Jérôme Montbroussous après une brillante carrière l’ayant mené d’Argeles Gazost à Tarbes pour enfin se parachever à Graulhet sur une montée en Nationale 2, est de ces hyperactifs qui ne voit pas la retraite sportive comme une longue plage de repos. A peine avait-il raccroché les crampons, qu’il s’est immédiatement plongé dans un projet de club pour structurer le rugby dans sa patrie d’adoption : Graulhet. Aux côtés d’une bandes de copains, Jérôme Montbroussous a endossé le rôle de dirigeant cet été en endossant la direction sportive des rouges et noirs. En prenant à bras le corps ce poste transversal au SCG, celui qui est aussi à la vie civile pharmacien et fondateur d’Alternativ Pharma XV, rend aux mégissiers ce que ce club historique lui a donné durant une décennie sur la pelouse de Noël Pelissou. Alors que le club tarnais renaît de ses cendres et qu’une dynamique vertueuse commence à s’enclencher, l’ex 3/4 centre nous a fait un bilan de ce début de saison tout en nous parlant du gros dossier d’actualité : le recrutement pour la saison prochaine.

On va commencer par le début qui a été une fin, celle de ta carrière, sur une montée en Nationale 2 face à Mazamet dans un derby. On peut dire que la sortie a été réussie ?
Oui même s’il est sûr qu’arrêter une carrière n’est jamais très, très évident. De toute façon, mon corps était fatigué plus ma vie professionnelle qui avait pris une ampleur trop importante depuis deux ou trois ans donc j’arrête sans regret puisque j’ai vécu pas mal de choses depuis Argelès-Gazost, Tarbes et Graulhet, de très bons moments et des moments humainement très forts. On dit toujours que c’est une petite mort mais c’est vrai que ça fait bizarre, je n’ai pas encore fait le deuil complet d’avoir arrêté mais comme le corps n’en pouvait plus, c’est quand même plus facile d’accepter l’arrêt. J’ai mis du temps à revenir l’année dernière à cause d’une blessure au genou mais j’ai pu partager quelques moments contre Mazamet qui était très agréable pour diverses raisons, la montée, l’ambiance qu’il y avait, pour Guy, pour Benoit Bellot qui m’avait entraîné quand je suis arrivé à Graulhet pour finir avec lui. Il y avait pas mal de choses qui étaient importantes pour moi, il y a eu beaucoup de travail pour revenir ne serait-ce que pour quelques minutes mais c’était important pour moi pour passer à autre chose.

Une fois la saison finie, il a aussi fallu changer une orientation que l’on qualifiera de sociologique dans le club : alliez-vous monter dans le monde semi-pro de la Nationale 2 ou rester dans le monde quasi amateur de la Fédérale 1 ? Avec Romaric Morel, Yannick Jauzion, Pierre Grand, Pierre-Jean Pauthe, tu fais partie de ceux qui ont poussé pour monter en Nationale 2. Il a fallu s’y atteler car monter en Nationale 2, c’est une chose mais derrière, il faut y mettre un cadre ?
C’est vrai que je n’avais pas du tout prévu de m’investir, tant parce-que ce n’était prévu à la maison que parce-que j’avais beaucoup de travail professionnellement. Être dirigeant prend énormément de temps mais ça n’est pas autant que les soirs d’entraînement, ça me laisse du temps pour le travail. D’un côté, je ne me voyais pas ne rien faire non plus car je trouve que c’est trop important de rendre ce qu’on t’a apporté, j’ai des convictions et puis j’avais au moins envie de proposer quelque chose. Ça m’a pris un soir de Mai ou de Juin de me mettre trois heures sur mon ordi et de, comme si je n’avais » que ça à faire « , d’écrire un projet de club pour Graulhet avec différents pôles, différents objectifs à court, moyen et long terme. Je l’ai présenté à Roma, Yannick, Tutu, Renaud et je leur ai dit » écoutez, si vous êtes vraiment motivés, prenez le bébé et allez-y « . Ils m’ont répondu » non, non, tu viens avec nous » et, comme je pense que pour aller quelque part, il faut un cadre comme dans toute entreprise et que je pense qu’un projet est important pour savoir où on va, avec qui, comment, qui fait quoi. Pour moi, c’est la base d’un club sportif et surtout pour prendre du plaisir car je pense qu’un projet sert à prendre du plaisir à savoir que tu vas là où tu as des affinités et des compétences ce qui fait que c’est comme ça qu’un club peut avancer.

