En Côte d’Or, du côté du stade Bourillot le Stade Dijonnais et Julien Beaufils, sont dis au mur a 3 matchs du terme de la saison. Actuellement avant dernier de la poule 1 de Nationale 2 à 5 points du premier non relégable, les bourguignon qui disposent d’une rencontre en retard (la semaine prochaine face au Stade Métropolitain) sont dans l’obligation de s’imposer devant leur public, ce samedi, face à un concurrent direct : Le RC Savoie Rumill. Pour nous parler de ce contexte, nous sommes allés à la rencontre d’un des enfants de la formation stadiste, Julien Beaufils (pilier) qui avant de voguer vers Nice la saison prochaine, va s’atteler à maintenir son club de cœur dans l’antichambre du monde professionnel.

Pour toi sonnent les derniers matchs sous les couleurs dijonnaises et sous les couleurs de ton enfance puisque tu as été formé au Stade Dijonnais. Qui plus est, cela se fait dans un contexte particulier puisque vous allez lutter jusqu’au bout pour le maintien en Nationale 2 et pour sauver le club. J’imagine que ça doit être pour toi des moments emplis d’émotions ?
Exactement, pour la 2e année d’affilée, on lutte jusqu’au dernier match pour se maintenir, il n’y a pas de moment de tranquillité. Vu que ça sonne aussi une fin d’aventure pour moi à Dijon, on a tous le cœur à fond pour maintenir le club et moi encore un peu plus pour, en tous cas, quitter le club sur une bonne note.

On va dire que pour toi, il y a une notion d’orgueil à avoir ?
Tout à fait et le but est de pouvoir quitter le Stade Dijonnais en ayant aussi l’impression d’avoir laissé une belle trace dans le club et de l’avoir fait monter ce qui, pour le moment, n’est malheureusement pas parti pour être simple.

Comment est-ce que Dijon a fait cette dégringolade au classement ? Au début de la saison, vous étiez dans les clous, après deux blocs, vous étiez dans les 6 et même dans les 4 donc comment est-ce que, petit à petit, vous vous êtes enfoncés dans le fond du classement ?
Dès notre défaite à Graulhet, il a soufflé comme un vent de désillusion car ça nous sortait des qualifs et des potentiels qualifiables pour les phases finales. On voulait se rattraper pour rester dans les 6 premiers sauf qu’on a enchaîné une défaite puis une autre. On a essayé de changer tout ce qui n’allait pas, on a beaucoup travaillé, on a redoublé d’efforts malgré les résultats que l’on a eus, on restait plus longtemps aux entraînements pour retravailler certains trucs qui avaient pêché le week-end d’avant. On travaillait encore plus la stratégie pour essayer de régler des petits points qui étaient négatifs, principalement les mauls portés et la touche qui a été un gros problème pour nous cette année. Ce n’est pas faute d’avoir travaillé pour essayer de régler le problème mais malheureusement, de match en match, on a vu une progression mais qui ne suffisait pas à nous faire gagner puisque, depuis le début de l’année 2023, on a gagné contre Nîmes et contre La Seyne-sur-Mer le week-end dernier. Il y a eu une pente raide qu’on a descendue qu’en vrai, je ne saurais pas comment expliquer, on a perdu les matchs les uns après les autres.

Il y a peut-être aussi ces deux matchs en retard que vous vous traînez comme un boulet au pied ? Quand on est dans le haut du classement, deux matchs en retard, c’est une cerise sur le gâteau mais quand on tombe dans le fond du classement, ce sont souvent des matchs qui manquent comptablement et qui rajoutent de la sinistrose à la sinistrose ?
Forcément oui, ça rentre en compte. On a eu beaucoup de matchs annulés donc aussi quelques week-ends de repos qui ont été décalés, on a parfois eu des blocs de 4 à 5 matchs d’affilée. On en a eu plusieurs comme ça pendant l’année donc ça travaille quand même vite sur les physiques. Il est certain que ça ne nous a pas aidé, il en reste encore un la semaine prochaine contre le Stade Métropolitain. Là, il reste encore trois matchs donc, de toute façon, ce sont trois finales à gagner pour nous, il n’y a pas trop le choix.

On va maintenant parler du positif et de cette victoire face à La Seyne 28 à 18 face à votre public de Bourillot qui a un peu sonné le vent de la révolte ?
Ça a fait beaucoup de bien à tout le monde. On a pu profiter un peu le soir tous ensemble car c’est vrai que pour un groupe de joueurs, enchaîner les défaites n’est pas la meilleure chose pour souder l’équipe et recréer du lien ensemble. Là, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas bu un coup tous ensemble et on en a profité le week-end dernier, on est tous resté à la fin du match pour boire un coup, se raconter un peu des trucs qu’on avait vécu ou qu’on n’avait pas pris le temps de se raconter. Franchement, c’était un super bon moment collectif, on a mangé ensemble cette semaine, on a fait un repas tous ensemble, ça s’est super bien passé et on a encore pu recréer des liens, rediscuter sur certaines choses. Cette victoire a fait du bien au moral et du bien aux troupes.

