#Rugby – Nationale / Mathieu Bonello (Albi) : «Il reste maintenant 80 minutes pour au moins représenter ce qu’on est au SCA, c’est ça l’important!»

Mathieu Bonello et les joueurs du SCA sont dos au mur après la défaite (7-20) à domicile lors de la 1/2 finale aller qui les a opposé à Valence Romans Drome Rugby. Le manager des albigeois est venu en conférence de presse pour nous poser les contours de cette rencontre retour d’access Pro D2, où les tarnais, ce samedi,dans un stade Georges Pompidou garni de plus de 10 000 supporters damiers, vont tenter de remonter 13 points. Le Sporting Club Albigeois va-t-il écrire une nouvelle page de son histoire en faisant une remontada dont seul le sport peut en réserver ? Réponse ce soir aux alentours de 20h ..

Retrouvez la 1/2 finale retour (Nationale – Accession Pro D2) : Valence Romans – Albi dès 17h45 en direct via Le #MagSport Web Radio :

https://le-mag-sport.com/2023/05/20/directrugby-suivez-des-17h45-le-live-web-radio-valence-romans-vs-albi-nationale-playoffs-1-2-finale-retour-accessprod2/

Crédit photo Jacques Massine – Le #MagSport

A froid, que peut-on dire de cette défaite à domicile (7-20) face à VRDR dans cette première manche de l’access-match en Pro D2 ?

 

Déjà qu’on a perdu (rires). Ça a été une mauvaise 1ère mi-temps de notre part, on a manqué cette première période qui était décisive pour la suite avec les conditions climatiques qu’il y a eu donc il y a forcément de la déception. 

 

Est-ce que tu prends ça comme une déception ou comme une désillusion ? 

 

Comme une déception. Aujourd’hui, comme je l’avais dit avant le match, Valence-Romans est la grosse équipe de la poule, ils ont des ambitions et un budget qui colle à leurs ambitions. C’est une déception, une déception d’avoir attaqué ce match comme ça, sûrement pour différentes raisons que je ne vais pas analyser là. Je trouve qu’ils ont été efficaces, c’est tout à leur honneur et bravo à eux. 

 

Si c’était à refaire, est-ce qu’il y a des choses que tu changerais ? 

 

Quand tu es entraîneur et que tu perds, tu en changerais tout le temps, à chaque match, tu veux changer dès que tu perds. Il faut accepter que ça a été mon choix sur certains points et je les assume totalement, c’est vrai que si on pouvait parfois revenir en arrière, on changerait des choses mais c’est trop facile de le faire après. 

 

Pour revenir sur cette 1ère mi-temps, tu dis que tu ne vas pas nous en parler mais est-ce que vous, vous avez trouvé les mots pour expliquer ce qui n’a pas fonctionné ?

 

Une grosse partie oui, il y a toujours 20% des choses que tu n’arrives pas à analyser mais il y en a quand même 80% pour lesquelles c’est possible. On fait un bon premier 1/4 d’heure, 20 minutes pas dégueu où on est bon sur les fondamentaux et la réception de ballons mais c’est surtout comment on est sur les 20 dernières, quand on prend ce premier essai. Ce sont les 20 minutes de cette mi-temps et c’est vrai qu’à ce niveau-là, je ne nous ai pas reconnu dans l’intensité, il y avait une forte équipe en face et ça joue aussi mais ça n’était pas le moment de faire ça. On l’a fait et il faut assumer. 

 

En seconde période, alors que vous êtes en supériorité numérique, il y a deux situations où vous jouez à la main et où vous ne prenez pas la mêlée. Est-ce que c’est un regret pour toi de ne pas l’avoir tentée ? 

 

Non pas du tout. C’est le choix stratégique d’après, quand on est dans le jeu et qu’on fait de mauvais choix, des choix vraiment hyper faciles à faire mais il ne faut pas incriminer un joueur plus qu’un autre. C’est ensemble que l’on gagne et ensemble que l’on perd mais il y avait des choses plus faciles à faire et surtout plus efficaces à mettre en place. On n’a pas voulu prendre le risque pour la mêlée car avec les conditions climatiques qu’il y avait, il sifflait un coup à gauche et un coup à droite mais malgré ça, on peut faire autrement sur ces deux actions. 