Il y a quelque chose qui est beau à voir à Graulhet. C’est un club qui a une grande histoire, avec beaucoup d’anciens et vous, les jeunes, avez pris la relève mais sans mettre les anciens dehors, en faisant front commun avec eux, main dans la main. On va dire que c’est un pack générationnel ?
Exactement. Malheureusement, je pense que ça, c’est ce qui est compliqué car on a des scissions de générations partout, pas que dans le rugby et, en effet, je crois que la plus belle réussite cette année, c’est que toutes les générations soient mélangées et que personne ne se compare aux autres générations. Moi, j’ai du mal avec la phrase de » c’était mieux à l’époque » déjà parce qu’à l’époque, on avait l’âge de jouer et si je préférais il y a 10 ans, c’est tout simplement parce-que j’étais en forme pour jouer au rugby et c’est pour ça que je peux dire qu’à l’époque c’était mieux (rires). Concrètement, je pense que chaque génération est différente, il faut juste s’adapter mais ce qui est sûr, c’est que le passé est trop important à garder, à cultiver et à s’en servir car, à mon avis, un club avec autant d’histoire ne peut pas mourir parce qu’il y a des gens autour. Ce qui est certain, c’est qu’il ne faut pas regarder derrière mais toujours regarder devant tout en admirant ce qui a été fait derrière, on ne peut pas comparer la 1ère division d’il y a 30 ans avec la 1ère division de maintenant, Graulhet ne pourra plus être en Top 14, c’est maintenant une question de ville et d’argent et même plus une question de sportif. Par contre, avoir une histoire ne veut même pas dire que les clubs peuvent durer, il y a des clubs comme Lourdes où c’est dur et la chute peut être brutale si jamais il y a trop d’egos. Je trouve que c’est ce qui est bien cette année, que tout le monde mette sa pierre à l’édifice, qu’on regarde derrière mais qu’on regarde surtout devant et ce terme » à l’époque « , il faut s’en servir car il y a certaines gloires à Graulhet et certains anciens. Il y avait bien sûr Guy mais il y a d’autres personnes comme le père Bellot ou tous les autres qu’il était super important de voir au stade, de leur demander leurs avis qu’ils soient contents ou pas contents mais, en tous cas, il faut se servir de ça. Il faut aussi se servir de jeunes retraités, de joueurs encore actifs comme Olivier Régnier, d’intégrer aussi tous ces jeunes-là pour ne pas les perdre car, malheureusement, il y avait une génération depuis 10 / 15 ans qui ne venait plus au rugby à Graulhet. C’est ce qu’il manque encore, et c’est un point sur lequel on est très attaché, celui de réussir à convaincre.

