#Rugby – Nationale : Le grand bal des chaises musicales sur les bancs de touche.

Alors que le Top 14 a vu plus de 25% de ses staffs réajustés ou changés au cours de cette saison 2022/2023, la division Nationale (antichambre de la Pro D2) n’a elle connu qu’un seul départ en cours de saison (Fabrice Landreau à Cognac). Mais la jeune division «quasi pro » du rugby Français, va connaître un infernal bal de chaises musicales estival. Coup de projecteur sur le grand chambardement à venir dans les 14 écuries du troisième échelon de l’ovalie hexagonal

Crédit photo : Stephanie Maufoux – Le #MagSport

Albi, Blagnac, Chambery, Dax, Narbonne Rennes et Suresnes : Prime à la stabilité

Avant d’évoquer les grandes manœuvres ou les ajustements opérés dans les encadrements de Nationale, faisons un point sur les clubs qui miseront sur la stabilité et la continuité. Car en effet, un tronc commun de la moitié des écuries verra, à priori, les mêmes hommes s’assoir sur les bancs de touche à la reprise durant l’automne 2023.

Albi : Bonello Tome III

À Albi, après 4 saisons sous l’égide d’Arnaud Méla (actuel entraîneur de Brive / Top 14) ponctuées de 3 demi-finales d’accession en Pro D2 (perdues face à Rouen en 2018 et 2019 et face à Bourg en 2021), les dirigeants tarnais ont opté pour un nouveau bail à moyen terme avec Mathieu Bonello. Ce dernier, après avoir coaché Lavaur (champion de France fédérale 1 2018), puis Massy (2019-2021), s’était engagé en juin 2021 pour un bail de 2 ans plus une année optionnelle.

Le club de la cité épiscopale a tenu à dénouer très rapidement au cœur de l’automne 2022 ce dossier central de son projet sportif en activant l’année optionnelle de l’ex talon du Castres Olympique, un gage de confiance. Mathieu Bonello, qui est actuellement 3 eme de Nationale avec le SC Albi, sera donc aux côtés d’Alexandre Albouy la saison prochaine, quelque soit l’issue du parcours jaune et noir. Souvent évoqué en conférence de presse hebdomadaire, la présence d’un troisième coach avec les 2 ex castrais, sera probablement envisagée tout en étant passée aux fourches caudines budgétaires.

Blagnac : Escribano prend du galon

Du côté du Stade Ernest Argeles, le trio Escribano / Fuertes / Medves fait des merveilles aux côtés d’un groupe arrivé à maturité, avec une 4eme place actuelle au championnat. Éric Escribano, qui a débarqué à Blagnac sous l’ère Deylaud, va prolonger son aventure blagnacaise , avec l’ambition de continuer à faire performer l’exception sociologique Caouecs (seule équipe véritablement pluri active de la division). Mais le Gersois, qui va très prochainement devenir manager, n’est pas dupe sur l état de grâce actuel dont lui et ses adjoints disposent, quand il voit le sort réservé à son ami PH.Broncan au Castres Olympique, 6 mois à peine après une finale de Top 14 …

Chambéry : Stabilité et ambition

À Chambéry malgré une saison pour le moment en deçà des espérances et du classement de la saison passée (6eme et barragistes) le, manager des éléphants savoyards, Cyril Villain va aller au bout de son contrat et sera bien sur le banc du SOC la saison prochaine.

Les Chambériens qui montent économiquement en puissance et qui vont disposer d’un stade flambant neuf, espèrent très certainement voir le plein potentiel d’un effectif largement remanié à l’intersaison 2022. Horacio San Martin et Juan Pablo Orlandi accompagneront comme cette saison l’ex coach du FC Grenoble, avec la ferme intention de réinstaller les Savoyards dans le top 6.

Dax : Dubois bien évidemment.

L’ex adjoint en équipe de France de Guy Novés vient de redonner fierté et engouement autour du bastion dacquois via une saison qui, quoiqu’il arrive, sera réussie. Jeff Dubois qui caracole en tête de la division avec les Landais sera fort vraisemblablement le manager de l’USD, qui plus est si au bout de l’épopée sportive, il y avait une accession en Pro D2. Pressenti un temps à l’UBB (Top 14), l’ex coach de Massy devrait acter un AN II à Maurice Boyau, à moins qu’une proposition inrefusable se fasse jour dans les semaines à venir.

Narbonne : Objectif 2025

Narbonne va continuer son aventure avec le staff composé autour de Julien Seron pour tenter de construire un cadre sportif via un projet de club étalé sur 3 ans. En effet, comme nous le stipulait cet été dans nos colonnes , le président du RCN, Xavier Marco, le club de l’Aude souhaite monter en puissance pour viser une accession en Pro D2 entre 2024 et 2025. C’est dans cette optique d’un projet à moyen terme que Julien Seron et son staff ont été prolongés au cœur de cet hiver.

