Retrouvez l’intégralité de la conférence de presse du manager du Sporting Club Albigeois (3eme) en amont de la 25eme journée de Nationale qui verra les tarnais recevoir Chambéry (8eme).

Verre à moitié vide ou verre à moitié plein pour le week-end dernier ?
Verre à moitié plein, prendre 2 points à Bourg n’est pas une chose aisée. C’est une bonne chose qu’on ait ramené le match nul même si on aurait peut-être pu espérer un peu plus, ou pas ou moins aussi, je ne sais pas (rires). On se satisfait d’avoir ramené deux points, c’est très bien même s’il y a aussi beaucoup de choses à corriger mais, en tous cas, c’est une bonne chose pour l’équipe.

Dans ta construction de ta saison, comme tu aimes à l’employer, est-ce que ce match à Bourg sera quelque chose de fondateur pour préparer les play-off ?
Oui, bien sûr. Fondateur car c’est un très gros adversaire, une grosse équipe qui a des prétentions, qui vient de l’échelon supérieur et ça nous permet aussi de faire des matchs de haut niveau. Quand je vois ces matchs-là, je me dis qu’on se rapproche de ce qui se fait au-dessus. On a fonctionné match après match cette année, on a fait un gros turn-over d’effectif depuis l’intersaison dernière et ça fait partie de la jeune histoire de cette équipe donc, je suis content d’avoir vécu ce match-là.

Il y a des matchs qui ont été gagnés ou perdus à l’extérieur qui t’ont amené beaucoup de satisfactions, Narbonne bien sûr mais aussi Bourgoin malgré la défaite. Est-ce que Bourg-en-Bresse en fait partie ?
Ça en fait bien sûr partie car je sais que par le passé, Albi a souvent chuté à Bourg. C’est quand même un adversaire coriace qui avait besoin de points avec un public fabuleux, sensationnel, hostile pour l’adversaire mais c’est aussi toute la beauté de ces matchs. Il va compter car on a besoin de jouer des matchs comme ça pour l’expérience collective donc ça nous montre aussi le niveau qu’il nous reste encore à aller chercher ainsi que tout ce qui nous reste encore à peaufiner et travailler.

Pour travailler, il y a justement ce dernier match de la phase régulière à la maison contre Chambéry. Au-delà du résultat, il va falloir galvaniser les supporters autour de ce match donc il y aura un sentiment d’ambiance particulière ?
On est à la maison, on doit aussi faire beaucoup d’efforts pour rendre le match bon et la fierté de nos supporters car il ne faut pas galvauder ça. Aujourd’hui, je pense que les places sont en train de se dessiner et je ne pense pas que ça se joue à un point ou deux donc c’est surtout la production que l’on doit faire. On doit aussi préparer les futurs matchs qui vont arriver et ça, ça sera également dans l’intensité que l’on va pouvoir y mettre car là, on est en fin de bloc, c’est le 4e match et je vois que ça commence un peu à tirer chez tous les clubs. 4 matchs en fin de saison, c’est dur pour nos effectifs.

La seule option qu’a Chambéry pour encore espérer se qualifier, c’est de venir gagner à Albi ?
Oui mais je pense que ça ne dépend pas plus que d’eux non plus. Bien sûr que tu prépares tous les matchs pour les gagner, je ne parle pas de l’adversaire, je suis certain qu’ils vont tout faire pour essayer de prendre des points, ce qui est normal quand on prépare. Chambéry a aussi de très bons joueurs mais je ne me suis pas focalisé sur l’adversaire à chaque journée et je continuerai à le faire, on est à la fin et c’est d’abord nous Albi et ce qu’on veut être. Bien sûr qu’il y a parfois des choses qui ne s’expliquent pas, où on n’est pas au rendez-vous ou moins bien mais il est sûr que ce dernier match de la phase régulière au Stadium compte. C’est déjà une saison de plus, une saison de finie pour les joueurs et pour le staff, ça passe hyper vite donc j’ai envie que ce soit une belle fête ou, en tous cas, quelque chose avec de l’enthousiasme.

