#Rugby – Nationale / Pierre Commenge (Albi) : «Je n’ai vraiment aucun regret d’être venu au SCA!»

Pierre Commenge, l’un des joueurs qui est venu garnir la 1ère ligne du Sporting Club Albigeois cet été, nous a accordé un entretien tant pour nous parler de son parcours au cœur de l’Ariège que de la fin de sa formation au Stade Toulousain et au Stade Rochelais. Après un passage à Montauban où le temps de jeu lui a cruellement fait défaut, ce pilier gauche de devoir a trouvé un joli rebond sportif au SC Albi où il joute avec le haut de tableau de la division Nationale. Celui qui durant ses années Rochelaise était en colocation avec Gregory Alldritt et Pierre Bourgatit ne regrette aucunement son choix d’opter le challenge du club de la cité épiscopale.

 

Crédit photo Pierre Bras

 

Pour toi, le rugby a commencé en Ariège, dans cette terre courage. Peux-tu nous parler un peu de tes débuts rugbystiques ? 

 

J’ai commencé dans le club de la Bastide-de-Sérou qui était en entente avec le club de Foix. Ensuite, je suis venu du côté de Saint-Girons où j’ai continué à jouer jusqu’à ce que je sois sélectionné en équipe d’Ariège, il y a ensuite eu l’équipe du Midi-Pyrénées puis l’inter-secteurs et j’ai eu la chance de faire quelques matchs en équipe de France jeunes de moins de 17 ans. J’étais encore à Saint-Girons quand ça s’est passé et l’année suivante, je suis parti au Stade pour ma dernière année Crabos. 

Saint-Girons est un club qui résonne à Albi car quand on parle de Saint-Girons, on pense à Eric Béchu, la légende du Sporting Club Albigeois, l’entraîneur qui a amené Albi en Top 14 ? 

 

Oui et si je ne dis pas de bêtise, je crois d’ailleurs qu’il y a un trophée pour les jeunes avec Saint-Girons. 

 

 

On va un peu parler de l’Ariège, c’est une terre où on sait que le rugby, ce sont d’abord des valeurs, du courage et de la solidarité. Est-ce que tu te retrouves dans cet ADN et ce descriptif ? 

 

Oui, surtout dans une équipe comme Albi qui est une belle équipe. Il y a plein de valeurs, du partage, le groupe vit bien, on se donne les uns pour les autres donc oui, je retrouve un rugby que j’aime beaucoup. 

On va aussi évoquer tes débuts dans le monde professionnel puisque, comme tu l’as dit, tu as été au Stade Toulousain puis à La Rochelle. J’imagine que quand on sort de l’Ariège et qu’on arrive dans de grosses écuries comme le Stade Toulousain et La Rochelle, ça doit quand même faire un petit choc ? 

 

Ah, ce n’est pas pareil, ça change oui ! Déjà, au niveau des entraînements, c’est beaucoup plus professionnel, on passe de l’amateur au monde pro et c’est donc entraînements quasiment tous les jours et plusieurs fois par jour, c’est vrai que ça change pas mal. 

A La Rochelle, tu as en plus eu la chance de côtoyer des légendes du rugby français. Tu nous en parles un petit peu ? 

 

La première année où je suis arrivé à La Rochelle, j’étais en colocation avec Greg Aldritt et Pierre Bourgarit. J’ai passé deux super années avec eux, ils viennent du Gers et moi de l’Ariège donc ce sont un peu les mêmes valeurs, ce sont vraiment de bons mecs et on s’est régalés. J’en ai côtoyé plein d’autres mais j’habitais avec eux. 

Quand on t’entend, tu revendiques ces valeurs du rugby rural ? 

 

Complètement même s’il faut savoir les adapter au monde pro. 

On va parler de ton départ de La Rochelle vers Montauban. Qu’est-ce qui t’a amené à franchir les portes de Sapiac ? 

 

C’était pour avoir du temps de jeu car c’était quand même bouché à La Rochelle et je voulais partir en Pro D2 pour avoir du temps de jeu et m’aguerrir mais ça ne s’est pas très bien passé. 

Que retiendras-tu de positif de Montauban ? 

 

Les copains, je me suis retrouvé avec des mecs bonnards, il y avait une bonne entente avec pas mal d’entre eux. Sur le plan rugbystique, j’ai fait quelques matchs avec Montauban, 29 mais sur trois ans et je n’étais pas trop à ma place. 

Est-ce que l’ambiance à Sapiac est si particulière que ça ? 

 

Il y a de bons supporters et un bon public à Sapiac, je pense que c’est un peu une bête endormie et elle attend de se réveiller un peu. La ferveur et tous les supporters à Sapiac, c’est bien. 

Parlons de ton arrivée à Albi cet été. Quand le téléphone sonne cet été et que tu as Mathieu Bonello au bout de la ligne, qu’est-ce que tu te dis,  » bingo, on fonce dans le projet Albi  » ? 

 

Je cherchais un club puis ça s’est fait avec un agent et effectivement, quand Mathieu a appelé, on a discuté un peu. Le projet me plaisait et puis, c’est un club qui a quand même une histoire et qui, je pense, a de l’avenir, ce sont vraiment des choses qui m’ont plu. Je me retrouve aussi dans l’état d’esprit de Mathieu avec l’équipe et la façon dont il voit le rugby.

