#Rugby – Nationale / Mathieu Bonello (Albi) : «Je trouve que des projets à 4 ou 5 ans, c’est bien car tu peux te laisser le temps de travailler!»

La semaine dernière , Mathieu Bonello nous a reçu au centre de performance de la Guitardié pour nous accorder un entretien exclusif. Le manager du Sporting Club Albigeois dont le contrat arrivera à son terme en juin, s’est livré sur son avenir, sa vision de l’évolution du club, et sur les modalités qu’il attend pour continuer son aventure dans la cité épiscopale. Alors qu’il est sollicité par deux clubs de Pro D2, Mathieu Bonello laisse entrevoir une volonté de s’inscrire dans la durée et d’ouvrir un nouveau chapitre au sein du club tarnais.

Crédit photo Jacques Massine – Le #MagSport

On arrive fin Novembre et bientôt sur le mois de Décembre, tu nous avais dit que tu prendrais une décision concernant ta situation personnelle à cette période. Est-ce que ta réflexion a évolué ou est-elle toujours en cours ? 

 

Je suis en plein dedans. On s’est vus plusieurs fois avec le club, ces derniers temps, on se voit régulièrement chaque semaine et mon objectif est toujours de clarifier la chose pour Décembre maximum. L’objectif est là mais si ça se joue à une ou deux semaines près, ça se fera comme ça mais j’essaierai de maintenir l’objectif qui est celui-là en termes de calendrier. Le club a aussi des ambitions, on discute, on veut être très clair sur toutes les choses et on se voit régulièrement car je veux que le projet soit ficelé dans sa globalité, qu’il n’y est pas qu’un seul homme qui se réengage. Le but est qu’on soit dans la même façon de travailler à savoir que mes dirigeants ont des objectifs, que j’en ai aussi et que ça colle ensemble. Aujourd’hui, j’ai une décision à prendre pour mon côté personnel mais c’est également pour le club et pour l’équipe, si je reste, c’est pour enclencher  » un nouveau projet et une nouvelle dynamique  » et si jamais je ne devais pas continuer, c’est aussi pour que le club ait des semaines et des mois pour se retourner et ne pas le laisser comme ça. Aujourd’hui, les signaux sont au vert, on discute et ça va être imminent. 

 

Tu as des réponses à tes questions ? 

 

Oui et elles sont positives sachant que j’aime ce club. J’y ai mis beaucoup d’investissement personnel et aujourd’hui, il est sûr que ça ne fait que 3 ans ce qui est long et court à la fois. Maintenant qu’on a des structures, c’est aussi une part de mon analyse de dire que si on colle avec ce que le club veut faire et avec ce que moi je veux faire, on va réfléchir à continuer ensemble. Je remercie déjà tous les dirigeants car ils me témoignent leur confiance et c’est important pour un coach de recevoir la confiance de ses dirigeants et de son président. Cependant, il est sûr que j’attends des réponses plus précises sur certains sujets car je trouve que ce serait une connerie que de repartir pour repartir. Si je repars, c’est que je crois totalement à ce qui se fait à Albi et qu’on est en phase ensemble.

Tu crois fermement à la montée ?

 

Oui, je pense que le club peut jouer la montée dans les années à venir et je pense qu’on a bien évolué, la preuve en est le centre de performances qu’on a mis en fonctionnement cette année et qui est un véritable outil de développement pour le club. Il a été aidé par la Mairie et les collectivités que je tiens encore à remercier pour ça car sans ça, je pense qu’on aurait quand même eu du mal à pouvoir batailler mais il n’y a pas que ça. Il faut aussi que l’on évolue sur plein de choses dans le club, également sur plein de choses sur la partie sportive tout comme sur la partie administrative qui, parfois, ne coûte pas tant d’argent que ça mais qui demande du temps et de l’investissement pour essayer d’arriver à pérenniser une équipe au meilleur niveau que l’on pourra atteindre, c’est à dire le niveau au-dessus. Je pense qu’aujourd’hui, il y a quand même des signaux qui sont au vert et pour commencer, une bonne dynamique de club, une bonne dynamique d’échanges entre les dirigeants et le staff sportif, les joueurs, un esprit qui est quand même assez sain. Je pense qu’on peut y croire mais dire aujourd’hui qu’on est prêt à tenter la montée, non, c’est encore loin, on a beaucoup de travail à faire pour améliorer le club à tous les niveaux pour vraiment prétendre et monter et y rester. Je suis convaincu qu’il faut se mettre autour d’une table pour pouvoir avancer main dans la main mais avec l’ensemble du club pour réfléchir à ce que peut être le SCA d’ici un, deux ou trois ans. 

