Le déplacement des Bourguignons en terres graulhetoises sonne comme leur dernière occasion pour encore rêver d’un maintien en Nationale 2. Le capitaine du CS Beaune (12eme), Kevin Perrier, à quelques heures de défier les Mégissiers du SCG (9eme), lors de cette 20eme journée, nous a accordé un entretien pour nous parler tant de cette saison compliqué sportivement et extra sportivement que de son parcours rugbystique initié da sa Savoie natale.

Quand on regarde ton parcours en senior, on a l’impression que tu es un pur produit de la Bourgogne alors qu’à la base, tu es un vrai alpin, un enfant de la Savoie ?
C’est exactement ça. J’ai attaqué par Chambéry avant de passer par Grenoble, toujours vers chez moi, puis je suis allé à Mâcon et là, ça fait cinq ans que j’ai posé mes valises au club de Beaune, un club où je me sens bien, un club chaleureux qui a toutes les valeurs que je recherche.

Parlons de valeurs, de tes valeurs natales, savoyardes et montagnardes. C’est quelque chose que tu as chevillé au corps ?
Je suis quelqu’un d’assez attaché sur les valeurs et le respect. Je trouve que c’est important et surtout, je ne veux pas que ça se perde et que ça reste les valeurs du rugby.

J’imagine que tu as toujours un œil attentif sur le parcours du SOC ?
Oui, j’ai toujours un œil sur le parcours de Chambéry, pareil pour celui de Mâcon pour voir où en sont les collègues.

Comment s’est faite ton arrivée en Bourgogne, d’abord à Mâcon ?
J’ai été en contact avec Julien Lestang, qui est maintenant entraîneur au Stade Métropolitain et c’est lui qui, avec Roger Ripol, m’a recruté. L’année d’après, André Goichot m’a appelé avec Seb Magnat et ça a continué. Je suis reparti sur un nouveau projet avec Mickaël Chesnais et Hugh Chalmers, je suis toujours dans le projet aujourd’hui et on continue petit à petit.

On va parler de tes deux premières années à Beaune, les belles années du rugby beaunois puisque ça a coïncidé avec la montée en Fédérale 1 et tout un bel engouement derrière. Vous avez arraché le maintien dans les toutes dernières journées avec quelque chose qui, pour vous, était fondateur et l’année d’après, vous aviez quasiment la possibilité d’aller en Du Manoir si le Covid n’était pas venu arrêter la saison. On peut dire que ce sont deux saisons qui ont été vraiment pleines pour Beaune ?
Avec l’euphorie de la montée et pas mal d’anciens, oui, ça a été deux belles saisons et, du coup, on a avancé petit à petit pour repartir sur un nouveau projet.

Cette saison du Covid avec le confinement qui est venu vous arrêter à 4 / 5 matchs du terme alors que vous n’étiez pas loin de vous qualifier en Du Manoir et d’avoir des play-offs doit quand même être un regret car il y avait vraiment une belle aventure à faire ?
C’est un regret mais ça date de 2 / 3 ans donc c’est quand même assez loin. De toute façon, à chaque fois que l’on peut faire des phases finales, il y a un regret car je pense que tout joueur de rugby joue pour jouer en Mai / Juin où sont les matchs les plus importants. En général, les stades sont pleins, il fait beau donc les phases finales sont agréables pour tout le monde et tout le monde veut en jouer.

Comment est-ce que tu as vécu cette vraie / fausse saison 2020 / 2021 qui s’est arrêtée fin Octobre en tant que joueur ? Ça a dû être un vrai crève-cœur de passer tout l’hiver et le printemps à la maison sans pouvoir faire de rugby et en voyant quelques divisions comme la Nationale, Top 14 et Pro D2 continuer à jouer ?
C’est vrai que c’est compliqué car tu passes de t’entraîner et à être avec tes collègues tous les jours à te retrouver chez toi du jour au lendemain. Tu t’entraînes chez toi dans le périmètre qui était donné mais surtout, tu ne vois plus les collègues et tu n’échanges plus avec donc oui, ce sont des moments compliqués. J’étais bien entouré et j’avais ma famille mais quand même compliqué parce-que tu ne vois pas tes collègues, tu les as au téléphone mais ce n’est pas pareil. On sait bien qu’au rugby, les saucisses qui se racontent entre joueurs, ça manque.