Avec le décès brutal de Guy Laporte, on disait souvent que Graulhet avait perdu un président mais aussi un directeur sportif, un ambassadeur du club à l’extérieur et dans les instances. Du côté présidence, ses co-présidents ont pris le relais et se sont mis dans le bain, côté directeur sportif, tu as comblé le poste et côté ambassadeur, tu as réussi à faire venir Yannick Jauzion ?
Je serai toujours reconnaissant envers Guy car il est venu pour essayer de remettre du positif et de re-croire en un projet avec ses convictions parce-que ça s’essoufflait. Il avait insufflé quelque chose de positif dans l’état d’esprit et dans l’envie, il était très optimiste et très positif et surtout, comme on le disait tous les deux avant que, malheureusement, il ne parte, il sentait que cette Nationale 2 était une très bonne idée pour scinder les clubs en fonction de leur budget ce qui faisait que le sportif serait un peu plus logique. On le voit, on arrive à combattre contre des équipes qui ont 2 à 3 fois ton budget mais si on devait être en Nationale aujourd’hui, ce seraient des clubs qui ont entre 5 et 8 fois ton budget comme ça a pu être le cas il y a 3 ou 4 ans et où on a vu que le sportif ne pouvait pas tout faire débat et qu’on serait cuit. Là, je pense que, et pour Guy et pour le projet, c’est très bien car une personne ne peut pas arriver à tout faire, il était malheureusement très fatigué de tout ça à la fin, il me disait » il faut que tu viennes avec moi l’année prochaine « . Pour être président de club aujourd’hui, je dis bravo à tout le monde car c’est quand même beaucoup de temps, de stress et autres et je pense que pour qu’un club perdure, il ne faut pas un président mais » qu’il en faut 30 « . Il faut toujours un chef mais en tous cas, il faut des gens autour, des bras droits un peu partout qui soient là comme Yannick qui est bien sûr ambassadeur mais qui forme aussi les jeunes parce qu’il est ultra compétent, comme Romaric ou Renaud sur certains sujets et ainsi de suite. Il ne faut pas qu’il y ait d’égo, il y a bien sûr le terme de président car quelqu’un doit représenter le club mais ensuite, ce sont toutes les personnes qui sont autour, je ne parle pas de Jean-Marc Thomas, Bernard Rivière, etc, qu’on pourrait tous nommer président demain. En tous cas, je pense que pour qu’un club perdure, il faut qu’il y ait des multitudes de personnes comme on est en train de le faire, j’aimerais bien qu’il y ait une dizaine de personnes de plus au club l’année prochaine mais tout ça dans un organigramme bien défini. Je pense que dans ce qui s’est passé dans l’après Guy, il doit être très fier de voir toutes ces personnes continuer et d’autres qui sont revenues, voir que ce club perdure et qu’il a réussi à mener ce positif à changer de direction pour aller sur du bon.

Comme on l’a dit, Pierre Grand et Pierre-Jean Pauthe sont présidents du club et toi, tu es juste en-dessous en tant que directeur sportif. Est-ce que tu peux nous expliquer le périmètre de ce poste ?
On n’est pas un club de Top 14 donc il est assez vaste. Je voulais m’occuper de tout le sportif, c’est à dire être un petit peu en hauteur mais par rapport à l’école de rugby jusqu’à la première en organisant un peu tant le côté entraînements qu’entraîneurs, faire le point sur les manques au niveau équipements, infrastructures. C’était donc vraiment m’occuper du sportif de A à Z et anticiper beaucoup car je pense que, quand tu es dans un club qui a aussi peu de budget, on ne peut pas tout faire en Juin. L’année dernière, on a attaqué qu’en Mai et cette année, je suis en train de travailler sur plein de choses avec mes coéquipiers pour l’année prochaine car je pense qu’il faut vraiment tout, tout, tout anticiper. Voilà mon rôle qui peut aussi porter sur le recrutement et la préparation physique, on est vraiment sur la formation d’entraîneurs avec Yannick Jauzion et Mathieu Poujade, je prends tout le sportif de A à Z ou, en tous cas, j’essaye d’aiguiller le projet sur comment et avec qui on y va.

Parlons de cette équipe 1 en Nationale 2 qui, pour l’instant, fait un très bon parcours puisqu’à l’heure où on parle, ils sont 6es et qualifiables même s’il faut toujours regarder un peu derrière car le maintien n’est pas acquis. J’imagine que ce beau parcours permet d’avoir une force d’attraction bien plus forte pour recruter ?
Bien sûr ! Je pense que ce parcours montre qu’on peut y arriver avec la pluriactivité, on ne va donc pas sortir de notre ligne de conduite qui est qu’on ne veut pas de professionnels parce qu’on ne peut pas et non parce qu’on ne veut pas. Moi, je prône la pluriactivité à ce niveau-là, elle est dure car je vois qu’il y a 10 ans, c’était acquis dans les têtes que tu devais travailler à côté mais là, c’est plus compliqué car on joue souvent des clubs qui ne travaillent pas. Du coup, la récupération est plus difficile et j’ai parfois des joueurs qui ont du mal à penser à l’après mais je pense que c’est aussi notre rôle de dirigeants de recruter des joueurs pour préparer aussi leur après ou, au moins, les lancer dans la vie active même s’ils doivent rebondir en Nationale ou en Pro D2, ce que j’espère et où là, par contre, tu peux ne faire que du rugby. On va effectivement partir sur un type de recrutement bien ciblé, avec des joueurs bien ciblés, soit des fins de carrière qui veulent amener quelque chose aux jeunes joueurs soit de jeunes joueurs qui nous utilisent comme un tremplin ou soit comme certains joueurs qui s’acclimatent complètement à Graulhet et qui se voient travailler et continuer à un niveau le plus honorable possible. Je pense que cette Nationale 2 est très bien pour ça donc c’est vrai que le recrutement est intéressant mais par contre, c’est pour cela que l’on va attaquer dès aujourd’hui à recruter pour l’année prochaine.