 

Croire, et je dirais mieux, vivre une montée avec Albi, c’est participer à un moment fondateur de l’histoire de la ville, un peu comme quand tu as été champion de France avec Castres. Ça doit aussi être un élément qui trotte dans ta tête pour ta prise de décision car ce n’est pas quelque chose de neutre que de vivre une montée avec Albi ? 

 

C’est certain, c’est quelque chose dont tu me parles et qui est vrai. De par mon passé et de mon histoire avec le département et de plus le fait que je sois albigeois, je suis gaillacois mais je suis né à Albi, bien sûr que c’est quelque chose de fort émotionnellement de faire monter un club ou d’aller chercher de grands parcours en phases finales jusqu’à l’ultime marche. Ici, dans le département, j’ai eu la chance de parfois gagner, avec Alex, on a eu la chance de gagner un titre avec Lavaur quand on y était entraîneurs et il est sûr que ça te donne encore plus d’émotions parce-que tu es chez toi. Aujourd’hui, en étant à Albi, j’analyse forcément ça dans ma décision car faire monter un club ou faire une grande aventure avec lui, qui plus est chez toi, c’est encore plus fort qu’avec n’importe quel autre club. Donc bien sûr que je suis obligé de réfléchir à ça dans la décision que je vais prendre car, encore une fois, je suis quelqu’un qui est très attaché à mon coin et à mon département. Cela ne m’a pas empêché par moment d’aller voir plus loin mais c’était aussi pour l’expérience et je dis toujours qu’on défend plus fort sa famille que quelque chose d’autre. Ça sera donc un élément dans mon analyse. 

 

Comme toi, ton président a un objectif qui est la Pro D2 mais il a aussi un rêve, un bouclier, car dans l’armoire à trophées d’Albi, il n’y en a pas beaucoup des boucliers ? 

 

Le président en a parlé, c’est quelque chose qui lui tiendrait à cœur et je le comprends. Quand on a autant été au service d’un club en tant que président ou dirigeant, ce sont parfois des moments pas faciles voire difficiles et je comprends qu’aujourd’hui, il aimerait vivre un moment comme ça sur Albi mais en être capable dès cette année, je ne sais pas. Ça tient parfois à pas grand-chose mais c’est de plus en plus dur, le niveau s’est relevé donc ça va être de plus en plus difficile d’arriver à une épopée et à ramener quelque chose. C’est vrai qu’avec mon président, on a les mêmes objectifs et surtout des objectifs avec de la patience c’est à dire que ce ne sont pas des objectifs où l’on est sur du court, court terme et où on dit  » vas-y, on fait tapis et il faut monter cette année  » car, même si ça peut arriver, je n’y crois pas dans un club comme le nôtre. Je crois que le président, les dirigeants et le conseil d’administration en ont conscience, le niveau s’élève de plus en plus mais c’est vrai que si on pouvait récompenser le club avec un élément fédérateur comme de ramener quelque chose d’inespéré en fin de saison, ça serait un juste retour des choses même si, encore une fois, personne ne nous doit rien et on ne doit rien à personne. Ce sera à nous de nous le gagner sur les années qui vont arriver. 

 

La relation que tu as avec tes dirigeants, je pense entre autres à Alain Roumégoux, Pierre Faure ou Jean-Jacques Veyrac, est aussi pour toi un élément déterminant et d’appréciation ?

 

Oui, c’est un élément déterminant car ce sont surtout les personnes avec qui tu as envie de travailler au quotidien. On a une relation de confiance, je le résumerai comme ça, et ça me plaît car le rugby est comme ça, on peut parfois ne pas être d’accord mais on se dit les choses en se respectant et derrière, on avance. Depuis que je suis arrivé au club, dès la première fois où je les ai vus lorsqu’ils m’ont sollicité, c’est resté tel quel et c’est hyper important. Le jour où je perds un peu de ça, j’aurais du mal à continuer car c’est un métier de plus en plus difficile et c’est vrai qu’on a une relation saine et sincère. 

 

Pour l’instant, quel est ton plus beau souvenir en tant que coach depuis 2 ans 1/2 au SCA ?

 

Je crois que le plus beau moment, je m’en rappelle, c’était incroyable, c’est quand on avait gagné à Valence la première année. C’était un moment un peu inespéré, on avait pris des grosses raclées chez nous par de grosses équipes et là, on allait chez une grosse équipe qui nous avait mis une grosse raclée chez nous et on ramène une victoire inespérée. J’avais trouvé cette victoire avait été un élément fondateur pour le groupe qui nous avait aidé à la fin. Il y a aussi forcément ces matchs de phases et la chance d’en avoir joué deux ici avec Albi et franchement, un public, une communion et sa ville autour de l’équipe pour vraiment pousser cette dernière à se surpasser. Ce sont aussi les deuxièmes bons moments que j’ai passés mais c’est vrai que si je devais retenir un match, ce serait ce match de Valence car j’avais aimé comment le groupe l’avait perçu. Cette victoire-là avait amené le groupe a créé vachement d’unité derrière et j’avais beaucoup aimé l’avant et l’après, c’est incroyable ce qu’un match peut faire entre les individus. Ça, c’est quand même quelque chose d’important et dans le choix que je vais faire, je vais forcément me rappeler de ces moments-là et vouloir en vivre d’autres. Si je sens qu’il n’y a pas la capacité d’en vivre d’autres, il va obligatoirement manquer quelque chose au bout. 

