Focus sur le plateau de Lannemezan qui va se déplacer ce dimanche à 15h en terre Vauclusienne pour un bouillant barrage de Nationale 2. Les Hauts pyrénéens qui ont terminé 5eme de leur poule vont croiser le fer avec l’ASBC pour tenter d’aller rejoindre Périgueux en 1/4 de finale d’accession à la division Nationale. Christophe Schneider, le co-président du Cercle Amical Lannemezanais nous a accordé un entretien pour nous parler de son club que tout le monde annonçait dans les plus petites équipes de Nationale 2 au vu de son budget et qui a fait taire tout le microcosme de la division en se qualifiant en barrage pour affronter Bédarrides-Châteauneuf du Pape, un club lui ressemblant trait pour trait. Coup de projecteur à quelques heures du match sur un dirigeant tout aussi passionné que ses joueurs font œuvre de vaillance sur un terrain de rugby.
Les bookmakers ont perdu pas mal de monnaie cette année en pariant sur le fait que Lannemezan serait dans les relégables alors que, tout compte fait, vous êtes barragistes ?
Oui (rires). Je pense que personne, et même nous les premiers, ne s’attendaient pas à cette saison et à être dans les 6 qualifiables donc tant mieux pour nous. On a fait une belle saison, on finit 5es, c’était inespéré mais on a bien profité, on a vraiment pris du plaisir à jouer cette saison et à cette nouvelle division qu’est la Nationale 2.
Dans les barragistes, on voit Saint-Jean de Luz, qui a un petit budget, Lannemezan, Bédarrides-Châteauneuf du Pape qui ont chacun un petit budget aussi, on voit que Graulhet se maintient. Comme quoi, la manne financière ne fait pas tout sur le terrain ?
Je pense que, sur une année, ça peut jouer en notre faveur. On joue peut-être aussi sur d’autres critères, on essaye de garder nos jeunes, de recruter intelligemment, de créer une osmose, d’avoir peut-être un peu moins d’individualités que certains clubs qui mettent longtemps à trouver la bonne méthode. C’est bien pour une saison mais pour pérenniser le club à ce niveau-là, ça va être de plus en plus compliqué à tenir financièrement. En tous cas, prenons les choses les unes après les autres, ça a bien marché cette année et tant mieux pour nous, pour Saint-Jean de Luz et Bédarrides-Châteauneuf du Pape que l’on va rencontrer dimanche. Ça prouve heureusement que le rugby n’est pas fait que par rapport à l’argent mais qu’il y a aussi encore les valeurs de solidarité et d’entente donc c’est très bien.
Un petit bilan des phases régulières avant qu’on ne se projette sur ce match face à Bédarrides-Châteauneuf du Pape ?
Comme on l’a dit, on avait beaucoup d’appréhensions sur cette division-là. On pensait qu’on n’allait pas gagner beaucoup de matchs et finalement, ça s’est bien passé dès le début du championnat, on a eu pas mal de victoires donc beaucoup de confiance emmagasinée. Les joueurs y ont cru, ont bien bossé toute l’année, notamment durant la trêve hivernale où on a fait un bon début de phase retour. On a fait un petit faux-pas contre Floirac sur l’avant-dernier match qui, je pense, nous empêche de recevoir le 8e de finale à la maison au profit de Niort mais ce n’est pas grave. On sait d’où on vient et on est très content d’être là.
C’est un peu le meilleur des remerciements que pouvaient faire les joueurs aux dirigeants et aux bénévoles du plateau ?
Oui et c’est ce qu’on leur a dit. On leur a dit merci, un grand merci parce qu’en fait, la montée en Nationale 2 a été un gros, gros travail pour les dirigeants, notamment financier puisqu’on a quand même augmenté notre budget de 70 000€. Il y a ensuite tous les bénévoles tout au long de l’année qui ont voulu garder la convivialité au stade sur des repas d’avant-matchs et des réceptions d’après-matchs et donc, c’est pour remercier toutes les petites mains que les joueurs ont voulu absolument rester dans les 6, sans bien sûr oublier toute la formation qu’il y a derrière et qui ont suivi l’équipe une et les espoirs toute la saison.
Ce match entre Bédarrides-Châteauneuf du Pape et Lannemezan est un match entre équipes qui se ressemblent, qui ont le même ADN mais aussi le même côté cocardier, le rugby village. C’est un peu » le cercle des poètes disparus » ?
Oui, apparemment. Je ne connais pas bien Bédarrides-Châteauneuf du Pape mais pour avoir un peu eu mon homologue sur cette semaine par rapport à l’organisation, on a discuté un petit peu et on a partagé, ils ont effectivement l’air d’avoir un peu les mêmes problématiques et le même ADN que nous. C’est quand même fou qu’on se retrouve en 8e de finale, deux équipes comme ça, mais tant mieux pour nous et tant mieux pour le public puisqu’apparemment, ils sont pas mal suivis et c’est chaud bouillant. On est content d’être là, content de se rencontrer et j’espère qu’il y aura un beau match de rugby.
Quelle est la feuille de route que tu as donné à tes joueurs pour ces phases finales ?
Pour les phases, comme je leur ai dit depuis qu’ils sont qualifiés, c’est la cerise sur le gâteau et c’est leur aventure. Nous, on était déjà contents de se maintenir donc après, c’est prendre le maximum de plaisir et aller le plus loin possible. On aimerait bien sûr et les joueurs ont à cœur d’offrir un quart de finale à nos supporters qui, malheureusement, ne seront pas à Bédarrides-Châteauneuf du Pape mais l’ASBC ne va pas l’entendre de cette oreille. Ça va être un match âpre et dur mais sur un match, on ne sait jamais.
J’imagine que du côté de Lannemezan, on prépare déjà l’après, que ce soit si vous alliez plus loin en phases finales ou que vous basculiez déjà sur la prochaine saison ?
Pour la saison d’après, cela fait déjà de toute façon plus d’un mois, un mois et demi qu’on a vu nos joueurs ainsi que de potentielles recrues. Ça, ça se prépare dès le mois de Mars et ensuite, bien entendu, quand une saison est finie, elle recommence de suite au niveau budget donc on a déjà repris l’intendance avec nos partenaires pour voir sur quel budget on pouvait repartir. La saison d’après se prépare parce qu’on sait déjà qu’on va être attendus et que certaines autres équipes vont se renforcer donc on la prépare du mieux possible.
Quel est le mot, ou le qualificatif, que tu retiendras de cette saison ?
Il y en aurait deux. D’abord plaisir parce qu’on a vraiment, vraiment pris du plaisir entre le groupe, les dirigeants, les supporters et les bénévoles, il y a vraiment, vraiment eu une très, très bonne ambiance. Ensuite, c’est » incroyable » car incroyable d’être là, incroyable saison que l’on a faite. Moi, je tiens à remercier tout un club mais surtout le groupe des 35 joueurs qui ont fait cette saison exceptionnelle.
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec
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