Retrouvez l’intégralité de la conférence de presse du manager du SC Albi, Mathieu Bonello, en amont de la 23 eme journée de Nationale qui verra les jaunes et noirs affronter à domicile ce vendredi (19h30) le SO Chambéry (6eme).
On peut dire que maintenant, on est vraiment dans la dernière ligne droite et ce qu’on peut souhaiter au SCA, c’est que cette dernière soit la plus longue possible ?
Bien sûr mais ce qui est différent par rapport aux autres fois, c’est qu’il reste peu de matchs pour nous par contre dans une période très large. D’habitude, une dernière ligne droite, c’est tout rassemblé à savoir peu de matchs en peu de semaines tandis que cette année, c’est un peu particulier car c’est peu de matchs dans une grosse période. Ces deux matchs qui arrivent sont donc dans le virage de la ligne droite.
Comment justement est-ce que tu gères cette période jusqu’à fin Avril ?
Elle va forcément être difficile à gérer. Il y a de bonnes choses parce-que ça nous fait aussi nous reposer quand même mais on a deux matchs avant cette période-là. Il va donc falloir bien la gérer, récupérer mais également maintenir la dynamique, les automatismes et ne pas tout perdre en un mois mais avant ça, il y a quand même deux gros matchs qui arrivent donc là, il n’y a pas de question à se poser et il faut bien continuer notre chemin.
Chambéry est une équipe en quête de points et une équipe qu’il ne faut pas galvauder, loin de là ?
Bien sûr que non. Ils ont eu de supers résultats, c’est une grosse équipe de la poule, quand tu es capable de mettre autant de points lors du dernier match, ce n’est pas rien et ce n’est pas du hasard. Je trouve que c’est une équipe complète, costaude, qui met aussi beaucoup de choses en place et cohérente, c’est une équipe contre qui on a perdu.
Il y a eu des satisfactions sur les matchs précédents par rapport au contenu dont tu parles souvent. Comment fait-on pour entretenir la flamme ?
On entretient la flamme déjà avec le plaisir que les joueurs prennent, je leur demande de continuer à le prendre car, finalement, on revient peu de fois sur ce plaisir. On parle souvent de résultat, de contenu, ce qui est normal en tant que coachs et joueurs, mais on doit aussi être capables de jouer et de s’entraîner dans le plaisir, que les joueurs soient heureux. C’est un métier qui est fabuleux et ça, on le perd parfois ce qui est logique parce qu’on se voit tous les jours, qu’on s’entraîne plusieurs fois par jour. Avec le staff, on essaye d’entretenir cette flamme mais je crois que les premiers acteurs, ce sont les joueurs, on essaye donc de les pousser à prendre du plaisir sur le terrain mais aussi à s’amuser. Même si on va peut-être le payer cher sur un coup ou deux, sur la continuité et la durée de matchs, on sera au moins fiers de ce qu’on a fait.
Coup d’œil dans le rétro : comment est-ce que tu juges le dernier bloc, quels sont les points positifs et négatifs ?
Le point positif a été bon dans l’ensemble en termes de nombre de points. Après, il y a des regrets, j’ai trouvé qu’à certains moments, on avait eu l’opportunité de tuer les matchs, de s’installer autrement dans les rencontres, de renverser des matchs mais qu’on ne l’a pas fait. J’ai trouvé un point positif, c’est qu’aujourd’hui, les joueurs ont plaisir à jouer les uns pour les autres et ça se ressent sur notre jeu, ça, c’est le véritable point positif de notre bloc, ils ont aussi pris conscience de ce qu’était leur potentiel.
Avec Carcassonne comme point d’orgue ?
Tout à fait, ça a été un gros match mais il faut être deux pour faire un gros match. On a donc fait un gros match mais ce n’est qu’un match dans le championnat, pas par rapport à cette équipe mais ça fait un match de plus et il en reste encore, on n’est pas en phases finales, on n’est pas encore mathématiquement qualifiés et c’est donc important pour nous de continuer des dynamiques positives comme on est en train de le faire. Je crois qu’on a monté certains paliers et maintenant, ce n’est plus le moment de redescendre ou, du moins, je ne veux pas qu’on redescende dans le plaisir.
C’est le dernier match des phases régulières au Stadium
Je ne m’y attendais pas !
C’est l’occasion de faire une belle sortie et de garder cette invincibilité que vous avez ?
