#Rugby – Nationale 2 / Jean Christophe Bacca (Graulhet) : «Il faut que Pélissou soit un chaudron en ébullition!»

«Aux armes graulhetois, la patrie rouge et noire est en danger», c’est quasiment par ces mots que le coach du SCG aurait pu commencer son interview en amont de la bataille de 80 minutes pour le maintien que vont livrer les mégissiers dans leur antre surchauffée de Noël Pélissou. Après une première saison riche en dose d’émotion, emplie de fierté et de voyages aux 4 coins de l’hexagone, c’est devant leurs familles et le peuple Graulhetois que la bande à Durand, Boulogne, Martinet, Planes et consorts va jouer son honneur tout en portant les espérances d’une cité du cuir dont la peau est tatouée à l’ovalie. À 15h30, le temps va se suspendre dans la ville centre tarnaise, et toutes les âmes n’auront d’yeux que pour le SCG qui va jouer un duel à 3 avec Mâcon et Dijon pour sa survie en Nationale 2. Car au pays de Guy Laporte, c’est peu de dire qu’on est fier de voir les enfants du pays tenir tête aux écuries professionnelles de l’est de la France, symbole d’une lutte des classes qui a toujours galvanisé cet ancien bastion industriel. Alors que les aînés ont écrit de nombreuses pages d’un livre d’or ayant vu le Sporting Club Graulhetois résister dans un passé pas si lointain, aux Stade Toulousain, Brive, Montferrand ou autres cadors du rugby Français, voilà que cette nouvelle génération a entre ses mains l’écriture d’un nouveau chapitre. Face à une équipe d’Aubenas en quête de qualification et dont la terre ardéchoise a toujours généré des guerriers du ballon ovale, les hommes de Jean Christophe Bacca vont devoir revêtir les vertus séculaires du club : solidarité, combativité et don de soi. Graulhet ne connaît que trop bien les dangers d’une relégation en fédérale 1 qui verrait les mégissiers re-rentrer dans le rang du rugby local et la belle ferveur qui entoure le SCG depuis quelques mois se ré-endormir. Sur les bord du Dadou, même les dirigeants ont décidé de faire des concessions financières en rendant l’entrée gratuite à tous, pour que l’ensemble du rugby tarnais vienne dans quelques heures en pèlerinage dominical à Pélissou. Jean Christophe Bacca et ses deux comparses (Bellot et Gimbergues) ne s’y sont pas trompés, en appelant à la mobilisation générale pour ce tournant de l’histoire moderne rouge et noir. Car plus qu’une saison, aujourd’hui à Graulhet, va se jouer le futur et la grandeur retrouvée d’un club, les rêves d’une ville, l’honneur d’un groupe. Aux Armes Graulhetois car le jour de gloire passe par le maintien.

Graulhet Vs Aubenas / Rumilly Vs Olympique Marcquois / Mâcon Vs Dijon / Beaune Vs Bedarrides – Chateauneuf du Pape à suivre en direct multiplex Web Radio et Web TV via Le #MagSport et Impakkt events dès 14h45 ce dimanche 16 avril 2023.

Crédit photo Maeva Franco

 

Comme le disait à notre micro le capitaine du groupe Olivier Regnier, ce week-end est une finale pour Graulhet, une finale pour le maintien ? 

 

Exactement, c’est le match de la saison. On avait un peu imaginé ce scénario un peu à l’avance, il est sûr qu’on aurait préféré l’éviter mais c’est un match qui revêt un enjeu très important pour les deux équipes. Pour nous, c’est bien sûr notre progression dans notre division et pour Aubenas, la qualification donc ça va être un match à haute intensité avec beaucoup d’impacts et de combat comme le nécessite ce sport en général et là, exacerbé par le fait que l’enjeu va dépasser un petit peu le cadre du championnat. C’est la survie d’un club et la volonté d’un autre de revenir le plus rapidement possible dans la division supérieure. 

 

Malgré la dramaturgie qu’il y a autour de cette rencontre, ce sont quand même des matchs qui sont bonnards à jouer car ce sont quasi des rencontres de play-off, même si ça ne porte pas ce nom. C’est pour ça que tu coaches mais aussi pour cela que les joueurs font du rugby ? 

 

C’est tout à fait ça, on va dire que c’est la consécration de la saison. Quand on regarde dans le rétroviseur, on n’est pas content d’être dans cette situation-là, notamment par rapport aux garçons qui composent cette équipe que je connais bien comme Loïc Mondoulet ou Cyrille Andreu et leur manager Marc Raynaud qui est un ami. Ce sont des choses qui sont problématiques mais c’est aussi toute la beauté de ce championnat, on se retrouve dans des situations où les amis d’hier doivent se combattre et c’est toujours très difficile. On sait que ce genre de match peut monter très haut dans l’émotionnel à savoir qu’on peut se retrouver avec des moments forts et des moments très durs si, bien sûr, le résultat n’était pas au bout. 