Rennes : La fibre locale

En Bretagne, l’enfant du pays Kevin Courties devrait encore être à la tête du REC la saison prochaine. Déjà actif sur le marché des transferts, notamment sur le dossier du nouvel ouvreur (Quentin Lalarme ), celui qui a gravi tous les échelons au sein de l’entité rennaise va continuer à imprimer sa marque dans ce club qui lui colle à la peau. Les Bretilliens qui luttent avec ardeur et sans relâche pour le maintien en Nationale se sont fait un nom cette saison tout comme leur coach.

Suresnes : Construire autour de David Auradou.

Dans les Hauts de Seine, malgré une année 2023 sans victoire et une dégringolade au classement, le duo de présidents Pouligny/Piepszownik va réaccorder sa confiance pour une seconde année de rang à la légende du rugby français David Auradou ainsi qu’à son entraîneur des 3/4, Conrad Stoltz. Après une année d’adaptation et 2 années de transition, les franciliens du RC Suresnes veulent dorénavant construire un groupe autour d’une entité de club forte.

Bourgoin, Cognac, VRDR, Tarbes, Nice, Hyeres : Le bal infernal des chaises musicales.

Après 6 ans de collaboration et une montée historique en Pro D2 avec Johann Authier, Valence Romans Drome Rugby a décidé d’écrire l’acte 2 de sa jeune histoire. En effet, celui qui a bâti l’identité de jeu du VRDR depuis 2017 va quitter ses fonctions à l’issu de cette saison.

Fortassin relève le défi Dromois

Pour remplacer l’ex joueur du FC Grenoble et responsable sportif d’Oyonnax, le président Beaugiraud et son board on décidé de donner les clés du camion dromois à Fabien Fortassin, l’actuel manager du Stado Tarbes Pyrénées Rugby. Avec un bail de 4 ans, l’ex ouvreur de La Rochelle et du Racing 92 va avoir les coudées franches et ce quelque soit la division où évolueront les damiers, actuels seconds du championnat.

Tarbes : Cabannes à la relance

Avec le départ de «Fortasse » comme le surnomment les Tarbais, le Stado qui est encore en lice pour se qualifier en playoffs, va devoir réajuster le binôme que ce dernier occupait avec Romain Terrain. Si le talonneur sera bien entendu toujours sur le banc des Bigourdans, le nom de son futur compère est Nicolas Cabannes, l’ex entraîneur des 3/4 de l’Union Cognac Saint Jean d’Angely.

Après avoir été l’adjoint en Charente de Christophe Hamacek et Fabrice Landreau a l’UCS puis toujours dans le même territoire mais au SAXV entraîneur des Espoirs, Nicolas Cabannes (US Salles / Fédérale 1) va relever le défi tarbais avec appétit en prenant les attributs de Fabien Fortassin.

Cognac : Statut quo or not ?

Du côté de l’ex club de Nicolas Cabannes (Cognac Saint Jean d’Angely), on aura usé de deux entraîneurs pour actuellement une recette de zéro victoire en 21 matchs. Les unionistes vivent une véritable saison noire et sont deja condamnés à la relégation en Nationale 2. Après l’éviction rocambolesque de Fabrice Landreau cet automne (suite a un vote des joueurs), Yannick Vignette qui était arrivé au pied levé pour prendre la suite, a évoqué auprès de nos confrères de Sud Ouest, une forte probabilité de ne pas poursuivre l’aventure en terre charentaise.

Mais ce dernier aurait fait savoir en interne que ses propos avaient été extrapolés, n’excluant pas de relever le défi de la N2 la saison prochaine du côté du parc des sports. Affaire à suivre…. Concernant Fabrice Landreau qui est toujours sous contrat avec l’UCS, quid de la continuité de son poste de conseiller bénévole du président Pitcho, au sein du club voisin de Soyaux Angoulême (Pro D2)? A moins que ce denier ne prenne la succession du manager actuel : Vincent Etcheto.

Des questionnements sur le futur rôle de l’adjoint actuel de Yannick Vignette peuvent se poser. Jordan Cremoux (Ex coach des espoirs) qui lui aussi est monté au front pour tenter de sauver en vain la patrie Cognaçaise sera-t-il dans l’organigramme charentais la saison prochaine? L’UCS qui par la voix de ses 2 présidents a déjà annoncé vouloir recentrer son effectif en Nationale 2 sur un ADN local, va-il appliquer l’adage au staff, en composant avec des solutions internes au club ? A moins que dans les semaines qui viennent des annonces viennent rebattre les cartes….