Ce dimanche va être un carrefour sportif pour le club avec la réception de Nîmes, l’un des leaders de la poule, mais aussi une grande fête puisqu’il y a pas mal de choses qui ont été mises en place pour que ce match, ce derby occitan, soit aussi une grande fête du club ?
C’est vrai que cette année, Nîmes est le derby pour nous, c’est un peu rigolo de dire ça mais c’est le derby. Je pense surtout que, pour moi qui préfère l’attaque et qui est un attaquant, Nîmes est la meilleure équipe de la poule rugbystiquement, depuis des années. C’est une équipe que j’ai vu évoluer en tant que joueur et que j’ai beaucoup regardée dans le projet, à des niveaux différents, je regarde Nîmes et Blagnac car je trouve qu’ils y sont allés petit à petit. Ils ont d’abord créé un socle avec des jeunes ultra intéressants, on entend beaucoup parlé de Nîmes ces dernières années sur les juniors, les espoirs ce qui fait qu’ils arrivent à un projet très, très cohérent. Pour moi, rugbystiquement, même s’ils ont pu parfois passer à côté mais très rarement, ils ont un effectif très bien choisi, homogène et surtout dans le jeu que je trouve être le jeu le plus abouti de la poule. C’est vrai que c’est un gros challenge dimanche, si on arrive à les gagner même d’un point, je pense que ce serait une très grande fierté car on ne les a jamais gagné depuis des années. Ça voudrait dire qu’on a passé un cap et c’est vrai que ça mettrait un bon pied sur le maintien, qui n’est pas acquis et qui est quand même l’objectif du club cette année.

Tu nous parles des catégories en-dessous, il y a du changement en espoirs et les manettes ont été données à des enfants du club, notre consultant de choc Jules Montels, Rémy Poujade et Romain Balaye. On est revenu aux vertus graulhetoises ?
Ce sont bien sûr trois graulhetois qui sont amoureux du club, ils étaient motivés et ça aurait été pareil si ça avait été sur les juniors ou les cadets. Ce sont des amoureux du club toujours prêts à rendre service, ils sont maintenant à un âge où ils ne peuvent plus jouer non plus donc ils ont envie de rendre ce qu’on leur a donné. Malgré le bon travail de Cyril sur les espoirs qui les a tenus à bout de bras depuis un an et demi avec parfois des problèmes d’effectif, de terrains, on a malheureusement été obligé de faire un choix pour changer un peu de direction et ces trois graulhetois étaient motivés et disponibles. Ils aiment le club, ils ont des valeurs à montrer à tous ces jeunes et, en tous cas, à se battre et à travailler pendant les 3 / 4 mois qu’il reste pour garder une belle image entre eux. Le rugby est une histoire d’hommes, c’est ce que j’ai dit aux mecs de la première, les souvenirs sont pour eux, ce n’est même pas pour nous ou pour le club, c’est déjà pour eux d’avoir de bons moments dont ils se rappelleront toute leur vie.