 

Quels sont pour toi les points forts de cette équipe d’Aubenas ? 

 

Actuellement, c’est une équipe qui a bien su gérer son effectif et qui arrive avec une fraîcheur que beaucoup d’équipes n’ont plus. Elle sur une dynamique hyper positive, sur leurs 4 derniers matchs, ils ont gagné à Mâcon, ils ont fait des matchs à l’extérieur très aboutis où ils perdent de pas grand-chose, ils ont deux victoires chez eux contre Nîmes à qui ils ont passé 30 points et 4 essais et contre Dijon où ils ont là-aussi dépassé la barre des 35 points. C’est une équipe qui est en forme, qui s’appuie sur une grosse défense en place, une conquête avec un alignement géré par Loïc Mondoulet très intéressant avec des double mètres un peu à tous les étages et Loïc qui organise ça de façon intéressante. Ils ont aussi un garçon d’expérience en tant que capitaine avec Cyrille Andreu et des facteurs X aux deux ailes. Il n’y a pas beaucoup de faiblesses dans cette équipe et ils ont bien sûr à cœur de venir chercher des points à Graulhet et ça, on espérait un autre scénario, qu’ils se préparent pour les phases finales (rires). Je leur souhaite mais ce scénario-là est plus difficile face à cette équipe qui, en ce moment je pense, avec une équipe comme Rumilly, sont des équipes qui sont en train d’avoir une dynamique positive ainsi que Dijon qui, malgré sa situation compliquée, fait des matchs aboutis depuis un petit moment. La force d’Aubenas est surtout qu’il y a de la fraîcheur, c’est une équipe organisée et une équipe qui descend de la division au-dessus donc avec beaucoup d’expérience de ce type de match et qui va être difficile à manœuvrer même sur nos terres. 

 

L’un des facteurs qui est en faveur de Graulhet, c’est le facteur domicile, le facteur soutien populaire. Peut-être un appel au peuple rouge et noir pour venir à ce match décisif pour l’avenir des mégissiers ? 

 

Ce n’est même pas un appel car je sais qu’ils répondront. Ils ont déjà toujours répondu présents quand les matchs étaient à  » enjeu moindre  » et là, je pense que tout la ville est en ébullition, enfin, tous les gens qui s’intéressent au rugby et ils sont nombreux dans cette ville. Ils vivent beaucoup pour le rugby, toute la ville est en ébullition, je crois qu’on va battre le record de repas d’avant-match avec plus de 400 personnes c’est donc quelque chose qui est hyper positif pour la ville et pour le club. On sait qu’ils seront le 16e homme du Sporting Club Graulhetois, c’est ce qui nous a porté tout au long de la saison, c’est ce qui va continuer à nous porter et c’est ce qui fait que les hommes se transcendent quand ils sont sur leurs terres. On me pose souvent la question de savoir pourquoi on est aussi dominateurs ou plutôt dominateurs à Noël Pélissou et beaucoup moins à l’extérieur ce à quoi je réponds qu’il y a plusieurs facteurs. L’un d’entre eux est que Noël Pélissou est un chaudron en ébullition donc c’est compliqué pour les équipes adverses de venir et on se sert de ça parce-que ça transcende nos joueurs. On compte bien sûr énormément là-dessus, on compte sur cette ferveur qui a toujours répondu présente et qui là, j’en suis sûr, ne nous lâchera pas.

 

Quels sont le mot d’ordre et l’état d’esprit pour cette finale pour le maintien ? 

De toute façon, l’état d’esprit est toujours le même, on ne peut pas nous ne pas rentrer dans les matchs à 150%. On n’a pas les moyens de jouer en-dessous de nos capacités maximales tout simplement parce-que les armadas que l’on rencontre sont beaucoup plus outillées en nombre et en densité que ce qu’on peut l’être nous voire même en organisation puisque l’infrastructurel chez quasiment tous les autres clubs est beaucoup plus développé de par notre modèle. Le mot est bien sûr le combat, l’envie et surtout, surtout, c’est de ne pas jouer un match bridé, il faut qu’il y ait une notion de plaisir qui reste quand même là. C’est ce que tu as dit tout à l’heure à savoir que ce sont nos phases finales à nous, notre finale à nous et il faut arriver à dépasser l’événement et y mettre tous les ingrédients qui ont fait notre force tout au long de la saison. Je crois quand même que, vu la prestation que les hommes ont réalisé tout au long de la saison, je pense qu’il y a une notion de révolte et de colère, qui n’a bien sûr rien contre Aubenas mais qui est due au fait qu’on soit l’équipe qui s’est le plus déplacée, celle qui a eu le moins de temps de récupération, on a commencé le premier match du championnat, qui est toujours difficile, à domicile. Tous ces facteurs-là font qu’on a pu s’en servir pour le transformer en énergie positive et je crois qu’on va le retrouver sur le dernier match, enfin, je le souhaite en tous cas.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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