus mal chaussé ? 
C’est souvent les cordonniers les plus mal chaussés, tu vois. Si, ça va, c’est bien parce qu’on a tout le matos pour. Après, il faut pouvoir s’accorder du temps pour pouvoir s’entraîner. En plus, on va rentrer dans la période estivale où justement, on va préparer la saison qui va arriver ou préparer l’après-saison. Si il y a des joueurs ou des clubs qui sont intéressés, on les accueillera avec plaisir. 
Tu nous en reparles un petit peu de ce complexe sportif. Parce qu’on est une émission de sport, donc une salle de sport, ça colle aussi au thème. C’est quand même un beau complexe, il y a de tout. Il y a sophrologie, hypnose …
Centre de coaching vraiment au sens large du terme c’est à dire accompagner les gens pour leur permettre d’atteindre leurs objectifs quels qu’ils soient. Donc, ça peut être arrêter de fumer, mincir, en finir avec des problèmes de peau, d’insomnies. Et pour ça du coup, plusieurs disciplines : de l’hypnose, de la diététique, de la sophrologie. Il y a également de la cryothérapie, il y a aussi de la réflexologie plantaire. Et là, on a ouvert depuis peu toute une partie en accès libre avec matériel de muscu, libre et en guidé, avec aussi cardio qui nous permettra d’avoir une permanence 6h/23h, 7j/7.
En plus, tu as les copains du Sporting qui jouent le jeu puisqu’au mois de Décembre, ils étaient venus faire un petit tour à Sartorius pour se remettre un peu en cannes avant les fêtes. 
Sur le circuit training, oui, en effet. Il y a pas mal de clubs sur Albi qui viennent nous rendre visite donc c’est génial. 
On espère que ton aventure professionnelle et sportive vont continuer de paire et te permettre de vivre ta passion pleinement. Et aussi ton autre passion parce que je pense que cette salle de sport, tu le fais avec le coeur et les tripes. C’est quelque chose qui te tient à coeur  ?
Oui oui exactement
Et bien, on te souhaite le meilleur pour la suite et tu sais que tu es toujours le bienvenu sur Le #MagSport – Radio Albigès. 

Merci, à vous et rendez vous pour la saison prochaine.

Une ITW a retrouvez en podcast radio: https://hearthis.at/magsport-rs/magsport18062019-vf/

Propos recueillis par Loïc Colombié

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