Tu nous parlais de ce poste de directeur sportif où il y a plein de choses positives, où il faut structurer toutes les catégories mais là, au coeur de la saison, quand tu as dû aller voir Cyril Ricardo avec qui il y a eu des moments humains qui s’étaient créés, ça a dû être ton premier moment difficile dans ce rôle. Ça fait aussi parfois partie du poste de directeur sportif de, parfois, dire » c’est fini » ?
On est bien sûr plusieurs à décider mais j’y suis allé avec un autre président et c’est vrai que ce n’est pas du tout un moment rigolo dans le professionnel, quand tu dois le faire, ce n’est vraiment pas rigolo dans le pro. Cyril a beaucoup donné, il n’est pas venu à Graulhet pour l’argent car personne ne vient pour l’argent donc ce qu’il a fait, il l’a fait de façon bénévole et à 100% avec beaucoup de convictions donc c’est vrai que ce n’est pas évident à faire. Malheureusement, il faut parfois le faire, c’était gênant, ce n’est pas un moment où tu prends beaucoup de plaisir mais quand tu décides d’avoir quelques responsabilités, il faut aussi les assumer et savoir le faire. Effectivement, ça a été mon plus mauvais moment depuis le début de saison.

Parlons de la belle réussite chez les jeunes et notamment chez les cadets qui, pour l’instant, sont invaincus ?
Il y a eu beaucoup de problèmes d’effectif au début, on ne voulait pas monter de niveau, il y a eu plein de discussions, un trio d’entraîneurs qui, au début, se connaissaient sans se connaître. Au final, l’aventure a pris avec, je pense, une très belle génération qui, pour l’instant est invaincue à » la grande surprise générale » mais ça bosse bien. C’est pareil chez les juniors où ça se joue à 1 ou 2 points, ils sont aussi en pleine évolution dans le travail donc ce sont des catégories où j’ai vraiment envie qu’on repasse un cap l’année prochaine. Là, les cadets / juniors poussent la mêlée ce qui veut dire qu’on revient à des règles qui sont les mêmes que les seniors de la première de Graulhet ce qui veut dire que ce sont des jeunes qui vont rester au club. C’est ce qui était un peu incohérent avant puisque tu ne poussais pas les mêlées ce qui voulait dire que tu passais de junior en espoir sans pousser les mêlées. On est arrivé dans une certaine cohérence de projet de club mais il y a encore beaucoup de travail dans ces sections pour qu’elles soient un peu plus valorisées, qu’elles travaillent encore mieux, que les entraîneurs soient dans de meilleures dispositions mais on est très, très content des résultats des cadets et des juniors.

Est-ce que tu penses qu’il y a un effet d’aspiration du parcours de l’équipe première vers les cadets qui, voyant les grands se dépouiller sur le terrain tous les week-end, ont un peu suivi l’exemple ?
Bien sûr parce qu’il y a un enthousiasme, ils viennent voir le dimanche donc ça peut aider. Je sens les cadets forts de caractère, ils ont envie de faire quelque chose entre eux, de créer quelque chose, je vois des jeunes avec beaucoup de tempérament et c’est ce qui me fait énormément plaisir quand tu vas les voir jouer. Il y a aussi l’école de rugby qui est là tous les dimanches avec les parents, l’école de rugby est très dynamique, on a dépassé les 100 grâce à un gros travail de Pauline depuis quelques années et c’est vrai que même l’école de rugby se structure encore mieux, on a aussi pas mal d’alternants qui nous aide à faire plusieurs projets, on a pas mal de projets à la fin d’année que je te dévoilerai avec plaisir dans quelques semaines. Je pense que dans un club, et ce ne sont pas que des mots, le socle doit être les jeunes et surtout dans un club comme Graulhet où l’éducatif doit prôner c’est à dire que le rugby doit surtout servir à former et éduquer les jeunes, à les sortir des écrans. Si un club comme Graulhet en 4e division arrive à faire ça, je pense que c’est la réussite d’un club car la performance doit arriver un peu plus tard. Bien sûr, tu commences à vouloir gagner des titres en cadets / juniors et c’est très bien, la première et les espoirs ont envie de se qualifier mais je pense que la base d’un club doit être l’éducation, le rôle du rugby dans une ville comme Graulhet est ultra important et ne doit pas être dépendant des résultats de la première. Bien sûr, c’est la vitrine, si elle marche, c’est très bien mais même dans les grands clubs comme le Stade Toulousain qui, on l’a vu, a traversé des périodes difficiles mais la même année, les Crabos ou les juniors du Stade étaient champions de France ce qui veut dire que l’avenir est quand même rose pour ce genre de club. Pour nous, c’est pareil, il faut évidemment anticiper pour que les seniors soient le plus performants possible mais il faut aussi que notre socle soit l’éducation et l’image que veut donner le club de rugby à une ville comme Graulhet qui en vaut la peine. Le rugby doit avoir une place très forte à Graulhet, pas uniquement pour les seniors mais surtout pour les jeunes car on est dans une société où les écrans et la sédentarité, et là, c’est plus le professionnel de la santé qui parle, sont trop importantes et je pense que le rugby doit aider à fédérer et à avoir l’esprit d’équipe pour tous ces jeunes-là. On dit » école de rugby, école de la vie » mais je crois qu’on l’oublie un peu parfois et nous, dans le projet, il faut vraiment qu’on s’attarde dessus et qu’on s’y attache.

