Le directeur général a du SO Chambéry, Johan Colliat, nous a accordé un entretien pour faire le point sur le développement et la structuration du club Savoyard qui a passé un nouveau cap juridique et budgétaire cette saison. Dorénavant organisé en société les éléphants chambériens ont vu leur budget bondir de 500 000 euros et voit la perspective de la livraison du grand stade en fin de saison, comme la possibilité de passer dans la cours des grands dans ce championnat de nationale qui s’arme sportivement et financièrement.

On va dire que c’est une nouvelle étape qui s’est annoncée pour Chambéry cette année avec la création de la SARL. L’année dernière fut une belle saison avec les barrages d’accession à la Pro D2 et, avec ce nouveau pas, on franchit les sommets au SOC ?
On passe en SASP, en société, à partir du 1er Janvier, on va dire que c’était dans la continuité car on avait dépassé les plafonds autorisés pour rester en association. Le but est que la forme change juridiquement mais sur le fond, on reste dans le même fonctionnement que celui qui a bien marché ces 3 dernières années.

Passer en société ça permet aussi de donner un confort et une qualité d’entraînement pour l’équipe première qui, l’année dernière, a donné pleine puissance et qui, doit continuer cette année dans le même acabit ?
Une qualité d’entraînement par rapport à la société ?

Oui, pour à tout ce qu’il y a autour du rugby et sur la structuration…
Le fait que la société se monte ne change pas grand-chose mais elle est accompagnée de l’arrivée du stade pour la fin de saison mais aussi de la construction du centre d’entraînement et du centre de formation. Il est donc certain que le club va vivre un virage dans les deux prochaines années et que ça va apporter du confort pour les joueurs de l’équipe première mais aussi pour ceux du centre de formation.

Peux-tu nous parler de ce stade qui est un outil de travail qui va quand même vous permettre de performer ?
Bien sûr, ce stade va nous permettre de performer mais aussi de jouer dans une autre cour. On va pouvoir augmenter notre capacité d’accueil et, vu que c’est une pelouse synthétique, on va pouvoir s’entraîner plus souvent dessus. Il est sûr qu’aujourd’hui, c’est un stade qui est de qualité et on est très, très pressé de le recevoir car oui, ça va nous permettre d’évoluer dans de très bonnes conditions.

On a récemment vu dans la presse locale, dans le Dauphiné Libéré, que vous aviez également réorganisé la direction avec une direction collégiale, que ce soit sur la SASP ou sur l’association ?
En fait, on a mis en musique ce qui se passait en off derrière l’association. On sait tous qu’aujourd’hui, il y a une grosse partie qui est gérée par la partie salariale car un club demande beaucoup de temps et ensuite, la présidence est divisée par secteurs de manière à pouvoir aider les salariés dans des missions ou des axes stratégiques sans se disperser sur trop de missions pour ne pas se perdre. C’est ce qu’il se passait avant et on a essayé de reproduire ça juridiquement.

Chambéry a commencé de façon diesel cette saison mais vous êtes en train de monter en puissance. On ne va pas se mentir, le but que vous avez fixé aux joueurs est d’être dans les 6 premières places, au moins comme l’année dernière ?
Bien sûr, on a goûté à ça l’année dernière et on ne veut pas redescendre, ça serait mentir que de dire que notre objectif n’est pas d’être dans les 6 premiers. C’est vrai que le démarrage s’est fait doucement puis on gagne contre Narbonne et on va gagner à Nice avant de re-perdre contre Bourgoin à la maison et ensuite à Suresnes donc, je ne dirais pas qu’on monte en puissance mais plutôt en paliers. Il faut vite que l’on retrouve le goût de la victoire et on a besoin de cette victoire aujourd’hui pour essayer de répondre aux objectifs qui sont les nôtres.

On va parler d’un domaine qui te concerne, celui du budget car on a vu que vous aviez fait un gros effort sur ce dernier qui a augmenté de 500 000€. Malgré cela, vous n’êtes pas encore dans les 6 premières places des budgets ce qui confirme que cette Nationale s’arme sportivement et financièrement ?
Exactement. Nous, nous sommes sur un modèle économique essentiellement basé sur du partenariat privé et on était très content d’annoncer qu’on faisait une augmentation de 500 000€ de budget. C’est d’ailleurs toi qui les a sortis et on était très content de le voir car ce sont des données qu’on n’a pas et on voit que tout le monde bosse, travaille dur et augmente les budgets. Les exigences de la division sont de plus en plus importantes et, en effet, on se retrouve 8e ou 9e budget en ayant fait un effort de 500 000€. C’est la réalité du marché, si on veut exister demain et avoir des objectifs supérieurs, il faudra augmenter notre budget et passer encore un cap.

