#Rugby – Nationale 2 / Guillaume Christophe (Langon) : «J’espère que ça va nous sourire le plus longtemps possible!»

On va faire un tour du côté du Stade Langonnais qui prépare d’arrache-pied le 1/4 de finale en terre lyonnaise ce dimanche face au Stade Métropolitain à 15h30. Pour nous parler de la belle saison des Girondins et de ce match importantissime, Guillaume Christophe, le 3/4 centre du Stade Langonnais qui a connu toutes les situations avec les rouges et blancs (descente, titre de champion de France fédérale 1, playoffs) nous a accordé un entretien où on en a profité pour revenir sur le passé et ses années Angoumoisines.

On va commencer par la genèse car tu n’as pas toujours joué à Langon. Ta carrière senior, ta carrière de rugbyman chez les grands, a commencé dans un grand club, le SA XV de Soyaux-Angoulême ?

Exactement, j’ai eu la chance et l’opportunité de faire partie de l’équipe qui est championne de France en 2014 en Fédérale 2. C’était un projet assez fou car on partait de loin, j’étais un petit jeune et j’ai pu intégrer cette fusion qui, je crois, s’est créée en 2010 donc le titre de 2014 est arrivé très tôt. J’ai pu connaître les joies de la Fédérale 1 et une année en Pro D2 donc j’ai vraiment connu quelque chose d’incroyable durant toutes ces années à Angoulême.

On va parler de cette finale de 2014 en Fédérale 2 qui était pour toi ton premier titre. Ça a quand même dû être un moment particulier face à Graulhet ?

Face à Graulhet et c’était à Marmande, je m’en souviens très bien. Sur ce match, j’étais le petit jeune, j’étais remplaçant et je ne rentre pas forcément car le score était très serré, je n’en veux à personne même si, évidemment, j’aurai voulu avoir ma part de gâteau aussi mais ça a vraiment été une expérience incroyable ainsi qu’un groupe incroyable également. Ce sont les 10 ans cette année donc je suis invité au SA XV pour les fêter et on parle toujours avec ce groupe qui est magnifique, on a des joueurs qui sont encore en Nationale 2, on les a croisés cette année et on en reparle toujours. Ce sont vraiment des souvenirs qui resteront à jamais.

En 2016, tu participes à la montée en Pro D2, quelque chose d’historique pour le SA XV. Quand tu vois où en est le SA XV aujourd’hui, à savoir un club qui joue plus souvent en Pro D2 qu’en Nationale, ça doit te faire plaisir que le club s’ancre dans cette division ?

Bien sûr et puis, c’est ma ville d’origine, j’ai toujours joué en jeunes à Angoulême, au SCA à l’époque. La montée a été quelque chose d’incroyable, je sais qu’il y a eu une descente mais ils sont remontés assez rapidement, on voit que le niveau en Pro D2 n’est pas facile et que le maintien est très difficile à acquérir. Malgré cela, ils ont quand même leur place en Pro D2 et je suis très content de les voir évoluer à ce niveau-là, totalement.

Comment as-tu poussé la porte du stade Comberlin et comment es-tu arrivé à Langon ?

Tout simplement parce-que je n’étais plus invité au SA XV. Le monde professionnel est compliqué, je l’ai appris un peu à mes dépends, une blessure et ça peut aller très vite, quand on n’est pas N°1 au poste, il y a forcément des changements donc je n’ai pas continué à Angoulême. A l’époque, je voulais rentrer sur Bordeaux et il y avait 3 clubs en Fédérale 1, Saint-Médard, Arcachon et Langon et en fait, grâce à des copains qui connaissaient des joueurs de Langon, j’ai pu avoir contact de cette façon et, au final, l’arrivée s’est faite comme ça. Je suis très content d’avoir atterri à Langon avec des joueurs que je connaissais plus ou moins, notamment à l’époque le coach Sylvain Mirande, j’y suis rentré aussi grâce à Florent Gibouin qui est maintenant préparateur physique au Stade Rochelais. Ça s’est fait comme ça donc j’ai pu rester sur Bordeaux, du moins sur ses alentours, et l’aventure avec Langon est née comme ça.

Cela fait maintenant de nombreuses années que tu es un joueur 100% pluriactif. Est-ce que tu as embrassé ce mode de vie à pleines mains ?

Oui, totalement. Je parle souvent d’équilibre et j’ai la chance de pouvoir avoir un boulot qui concilie avec les entraînements, on ne s’entraîne que 3 fois par semaine mais j’ai la chance d’avoir cet équilibre entre vie professionnelle et vie perso. Pour moi, c’est vraiment là le cœur du sujet car j’apprécie vraiment de pouvoir m’entraîner, de pouvoir essayer de performer le week-end et à côté de ça, on sait très bien qu’on n’est pas professionnels, on est juste amateurs donc on a besoin de vivre à côté. Moi, j’ai la chance d’avoir un boulot et j’ai vraiment un équilibre qui est parfait et qui me convient très bien donc j’ai complètement » embrassé « , comme on dit, ce mode de vie.