Est-ce que dans un coin de la tête on a encore la possibilité de se dire » pourquoi pas accrocher cette 2e place ? « . Même s’il y a cet écart, est-ce qu’on a encore cette ambition-là ?
Non, on ne l’a jamais eue. Vous en avez parlé souvent, régulièrement, ce qui est légitime et il n’y a pas de problème, sauf que nous, en interne, on a vraiment regardé le match suivant et on s’est dit » on verra où on en est à la fin « . On savait très bien qu’il y avait des équipes qui avaient de l’avance, elles avaient des calendriers différents du nôtre et je trouve que dans ce calendrier qui n’était quand même pas super facile sur la phase retour, il a été plus positif que négatif. On va essayer de prendre le maximum de points qu’il nous reste à prendre sur les deux derniers matchs, de finir du mieux que l’on peut et après, on verra où on est mais on n’a pas l’ambition de dire » il va y avoir une possibilité « . Aujourd’hui, ils sont loin et c’est comme ça.

On peut faire un parallèle entre l’équipe de Chambéry de l’an dernier et celle de cette année où les marqueurs et l’ADN sont différents ?
On sait que c’est une équipe qui est venue chez nous barragiste l’année dernière et qui avait fait une super saison. Il y a aussi eu pas de turn-over chez eux donc ils ont peut-être eu une saison un peu plus compliquée mais ils ont de gros points forts et de bons joueurs. Je sais très bien que quand tu arrives en fin de saison, tu as parfois besoin de prouver, soit pour des négociations de contrats soit simplement pour bien finir. J’ai beaucoup de respect pour cette équipe et pour toutes les équipes de la poule donc on se prépare nous, Albi, et il faut que l’on continue à avancer, on a aussi des choses à travailler.

Le gros point noir du week-end dernier, c’est la casse ?
Oui, c’est la casse. On a cassé des mecs mais ça fait partie du jeu, je ne me suis jamais réfugié derrière ça au cœur de l’hiver, Novembre, Décembre, Janvier donc on doit être capable de faire avec. On a pété des mecs, c’est sûr mais en tous cas, je ne prendrai aucun risque pour les deux matchs qui reste ni à aucun poste, c’est très clair.

Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de l’arrivée de Tedder ?
On a réussi à avoir un joueur en fin de semaine dernière ainsi qu’une licence rapide et on n’a pas eu d’autre choix que de le mettre sur la feuille de match sans » galop d’essai « . Avec la casse qu’il y a eu, il a joué presque une mi-temps et il ne s’est quand même pas trop mal comporté pour sa première. On essaye de l’intégrer du mieux que l’on peut, on avait dit qu’on cherchait quelqu’un à ce poste-là et je pense qu’il peut nous amener une plus-value dans l’équipe donc c’est pour ça que je me suis permis de le faire. Avec la casse que l’on a à certains postes, ça nous permet aussi d’avoir plus de liberté.

Il arrive sous quel statut ?
Comme joueur supplémentaire. On y avait encore droit jusqu’au 31 Mars donc on l’a fait;

Avec, je suppose, une envie de pérenniser puisque tu nous as dit » je ne prends pas pour prendre » ?
En premier, il y a d’abord cette saison, on verra ensuite pour faire plus, si jamais c’est concluant, on discutera avec le joueur et son entourage. En tous cas, on est très content de sa venue pour aider les joueurs.

Tu nous disais n’avoir jamais parlé de la 2e place. Aujourd’hui, vous êtes entre la 3e et la 4e et dans cette bataille, verrouiller le barrage à domicile est par contre primordial ?
Bien sûr. On a fait un bon résultat le week-end dernier et quand tu prends des points à l’extérieur, c’est que tu as fait un bon résultat mais il faut toujours confirmer le match d’après. L’objectif du club était d’être dans les 6 et maintenant, c’est de finir le mieux possible. Il est certain que quand tu as passé toute l’année à la 3e ou 4e place, tu as envie de la garder. Ça sera l’objectif de gagner ce match à la maison et de tout faire pour le gagner.

Le facteur domicile est quand même important en play-off ?
Oui, hyper important et c’est pour ça que je dis qu’il faut vraiment que l’on gagne ce match pour s’assurer le barrage à la maison.