 

Tu disais après la rencontre que c’était quasi impossible de remonter. Est-ce que vous y croyez encore ? 

 

Non, tu gardes toujours le même discours. Qu’est-ce que tu veux faire quand tu as pris autant d’écart ? Le mec qui dit  » on va y aller, on va remonter « , c’est un fou. On va aller jouer un match de rugby, c’est tout et on verra. 

 

Le week-end dernier, on a vu des équipes en Nationale 2 qui ont fait de belles remontées. Ça donne quand même un peu d’espérance ? 

 

Ce n’est pas pareil, c’étaient souvent des équipes à la maison. Je vais déjà me cantonner à ce que nous, on est capable de faire et pas dire  » on rattrapera ou on ne rattrapera pas chez eux « , franchement, c’est une redoutable équipe à l’extérieur et à la maison. On va par contre s’analyser dans ce qu’on a fait, on a fait une bonne saison jusque-là et je veux qu’on laisse une bonne image. On ne parlera pas d’objectif aujourd’hui. 

 

Finalement, ce match retour est facile à préparer, il n’y a pas de calcul ? 

 

C’est exactement ça et surtout, c’est que je suis énormément déçu bien sûr du résultat mais de ce qu’on y a mis pendant 40 minutes et même après. On a été différents quand on a fait cette grande vague de changements et ça nous ressemble plus. On a été sûrement battus par meilleur mais il faut que l’on analyse de la meilleure des façons sur la semaine pour jouer libérés. 

 

Comment est-ce que tu as récupéré les joueurs humainement et mentalement ? Abattus ? 

 

Physiquement, ça a été. Mentalement, dans le vestiaire, tu es forcément déçu quand tu prends autant de points chez toi et quand c’est une défaite mais ça a basculé depuis lundi. C’est peut-être la dernière semaine, on a fait toute une saison pour ces matchs-là et c’est aussi à nous de bien préparer cette semaine, peut-être qu’on a fait des choses pas très bien la semaine dernière et c’est à nous de jouer ce match en ayant le plaisir de le jouer. Ce n’est quand même pas une contrainte d’aller jouer une demi-finale retour, il n’y a pas beaucoup de monde qui va en demie de Nationale donc il faut en profiter.

 

De quoi les joueurs ont-ils envie ? Tenter l’impossible, montrer un autre visage ? 

 

Ils ont envie d’être sérieux, certains ont envie de se rattraper de leur performance individuelle, quand tu sors déçu ou que tu sais que tu as échoué dans ta mission et collective et surtout individuelle, tu te remets forcément en question. Ces joueurs-là qui étaient abattus samedi ont évidemment envie de remonter la tête aujourd’hui. C’est ça quand tu es sportif, quand tu tombes de vélo, il faut remonter rapidement et c’est ce qui est le plus important pour eux. 

 

Est-ce que cette équipe de VRDR a des failles ? 

 

Je ne sais pas, on ne les a pas vues donc il ne doit pas y en avoir. 

 

Par rapport à ces joueurs dont tu as dit qu’ils avaient envie de se rattraper individuellement, tu avais quasiment reconduit le même groupe entre le barrage et la demie. Est-ce qu’on peut s’attendre à des changements ou, au contraire, dire aux gars  » vous avez raté votre match, maintenant, je vous laisse les clés et montrez-moi la confiance que je vous avais accordé la semaine dernière  » ? 

 

Je ne remets pas trop ça en doute. Par rapport à la confiance que je leur ai témoignée en les mettant dans l’équipe, ça arrive de manquer un ou deux matchs dans la saison et je ne peux pas leur en vouloir que sur ce match-là. Bien sûr que ce match était important, on ne va pas refaire les phases finales, mais j’ai encore confiance en eux et totalement confiance en eux. Indépendamment de ça, c’est qu’on a eu parfois des comportements qui ont été défaillants, ce qui n’est pas trop notre marque de fabrique, et ça, ça me dérange plus. C’est forcément ça que je vais analyser pour voir quelle stratégie je vais mettre en place. 

