Le 3eme ligne international Espagnol du Sporting Club Albigeois, Lucas Guillaume, nous a accordé une interview suite à la victoire en barrage 19-6 face à Bourg en Bresse. Les jaunes et noirs dans un match où les chocs et les collisions furent redoutables ont réussi à se qualifier pour la 5eme fois consécutive en 1/2 finale d’accession Pro D2 (2018, 2019, 2021, 2022 et 2023). Dorénavant les tarnais vont devoir ferrailler avec Valence Romans Drome Rugby pour acquérir cette montée qui leur échappe depuis la relégation de 2017 et ils espèrent à l’image de Lucas Guillaume que le Stadium sera un véritable chaudron pour la rencontre aller ce samedi 13 mai à 18h. Pour résumé, face à un adversaire redoutable et très complet, les gars de la cité épiscopale auront besoin de l’ensemble des forces vives du club.

On est avec Lucas Guillaume, le 3e ligne du Sporting Club Albigeois, à l’issue d’une victoire contre Bourg-en-Bresse synonyme de demi-finale pour Albi. Albi est de retour en demi-finale comme c’est le cas depuis 5 ans ?
On commence à connaître la chanson (rires). Il faut saluer Bourg-en-Bresse car c’était un match âpre, costaud et dur, le genre de match que l’on commence à connaître à Albi mais c’est dans notre ADN et notre façon de jouer, on ne va pas le rechigner non plus. Pour livrer ce genre de partie, il faut être deux et Bourg ne s’est vraiment pas échappé, ça a tapé très fort, on a vu qu’il y avait eu beaucoup de blessés, je touche du bois, il n’y a pas eu trop de casse de notre côté mais du leur, il y en a eu beaucoup et j’espère que ça n’est pas trop grave pour les mecs qui sont sortis. Ce fut un match âpre, à l’albigeoise, avec la pluie et les éclairs à la fin.

A 6-6 à la mi-temps, est-ce qu’il y a des moments de doute ?
On aimerait forcément mener de 30 points et avoir le bonus offensif dans la poche mais ça c’est dans les rêves, quand on joue le match le mardi ou le mercredi soir quand on est à la maison. On savait que ça allait être dur, Bourg est une équipe qui descend de Pro D2, qui est aussi habituée aux phases finales, ça fait plusieurs fois que je les joue et à chaque fois, la pièce est tombée de leur côté. On savait que ça allait être dur jusqu’ à la fin et même si on marque cet essai dans les 5 dernières minutes, on savait que ça n’était pas gagné et que ça allait être serré et on n’était pas surpris que ça le soit à la mi-temps.

On a vu que vous avez pris l’ascendant physiquement dans les 20 dernières minutes. Est-ce dû à la condition physique, à la solidarité d’Albi ou à l’impact que vous mettiez ?
C’est notre style de jeu, on aime ça. Je pense aussi que les blessures leur ont fait du mal car, du coup, ça a épuisé leur banc plus rapidement. On avait également un banc très costaud, on a joué à domicile et ça, ça compte aussi. Ce sont tous ces ingrédients-là mélangés qui font que la pièce tombe du bon côté et peut-être que si on avait joué ce match à Verchère rempli, à 15h sous le soleil, ça aurait été une autre issue, on ne le saura jamais. Ce sont tous ses éléments, on s’est envoyé, on avait un joli banc qui nous a beaucoup apporté, on n’a pas triché, les autres non plus et la pièce est tombée de notre côté. Ils ont effectivement eu des blessés mais c’est le rugby, c’est comme ça.

Parlons de ton domaine, la touche. Sur la composition d’équipe, il y avait trois profils sauteurs, Pierre Roussel, Vincent Callas et toi-même. Est-ce que c’était un choix tactique de la part du coach ainsi que de vous par rapport à cette équipe de Bourg ?
On ne fait pas les choix tactiques, on s’adapte une fois que l’équipe est annoncée (rires). Je pense effectivement que c’est une force que l’on a et que Calas ou Roussel ou moi y soient ou que ce soient d’autres comme Luke, Heath ou Gaël, c’est un domaine que l’on affectionne et qu’on travaille beaucoup. Ce soir, une fois de plus, je pense qu’on leur a mis beaucoup de pression que ce soit offensivement ou défensivement, on les a peut-être un peu embêtés sur leurs ballons en touche pour lancer le jeu et sur nos ballons, on a réussi à faire deux ou trois ballons portés intéressants. C’est notre façon de jouer, les équipes commencent à le savoir ou le savent. Quant aux choix stratégiques, je les laisse aux coaches dans les bureaux (rires).

Un mot sur Valence-Romans, le futur adversaire ?
C’est une équipe qui nous ressemble, très costaud devant, très forte dans ses lancements, forte sur sa mêlée, forte sur sa touche mais aussi sur son maul. Ils ont des joueurs d’expérience, ils connaissent le haut niveau, ils y étaient avant nous et ils en reviennent. Ça va être l’enfer, ça va être très, très dur, on le sait mais on va d’abord savourer la victoire de ce soir car celles-là, il faut savoir les savourer et pour beaucoup, les familles étaient là. On se penchera sur Valence-Romans la semaine prochaine et on essaiera de ne pas avoir de regret parce-que c’est ça le pire. On va essayer de tout donner pour ne pas avoir de regret et on fera les comptes à la fin.

Le prochain match est une demi-finale aller ici, au Stadium. On a vu ce soir que la chambrée du Stadium s’était garnie un petit peu mais là, il faut le double et un soutien inconditionnel ?
Ce serait top qu’il y ait encore plus de monde, je ne sais pas si les gens s’en rendent compte mais pour nous, c’est vrai que c’est un gros plus. Je le disais un peu plus tôt, notre conquête, c’est bien, notre défense, c’est bien, notre état d’esprit, notre physique mais à la fin, quand on a en plus un Stadium qui pousse, qui crie et qui fait du bruit, c’est énorme pour nous. Ce sont des matchs de phases finales, c’est typique du rugby en France, on aime ça mais on joue aussi pour ça, on se fait chier toute la saison à jouer des matchs le soir quand il fait froid ou quand il ne fait pas beau et où les gens dans les tribunes ne se font pas forcément plaisir et nous, ce qu’on veut et ce qu’on attend, ce sont ces matchs-là, ceux à élimination directe où il y a de la tension jusqu’au bout. Donc oui, si on peut avoir un Stadium rempli, ça va nous aider, il en reste encore un à domicile et il va vraiment falloir en profiter.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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