Souvent, ce qui choque en bien les joueurs quand ils arrivent à Albi, c’est d’avoir gardé le côté famille. Ça t’a fait la même impression ? 

 

Oui, il y a une très bonne unité dans l’équipe en général. Je ne peux pas parler pour tout le monde mais dans certains clubs, il peut y avoir une sensation d’avoir de petits groupes, d’avoir une équipe mais de vraiment se retrouver en petits groupes mais là, ça fait vraiment une équipe unie. Tout le monde s’entend bien et ça fait une équipe unie, une équipe qui va dans la même direction tous ensemble, on a tous la même ambition pour ce club donc ça fait famille. 

Il y a la spécificité dans ce club d’avoir le Comité d’Animations des supporters qui vous chouchoute. Il y a une armée de bénévoles qui est aux petits soins pour vous, qui vous fait manger la semaine, qui est tout le temps en train de vous accompagner et j’imagine que ça fait du bien d’avoir ce petit cocon autour de soi ? 

 

C’est la première fois que je vois ça, des bénévoles qui s’occupent de nous comme ça, qui organisent plein de choses, qui font les repas quand on y mange le midi. C’est vraiment la première fois que je vois ça dans un club. 

Dans un club pro en tous cas car ça ramène un peu aux valeurs du rugby village ? 

 

Bien sûr, pendant un instant, j’ai oublié d’où je venais (rires). C’est ce genre de bénévoles qui font tout et qui s’occupent de tout, c’est vraiment impressionnant. Ils essayent de faire de l’animation dans le stade, de trouver des idées pour l’équipe, pour la vie du groupe et franchement, bravo à eux. 

On va parler de ton début de saison, un début de saison que l’on peut dire réussi car le pack albigeois roule sur tout le monde ? 

 

Début de saison réussi oui, roule sur tout le monde, non, il faut quand même rester modeste. Je pense qu’on a un bon groupe, un bon paquet d’avants, une bonne équipe devant qui, dans la conquête, arrive à faire de bons matchs et aussi à avoir une bonne mêlée ce qui est important. Sur le plan personnel, je me suis bien intégré dans le groupe et, sur le début de saison, je suis content de l’équipe et j’essaye de faire au mieux, d’aider les copains au mieux. Là, il y a une petite blessure à l’épaule mais rien de méchant qui m’a freiné sur le dernier bloc. 

Tu joues aux côtés de l’expérimenté Max Escur. Est-ce que tu te sers de son expérience pour progresser, quelqu’un que tu regardes pour savoir comment il fait car l’ami Max Escur a quand même bougrement de l’expérience ? 

 

Evidemment. C’est un pilier qui a beaucoup d’expérience, surtout dans la mêlée fermée qui est vraiment son dada. Le moindre conseil ou regarder ce qu’il fait est toujours bon à prendre et puis, quand on est jeune, on a toujours besoin d’avoir un peu un mentor, quelqu’un sur qui s’appuyer quand ça ne va pas. Et puis, quand il y a des problèmes en mêlée, ce sont des mecs qui dans le groupe, avec leur expérience, peuvent aider à trouver des solutions contre les équipes quand on fait les vidéos et qui savent vraiment ce qu’ils disent. 

En parlant de la mêlée, on va dire que l’un des matchs les plus paradoxal, celui où vous avez été le plus dominant mais le moins récompensé, est celui contre Suresnes. Vous avez vraiment été très dominant dans ce secteur mais malheureusement, vous ne ramenez pas la victoire ce qui devait être un sentiment de frustration et très mitigé ? 

 

Je sais que le match de Suresnes a fait pas mal de bruit. En tant que joueur, on est évidemment déçu quand on arrive à faire une plutôt bonne performance devant, qu’on arrive à dominer l’ensemble des mêlées sur tout le long de la partie. On était bien devant en touche tout comme s’était bien derrière aussi et, au final, on se retrouve à perdre un match qui, pour nous, était à notre portée sans bien sûr manquer de respect à Suresnes. Je pense qu’on n’a pas non plus été aidé, un arbitre est fait pour arbitrer juste et on a eu la sensation claire qu’il n’allait pas nous donner le match. 

Pour revenir sur ce début de saison d’Albi, vous êtes intraitables à domicile. Avec ce nouveau groupe, c’est vraiment une fusion que vous faites avec ce stade ? 

 

C’est vrai qu’il y a une osmose au Stadium, on arrive vraiment à sortir de gros matchs, à être ultra concentrés. Peu importe quelle équipe vient, on arrive vraiment à avoir un bon jeu, à être conquérants, à ne rien lâcher et il y a aussi le public qui aide, plus ça va et plus le public pousse derrière. C’est également une ambition que l’on a à Albi, celle de remettre un maximum de public dans les tribunes donc on cherche tout le temps à nous faire plaisir à nous, à faire les meilleurs matchs possibles, à faire plaisir au public et à faire vibrer les gens. C’est vrai qu’à domicile, on arrive vraiment à avoir un bon jeu. 