Bruno : De la côte d’Azur à la côte Varoise.

Dans le Sud Est de la France, sur les bords de la Côte d’Azur, il est un club où la saison a vu du mouvement sur le banc de touche. En effet, Nice qui s’était séparé de David Bolgashvilli à l’été 2022 a vu arriver un nouveau binôme composé d’Alexandre Compan (Suresnes) et Arnaud Vercruysse (Bedarrides). Mais ce dernier ayant décidé d’arrêter l’aventure azuréenne dès l’ automne, l’ex international et consultant mêlée du Stade Nicois, Sébastien Bruno s’est vu propulsé en cours de route au poste d’entraîneur des avants.

Mais l’ex coach du LOU et de l’équipe de France ne poursuivra pas son aventure au stade des Arboras, car venant de s’engager dans le département voisin du Var sous les couleurs du RCHCC. L’originaire de Nîmes va dès la rentrée 2023, piloter le centre de formation Hyèrois et amener son expertise auprès de l’équipe première dans le domaine de la conquête.

Du côté de Hyères qui est actuellement en ballotage favorable pour se maintenir dans la division nationale, «Monsieur montée » alias Patrick Pezery (Accession en Fed1 et Nationale avec Hyeres, Accession en Pro D2 avec Provence Rugby et Narbonne), ne sera plus l’entraîneur principal du côté du RCHCC à compter du 30 juin 2023.

Le duo Boutet/Bruno animera les entraînements sous la férule du manager général Greg Le Corvec. Un remaniement partiel du staff qui va permettre au RCHCC de continuer sa progression et son acclimatation à la Nationale en cas de maintien.

Bourgoin : Tillous vers rouen .

Révélé dans nos colonnes, ce mardi, le départ de Sebastien Tillous Borde a sonné comme un coup de semonce en Berjallie. Alors que les supporters ciels et grenats pensaient voir le duo Tillous/Pintiaux perdurer à Rajon, voilà que l’ex international français va s’envoler cet été vers la Pro D2. Grégoire Pintiaux devrait rester en place à Bourgoin, tandis que du côté du futur ex manager du CSBJ, la rumeur d’une signature a Rouen s’épaissit .

En cas d’arrivée en Normandie de « STB « , une petite ritournelle se fait entendre. Nicolas Godignon pourrait peut-être se diriger vers Grenoble. Un jeu de chaises musicales, qui pourrait voir le manager sportif actuel du FCG, Fabien Gegenbacher traverser l’ Isère pour débarquer à Rajon. Une hypothèse que se dit à mots couverts chez les supporters Berjalliens, surtout que certains auraient aperçu ce lundi, celui qui a évolué sous la tunique du CSBJ dans sa jeunesse (2003-2005)… à proximité du Stade Pierre Rajon. Une rumeur qu’a démenti avec fermeté le directeur sportif du CSBJ, Pascal Papé, ce jeudi en conférence de presse.

Sur les réseaux sociaux, le peuple gaulois de berjallie, s’est aussi mis à rêver du retour d’une légende locale. En effet, de nombreux supporters en appelle au retour d’une idole du club, symbole de l’époque faste de Bourgoin : Stéphane Glas. En tout état de cause, le bureau d’ Henri-Guillaume Gueydan doit voir depuis 48h, une pile de CV s’amonceler, tout comme les fantasmes des aficionados du CSBJ laisser libre court à leur imagination, toujours fertile, quand il est question de recrutement.

Bourg un équilibre instable….

Arrivé en cours de saison dernière en pays bressan, alors que l’USBPA luttait pour le maintien en Pro D2, Fabrice Estabanez qui est engagé sur le long cours (3 ans) avec le club de l’Ain a vécu une zone de turbulences après le large revers face à Hyeres. Celui qui était auréolé de louanges à son arrivée à Bourg, du fait du travail remarqué effectué auprès de l’équipe de France U20, a vu sa côte à Verchère s’étioler.

Une partie du peuple violet de la tribune CGT sur les réseaux sociaux semble échaudée par les résultats en deçà des espérances estivales (actuellement 5eme de Nationale), mais l’ex international tient bon et garde le cap. Après une discussion entre 4 yeux avec son groupe, et une mise au point des dirigeants, les bressans vont tenter de se remettre en ordre de marche pour le Money Time.

L’ équilibre est certes instable, mais gageons que la science de l’intelligence situationnelle de l’ex demi de mêlée de Gaillac et Brive soit mis en œuvre, pour recoller avec l’ambition du club : remonter en Pro D2.

Pour conclure, la Nationale se professionnalise et à l’instar de la Pro D2, le grand bal des chaises musicales bat son plein tant au classement que dans la rubrique mercato .

Article rédigé par Loïc Colombié

Article en partenariat avec

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