En amont de cette journée de Nationale où le Sporting Club Albigeois va se déplacer dans le Var face à Hyères-Carqueiranne La Crau, César Damiani, l’un des plus Albigeois des Hyérois nous a accordé un entretien pour nous parler de son ultime année de rugby, mais aussi de la belle aventure sportive des Méditerranéens sans oublier d’évoquer la problématique extra sportif assaillant le RCHCC. Sur ce dernier sujet l’ex joueur du Stade Montois et du SCA est partie prenante intégrante en ayant mis la main a la pâte au club pour trouver des partenaires et tenter de combler les 300 000 euros manquant dans les caisses du RC Hyeres Carqueiranne La Crau. Rencontre avec un guerrier sur le pré qui n’hésite pas à donner de sa personne en dehors des terrains toujours dans le but d’apporter au collectif ou à la collectivité.
Pour toi, le rugby approche de la fin et avec cette équipe de Hyères-Carqueiranne La Crau, vous êtes en train de faire une très, très belle saison sportive où vous êtes en train de montrer que vous avez dignement le droit d’évoluer en Nationale ?
C’est ça. L’année dernière a été la saison de l’apprentissage et cette année, on voulait que ce soit la saison de la confirmation, il y a quelques problèmes extra-sportifs qui nous embêtent et nous pèsent un peu mais on est encore dans les clous pour la qualif au niveau des points. On prend match après match, on sait que la descente ne sera pas pour nous cette année donc, du coup, on joue sans trop de pression.
Parlons un peu de ces problèmes extra-sportifs car on a l’impression que ça a soudé le groupe et que vous vous êtes resserrés dans l’adversité ?
Exactement, on s’est servi de tout ce qui aurait pu nous déstabiliser pour justement nous resserrer sur des choses simples dans le jeu mais également en-dehors dans le vivre ensemble. C’est vraiment un groupe qui vit super bien malgré les problèmes extra-sportifs et pour ma dernière année, c’est vraiment agréable d’évoluer au milieu de bons mecs comme ça.
Si on a de bons échos, vous, les joueurs, vous mettez les mains dans le cambouis car toi et quelques joueurs avez repris le club partenaires pour essayer d’aller chercher des partenaires et de continuer de faire vivre ce rugby à Hyères-Carqueiranne La Crau ?
Effectivement, il manque 300 000€ donc moi et trois autres joueurs, on s’est remonté les manches. On essaye de faire bouger les partenaires, de faire vivre le club, de créer un petit club affaires, de faire bouger avant et après le match et si ça peut donner envie à quelques personnes de nous aider, elles sont les bienvenues.
Dans la pratique, comment est-ce que vous opérez ? Vous prenez votre valise de commercial et vous allez voir les partenaires un par un en essayant de redonner la flamme ?
On est deux sur quatre à être de purs produits varois et arrivant sur la quarantaine, on connaît pas mal de monde dans le coin donc du coup, c’est un peu du bouche à oreilles, qui serait prêt à donner, oui / non, tu connais celui-ci, tu me mets en contact. C’est un peu du système D, on essaye de s’en sortir, on a trouvé quelques partenaires pour l’instant, on espère en avoir d’autres et bien sûr des plus gros pour arriver à finir l’année mais surtout pour que le club reste en vie sur le long terme.
Mais aussi pérenniser et continuer à construire sur les 10 ans d’ascension de Hyères-Carqueiranne La Crau car, on le rappelle, le RCHCC était en Fédérale 2 il y a 10 ans. Aujourd’hui, vous êtes en Nationale et bien ancrés dans cette division ?
C’est ça, se maintenir chaque année en Nationale est quelque chose d’énorme pour une petite ville comme Hyères comparé à d’autres grandes villes de la Nationale et c’est quelque chose de beau. Il faut rappeler qu’on est l’un des plus petits budgets, même si on a toute la partie du budget, on reste quand même un petit de la division mais on existe malgré tout. On fait une belle saison, on espère qu’on pourra la finir et ne pas faire comme Blagnac, on pense à eux, les pauvres, qui n’ont pas pu finir l’exercice. On n’espère pas une fin comme ça pour nous et on va essayer de continuer à bosser sur et en-dehors du terrain pour que la fin soit belle.
Approchant de la quarantaine, j’imagine que tu réfléchis ardemment à la reconversion. Est-ce que ça peut t’intéresser pour la suite de rester dans le monde du rugby via ce rôle administratif ou commercial ?
Absolument, j’aimerais bien rester là-dedans. Le commercial, le marketing, tout ce qui touche au rugby m’intéresse, ça m’a toujours intéressé tout au long de ma carrière et là, du coup, j’apprends sur le tas (rires). J’aimerais le faire, soit pour le club, soit si le Sporting Club Albigeois a besoin de quelqu’un, je me propose (rires).