Vous avez rencontré au Stadium les 5 équipes du Top 5, Bourg-en-Bresse, VRDR, Dax, Bourgoin et Blagnac. Pour toi, quel a été le match le plus complexe de ces 5 rencontres à appréhender, celui où, à un moment donné, vous vous êtes dit  » peut-être que là, ça ne passera pas  » ? 

 

Pour moi, il y en a eu deux, le premier qu’on pensait gros à savoir Valence-Romans qui n’avait pas perdu un match de l’année donc si on gagnait, on était les premiers à les battre puisque le seul qu’ils n’avaient pas gagné était une égalité. Donc, quand ils sont arrivés à la maison, on savait que c’était une très, très grosse équipe, qu’il fallait absolument qu’on gagne mais on savait aussi que c’était un match très difficile à aborder. Il y en a eu d’autres de compliqués dont Bourgoin dont on savait que c’était aussi une très grosse équipe, idem pour Bourg et il y a eu ce dernier match contre Blagnac où, en fin de bloc comme ça, on rencontrait une équipe qui jouait à l’extérieur et qui n’avait rien à perdre. Blagnac fait également un excellent début de mi-saison et on savait que ce match serait aussi très compliqué à jouer. Tous les matchs ont été durs mais je pense que ces deux matchs ont été les plus difficiles à aborder. 

Quand Dax revient dans les rétros alors que vous meniez 21 à 0 et qu’ils reviennent 24 à 23, il n’y a pas eu de doute à ce moment-là car ce match aurait aussi pu basculer dans l’autre sens ? 

 

Si, évidemment, on a plein de doutes mais on a cette capacité au Stadium, car à l’extérieur, c’est autre chose, on pourrait en parler, à vraiment prendre le match, à être concentré et à ne jamais vraiment rentrer dans la panique. On a toujours ce truc de poser les choses, de jouer juste et ça fait que, sur ces matchs-là, quand on est sûr et confiant de notre équipe, des mecs que l’on a à côté et du jeu et de la stratégie que le staff a mis en place pour cette rencontre, si on ne sort pas de ce cadre-là, moi, je sens vraiment beaucoup de sérénité quand c’est tendu et que les équipes peuvent recoller au score. Je sens beaucoup de sérénité, on ne panique pas et on arrive ensuite à faire de gros matchs et à gagner, surtout contre une très, très belle équipe de Dax qui elle fait le meilleur début de mi-championnat. 

Tu l’as évoqué à demi-mots, parlons de ce syndrome à l’extérieur

 

On a deux visages. Il y a le visage à domicile où on ne fait pas tout parfait mais où je pense qu’au niveau de la concentration, du jeu et du reste, on est juste tandis qu’à l’extérieur, je ne peux pas mettre de mot ou d’adjectif sur ce qu’il se passe. On a peut-être un problème de concentration, c’est toujours délicat de parler de ce qu’il peut se passer mais je pense qu’il y a déjà un problème de concentration ainsi que le fait d’aborder le match d’une autre manière à l’extérieur, ça permettra peut-être déjà de changer la donne. Il faut vraiment aborder les matchs autrement que ce que l’on a fait jusqu’à présent mis à part à Chambéry, il faut être beaucoup plus concentré la semaine et être des chiens. Il faut se battre à l’extérieur beaucoup plus qu’à la maison, on sait que les matchs à l’extérieur sont beaucoup plus durs à gagner donc il faut changer l’état d’esprit, être plus concentrés, plus se battre et se donner à fond, à 200%. 

Vu qu’on est à l’heure des bilans avec cette trêve de Noël, quand on voit que le meilleur marqueur d’essais du Sporting Club Albigeois est un pilier, JB De Clercq, on peut se dire que vous faîtes le taf devant ? 

 

C’est surtout que lui se fait son taf car les essais qu’il marque, mis à part un sur maul je crois, sont des essais personnels. Il est sûr que quand il y a un pack plutôt dominant, ça fait avancer l’équipe et ça aide mais il est certain que ça fait plaisir de voir un pilier meilleur marqueur. 

Tu ne regrettes pas d’être venu en Nationale car ce championnat est quand même bougrement excitant, homogène mais aussi fondateur pour rebondir ? 

 

Je n’ai vraiment aucun regret. Je trouve que le niveau est très bon, comme je viens de Pro D2, je peux un peu voir la différence et je pense qu’il y a des équipes contre qui on joue qui pourraient tenir des matchs en Pro D2 sans problème même si ce n’est pas tous. Je suis vraiment content de découvrir ce niveau-là, l’état d’esprit, les gens autour de ce club. Je n’ai vraiment aucun regret d’être venu à Albi et puis, je suis aussi venu pour avoir du temps de jeu et j’en ai eu sur ce début de saison. Il y a aussi une belle rotation faite par le staff, tout le monde joue ou ils essayent de faire jouer au maximum les joueurs donc, pour le moment, je ne peux dire que du bien d’Albi.

On te souhaite que ça continue ainsi qu’une belle saison avec les jaune et noir avec une belle aventure humaine et sportive à la clé

 

Merci beaucoup.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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