Alain Piguet, avec 16 ans à la tête de l’AS Mâcon, fait partie des figures du rugby fédéral. Pour le patron du club Saône et Loirien, cette nouvelle aventure en Nationale 2, laisse pour le moment une certaine frustration sportive avec une place d’avant dernier de la poule 1. Mais avec un rencontre en retard (face à Rumilly) et un effectif taillé pour jouer le haut de tableau, le président de l’ASM croit fermement au redressement des taureaux mâconnais et ce dès aujourd’hui face aux tarnais du Sporting Club Graulhetois. En outre de nous dresser le bilan de mi saison, ce proche de Bernard Laporte est rentré de plein fer dans le débat sur la consultation concernant la nomination de Patrick Buisson au poste de président délégué de la FFR.
AS Mâcon Vs SC Graulhet (J14 Nationale 2) une rencontre à suivre en web tv et radio en direct ce dimanche dès 15h via Le #MagSport et Impakkt Events.

Comme de nombreux clubs, Mâcon faisait partie des équipes » fers de lance » pour la création de la Nationale 2. J’imagine que, maintenant que vous y êtes et même si c’est dur, vous êtes ravis de participer à ce championnat qui est un championnat très homogène et très intéressant à suivre tous les week-ends ?
Très homogène, c’est le moins que l’on puisse dire car quand on voit les classements, il y a peu de points qui séparent toutes les équipes. C’est un niveau très intéressant, c’est vrai que cette Nationale 2 a été créée cette année mais on se régale car c’est un bon niveau et on passe des week-ends qui sont intéressants.

Est-ce que ça vous a permis de drainer de nouveaux investisseurs en termes financiers et de partenariats dans le club ?
Non, avec ce qui est en train de se passer, l’énergie et le reste, c’est très compliqué. On a toujours eu un club partenaires qui tenait bien la route, le CAP XV, on a toujours eu des partenaires fidèles, on en a plus de 370, ce qui représente un peu plus d’1M de partenaires réunis. Ça a toujours très, très bien fonctionné mais dire qu’on l’a développé avec cette Nationale 2, non, ça serait mentir seulement, c’est le contexte économique qui fait que c’est plus compliqué aujourd’hui.

Quelle est la sociologie économique de Mâcon ? Combien de budget, combien de contrats ?
On a 23 contrats plus des contrats BPJEPS et 2M de budget. Concernant l’interprétation des budgets, je vois et je lis toutes les interviews des présidents et ça dépend de ce qu’on met dans un budget car il y a les SASP et les associations. Nous, on a un budget de 2M mais il ne faut pas non plus oublier que notre club, c’est quand même 48 salaires par mois.

2M, ça met quand même Mâcon dans la strate haute de la poule en termes budgétaires ?
En termes budgétaires oui, mais en termes sportifs, vous voyez qu’aujourd’hui, on est encore loin d’être en haut de la poule. Qu’est-ce que ça veut dire budgétaires ? Ça n’est pas forcément ça qui est un critère, il n’y a pas que ça.

On va parler du sportif car une nouvelle page s’est écrit pour Mâcon avec d’un la Nationale 2 que vous découvrez et de deux, un nouveau staff autour de Julien Véniat avec un groupe qui a été largement renouvelé ?
C’est tout à fait ça et c’est d’ailleurs pour ça que ça met un peu de temps à prendre. On a une quinzaine de nouveaux joueurs qui sont arrivés avec l’arrivée de Julien ce qui fait que ça tarde un peu mais on voit déjà sur la fin d’année 2022 et ce début 2023, comme à Nîmes où on a fait un très beau résultat, un beau match et où on a été fort en défense, qu’on commence à se trouver et à trouver des automatismes. Je pense que le 2e parcours de la saison sera bien meilleur que le premier.

La profondeur de banc de l’AS Mâcon risque aussi de faire la différence dans la dernière ligne droite ?
Oui mais ça n’a justement pas été le cas sur la première phase parce qu’on a eu beaucoup de blessés, notamment en 2e ligne, et des pièces maîtresses avec des mecs comme Giraud, Birembaut qui ont été blessés suivi par notre demi d’ouverture Debrach. Ça a été compliqué, tout a été compliqué, on a eu du mal.

Comme vous le disiez en début d’interview, bien que vous soyez pour l’instant avant-dernier du classement, vous avez un match de retard et puis, avec deux ou trois victoires d’affilée, vous pouvez vite re-switcher du bon côté du karma ?
C’est à ça que je pense (rires). Très honnêtement, je pense qu’on n’a rien à faire à la place où on est aujourd’hui même si on a de sacrés concurrents malgré tout car on rencontre des équipes qui sont intéressantes, ça joue. Je pense quand même, et j’espère, qu’on devrait remonter et si on n’est pas dans les 6, qu’on soit dans les 7 mais pas relégables car continuer à être relégables n’est pas envisageable.