Tu disais la semaine dernière aller à Bourg sans pression et ça a effectivement pas mal réussi. Est-ce qu’on peut garder un peu le même discours même à domicile de manière à avoir le même comportement ?
Tout à fait et par le même comportement, on entend le fait d’avoir vu une équipe libérée la semaine dernière et ça, ça doit être bon. Quand tu as la qualif dans tes mains, qu’il reste trois matchs, tu dois jouer libéré, ce n’est pas pour ça que tu fais n’importe quoi mais tu dois avoir le même état d’esprit sur les deux matchs qui vont arriver. Tu dois être beaucoup plus libéré qu’avec cette pression de la qualif qui était quand même primordiale pour le club et pour nous aussi. Là, on joue beaucoup plus libérés, les joueurs prennent du plaisir et c’est tant mieux.

C’est le 4e match du bloc et tu ne veux pas prendre de risque donc est-ce qu’on peut encore s’attendre à du turn-over dans l’effectif ?
Oui, bien sûr. On va tourner dans les mecs qui sont blessés, on ne va pas tourner pour tourner mais il y a des joueurs qui ont beaucoup joué dans les 3 matchs donc on ne pas va prendre de risque, surtout sur les blessures à certains postes c’est à dire que je ne prendrai pas de risque sur les mecs incertains. Par contre, je ne tournerai pas pour tourner comme j’ai pu le faire dans le passé, c’est certain.

Tu nous parlais de Tedder et du fait que vous aviez pu recruter jusqu’au 31 Mars mais en 1ère ligne, vous avez un peu plus de temps. Est-ce que c’est une option que tu sortes quelqu’un de ton chapeau si vous avez de la casse ou si quelque chose se passe ?
On sera bien sûr obligé s’il y a de la casse mais ce n’est pas du tout l’objectif du club ni le mien. On est très content de l’effectif que j’ai mais sur de la casse, on ne sait jamais.

Est-ce que ce n’est pas difficile d’intégrer un gars comme ça quand tu as tout le vécu de la saison qui est construit ? Quel est ton rôle avec un gars qui arrive comme ça alors que vous avez construit une histoire collective et malgré toute la bonne volonté qu’il a ?
Mon rôle est d’essayer de faire le liant, de mettre du ciment entre les différentes parties. Les joueurs savaient depuis très longtemps que l’on cherchait quelqu’un, j’ai toujours été transparent avec eux mais aussi avec la concurrence parce qu’il y a des mecs qui ont joué pendant une année, ça s’est très bien passé du fait de dire les choses. La deuxième est d’arriver à le connecter à l’ensemble du groupe car on a une histoire cette année, on a un effectif qui est hyper sain, qui s’entend extrêmement bien en-dehors et ça, on sait que ça peut être fragile. C’est donc aussi à moi d’essayer de connecter les uns avec les autres et d’essayer d’expliquer ce qu’on attend ici du coup, il voit une fois Alex puis une fois moi mais tout en étant modéré car si tu lui envoies tout tout de suite, c’est hyper dur. En tous cas, je vois les joueurs l’aider, il sait qu’il vient non pas pour prendre la place de quelqu’un mais pour aider le groupe dans cette fin de saison.

Pour complexifier la chose, il y a en plus la barrière de la langue, qui plus est au poste d’ouvreur ?
La barrière de la langue, c’est le plus dur mais, comme je l’ai dit, je n’ai pas non plus eu tous les choix. En tout cas, j’entends parler les joueurs, ils ont tous parfaitement l’anglais donc ils n’ont pas besoin de moi pour assurer la traduction. On a pris ça et l’ensemble du groupe et des joueurs l’ont pris comme ça aussi, comme quelqu’un qui vient nous aider et pas comme quelqu’un qui vient nous prendre quelque chose. C’est comme ça qu’il faut le voir et nous, on essaye de l’aider.

On a vu des clubs comme Bourgoin ou VRDR qui commençaient déjà à annoncer des recrues pour la saison prochaine. On a l’impression que ton credo à toi est de ne pas annoncer pour le moment pour ne pas venir parasiter l’histoire actuelle ?
Oui, je ne veux pas trop, je vais peut-être en lancer un ou deux sinon on me dit que tous les autres font et que nous, on ne fait pas. On travaille, c’est souvent un travail de l’ombre qui est dur et difficile, de plus en plus dur mais passionnant aussi, j’étais très modéré jusqu’à présent car je ne galvauderai pas cette fin de saison ni la saison et je suis quand même très content de l’ensemble du groupe donc l’objectif est de renouveler nos mecs avant d’aller chercher ailleurs.

