De retour dans son Vaucluse natal depuis 5 saisons, Adil Achahbar après une carrière l’ayant mené au Stade Toulousain, à Colomiers, Grenoble, Chalon et Mâcon, se retrouve pleinement dans le projet de l’AS Bedarrides Chateauneuf du Pape. A l’aube de recevoir dijon pour le compte de la 17eme journée de Nationale 2, le 1/2 de mêlée Vauclusien espère vivement que l’ASBC va faire perdurer son invincibilité à domicile pour espérer faire un pas de plus vers les playoffs en fin de saison. Focus sur un des dépositaires du jeu de ce club si atypique.

On va commencer par la genèse de ta carrière de rugbyman. Tu es certes un enfant du rugby vauclusien en ayant commencé à Cavaillon mais entre ton retour dans le Vaucluse et tes débuts à Cavaillon, il y a eu une longue pérégrination comme on dit ?
C’est ça, exactement. J’ai connu la Haute Garonne, que tu connais si bien, avec Toulouse et Colomiers mais également Bourgoin avec un petit passage par Grenoble au milieu.

On va parler de ces passages en commençant par Toulouse et Colomiers. Tu as touché du doigt le très haut niveau ?
Là-dessus, je pense que pour tout amateur de rugby, pouvoir un jour jouer à Toulouse et côtoyer les joueurs que j’y ai côtoyé de 2004 à 2008, aurait été comme ça a été pour moi c’est à dire un rêve. C’était exceptionnel car je pourrais toujours dire que ce que j’ai vécu là-bas était quelque chose de formidable et jeune, je n’aurai jamais pensé pouvoir vivre dans ma vie ce que j’ai vécu. Il faut se dire qu’en 2007 / 2008, j’ai eu la chance de connaître vraiment le très haut niveau car, en tant que demi de mêlée, j’étais vraiment en dessous de ce qui faisait de meilleur au monde à savoir venir tous les jours à l’entraînement et regarder Byron Kelleher et Jean-Baptiste Elissalde, j’ai simplement envie de te dire » waouh « . C’était exceptionnel, exceptionnel.

Après cela, tu vas plus à l’aise pour découvrir le rugby alpestre à Grenoble. Autre rugby, autre mentalité ?
Totalement différent et j’ai même envie de te dire autre température, un peu plus froid que ce que j’ai connu à Toulouse (rires). C’est vrai qu’après cette année 2008 à Toulouse, j’avais vraiment envie de faire un peu la maille au haut niveau et pouvoir côtoyer le monde professionnel de bout en bout. Ça ne se passe pas forcément comme je l’aurais voulu à Grenoble, même si j’enchaîne quelques matchs de Pro D2, mais ça ne se passe vraiment pas comme je l’aurais voulu. J’ai mes torts, certaines personnes à Grenoble ont des torts aussi mais on va dire que ce sont les choses de la vie et c’est ce qui m’a fait grandir un peu plus vite que prévu.

Après cela, tu vis une grande parenthèse en Bourgogne avec deux fois à Mâcon entrecoupées de deux ans à Chalon-sur-Saône ?
On va dire que la Bourgogne a été pour moi une 2e terre d’accueil car j’y ai vraiment connu des gens exceptionnels, que ce soit à Mâcon ou à Chalon. Quand j’arrive à Mâcon et à Chalon, c’est la Fédérale 1 et à l’époque, il n’y a pas de Nationale qui existe, on était vraiment le 3e niveau national. C’est là que j’ai vraiment pu exploiter toutes mes qualités notamment grâce à Jean-Henri Tubert à Mâcon qui m’a fait découvrir un autre poste que je connaissais déjà un peu, demi d’ouverture ou à l’arrière, où je me suis vraiment exprimé à fond. J’ai vraiment vécu des expériences exceptionnelles, notamment une finale de championnat de France Fédérale 1 face à Rouen qu’on perd malheureusement à Oyonnax en 2018 mais c’était vraiment quelque chose de formidable.

Après, c’est le retour au bercail dans le Vaucluse à Bédarrides-Châteauneuf du Pape. Comment se prend cette décision, par l’envie de revenir dans le Vaucluse ou l’appel du club ?
En fait, j’ai eu un appel du club notamment par Philippe Daminiani et Olivier Hilaire qui connaissaient quelqu’un via Chalon. On a eu ce premier contact et quand j’ai rencontré à Châteauneuf du Pape Philippe Daminiani, David Bellucci et Fred Vaudo, je n’ai pas hésité. Je savais que je voulais revenir dans la région, près de ma famille car j’ai quand même tout le monde ici dans le Vaucluse, il ne faut pas oublier que j’étais déjà parti 15 ans à gauche et à droite et le fait de revenir dans le Vaucluse a donné un nouvel élan à ma carrière. Je voulais quand même vraiment redonner quelque chose, même si ce n’était pas forcément à Cavaillon mais dans le Vaucluse, là où j’ai grandi et où je connais beaucoup de choses sur le rugby. C’est pour ça que je me suis installé à Bédarrides et je voulais vraiment créer quelque chose dans ce club.