A votre avantage, 3M4 à Chambéry ne valent pas 4M à Suresnes car on sait que le coût de la vie et le coût de l’immobilier en région parisienne sont plus chers ?
L’immobilier est très cher à Chambéry, je sais que c’est moins cher qu’à Suresnes mais c’est plus cher que dans beaucoup, beaucoup, beaucoup de clubs de la poule. Je ne sais pas si on ne se retrouve pas dans les 3es loyers les plus chers car, à Chambéry, c’est hors de prix. Je reste vigilant par rapport à ça car il y a quelque chose qu’on ne connaît pas à savoir la masse salariale des joueurs et ça, selon moi, si on veut vraiment comparer les budgets par rapport à un objectif d’équipe première, il faudrait pouvoir comparer la masse salariale joueurs, même pas la masse salariale entraîneurs / joueurs mais la masse salariale joueurs seule. On peut comparer un budget de 3M4 avec un autre budget de 3M4 et nous, par exemple, on a énormément investi dans la partie administrative et dans la partie entraîneurs du secteur jeunes ce qui, forcément, vient énormément augmenter le budget. Mais, pour moi, un budget de 3M4 peut avoir une masse salariale joueurs complètement différentes d’un autre et ça, ce sont des données que l’on n’a pas mais ce serait très intéressant de pouvoir comparer une masse salariale joueurs d’une autre.

On sent la passe que tu nous fais pour qu’on fasse un article (rires) .
(rires). Non mais c’est vrai que si toi, tu arrives à faire ça, ce serait top mais est-ce que les données seront réelles ou pas ? Moi, j’aimerai qu’un jour, ce soient des données qui arrivent de la Fédé sur des bilans car chacun peut dire ce qu’il a envie de dire. J’ai des homologues avec qui on compare les budgets et avec qui on est sur les mêmes budgets mais par contre, on n’est pas sur les mêmes masses salariales joueurs, c’est clair et net. Ça peut aller dans un sens comme dans l’autre mais nous, aujourd’hui, on fait des propositions à des joueurs face à des clubs qui ont le même budget que nous mais on n’est pas invité sur les propositions de joueurs. On n’est pas invité car ils ont un budget qui est essentiellement basé sur la masse salariale joueurs.

Après avoir monté la SARL, avoir eu le stade et le centre de performance, quelle sera la prochaine étape pour le SOC ?
Je dirais qu’il y a deux objectifs. Le premier, c’est la formation car, aujourd’hui, toutes nos équipes jeunes jouent au meilleur niveau mais on est en souffrance. Il faut que l’on arrive à exister un peu plus dans cette division élite des moins de 16 et moins de 18, c’est important. Ensuite, une fois qu’on aura notre stade et notre centre de formation, ce sera d’arriver à trouver un modèle économique qui permette d’augmenter le budget pour, peut-être, essayer de dire qu’on ne veut plus jouer les 6 premières places mais peut-être jouer les 2 premières.

Maintenant que vous avez un grand stade, il va falloir le remplir avec un public à fédérer et toute une communauté autour du SOC ?
Exactement. On a estimé que, quand on passait à une nouvelle infrastructure, ça pouvait attirer entre 10 et 13 % de nouveau public. Aujourd’hui, on est dans une enceinte à 1 200 places assises pour passer dans une autre enceinte à 5 000 places assises et, si je te fais le calcul, ça pourrait faire un stade très, très parsemé. C’est donc accompagné d’une stratégie de développement de grand public, je crois qu’on a aujourd’hui réussi beaucoup de choses au SOC mais on n’est pas assez populaire à Chambéry. On a développé une stratégie de partenaires où on a énormément augmenté le nombre de partenaires mais c’était une stratégie assez élitiste et il faut maintenant que l’on rentre dans une stratégie développement du grand public, les salariés de notre entreprise, toutes les classes et toutes les populations. Il y a un projet qui est mené à l’intérieur de nos équipes, on va le faire par vagues car, aujourd’hui, dire qu’on va passer de 1 200 à 5 000 places n’est pas vrai. On va le faire par vagues, sur trois ans et en effet, tu as raison, il y a une vraie stratégie à mener pour avoir un stade plein car je crois que c’est moins intéressant de jouer dans un grand stade vide que de jouer dans un petit stade plein.

On te remercie pour ce point de passage à Chambéry et on espère que le SOC continuera à grandir pas à pas pour, qui sait, avoir un jour un club de Savoie en Pro D2
Merci.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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