 

Et quel serait le pire souvenir ? 

 

Ce qui serait difficile pour moi, ce serait de jouer pour jouer et pas de jouer pour gagner. Cette phrase est importante pour moi car dans un club de sport, il faut toujours avoir de l’ambition, que tu y arrives ou que tu n’y arrives pas, il faut toujours avancer et la chose dont on discute aussi en ce moment, c’est de continuer à faire avancer le club, l’équipe et le groupe. C’est ça le plus important et quand j’écoute les personnes qui me sollicitent à Albi et qu’on discute, ce sont des projets qu’ils veulent avancer. Quand tu es entraîneur, et je ne suis pas encore un vieil entraîneur, tu as besoin de projets qui avancent, qui soient dynamiques et ça aussi c’est primordial dans ma décision. 

 

Quand tu es arrivé à Albi, tu nous a dit que tu sentais une force, idem pour Alex. Est-ce que tu la sens toujours ? 

 

Avec Alex, on est dans le même ressenti à savoir que moi, je trouve que le club est dans une bonne dynamique et qu’il évolue, on aimerait tous qu’il évolue plus vite dans certains domaines mais on est parfois bloqué. Je trouve que les gens qui sont autour, les décideurs, ils veulent tous faire avancer le club avec une relation saine et sincère et il y a une force. Tu sens les gens vachement marqués par un certain passé, je me tairai sur le fait d’y revenir car ça fait trop longtemps, il y a par moment une certaine aigreur sur certaines choses (rires). J’ai envie d’utiliser tout ça, toute cette force pour y arriver un jour et tu sens que la ville, le club, les gens autour, même si ça peut parfois être tendu ou avec des analyses un peu cash, que tout le monde veut le meilleur et veut être tout en haut. C’est parfois toute cette aigreur qui les fait un peu déborder et faire par moment des analyses pas très justes mais tu sens cette ferveur et ça, je pense que c’est une force dans un club alors que quand tu es dans un club un peu plus neutre où on s’en fout un peu que ça gagne ou que ça perde, qu’il y ait un projet ou pas de projet, ça manque de l’essence même de notre sport qu’est le rugby dans une région comme la nôtre où on a quand même besoin de passion. 

 

Depuis 2 ans 1/2, il y a peut-être un joueur avec lequel tu as pris plus de plaisir à entraîner ou avec lequel tu as été le plus dans l’échange car on sait qu’entre un coach et un joueur, l’échange est important, surtout avec les leaders ? 

 

Non, je ne peux pas sortir un joueur plus qu’un autre sur les trois ans que je viens de faire à Albi. Par contre, j’ai vu des joueurs évoluer et je prends autant de plaisir à entraîner un joueur qui a beaucoup d’expérience, un vieux de la vieille qui est sur la fin qu’un jeune qui démarre. La chose que j’ai et que, je pense, j’aurais du mal à laisser de côté, c’est tout ce qui est esprit car aujourd’hui, par moment, je suis toujours à la recherche de l’esprit parfait dans le groupe. Moi, j’aime les valeurs ancestrales du rugby, j’aime pourquoi on est venu à ce sport et pourquoi on a décidé que ce serait notre passion, pourquoi c’est notre sport et j’aime revenir à ces valeurs-là. C’est vrai que quand je croise des joueurs qui viennent de petits clubs ou de petits terroirs, ce qui n’est pas péjoratif, ou de coins de la France où le rugby n’est pas une religion comme chez nous et qu’ils travaillent beaucoup pour y arriver et avoir peut-être la possibilité de toucher un contrat professionnel, je suis toujours plus proche de ces joueurs-là, un peu  » atypiques  » plutôt qu’avec des joueurs qui ont un parcours un peu plus conventionnel. Aujourd’hui, on passe par des centres de formation ou des sélections mais c’est vrai que j’aime le joueur atypique et j’ai des noms, que je ne citerai pas car je ne peux pas en citer un plus qu’un autre, mais que j’ai pris et qui sont atypiques. C’est vrai que ces joueurs-là, quand ils ont des valeurs et qu’ils donnent tout pour y arriver, tu as envie de les aider. 

 

On va parler maintenant de ta carrière d’entraîneur au sens large, à Lavaur, à Massy ou à Albi. Lorsque tu es arrivé du Top, tu étais dans le milieu de l’ultra exigence et en Nationale, il y a de l’exigence car il y a du professionnalisme mais on ne peut pas demander la même dose qu’en Top 14. J’imagine qu’il a donc fallu trouver le bon réglage ?