Ce week-end s’annonce Graulhet à Mâcon. Un petit regard sur cette équipe du Sporting Club Grauhetois ?
C’est une équipe qui a fait un très, très bon début de saison, on les a joués chez eux et on a eu du mal à les prendre, ça a été compliqué. Je pense que cette équipe est une bande de copains et on voit bien que chez eux, la mayonnaise a pris tandis que ça tarde un peu pour nous. On verra chez nous dimanche si on est capable de relever le défi et de les basculer à la maison.

On parle aussi de l’actualité fédérale puisque tous les clubs vont être amenés à passer aux urnes pour consultation et savoir si oui ou non, vous voulez que Patrick Buisson devienne président délégué de la Fédération. Que pensez-vous de la situation et de quel côté va obliquer l’AS Mâcon ?
Moi, aujourd’hui, les bras m’en tombent car quand je vois ce qui est en train de se passer, j’ai peur qu’on prenne un peu les présidents pour des pinpins. On n’est pas en 2024 donc moi, je voterai Buisson, c’est une certitude car c’est l’homme de la situation. On le connaît, c’est un garçon qui n’est pas clivant, un garçon qui est dans l’échange et je pense que quand tous les clubs de Fédérale le voient en réunion à Paris une fois par an, ils doivent bien s’apercevoir de qui est Patrick Buisson. L’historique de son passé dans le rugby et dans plein, plein, plein de catégories, que ce soit en tant qu’entraineur, en tant que joueur ou quand il était au comité de Provence, fait qu’il connaît le rugby sur le bout des ongles. Très sincèrement, je pense que c’est l’homme de la situation et je vous le dis, ce qui se passe en ce moment me déplaît car je vois qu’on fait une mauvaise image de notre sport et on est en train de le salir à travers ces conflits et notamment Mr Grill qui veut absolument prendre la Fédération. Qu’il attende 2024 comme tout le monde, qu’il attende son tour et s’il y a deux programmes en 2024, le plus fort va gagner, c’est tout mais ce n’est pas le moment. Nous, les présidents, on est aujourd’hui responsables de ce qu’il va se passer, on doit notamment accompagner l’équipe de France, on a la chance d’avoir la Coupe du Monde et c’est inespéré d’avoir la Coupe du Monde en France comme on l’a eue. Encore une fois, qui est allé la chercher ? On le sait, tout le monde sait qui est allé la chercher et bien, il faut que l’on continue à l’accompagner. Après, il adviendra ce qu’il adviendra mais moi, dans tous les cas, je voterai Patrick Buisson.

Quand on entend tous les clubs, depuis maintenant 5 ans que l’on sait qu’elle va se jouer en France et qu’on en parlait juste » comme ça » au début, on sent que maintenant, ils se la sont vraiment appropriée ?
Bien sûr mais si on veut vraiment se l’approprier, il va falloir aller jusqu’au bout c’est à dire qu’il va falloir voter Buisson.

On va revenir sur Mâcon pour parler de son avenir et du vôtre. Quelle est la suite du projet à Mâcon, avec le président Piguet ou est-ce que vous allez trouver un successeur ?
On n’est pas là-dedans pour l’instant. On a passé une saison 2021 / 2022 très compliquée avec le Covid, on a perdu de l’argent donc on est plus dans la restructuration, on n’est pas en train de se poser la question » est-ce que je vais passer le flambeau ou pas ? « . L’année dernière a été compliquée financièrement, on a un peu chargé avec le Covid mais s’il y en a un au Comité qui veut prendre le club, ça fait 16 ans que j’y suis et je laisserai le club avec plaisir (rires). En tous cas, je resterai dans mon club car c’est ma passion, je suis né dans ce club à l’âge de 11 ans, je suis un passionné comme beaucoup de présidents d’ailleurs.

Et quels sont les axes de développement pour que Mâcon continue à grandir ?
C’est un peu compliqué car c’est dur d’avoir de la visibilité dans le contexte d’aujourd’hui. Très honnêtement, on est plus dans le ralentissement que dans le développement parce-que la conjoncture fait que c’est dur, j’imagine que je ne suis pas le seul club à souffrir de ce qui se passe avec l’énergie et avec tout ce qu’on est en train de voir, les augmentations de ceci et de cela. On verra, on va déjà essayer de sauver cette saison et de ne pas être dans les relégables mais je pense que ça, on va pouvoir le réussir et puis, on se posera la question au moment voulu pour le reste.

Qu’est-ce qu’on peut souhaiter en 2023 à l’AS Mâcon et au rugby français ?
Au rugby français, je leur souhaite d’être champions du monde. Là, il n’y a pas de discussion, quand on voit cette équipe de France, ça fait deux ans que je me régale, vraiment, je me régale. On a une équipe et un réservoir de jeunes qui arrivent, on a des doublures, on a tout ce qu’il faut pour réussir cette Coupe du Monde. On voit bien que les blessés, ça arrive même en équipe de France, il y a beaucoup de blessés qui arrivent maintenant et on a des pièces maîtresses, j’espère que tout se passera bien pour eux. Pour l’équipe de France, c’est ça et pour l’ASM, c’est qu’on perdure en Nationale 2 pour l’instant et on verra l’année prochaine ce qu’on fera ou ce qu’on ne fera pas.

Merci pour ce tour d’horizon de l’actualité mâconnaise
Merci.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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