#Rugby – Nationale / Michel Ringeval (Chambéry) : «Je vois le club comme capable de s’installer en Pro D2 et de s’y maintenir dans l’avenir!»

Nous sommes allés à la rencontre d’une légende du rugby Auvergnat et Rhonalpin pour prendre la température aux pieds des Alpes, en Savoie, à Chambéry. En effet, Michel Ringeval, après avoir coaché Clermont, Bourg, Grenoble et bien entendu Chambéry est devenu conseiller sportif des présidents du club savoyard. Ce grand technicien finaliste du championnat de France 93 avec les mammouths grenoblois, nous a dressé son analyse de la saison du SOC Rugby tout en posant son regard sur l’avenir des éléphants. A une journée du terme du championnat, les chambériens (8eme) vont défier les tarnais (3eme) du SC Albi, une équipe que «Migraine » voit bien accéder en Pro D2.

Albi Vs Chambery (J25 – Nationale) une rencontre à suivre en direct web radio sur Le #MagSport dès 18h15 en cliquant ci dessous :

https://le-mag-sport.com/2023/04/15/directrugby-suivez-des-18h15-le-live-radio-multiplex-albi-vs-chambery-bourgoin-vs-tarbes-nationale-j25/

 

Vous êtes toujours présent au club et au sein du SOC Rugby. Quelles sont maintenant vos attributions auprès du club savoyard ? 

 

J’ai un rôle de conseiller sportif, je suis toujours très proche du staff. Je ne vais pas à tous les entraînements mais au moins aux deux entraînements les plus importants de la semaine, j’ai toujours été très proche de Cyril Villain, je n’interviens évidemment plus du tout au niveau du terrain mais je suis au courant de la progression du club et je la suis de très près. 

 

On peut parler d’une quasi filiation avec Cyril Villain ? 

 

Oui, effectivement, on a entraîné 9 ans ensemble. Dans un premier temps, ma venue à Chambéry s’est faite à sa demande pour venir lui donner un coup de main car il débutait sa carrière d’entraîneur à ce niveau et finalement, ce coup de main s’est prolongé pendant 9 ans avec lui et pendant 15 ans à Chambéry puisque ça fait maintenant 15 ans que je suis le projet du club. 

 

Quel est votre regard sur le développement et la structuration de Chambéry depuis ces 15 ans que vous êtes au club ? 

 

Ça n’a plus rien à voir, le club s’est vraiment structuré. Dans un premier temps, le sentiment que j’ai eu était que c’était le sportif qui tirait le club puisque nous avions des résultats sur le terrain qui nous ont amené plusieurs fois à être très, très proches de la Pro D2, on a flirté avec le Pro D2 contre Nevers et Aix-en-Provence. A ce moment-là, j’avais dit au président Yves Garçon  » la meilleure des choses qui puisse nous arriver est de ne pas monter  » car le club n’était pas structuré derrière le sportif pour pouvoir assumer une montée en Pro D2 à l’époque. Petit à petit, le club s’est très, très bien structuré, il y a eu la nomination de Jo Colliat au poste de directeur général du club qui a vraiment contribué à faire une très, très grosse progression au club et à partir de ce moment-là, le SOC n’a fait que progresser pour pouvoir arriver aujourd’hui à pouvoir légitimement envisager une montée en Pro D2. Ce n’est plus le sportif qui permet de dire qu’on peut aller en Pro D2 mais l’inverse, c’est l’administratif qui peut demander au reste du club d’envisager une montée en Pro D2, surtout avec la livraison du nouveau stade. 

 

Avec le recul, est-ce que vous pensez que si vous étiez montés en Pro D2 en 2016 ou en 2017, vous auriez peut-être explosé en vol ? 

 

Ah oui, c’est sûr. On n’aurait pas pu, déjà parce qu’on n’aurait pas pu avoir le budget pour construire une équipe capable de se défendre en Pro D2 et puis, vous le voyez bien, toutes les équipes qui montent ont de grosses difficultés alors qu’à l’époque, elles avaient beaucoup plus de moyens que nous. Donc, il valait mieux pour nous rester tranquillement en Fédérale 1 puis en Nationale, se structurer tranquillement, avoir des bases et des fondations fortes, ce qui a été mis en place dans le club, et faire les choses dans l’ordre. Je pense que c’est ce qui a été fait et aujourd’hui, le club de Chambéry n’a plus rien à voir avec celui que j’ai connu quand je suis arrivé. 

 

Vous nous parlez de montée en puissance de Chambéry et ce qui en est un peu l’apanage est le nouveau stade qui va être livré dans quelques semaines ainsi que la montée en puissance du budget. Il y a deux ans, vous aviez 2M7 de budget, 3M4 cette année et on entend dire que vous aurez 4M2 l’année prochaine donc on voit que ça monte en puissance ? 