Tu me tends une perche puisqu’on va maintenant parler de ce match face à Albi. Tu ne pourras malheureusement pas le jouer mais j’imagine que pour toi, croiser Albi est à chaque fois un moment fort ?
C’est toujours spécial et puis je sais qu’il y a toujours des historiques qui sont au club, tu sais que Vincent est l’un des meilleurs amis, il y a Daniel, le kiné. C’est toujours spécial de rencontrer Albi et puis, à 40 ans, on voit maintenant que les collègues sont plus souvent dans le staff que sur le terrain donc il est temps de raccrocher (rires).
Malheureusement pour les jaune et noir, vous ne ferez pas de cadeau à Albi car vous vous êtes faits un serment entre joueurs d’aller le plus haut possible pour essayer de créer une dynamique sportive qui draine des finances derrière. Ça va être une grosse partie de manivelles ce samedi face à Albi au stade Véran ?
C’est exactement ça, pour fédérer un peu autour de l’équipe et du club, la meilleure chose est que ça se passe bien sur le terrain. La semaine dernière, il y a eu une démonstration d’engagement, d’engagement féroce, de la première à la dernière minute de la part des collègues et j’espère qu’il en sera de même ce week-end.
Comment est-ce que tu juges cette équipe d’Albi cette année ? On dirait quand même qu’elle est plus complète, elle n’est pas que très, très forte dans les fondamentaux mais qu’il y a aussi un jeu de lignes arrières qui est beaucoup plus abouti ?
Je t’aurai répondu totalement ça. Devant, c’est linéaire, c’est chaque année un gros pack qui fait souffrir beaucoup d’équipe, la conquête a toujours été une base du Sporting Club Albigeois et c’est pour ça que j’ai pris plaisir à y jouer pendant de longues années. C’est vrai que cette année, les 3/4 m’ont agréablement surpris, je dis ça parce-que j’en connais quelques-uns (rires) donc je peux me permettre de le dire mais oui, c’est une belle ligne de 3/4. Ça envoie du jeu et ce n’est pas pour rien qu’ils sont si haut au classement, même si je pense qu’ils méritent d’être encore un petit peu plus haut.
Est-ce que tu penses que vous avez dans le ventre d’aller chercher ces 6 premières places pour aller faire une épopée sportive dans l’adversité ?
Oui et non, non dans le sens où on reste un petit et où on joue encore de grosses équipes et oui dans le sens où toutes les équipes se jouent et qu’on a pu voir qu’il y a eu énormément de surprises depuis le début de saison donc vraiment, tout est possible. 7 points, c’est énorme mais ça peut être gommé en deux semaines tout comme on peut aussi être distancés en deux semaines donc oui, tout est possible et nous, on jouera crânement notre chance jusqu’à la dernière journée.
Après Albi, vous allez à Périgueux, un club qui vous ressemble un peu car c’est un promu mais qui, comme vous l’année dernière, a montré qu’il avait sa place en Nationale ?
Tout à fait, ils ont fait un bon début de saison comme nous l’année dernière, eux ont continué un peu plus longtemps car ils avaient un effectif qui était quand même pléthorique, ils ont un nombre de joueurs professionnels vraiment supérieur au nôtre l’année dernière ce qui leur permet de rester encore dans le coup sur la longueur. C’est un club qui a appris très vite et qui a pris la mesure du championnat assez rapidement ce qui fait qu’ils sont dans le coup et je pense qu’ils seront dans les 6 à la fin de l’année.
Comme tu nous l’as fait comprendre, c’est ta dernière année de rugby. Souvent, quand on arrête sa carrière, on fait un jubilé mais où est-ce que tu vas faire le tien : à Mont de, à Albi ou à Hyères-Carqueiranne La Crau ou aux trois ?
Je vais tout faire pour pouvoir le dernier match contre Carcassonne à la maison et que ce soit un jubilé » officiel » on va dire (rires). Déjà, que le club soit maintenu pour fêter ma fin de carrière, il y a tellement de choses à fêter que j’aimerai bien que ce soit ce jour-là donc oui, ça sera sûrement à Hyères-Carqueiranne La Crau.
Et pour le jubilé » officieux « , on missionnera ton copain Fabien Dorey pour te l’organiser ?
Voilà (rires). Pas que mais il sera forcément de la partie.
On te remercie, on te félicite déjà pour l’ensemble de ta carrière et on espère que pour toi et pour tes copains de Hyères-Carqueiranne La Crau, ça se finira en apothéose et avec une belle issue par rapport aux petits problèmes extra-sportifs que vous avez
Je te remercie vraiment.
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec
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