En parlant de Graulhet, tu es certes un petit enfant bigourdan des Pyrénées mais aujourd’hui, on peut vraiment dire que tu es un enfant adoptif de Graulhet car tu es investi à la vie civile en étant le pharmacien de la ville ?
Je me demande parfois si je suis trop à ma place, même dans le rugby, dans le sens où, effectivement, j’aurais pu faire ce projet chez moi à Argelès ou du côté de Bagnères qui est plus ma région. C’est vrai que ça fait maintenant 12 ans et que je donne mon idée parce-que je suis amoureux de ce sport et que j’aime beaucoup cette ville de Graulhet depuis des années. Il y a plein, plein de choses à faire et j’y crois beaucoup mais c’est vrai que parfois, je me dis que je ne suis peut-être pas tout le temps à ma place donc c’est pour ça que j’aime bien être entouré de purs graulhetois comme Tutu, Roma, Yannick, des vrais mecs du Tarn qui connaissent beaucoup mieux le club, la région et autres et qui portent ce projet à bout de bras. De temps en temps, j’essaye toujours de rester un peu en retrait car je me dis que je suis plus bigourdan que tarnais (rires). Pourtant, c’est vrai que j’y vis, que j’y passe du temps, que j’aime beaucoup les Tarnais et cette région et que je me régale, je ne suis pas encore tarnais à 100%, j’ai l’adhésion des Graulhetois mais, en tous cas, j’aime beaucoup cette ville et ce club.

On sait que tu es un couteau suisse et que, comme les chats, tu as quasiment 7 vies. Tu es aussi dirigeant d’Alternativ Pharma XV, est-ce que tu peux nous dire ce que c’est ?
C’est un peu pareil, ça tourne autour du rugby. Avec quelques amis, on avait décidé d’être indépendants et de créer un groupement de pharmaciens, on s’est connu à l’école de rugby de la fac et on a voulu créer une chose où on rassemblait toutes les valeurs du rugby. On a travaillé ensemble un lien fort avec de l’entraide et d’autres choses, on a donc créé ce regroupement avec Alternativ Pharma XV. On arrive maintenant à 25 pharmaciens d’Occitanie en 5 ans donc on est fier et on a encore envie d’évoluer, c’est aussi l’une des raisons de mon arrêt depuis 2 ou 3 ans car ça me prend beaucoup de temps. Ce qui est bien, c’est qu’il y a tellement de liens qu’on peut avoir, ce n’est pas le même épuisement que sur un terrain mais j’arrive à retrouver quelques similitudes humaines à partager de bons moments tout en travaillant.

Pour finir, la question décalée : on nous dit dans les oreillettes que Jérôme Montbroussous va faire une pige au micro du #MagSport et Impact Events pour la web TV du Sporting Club Graulhetois pour commenter Graulhet / Nîmes. Info ou intox ?
Info (rires) ! Ce sera une première avec le #MagSport et avec toi, avec beaucoup d’excitation car je pense qu’on va passer un bon moment, le stade sera rempli. Ce n’est pas mon métier mais, en tous cas, je vais tout faire pour essayer de faire vivre ce match aux gens qui ne peuvent pas être sur le terrain de Pélissou et c’est donc avec grande fierté et grand plaisir que je vais commenter avec toi.

On te remercie pour venir sur nos antennes et pour cet entretien, toujours avec la passion, la clarté et la lucidité de tes propos
Merci beaucoup.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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