On va revenir sur les dernières saisons de Beaune. L’année dernière, vous ne finissez pas dans les qualifiables mais du fait de quelques clubs comme Saint-Sulpice sur Lèze et d’autres qui ont refusé la montée en Nationale 2, vous êtes repêchés. Qu’est-ce que vous vous êtes dit cet été quand vous avez eu l’annonce que Beaune serait en Nationale 2 ?
Tout le monde était content, tout le monde voulait jouer en Nationale 2 car, bien sûr, tout le monde est ambitieux. Tout le monde veut jouer au plus haut niveau que l’on puisse, du coup, on était tous très satisfait et tous content. On savait que ça allait être très compliqué parce qu’on était repêché et qu’on allait jouer de grosses équipes mais on s’est laissé la chance d’y croire et de faire notre petit bout de chemin. On a bossé, on bosse toujours, ça ne paye pas forcément, on est dernier aujourd’hui mais, mine de rien, je ne sais pas si avoir notre place est le bon terme mais on ne prend pas de volées. Il y a beaucoup de matchs que l’on perd d’un ou deux points donc on essaye toujours de s’accrocher avec ce que l’on peut, il est sûr qu’il nous manque un petit quelque chose pour gagner, comme toutes les équipes qui perdent mais on s’accroche.

Ça doit quand même être frustrant et rageant d’avoir de bons contenus dans vos matchs, comme vous avez fait notamment contre Nîmes, mais de ne pas arriver à le pérenniser ?
C’est vrai qu’on fait toujours de bons matchs mais où il y a 5 minutes de trop dans la rencontre ou il nous manque toujours un petit truc. C’est très frustrant mais si on prend sur le contenu, c’est quand même toujours encourageant. Si on prend Nîmes, on perd 18-19 mais on fait une grosse prestation et un gros match contre une équipe qui est première et comme je l’ai dit après match, Nîmes n’est pas notre championnat. On essaye de bien figurer, on sait qu’il nous reste 5 matchs tous ensemble, on est une bande de copains donc on veut s’accrocher et bien finir dans cette catégorie.

Parlons du match aller entre Beaune et Graulhet qui est sûrement le match le plus abouti que vous ayez fait. C’est aussi un match où on a eu l’impression que vous aviez un supplément d’âme ?
Oui, il y avait eu un supplément d’âme pour ce match. On avait gagné en faisant un bon match avec une ferveur en plus, on avait eu 2 / 3 problèmes durant la semaine donc on s’était peut-être galvanisé pour ce match. On avait plutôt fait un beau match, peut-être pas le meilleur dans le contenu mais un bon match, un match qu’on avait gagné donc on était satisfait.

Dans un contexte en plus particulier ?
En effet donc, est-ce que c’est ce qui a donné ce petit sursaut d’orgueil ?

Vous vous déplacez à Graulhet ce dimanche, quelles sont les intentions et les ambitions du CS Beaune ? J’imagine que c’est continuer d’entretenir la flamme pour continuer à vivre dans cette opération maintien car, contrairement à ce qu’annoncent certains confrères, vous n’êtes pas encore mathématiquement relégués ?
Mathématiquement, on n’est pas relégué mais on sait que ça va être très compliqué. Ce qu’on veut au jour d’aujourd’hui, c’est bien figurer et bien finir, comme je l’ai dit, on est une bande de copains et on veut s’accrocher. On va essayer d’accrocher tous les matchs le plus possible, on sait que ça va être un très gros match pour Graulhet car je crois que s’ils gagnent, ils sont presque maintenus ou, en tous cas, ils seront bien. Ça va être un gros match pour eux, ils vont avoir énormément d’envie et on sait que ça va être un match compliqué car c’est toujours difficile d’aller gagner à Graulhet, je crois qu’ils n’ont perdu qu’une fois et en début de saison. On voit qu’ils sont quasiment invaincus chez eux, c’est l’une des équipes qui perd très peu chez elle donc on sait que ça va être très compliqué et que ça va être un match engagé. Je pense que ça va être un beau match de rugby.

Il y avait eu un contexte avant et après match un peu sulfureux donc ça risque de mettre un peu de piment ?
Le contexte avant et après match est plus pour les gens, pour les faire parler autour. Au-delà de ça, je pense que ça va être un très beau match sur le terrain, c’est une équipe qui envoie du jeu tout comme nous on en envoie, je pense que le temps va s’y prêter donc, à mon avis, ça va être quelque chose d’assez sympa.

Cela fait maintenant 5 saisons que tu es au CS Beaune. Quel va être l’avenir de Kevin Perrier, est-ce que tu vas continuer à t’inscrire dans ce club car on a l’impression que tu t’y sens bien ?
Oui, je me sens bien et je suis très bien dans ce club. J’y suis encore jusqu’à fin Juin et on verra bien ensuite comment mon avenir se passe.

En quelques mots, comment est-ce que tu décrirais ce club de Beaune ?
C’est un club assez familial, chaleureux où tout le monde est assez proche. C’est bien et c’est quelque chose qui fait qu’on vit bien dans ce club.

On te remercie, on te souhaite une belle fin de saison avec le CS Beaune et, qui sait, peut-être une 6e l’année prochaine
Merci beaucoup, courage à vous et à ce week-end.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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