Pur produit Bourguignon ayant grandit lors de la dernière décennie en terre gardoise, Rémy Pichard est véritablement comme il se surnomme un « BouguignoNimois ». Cet ailier ou 3/4 centre véloce à participé à l’ensemble des évolutions récentes du Rugby Club Nîmois, voyant le club gravir pas à pas les marches de l’ovalie pour devenir actuellement un des clubs les plus craints de Nationale 2. L’enfant de Digoin en Saône et Loire, nous a accordé un entretien grand format pour nous parler de son parcours l’ayant mené à Monterey au Mexique , de sa terre natale Bourguignonne, de son attachement au RCN, tout comme de la rencontre à Dijon ce dimanche ou encore de sa joie d’évoluer au côté de son frangin. Focus sur un joueur pluri actif qui est depuis 7 ans, partie intégrante du projet des taureaux Nimois.

Tu es un enfant de Saône-et-Loire mais après 10ans en terre gardoise, on peut dorénavant dire que tu es un Nîmois d’adoption ?
Effectivement ! J’ai grandi en Saône et Loire jusqu’à mes 18 ans où j’ai eu la chance de découvrir le rugby grâce à mon tonton et mon père qui jouaient tous les 2. J’ai ainsi découvert le rugby avec mon frangin Damien, qui joue également à Nîmes. C’est donc une histoire de famille qui a débuté du côté de Digoin au FCDM. Cela fait maintenant 7 ans que je suis à Nîmes au RCN ou j’ai débuté en espoirs durant 2 saisons avant de rejoindre l’équipe première en Fédérale 1 puis aujourd’hui en Nationale 2. On peut donc dire que je suis un « BourguignoNîmois » !

Tu grandis aux côtés du RCN, qu’est-ce qui a évolué depuis ton arrivée ?
Le club a beaucoup évolué ! J’ai connu au départ le niveau amateur, et aujourd’hui un club qui se professionnalise petit à petit avec de belles ambitions. Beaucoup de choses ont évolué, mais je pense que l’âme profonde du club est restée la même : un club avec des liens humains. C’est peut-être la valeur la plus fondamentale de notre sport, il est ainsi primordial d’évoluer sans laisser de côté « l’Humain » qui est la base de tous projets. Venant d’un « petit club » de rugby par la taille, mais grand par le cœur, j’attache beaucoup d’importance à cette vision familiale qu’un club doit avoir.

Le Rugby Club Nîmois a encore un ADN pluriactif et tu en es l’exemple. Est-ce que ce modèle de pratique du rugby de haut niveau te convient ?
C’est très particulier ce côté pluriactif. Il y a 5 ans en arrière, on était tous pluriactifs, on se retrouvait le soir pour s’entraîner après une journée de boulot. Aujourd’hui, le club est un mélange de joueurs professionnels et de joueurs pluriactifs. Dans ma situation, les journées sont parfois longues, d’enchainer le boulot en journée, la muscu le midi, et le rugby le soir. Je l’ai fait par choix et j’ai pris une certaine habitude à faire cela, tout est question d’équilibre… Après je ne serais pas contre avoir une ou deux matinées par semaine pour me reposer un peu (rires) mais bon ! A 20 ans, j’avais envie de manger rugby, dormir rugby, vivre rugby. Aujourd’hui à 26 ans, on pense un peu différemment, le rugby est un plus à la vie, ça reste l’art de bien passer sa jeunesse.

En début de saison, le RCN était intraitable, un peu à l’image de la fin de saison dernière mais aujourd’hui les résultats sont plus compliqués. Comment est-ce que tu l’expliques ?
Il est vrai qu’en début de saison, nous étions sur une continuité de la saison dernière, avec des victoires et du volume de jeu mais aujourd’hui, les résultats sont moins au rendez-vous. En toute transparence, il doit y avoir 1000 manières de tenter de l’expliquer. Factuellement, on manque d’efficacité sur le terrain et d’initiatives. On se réfugie dans un projet de jeu que l’on veut réciter à la lettre, en oubliant parfois de jouer. Ce n’est qu’une question de temps pour remettre toutes les choses dans le bon ordre mais on travaille et on s’entraîne pour cela.

Y a-t-il des regrets par rapport à la défaite bonifiée à Graulhet ?
Plutôt des remords que des regrets. Des remords par rapport au fait que le match était à notre portée, que l’on a eu des actions franches pour marquer mais que nous avons raté par manque de réussite et d’efficacité. Le travail finira par payer, on va continuer à jouer, à rester lucide, à ne pas se prendre pour d’autres et faire en sorte de ne plus avoir de remords après un coup de sifflet final.

Ce week-end est celui du premier match en retard à Dijon ? Il ne vous faudra pas griller cette 1ère cartouche pour revenir en tête de la poule ?
Tu peux compter sur nous pour tout faire pour ne pas griller cette cartouche. Après, on ne court pas après la première place, on se bat pour gagner match après match, construire nos victoires de la bonne manière. A la fin de la saison, c’est le champion de France qui gagne, pas le premier de poule.

Un mot sur cette équipe de Dijon ?
Dijon est une belle équipe qui n’est pas à sa place au classement du fait qu’ils descendent du niveau supérieur et s’attendaient sûrement à jouer les têtes d’affiches cette saison. Mais attention, la dernière équipe descendante du niveau supérieur que nous avons jouée, c’était Aubenas à Kaufmann… et on connaît le résultat. A nous d’avoir confiance en notre jeu, le mettre en place, prendre des initiatives et scorer quand on le peut. Avec du combat et de l’agressivité dans le jeu, on se doit de gagner.
Quel est le mot d’ordre pour ce déplacement en Bourgogne ?
Gagner.

Tu as passé un an au Mexique à Monterrey, une terre de foot avec les Tigres de Gignac. Le rugby a-t’il sa place au Mexique ?
J’ai effectivement eu la chance de vivre une grande aventure du côté de Monterrey au Mexique. Le rugby au Mexique est en voie de développement, les gens qui le pratiquent sont passionnés et se donnent à 1000% sur le terrain. Lors du titre de champion national obtenu avec l’équipe de l’UDEM, l’émotion des joueurs était très forte. Avec autant de passion et d’envie, ce sport ne peut que se développer.

Évoluer avec ton frère à Nîmes, est-ce que ce n’est que du bonheur pour toi ou est-ce parfois plus compliqué ?
Les deux (rires). C’est compliqué dans le sens où, mon frère étant particulièrement perfectionniste et bosseur, me demande de rester avec lui après les entraînements pour bosser les passes et le jeu au pied (il joue demi de mêlée). Par contre, ce n’est que du plaisir, mon papa et son frère, malheureusement décédé il y a peu, nous ont appris les valeurs de ce sport. Se retrouver nous aussi ensemble sur le terrain, c’est indescriptible. Mouiller le maillot avec son frère à côté, c’est quelque chose d’unique. Notre père et notre oncle jouaient deuxième et troisième ligne, nous on joue ailier/centre et demi de mêlée, on n’a pas assez manger de soupe quand on était petit ! Je voudrais d’ailleurs en profiter pour remercier et saluer tous les éducateurs du FCDM que nous avons croisés quand on était petit dans notre club formateur. L’ensemble de ces bénévoles dont on ne parle pas assez, mais qui permettent à grand nombre de gamins de vivre une aventure unique dans ce sport qu’est le rugby.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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