Ce week-end s’annonce la réception de Rumilly. C’est un match qui va sentir la poudre car malheur au vaincu ?
Exactement, ce sont les concurrents directs. Le match est prêt dans la tête de chacun, dans celles des coachs et celles des joueurs, on sait à quoi s’attendre, on sait comment ils jouent, ils ont été cernés et étudiés. Maintenant, il n’y a plus qu’à mettre le même engagement et le même jeu qu’on a pu mettre contre La Seyne sur Mer et la fin ne sera que positive pour nous.

On va parler un petit peu de toi et de ta signature au Stade Niçois pour la saison prochaine. Qu’est-ce qui t’a amené à pousser les portes de la Côte d’Azur ?
Quand j’ai reçu le premier coup de téléphone d’Alexandre Compan, ça a été un grand moment d’hésitation car, au début, je ne pensais pas que le Stade allait connaître la petite descente qu’on a connue par la suite. Il y a eu un petit peu d’hésitation car franchement, dans ma tête début Janvier, je pensais encore à la qualification de Dijon et, pourquoi pas, à une montée de Dijon en Nationale 1 mais, dans tous les cas, j’étais très content que le coach m’appelle. Petit à petit, tout en voyant le nombre de défaites qui s’enchaînaient et, de l’autre côté, un club de Nationale 1 qui s’intéressait à moi, le choix a finalement été très rapide. Franchement, c’est une grande fierté et j’attends avec impatience de pouvoir rejoindre les rangs de Nice.

C’est un challenge pour toi car tu sors de ta zone de confort en quittant ta Bourgogne natale ?
Oui, je sors de mon confort et de ma Bourgogne natale où je vis depuis 24 ans. Je sors aussi de mon confort car je retrouve une compétition plus élevée, la Nationale 1 mais c’est un challenge que je suis prêt à relever. On est quelques-uns comme Enzo Marzocca ou Colin Lebian à avoir fait le pari de partir dans de grands clubs , ce sont des joueurs avec qui j’ai encore beaucoup de contacts et avec qui j’ai beaucoup parlé. Sincèrement, je suis prêt dans ma tête à quitter Dijon, ma famille et mes soutiens proches pour aller tenter l’aventure ailleurs.

Quel sera ton plus beau souvenir sous les couleurs dijonnaises ?
Pour le plus beau souvenir, je dirais les phases finales d’il y a 4 ans qu’on a joué contre Albi, ça restera une saison incroyable et une fin de saison incroyable aussi. Des souvenirs, j’en ai plein la tête, j’ai aussi le fait d’avoir été champion de France avec Dijon en moins de 15. Pareil, ça a été un moment incroyable pour moi et une saison, que je souhaite à tous les jeunes de 15 ans avec des tournois partout dans la France tous les week-ends, des week-end complets de rugby, des victoires à quasiment chaque tournoi. Ça a vraiment été une saison de rugby incroyable, je souhaite à tous les jeunes joueurs de la vivre. Je citerai aussi mon premier match en pro à Dijon, en Fédérale 1 à l’époque, avec toute ma famille dans les tribunes, tous les espoirs et tous les gens qui étaient derrière moi. Je garde quand même beaucoup de bons souvenirs du Stade.

Et que sera l’état d’esprit des Bourguignons pour ces 3 derniers matchs cruciaux ?
On va serrer les dents sur plein de choses, sur tous les petits bobos qu’on a enchaînés depuis le début de la saison où on serre un peu les dents et qu’on fait ce qu’on peut. Le but est de maintenir le club quoi qu’il se passe, c’est le principal, on ne peut pas s’imaginer le club descendre en Fédérale 1, c’est impossible. Dans nos têtes, on garde le fait que c’est une finale tous les week-ends, qu’on doit gagner tous les week-ends et redoubler. En fait, on en apprend aussi un peu sur nous car ça reste également une mentalité collective qu’on aurait dû avoir plus tôt dans la saison mais qu’on retrouve maintenant avec, finalement, beaucoup de combattants sur le terrain. Le match de la Seyne-sur-Mer a été stratégiquement et combativement très réussi, il faut espérer que ça le reste dans nos têtes et que le résultat soit le même ce week-end.

Merci et on te souhaite une belle fin de saison avec Dijon et de belles nouvelles aventures du côté de la Côte d’Azur avec le Stade Niçois
Merci beaucoup.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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