De ton expérience personnelle quand tu étais au Castres Olympique, si le CO annonçait un nouveau talon à deux mois de la fin de saison, est-ce que ça te tournait un peu dans la tête ?
Bien sûr. Ce sont des choses que je n’ai pas trop vécues, j’ai eu cette chance-là car ça se disait à la fin de la saison mais je trouvais que ça pouvait perturber un peu même si tu le comprends parfois ou qu’on peut te l’expliquer. Tu peux le prendre en te disant » je vais me pousser pour montrer que » ou alors » je le prends et je me vexe un peu « . J’ai eu la chance de ne pas le vivre dans la saison mais après la saison et il est sûr que ça m’a toujours transcendé donc je fais hyper gaffe à ça car l’équilibre est hyper fragile et je veux que l’esprit qui est vécu dans le vestiaire soit le bon. Ils savent que mon bureau est toujours ouvert, on parle suffisamment avec les joueurs et s’il y a un malentendu, je préfère qu’ils m’en parlent donc j’essaye de beaucoup m’exprimer sur ce sujet-là pour ne pas qu’il y en ait.

Est-ce qu’Albi peut lutter à armes égales sur le marché des transferts avec quelques grosses écuries de Nationale ? Sinon, qu’est-ce qu’on a de plus pour quand même capter du monde ?
Je vais commencer par le moins qui est qu’aujourd’hui, on est à la bataille qui devient de plus en plus difficile pour Albi par rapport au budget des uns et des autres, l’augmentation des salaires et celle des budgets partout. Pour l’instant, j’ai envie de dire qu’on ne se colle pas à l’augmentation, non pas que ça ne soit pas voulu par nos dirigeants ou par le conseil d’administration, tout le monde fait le maximum et je les en remercie mais il y a la conjoncture ainsi que des choses qui ne sont pas faciles. On voit que les autres avancent énormément, c’est le point négatif, on a vu parfois le bon cheval qui pouvait nous rejoindre mais il faut s’effacer et le laisser partir dans une autre prairie (rires). C’est comme ça, ça fait partie du jeu et il faut faire avec par contre, les gros points positifs que l’on peut amener, c’est notre cadre de vie, notre bien vivre à Albi avec une ville qui est sensationnelle, des gens qui mènent la ville qui sont totalement investis pour que le sport soit présent au quotidien. On a un super centre d’entraînement qui va définitivement voir le jour d’ici un mois, donc pour la saison prochaine, et tout ça donne un club sain avec des gens sains qui tournent autour. On n’a pas un club qui va être dans le côté positif à un moment parce qu’il y a eu trois résultats puis dans le côté négatif parce qu’il y en a eu deux mauvais, même si ça s’enflamme parfois parce qu’il y a de la ferveur. Tout ça montre qu’on a de la stabilité et c’est aussi important pour recruter des joueurs plutôt que d’aller parfois dans des clubs où il y a des non / oui mais qu’il y a des problèmes au bout de deux mois parce-que le club n’est pas hyper sain. On essaye donc de véhiculer ces valeurs-là même si on est en concurrence avec d’autres clubs qui sont également bons.

Dans les clubs qui sont montés en puissance financièrement, on a vu Bourgoin, Suresnes et les initiés savent que Chambéry aura 4M2 de budget l’année prochaine. Est-ce que c’est quelque chose qui t’inquiète que de voir tous ces clubs qui montent en puissance financièrement ?
Qui m’inquiète, non, pas plus que ça car de un, je n’ai pas les leviers, les coller ne sont ni mon job ni ma mission. Je dis juste que ça nous alerte, que tout a augmenté, qu’on passe la vitesse supérieure en Nationale et que si on veut toujours prétendre et avoir de l’ambition, il faudra trouver des solutions pour essayer de coller le plus possible. Je sais que tout le monde travaille pour faire évoluer et améliorer le club mais c’est vrai qu’aujourd’hui, je trouve qu’il y a beaucoup de clubs qui avancent vite et fort. Jusqu’à quand mais je trouve que ça va vite et fort.

Le mot d’ordre pour ce week-end ?
C’est bien finir au Stadium, c’est important.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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