 

Tu nous disais que vous y alliez sans pression par contre, VRDR aura la pression. 8 000 voire 10 000 personnes qui seront au stade, un pied et demi en Pro D2, la pression sera sur eux ? 

 

Non, je ne pense pas, au contraire, ils sont totalement libérés. Je ne parle pas d’eux, je ne parle que de mon équipe, on a un match à aller jouer et on verra à la fin. 

 

La semaine dernière, tu disais avoir eu un petit goût d’inachevé la saison passée car vous aviez raté une mi-temps sur les 4, tu n’étais pas là l’année d’avant où il y avait eu une mi-temps de ratée. Le verre à moitié plein est peut-être de se dire  » on a raté les 40 premières mais la seconde allait mieux donc on va essayer de continuer comme ça sur les deux dernières  » ? 

 

Ce que je dis dans ce genre de confrontation, c’est déjà aller / retour. Dans un sens comme dans l’autre, et on l’a vu l’année dernière, on n’a pas existé au retour dans cette 2e mi-temps. Je sais que, dans mon analyse, on a raté cette 1ère mi-temps, en la ratant, on a pris 20 points et en la réussissant, on n’en a mis que 7. Ça, c’est concret donc maintenant, il en reste deux, de là à dire qu’on pourra faire quelque chose, non, mais en tous cas, je veux qu’on se concentre sur notre équipe et de faire une meilleure production sur le démarrage du match qu’il y aura. Aujourd’hui, attaquer un match comme ça chez toi, avec le public qu’il y avait et alors que les conditions climatiques étaient pour les deux équipes, tu ne peux pas avoir ce trou de 25 minutes, ce n’est pas possible. 

 

Si tu ne montes pas cette année, ça va être encore plus dur l’année prochaine parce qu’il y aura l’access-match et des équipes en train de s’armer ? 

 

Chaque année, il y a des armadas, chaque année, il y a un gonze qui se réveille et qui met plus de ronds, chaque année, on rétrogradera d’une place dans le budget, on est 6es et peut-être qu’on passera 8e budget l’année prochaine. Il y aura toujours ça donc il ne faut pas avoir cette crainte-là, je suis d’accord de dire que l’access-match rajoute une difficulté supplémentaire qui, pour moi, n’avait pas lieu d’être car si les gens venaient voir la Nationale, il y a quand même un écart avec la Pro D2 même sur les gros matchs. Ce n’est pas la même différence entre le Top 14 et la Pro D2, ne serait-ce qu’en termes de budget et autres, les forts budgets de Pro D2 se rapprochent des bas budgets de Top 14 mais par contre, l’inverse n’est pas le cas en Nationale. En Nationale, les meilleurs budgets ne sont pas encore au niveau de la Pro D2. Ils veulent sûrement se calquer sur au-dessus mais s’ils venaient voir tous les matchs, je trouve que tu  » fermes  » encore plus la 3e division, cette Nationale, c’est un choix, il faut l’accepter, la règle a changé et changera. Moi, je ne pense pas à l’année prochaine, je me dis qu’on a fait une très, très belle année voire superbe mais par contre, en contrepartie de ça, elle n’est pas finie et on verra l’année prochaine, ça sera une autre histoire. 

 

Dans ce match contre Valence-Romans, on a peut-être aussi vu la limite causée par la jeunesse du groupe et son inexpérience. C’est peut-être aussi une explication ? 

 

Ça peut l’être aussi. On n’a pas beaucoup joué ces matchs mais le match juste avant était à pression et on l’avait bien abordé donc ça peut l’être mais je ne suis pas sûr que ce soit la première cause, même si on sait que c’est important d’avoir de l’expérience dans ces matchs-là où de connaître les niveaux supérieurs. 

 

D’un autre côté, quand on t’entend, on a l’impression que la saison est un peu terminée pour vous. Est-ce que justement, ce genre de match y compris suivi d’un match à pression à l’extérieur pour un retour qui compte aussi pour du beurre n’est pas un autre processus dans la construction du groupe que tu veux faire ? 