Je ne m’attendais pas à faire un dernier match si tôt dans une saison, je crois que mi-mars, c’est arrivé à peu de monde. On a la possibilité de peut-être ne pas rejouer au Stadium d’ici la fin, cette possibilité existe, et ne pas y retourner avant Septembre. C’est dur mais c’est le calendrier qui veut ça, c’est comme ça et notre dernier match qui devait être une belle fête du rugby ne pourra pas se jouer au Stadium, on en connaît les raisons et c’est dommage pour tout le monde dont le premier club qui est concerné et contre qui on jouait. On le voit comme une étape supplémentaire et non comme une fin de quelque chose et notre Stadium doit nous amener de l’énergie.
Tu dis que tu ne t’y attendais pas et que, peut-être, vous n’y retournerez pas avant Septembre mais à contrario, en motivant tes joueurs et en te servant de ce levier-là, tu peux faire en sorte d’avoir une carotte supplémentaire d’ici un mois, un mois et demi. Je connais déjà ta réponse mais garder l’invincibilité du Stadium pour la première fois sur tes trois années, une vraie invincibilité sans match nul, c’est quelque chose que tu vas sans doute activer ?
Honnêtement, je ne sais pas si je vais l’activer. Je sais une chose, je pourrais parler du passé mais je ne suis pas adepte de ça donc je vais parler de cette année, c’est que je trouve que les joueurs ont su utiliser le Stadium comme avantage par rapport à l’énergie et l’engagement. Attention, on n’a pas que des bons matchs mais ça nous a poussés et maintenant, ils savent très bien que rentrer au Stadium, mettre le maillot et être bons, ça ne marche pas. Quand tu arrives sur la fin de saison, tu sais très bien qu’il y a des ingrédients à y mettre mais par contre, je l’avais aussi dit au tout début, dans ce championnat qui est quand même fou, en faisant de bons matchs et en prenant des points chez toi, tu sais que tu as quand même fait une part du boulot. Il y a d’autres équipes qui sont aussi dans notre cas, je crois qu’on est 2 ou 3, et il faut vouloir être déterminés comme on l’a été. Je suis d’accord avec toi pour dire que les joueurs doivent aller se chercher quelque chose pour rejouer au Stadium avant Septembre et c’est quelque chose qui doit aussi les animer car je pense que de jouer au Stadium, quelque que soit le niveau de phases finales que tu joueras, c’est hyper intéressant pour tout le monde.
Une dernière ligne droite, ou un dernier virage pour reprendre ta sémantique, qui commence par Chambéry mais qui peut, ou qui doit si vous voulez monter en Pro D2, se terminer aussi à Chambéry ?
On ne fait pas de lien avec les annonces qu’il y a eu. Nous, on ne regarde pas là, c’est loin, très, très loin, on ne regarde pas ça et franchement, on ne peut pas du tout être comme ça. Pour nous, c’est un match de championnat ce week-end contre une très belle équipe et il va falloir que l’on soit prêts à faire un bon match. C’est à nous de mettre les ingrédients dans l’ordre et de bien le faire car c’est une équipe redoutable.
Si on se projette sur les trois années à venir, vous allez miser sur la jeunesse mais s’appuyer sur des cadres tels qu’Antoine Soave fait partie du projet ?
Bien sûr, tu viens de le résumer de la meilleure des façons. On peut faire et avoir envie que mon projet, notre projet, soit autour des jeunes, ce qui sera le cas, mais je sais bien aussi qu’il faudra les encadrer et les aider. Les jeunes sont également bons parce qu’il y a des cadres qui les entourent avec un esprit albigeois et Antoine en fait partie, il a un véritable esprit albigeois, l’humilité qui est au cœur de notre projet. Quand tu es plus mature ou que tu as plus d’expérience et que tu as cette mentalité-là avec de l’humilité, ça aide aussi nos jeunes à éclore. Envoyer tous nos jeunes en même temps, ce n’est pas un cadeau par contre, les mettre au cœur du projet tout en étant encadrés par des forts cadres et des forts leaders, ne serait-ce que dans la présence ou dans le partage qu’ils ont aux entraînements et en matchs, c’est hyper important. Antoine était dans ce cadre-là de d’abord avoir les valeurs albigeoises, c’est ce qui a rempli les choses en premier, suivi de la compétence et en 3e, cet esprit de club, de partage et de transmission, même s’il est encore jeune, d’aider aussi les plus jeunes. Ça, c’est aussi quelque chose d’important à mes yeux et c’est vrai qu’il faut toujours avoir des cadres autour de ces jeunes.