 

 Ton analyse est réelle et oui, c’est le plus dur quand tu as passé 10 ans au plus haut niveau où tout est millimétré, exigeant sur tout, tout le temps, qu’on ne laisse pas une feuille de papier poser problème, que tout est contrôlé. J’ai passé des années avec des entraîneurs hyper exigeants tout le temps car tu es obligé quand tu es en Top 14 et quand je suis arrivé dans ma première aventure, je l’ai un peu prise en boomerang parce qu’il a vraiment fallu que je me mette au niveau de la Fédérale 1 puis, petit à petit, j’ai retrouvé ce monde professionnel mais on n’est encore qu’en Nationale et c’est vrai le dosage est parfois difficile. Je suis quand même un adepte de l’exigence car je trouve que ça t’amène de meilleures choses que le je m’en foutisme mais forcément, quand tu es exigeant, il faut aussi être capable d’activer des leviers et des ressources mentales pour que ça puisse passer et que ton exigence ne pèse pas à tout le monde au quotidien. Je suis convaincu que de l’exigence avec de l’esprit d’équipe et un esprit sain, que ces deux choses mariées ensemble donnent de bons résultats à la fin. 

 

Est-ce qu’il y a un regret de quelque chose que tu n’as pas pu faire ou que tu aurais aimé faire mais que tu n’as pas eu le temps de mettre en place en deux ans et demi ? 

 

Déjà, pour moi, j’ai envie de dire qu’un contrat d’entraîneur à trois ans, c’est la limite basse et le minima, je trouve que des projets à 4 ou 5 ans, c’est bien car tu peux te laisser le temps et travailler. Ma première partie, mes deux premières années voire ma troisième, étaient dédiées à ce centre de performance, c’était mon objectif premier et on le mène à bout, il ne reste que très peu de choses à finir. Ça, ça sera une très, très bonne chose et j’y ai passé beaucoup de temps et d’énergie pour qu’il évolue avec, encore une fois, un club qui m’a aussi aidé à l’aménager et une municipalité exceptionnelle car ça n’aurait pas pu arriver sans eux. Tant mieux pour le rugby ainsi que pour le sport à Albi qu’il y ait une municipalité qui adore le sport et qui contribue au développement, je n’aurais pas pu le faire sans ça. Le regret, enfin ce n’est pas un regret mais c’est peut-être aussi l’avenir sur lequel je réfléchis beaucoup, c’est un projet de club, sur nos jeunes et autres. Encore une fois, ce n’est pas un seul homme être le pilote d’un club mais c’est d’amener des gens autour d’une table, de voir ce qu’on peut faire de mieux pour nos jeunes et comment on peut préparer au mieux nos jeunes pour que demain ils alimentent tout le temps cette équipe une, que ce soit en Nationale ou plus haut. Ça, c’est peut-être mon regret, de ne pas avoir eu le temps d’y mettre plus le nez que ça, même si j’ai fait quelques petits trucs mais pas assez à mon goût. Je pense que ce serait une donnée essentielle pour notre club.

 

Tu voyages un peu partout en France, tu as vu des clubs comme Chambéry ou Bourgoin se développer en quelques années. Comment est-ce que tu vois Albi se développer dans le futur et quels sont ses axes d’amélioration ? 

 

La première des choses, c’est que je trouve qu’aujourd’hui, tout le monde se développe par le biais de son stade où il accueille les matchs. Il y a beaucoup d’événements dans les stades, d’avant-matchs et d’après-matchs avec des endroits festifs, des bodegas, des restos, des brasseries. Ça, je trouve que ça serait aussi une page de plus qui viendrait dans le livre du SCA à savoir l’évolution de son Stadium, qui est un beau Stadium, qui est grand mais qui pour moi, avec les stades que l’on voit aujourd’hui ou avec l’évolution des clubs qui passe aussi par cette évolution des stades, pourrait être amélioré pour faire des grandes choses dans ce stade et forcément amener du budget. Grâce aux stades, ces clubs-là augmentent leurs budgets ne serait-ce que par les billetteries ou par tout ce qui est créé autour de l’évènement et je pense que c’est l’évolution première. La deuxième évolution, que je pense aussi essentielle, c’est d’arriver à vraiment faire ce projet de club, ensemble. Aujourd’hui, les relations sont bonnes entre le secteur professionnel et le secteur amateur du club et j’ai envie de dire que l’objectif que l’on devrait se fixer, et je pense qu’on peut le faire, c’est un seul et même club. C’est du temps, c’est du travail mais c’est un projet réel et je pense qu’il y en a besoin pour Albi si on veut un jour retrouver le meilleur des niveaux.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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