A Langon, tu as connu un titre et une montée. Ça ressemble un peu à ton parcours à Angoulême, il y a une analogie, ne serais-tu pas un peu le totem de ces deux clubs ?

J’aimerai bien (rires). C’est ma 7e année ici à Langon, j’ai aussi vécu une descente en Fédérale 2 donc ça n’a pas toujours été tout rose à Langon et c’est pour ça que je savoure vraiment ces deux dernières années avec la montée, le titre, le titre surtout et pour moi, ça veut dire beaucoup et c’est très représentatif. On parlait du titre de 2014 où j’étais peut-être un peu jeune et pas assez mâture mais là, le fait d’avoir aussi connu une descente avec Langon, d’avoir été champion l’année dernière représentait beaucoup pour moi. J’espère que ça va continuer (rires).

Tu me fais une belle passe car cette année, on a l’impression que vous surfez plein fer sur la dynamique de l’année dernière ?

Totalement. Même si on a eu quelques départs de joueurs cadres, on a su garder un noyau fort, on a su aussi amener des joueurs qui étaient vraiment complémentaires et qui se sont fondus dans cette équipe et dans ce groupe, c’est d’ailleurs ce qui fait notre force. Je dis souvent à tout le monde qu’on a un très bon groupe, des bons copains, moi, j’ai fait de belles connaissances cette année et je pense que ça joue. Il y a le duo d’entraîneurs qui fait un boulot remarquable, les bénévoles, dirigeants et autres qui sont toujours derrière nous ainsi que les présidents et nous, on performe. On a la chance de performer et quand on gagne, on a envie de regagner et la victoire appelle la victoire. Ce n’est pas tout le temps facile mais, effectivement, ça nous sourit et j’espère que ça va nous sourire le plus longtemps possible.

Un petit regard dans le rétro sur le match d’il y a deux semaines face à Fleurance, dans une ambiance enfiévrée à Comberlin ?

C’était vraiment un superbe match et ce qu’on attendait. Il faisait beau, il faisait chaud en plus, il y avait beaucoup de monde, pour ma part, j’avais ma famille et des amis qui étaient venus, donc c’était comble. Et puis, il y a eu la physionomie du match, on savait que Fleurance allait être costaud et le fait d’avoir pris le score assez rapidement nous a mis sur de bons rails, ça nous a rassurés et la fête n’en a vraiment été que plus belle. Ce genre de match est vraiment très appréciable, en fait, ce sont les meilleurs matchs à jouer (rires).

Ce week-end, c’est une autre ambiance. Vous allez en terre hostile face à un club que vous connaissez très peu et vous avez quasiment zéro visu ?

Exactement et, de toute façon, on n’a pas trop regardé ce qu’il se passait dans l’autre poule cette année. C’est donc complètement différent, le contexte va forcément être hostile, on se déplace, on s’est qu’on est évidemment plus à l’aise à Comberlin mais on est sûrs de nos valeurs et de nos forces et il va justement falloir retranscrire ça à l’extérieur, se rassurer et avoir confiance en nous car quand on a confiance, on arrive à déployer notre jeu et c’est ce qui fait notre force.

A quasiment 24h de ce match et de ce 1/4 de finale de Nationale 2, quel est l’état d’esprit du groupe. J’imagine qu’il y a de l’impatience et de l’adrénaline ?

Oui, totalement, de l’exaltation, de l’envie, une petite dose de stress qui est forcément normale puisqu’on joue un match de phases finales. Il y a de l’envie, on a des sourires à l’entraînement et c’est vraiment ce qui fait notre force, on est capables de s’amuser tout en restant sérieux et appliqués donc on a hâte. On part aujourd’hui, on a hâte de passer la journée ensemble, on sait que les déplacements forgent toujours un groupe et puis, on a hâte d’être à dimanche car on a envie d’en découdre et de nous frotter à une grosse équipe donc on est vraiment impatients.

Est-ce que soulever un nouveau bouclier est dans les têtes ?

(rires). Ça serait te mentir que de te dire ne pas y penser, surtout après ce qu’il s’est passé l’année dernière mais l’erreur serait d’aller trop loin, de vouloir anticiper des matchs que l’on n’a pas. On s’imagine forcément ressoulever le bouclier mais c’est encore très, très loin, il reste de gros matchs à faire. Il faut respecter nos adversaires, ça va être très dur ce week-end, c’est potentiellement aussi notre dernier match de la saison, il ne faut pas se le dire mais il faut en avoir conscience, on va donc aborder le prochain match comme si ça pouvait être notre dernier match. Donc pas de regret, on est quand même qu’à trois matchs d’une finale et forcément, ça fait rêver, je pense que si tu poses la question à toutes les équipes, elles vont te dire qu’on n’est pas très loin mais que la marche est encore là donc il ne faut pas brûler les étapes.