 

Effectivement et je crois que c’est dû à toute la structuration du club. Comme je l’ai dit, Jo Colliat a été nommé directeur général du club, il a tout restructuré, le service commercial a été mis en place et c’est un service de qualité, le club s’est créé ou va se créer en SARL, les gens qui se sont rapprochés du club sont des gens qui veulent lui faire franchir un palier. Aujourd’hui, ils en trouvent les récompenses avec une amélioration du budget mais vous savez comme moi que c’est le nerf de la guerre. Si on veut exister à ce niveau, il faut avoir les moyens financiers, pas uniquement pour avoir des joueurs mais aussi pour pouvoir faire vivre le club d’une façon un peu  » professionnelle  » qui permet de se préparer à ce qui peut se passer si on a un jour la chance de pouvoir monter. 

 

Quel bilan est-ce que vous tirez de cette saison sportive avec votre regard un peu périphérique sur le club ? Elle est un peu en-deçà de celle de la saison dernière ? 

 

Mon regard, c’est quand même beaucoup de frustration car quand on fait le bilan de la saison, et je n’exagère pas, on s’aperçoit qu’il y a au moins 5 matchs qu’on pouvait gagner. Je ne dis pas qu’on devait gagner mais sur certains oui, on pouvait les gagner et sur d’autres, on devait les gagner, ce sont des matchs qui se sont tous joués sur des détails, souvent sur des pénaltouches pas réussies alors qu’elles pouvaient nous faire ou passer devant au score ou faire un bonus défensif. Ça, ça a été récurrent et il y a eu d’autres matchs qui se sont joués sur des riens mais à aucun moment, on n’a pu dire  » on n’est pas invités, on est dominé, on est en difficulté « . Ça n’a pas du tout été le cas, on a toujours été capables de produire un rugby agréable, le staff technique a fait un très bon travail mais malheureusement, on n’a pas toujours été récompensé et sur une saison, je trouve personnellement qu’il y a eu beaucoup de frustration. 

 

Quel regard portez-vous sur l’adversaire de ce soir, le Sporting Club Albigeois ? 

 

Je ne vais pas faire de langue de bois. Pour moi, Albi est l’équipe la plus forte sur les fondamentaux et au rugby, on sait très bien quel que soit le projet de jeu de n’importe quel entraîneur, ça passera toujours par ça. La conquête est primordiale, c’est la base d’une bonne équipe et je crois qu’au niveau de cette base, Albi a certainement la meilleure de la Nationale. En plus de cette base, ils ont quand même de bons joueurs, je pense qu’ils ont aussi un phénomène de confiance qui s’est installé tout au long de la saison et qu’aujourd’hui, ils doivent avoir beaucoup d’ambitions justifiées. Moi, personnellement, je voyais le VRDR et Albi comme favoris pour la montée mais étant donné qu’ils risquent de se rencontrer en demi-finale, ça ne sera sûrement pas le cas mais pour moi, ils avaient le potentiel d’être dans les deux. 

 

Pour Chambéry, ce match contre Albi est la dernière chance pour entretenir la flamme de la qualification ? 

 

Oui mais mon sentiment, mon sentiment personnel, c’est que depuis qu’on a perdu chez nous le match contre Dax qu’on pouvait gagner, je pense de mon fors intérieur que la qualification sera très compliquée. Depuis, au fil des matchs, on a perdu à Rennes puis chez nous contre Blagnac et, comme je vous l’ai dit, toujours des matchs que l’on pouvait gagner donc je crois qu’envisager la qualification aujourd’hui est un peu utopique. 

 

Où et comment imaginez-vous le SOC Rugby du futur ? 

 

Je l’imagine déjà dans un nouveau stade qui va être un très, très beau stade. Je ne sais pas si vous avez vu le stade qui va être livré prochainement mais l’ancien stade municipal a complètement été rasé, tout un stade moderne a été créé dessus et il va y avoir une dynamique qui va se mettre en place. Comme malgré tout il y a quand même un bassin économique dans le bassin chambérien qui est relativement riche, je pense qu’il va y avoir un développement du club qui, avec la qualité des gens qui le dirigent en ce moment, va s’affirmer. 

 

Et sportivement, où voyez-vous le SOC Rugby dans 4 ou 5 ans ? 

 

Je le vois comme capable de s’installer en Pro D2 et de s’y maintenir dans l’avenir. Je pense que le club s’y dirige petit à petit, il y a une organisation sportive qui est de qualité, il va y avoir des structures qui vont être de qualité, on est dans un bassin économique relativement riche, proche de clubs où il y a de très bons joueurs donc je pense que ça peut vraiment être envisageable alors qu’à une époque, je ne le voyais pas du tout possible.

 

On vous remercie pour ce tour d’horizon de l’actualité chambérienne et toujours avec la passion qui vous caractérise

 

Merci.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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