Avec ce club de Bédarrides-Châteauneuf du Pape , vous vivez pour le moment une magnifique épopée sportive déjà parce-que vous avez été leaders de la poule 1 pendant deux journées ?
C’est exactement ça. Il est sûr que c’était un peu anecdotique mais pour nous, c’était quelque chose de magnifique car on ne s’y attendait pas en début d’année, que ce soit nous, les dirigeants, les supporters, tous les dirigeants ou supporters d’autres clubs, personne n’aurait vu ou misé sur Bédarrides-Châteauneuf du Pape comme premier sur deux journées. C’est vrai que c’est quelque chose de fabuleux pour nous, on ne se prend vraiment pas la tête là-dessus mais sur le coup, on en a beaucoup profité et on a beaucoup rigolé, c’est certain.

Dans cette poule, c’est vraiment très, très, très serré. On sait que vous avez l’objectif d’aller en play-off mais ça passe obligatoirement par une victoire face aux Bourguignons de Dijon ce week-end à Bédarrides si vous voulez commencer à faire un petit pas vers les play-off ?
Comme tu le dis, cette poule est vraiment homogène car du 11e au premier, il n’y a rien du tout en termes de points, sachant qu’il y en a qui ont encore des matchs en retard, rien n’est fait. Comme on se l’est dit en début d’année quand on a attaqué ce championnat, on n’avait aucun objectif mais c’est vrai que depuis Janvier et vu là où on est actuellement, finir en-dehors des 6 serait une désillusion pour nous. C’est vrai que ça passe absolument par une victoire contre Dijon ce week-end, si c’est d’un point, ça me suffit largement, je ne suis vraiment, vraiment pas exigeant. Une victoire d’un point me satisfait car on prendrait 4 points de plus car il ne reste maintenant plus beaucoup de matchs pour pouvoir prendre des points.

On peut dire que maintenant, tu es devenu un taulier du vestiaire de Bédarrides-Châteauneuf du Pape ?
Un taulier, c’est un grand mot. Les gens qui me connaissent savent que j’aime bien faire vivre les groupes car c’est déjà quelque chose qui me tient à cœur et j’estime qu’aujourd’hui, dans le niveau auquel on joue et le rugby qui existe actuellement, ça passe obligatoirement par une cohésion entre nous et par ce qu’on a créé depuis le début de l’année. Je trouve ça fabuleux.

Si tu as une anecdote ou un mot qui caractériseraient ce groupe et cette épopée sportive que vous vivez cette année, qu’est-ce que ce serait ?
Le premier mot qui, pour moi, caractérise le groupe est celui que je dis tous les vendredis et toutes les semaines à savoir le mot plaisir. C’est vraiment le mot qui caractériserait l’ASBC aujourd’hui, plaisir car aujourd’hui, on prend vraiment plaisir à jouer au rugby, à ne pas calculer, à ne pas se prendre la tête et vraiment prendre du plaisir entre nous sur le terrain. J’estime qu’on fait un sport qui est vraiment formidable, qui est beau et il ne faut pas que l’on oublie cette notion de plaisir, je trouve que, malheureusement, beaucoup de monde l’oublie aujourd’hui et se casse les dents à cause de ça donc, pour moi, c’est vraiment ce côté plaisir.

Question décalée : Lucas Daminiani a joué 3e ligne, qu’est-ce que ça a donné cette histoire ?
(Éclats de rires). Je t’avoue que, quand je l’ai vu 3e ligne, je pensais que c’était une blague au début mais ça résume le club de l’ASBC à savoir qu’aujourd’hui, tout le monde peut jouer à n’importe quel poste et, malgré ça, il y a toujours cet engouement et ce plaisir. Quand je l’ai vu avant le match, on en a rigolé un peu et c’était plaisant, la preuve, il marque même en étant 3e ligne ! C’était vraiment magnifique.

Et puis, il a l’attribut du 3e ligne, le casque ?
Ah ça, par contre, on ne va pas lui enlever, Lucas sans casque … (rires). D’ailleurs, je ne l’ai jamais vu sans casque, ça doit faire bizarre de le voir jouer sans mais c’est vrai qu’on ne peut pas lui enlever.

Merci et on te souhaite un bon match face à tes anciennes terres bourguignonnes, face à Dijon
Merci beaucoup et comme je l’ai, on sera tous heureux même avec une victoire d’un point, dirigeants, joueurs et supporters.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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