On ne va pas se le cacher, le dossier qu’il y a aussi en trame de fond, ce sont les transferts. Tu travailles dessus, on a vu que Ianis Ponsole avait signé, qu’Antoine avait re-signé, est-ce qu’on peut donc s’attendre à de nouvelles annonces très prochainement ?
Oui, je crois qu’on va en annoncer une paire de prolongations cette semaine, sûrement un nouveau joueur également, on est en plein dans cette période-là. Je veux aussi que ce soit un peu différent de l’année dernière, vous le voyez puisqu’il y a de nouveaux joueurs annoncés. Le but est peut-être qu’on les travaille plus tôt pour certains postes même si, encore une fois, je ne vais pas changer mon fonctionnement car, et je vous l’ai déjà dit, nous, entraîneurs, on perd parfois trop d’énergie à préparer la suite et on en » délaisse » un peu la saison en cours, ce que je ne ferai jamais. Je préfère avoir peut-être pris du retard mais ne pas délaisser l’année en cours que l’inverse même si, cette année, de par le fait d’avoir mûrement réfléchi ma prolongation, j’ai pu me projeter. Et puis, je connais mieux l’effectif, quand tu as trois ans, tu sais l’effectif que tu as, les forces et les faiblesses et il est certain que dans les jours et les semaines qui vont arriver, surtout après ces deux matchs car ce sont eux la priorité dont Chambéry en premier, et puisqu’on va avoir une longue période avant de jouer notre dernier match, cette période sera une période à transition et à transferts.
Ta première recrue, Ianis Ponsole, est occitan et de la région, il est jeune. C’est un marqueur que tu envoies ?
Exactement, on essaye de faire ça, on fait parfois des annonces et j’essaye de les tenir. C’est important d’amener du concret et il rentre dans ce cadre-là, je trouve ça bien, c’est un joueur que je regardais, que je suivais et que je trouve super intéressant dans ce qu’on veut faire ici à Albi.
Cette recrue est un 3e ligne, un poste où tu as quand même beaucoup, beaucoup de monde ?
Beaucoup de fin de contrats aussi.
Est-ce que ça veut donc dire qu’il y a des fins de contrats qui ne sont pas renouvelées ou des repositionnements de certains joueurs ?
Oui, il y aura en premier lieu des repositionnements de certains joueurs, c’est un premier point et je suis un peu adepte de ça dans mon fonctionnement. Il y aura bien sûr quelques joueurs qu’on ne conservera pas mais aujourd’hui, je veux laisser passer ces deux matchs pour prendre des décisions. Quand ma décision est claire et définitive, je le dis aux joueurs dans les 24 ou 48 heures après, si je ne l’ai pas encore … Là, la période est de bien préparer ces deux matchs, après ça, on aura une période de 4 semaines avant de rejouer le dernier et il y aura le temps. C’est le rugby professionnel et on a forcément besoin aussi de turn-over et de renouvellements, il ne faut pas en faire trop, je ne suis pas non plus adepte de ça mais ça fait aussi du bien parfois. On s’est également aperçu que j’avais beaucoup de 3es lignes mais finalement, avec la casse des uns et des autres et du fait des repositionnements des uns et des autres, tu te retrouvais aussi un peu juste par moment donc ça ne sera pas de trop.
Il y a eu beaucoup d’émulation lors des derniers matchs avec beaucoup de nouveaux jeunes qui se sont justement bien intégrés et qui ont bien tiré leur épingle du jeu. Ça ne va pas être compliqué pour faire la suite ?
Si mais tu vas m’aider (rires). C’est important, je parlais des cadres qui aident les jeunes mais je parlais aussi des jeunes qui aident les cadres car quand ils ont des jeunes qui les poussent au cul, ça fait monter le niveau. Ça voudra dire qu’il faudra se gratter la tête avec Alex, plus on a de monde, mieux c’est, plus ça fait de l’émulation, plus y a un blessé, un suspendu ou de trucs comme ça, plus ça continue à avancer. On est inquiet de rien par rapport à la composition d’équipe, on a débuté avec un nombre de joueurs et je veux qu’on finisse avec le même nombre de joueurs même si tu es gardé ou non, c’est important de tous aller dans le même chemin. Bien sûr qu’on aura parfois des nœuds au cerveau pour faire les compos mais c’est quand même mieux quand tu n’as pas de question à te poser.
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec
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