 

La construction du groupe, c’est sûr. J’en ai parlé, je n’ai jamais dit que ce groupe était abouti, il est jeune, cela fait 10 mois qu’ils sont ensemble et il est certain que ces matchs-là nous amènent. Je ne dis pas que la saison est finie, je dis surtout qu’avec le match qu’on a manqué à l’aller, on s’est quand même tiré une balle dans chaque pied. C’est ça que je veux dire, il faut quand même être transparent et l’assumer, c’est le plus important mais je suis convaincu qu’un groupe se construit sur des années et doit aussi passer par des moments comme ça, des moments de joie, de victoires, de défaites également, bien sûr. En fait, ça m’importe peu ce qui s’est passé depuis des années, bien sûr que c’est la dernière marche à chaque fois mais c’est pour différentes raisons. On est d’accord que, plus ça va avancer, plus tout devient difficile, plus tous les groupes sont costauds en face de toi donc je me dis que cette dernière a sûrement dû être un échec quelques fois mais pour différentes raisons, peut-être pas la même que cette année. Là, en prenant l’orientation que j’ai prise l’été dernier, je le savais très bien, je vous l’ai dit et je n’ai jamais crié sur tous les toits  » on veut aller plus loin que ce qu’on est là  » parce-que je sais que ce groupe a besoin de vivre des moments sportifs. Ça s’appelle de l’expérience collective et ça, tant que tu ne le vis pas … Ce n’est pas que dans les bons moments que tu construis, c’est aussi dans les galères et ce groupe-là est jeune, on ne peut pas le nier. 

 

Ça avait tapé très fort contre Bourg, est-ce que vous n’aviez pas aussi laissé du physique et du jus dans ce barrage ? 

 

Sûrement, peut-être. On avait modéré notre semaine mais ça tape fort et quand tu passes par un barrage, tu y laisses forcément un peu des plumes, c’est certain. 

 

Dans cette construction, tu es passé par les barrages en étant 4e puis 3e, tu as joué une équipe qui avait dit  » on veut viser les deux premières pour éviter ce barrage et être plus frais « . Est-ce que dans cette expérience collective, n’est-ce pas dire aux administrateurs  » voilà les gars, si un jour on dit vraiment on y va, c’est ça qu’il faut faire « , pas que toi dans le côté sportif mais l’entièreté du club ? 

 

C’est totalement ça, ton analyse est la bonne. Je pense que les projets collectifs et les ambitions collectives doivent passer par toutes les entités, toutes les strates et tous les domaines du club. Aujourd’hui, on crée du lien avec l’administration, le sportif, le conseil d’administration, le président, le directeur général du club mais au fond de tout ça, il faut avoir un objectif commun et ce qu’on met en face de cet objectif-là pour dire  » qu’est-ce qu’on va faire pour peut-être aller chercher ces deux premières places ? « . Ce n’était pas l’objectif N°1 ni l’objectif de l’année même pour nous au niveau sportif car je connaissais l’équipe et je connais le niveau ainsi que les changements qu’il y a eu mais qu’est-ce qu’il faut pour y arriver ? On sait que ce barrage en plus paye dans une saison de Nationale et je m’aperçois que c’était pareil l’année dernière, les deux premiers ont été nettement avantagés pour monter. Encore une fois, ils se le sont gagné toute l’année mais qu’est-ce qu’il faut pour se la gagner ? Il sera temps de faire des bilans dans quelques jours ou quelques semaines et aujourd’hui, on a un match à préparer qui est le suivant, qui est samedi. On est passé à côté de celui-là, ils sont bien meilleurs que nous sur le terrain puisqu’ils nous ont quand même gagné 20 à 7, il restera maintenant 80 minutes pour au moins représenter ce qu’on est à Albi, c’est ça l’important.

 

L’important est de partir la tête haute quoi qu’il arrive ? 

 

Bien sûr. Ce n’est pas de partir ou ne pas partir, c’est la production qu’on a fait ici qui m’a posé problème plus que le résultat car je suis convaincu qu’on a affaire à peut-être la meilleure équipe de la poule.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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