Rencontre au cœur du Vaucluse, au confluent de la Sorgue et de l’Ouveze avec le nouveau président de l’AS Bédarrides-Châteauneuf du Pape : Gérard Bouche.
Retrouvez la rencontre AS Bedarrides Chateauneuf du Pape Vs SC Graulhet en direct web tv et Radio ce dimanche dès 15h15 sur Le #MagSport Web TV Radio avec la collaboration d’Impakkt Évents .

Vous êtes le tout nouveau président de Bédarrides-Châteauneuf du Pape depuis cette saison, vous avez pris de David Belluci puis de David Lelièvre. Qu’est-ce qui vous a amené à relever le défi qu’est de prendre la présidence d’un club de Nationale 2 ?
Déjà, c’est mon club de cœur et c’est l’amour qui m’a fait le reprendre car on avait un président, un secrétaire général et un trésorier qui étaient démissionnaires donc on va dire les 3 personnes les plus importantes du club. Cette Nationale 2 faisait quand même un petit peu peur car nous sommes un village que de 5 000 habitants et si on rajoute Châteauneuf-du-Pape qui en compte 2 000, cela fait 7 000 habitants sur deux villages. Ça ne fait pas une grosse métropole donc on n’a pas de grosses subventions et un budget qui est quand même assez petit pour évoluer à ce niveau-là. Ça faisait un peu peur à beaucoup de monde mais c’est quand même mon club de cœur et par amour, j’ai dit qu’on ne pouvait pas rester dans cette situation donc je me suis dit » on va prendre la présidence et on va y aller, on se relève les manches et on y va « .

Cela fait combien de temps que l’histoire d’amour entre Gérard Bouche et l’AS Bédarrides-Châteauneuf du Pape dure ?
J’étais très petit. Je suis originaire de Châteauneuf du Pape où j’ai mon domaine viticole mais je suis toujours allé à l’école à Bédarrides. Ne me demandez pas pourquoi, j’ai été à l’école puis au collège à Bédarrides et j’ai commencé l’école de rugby là-bas car, quand on est à Bédarrides, on est obligé de faire du rugby. C’est un petit village où il n’y a rien d’autre et où on fait du rugby et du rugby (rires). Ça a toujours été une histoire de famille car il y a toujours eu des membres de ma famille qui ont été dirigeants du club, j’ai moi-même été dirigeant de 2006 à 2010. Il y a ensuite eu une fusion entre les deux clubs puisqu’avant, ça n’était que Bédarrides avant la fusion entre Bédarrides et Châteauneuf du Pape pour pouvoir apporter un socle un peu plus financier par rapport aux vignerons et à l’appellation du vin. Ça nous a permis d’avoir un titre de Fédérale 2, chose qui n’est pas facile quand on n’a pas un gros budget, il y a ensuite eu la montée en Fédérale 1 et l’année dernière, cette fameuse montée en Nationale 2. La bonne surprise, c’est qu’on figure bien aujourd’hui dans cette nouvelle division dont on avait évidemment peur. Personne ne misait sur nous, tout le monde nous mettait entre 11 et 12e avec une descente assurée et puis, on arrive pratiquement à la fin des matchs aller et on s’aperçoit qu’on est dans le trio de tête, c’est bien. On est très fier de ça.

Pour Bédarrides-Châteauneuf du Pape, c’est quand même un grand saut ? L’ASBC a toujours été un club qui nageait avec brio dans le milieu amateur mais là, vous avez sauté dans le milieu semi-professionnel et, comme vous le disiez, il y avait plein de mauvaises langues qui avaient mis des pièces sur une descente de Bédarrides-Châteauneuf du Pape ?
C’est clair qu’il y avait plein de monde mais c’est un petit peu logique car c’est une entente entre deux villages. Vous savez, aujourd’hui, un club est obligé de faire avec des subventions et pour les politiques, quand il s’agit d’un village de 7 000 habitants, ça ne fait pas beaucoup de votants. Quand on compare avec des métropoles comme Villeurbanne dans la région lyonnaise ou Marcq-en-Barœul avec la métropole de Lille ou des villes comme Dijon ou Nîmes, il n’y a vraiment rien à voir, on est vraiment le petit poucet, un petit peu l’intrus de la poule. C’est donc un petit peu logique que les gens ne misent pas sur nous.

Comment avez-vous fait pour monter un budget qui soit cohérent et qui vous permette d’avoir aussi une certaine attractivité et compétitivité sportive ?
Je crois que c’est venu par une bande de copains qui se sont beaucoup investis et par le relationnel pour essayer de ramener des partenariats au club. Pour arriver à un budget d’1M d’euro, on a à peu près 200 000€ de subventions municipales, départementales et régionales et il faut aller chercher 800 000€ de partenariats, d’animations et autres. Ça demande beaucoup, beaucoup de travail.

On peut dire qu’à Bédarrides-Châteauneuf du Pape, un peu comme à Beaune ou dans d’autres terroirs viticoles, la loi Evin est un vrai frein pour le sport local ?
C’est sûr. Ma politique est un peu de faire la promotion du vin à travers le rugby ce qui permettra au rugby d’avoir un socle financier en attendant que les politiques se décident peut-être à avoir un grand club dans le Vaucluse, un club d’un niveau pourquoi pas Pro D2. Il faut quand même que ce soit une volonté politique pour avoir des subventions qui correspondent à un club de Pro D2 si on veut être invité.

On sait aussi que Bédarrides-Châteauneuf du Pape est un club qui a une âme par son fervent public et son rugby clocher. On peut dire que l’adversaire de ce dimanche, Graulhet, est un club qui vous ressemble beaucoup avec quasiment le même socle d’habitants, la même histoire séculaire avec le rugby et ce côté » club qui aime défendre le blason du clocher du village » ?
Dans cette poule, on est les deux petits poucets, si ce n’était pas Bédarrides-Châteauneuf du Pape à la 12e place, c’était Graulhet, en tous cas, on se partageait la 11e ou la 12e entre Graulhet et Bédarrides-Châteauneuf du Pape. Ce sont deux clubs qui se ressemblent mais ce n’est pas pour ça qu’on n’existe pas dans cette poule. Je pense qu’il y a un bon mariage entre les clubs encore amateurs de village avec le rugby semi-professionnel. On essaye de se professionnaliser un petit peu.

Un regard sur ce club de Graulhet qui est quand même aussi un club historique et qui a eu un âge d’or avec le groupe A et des demi-finales contre Toulouse, Montauban et compagnie ?
Il est certain que c’est toujours intéressant d’avoir des affiches comme ça. Ce sont des clubs qui ont une histoire, c’est évident, mais il y a tellement de clubs qui ont disparu du giron du rugby français, il y en a plein à citer. La Voulte a été champion de France dans les années Camberabero et aujourd’hui, ils sont en honneur, Lourdes ou même Dax qui a fait partie des plus grands clubs français et qui, aujourd’hui, est en Nationale et même plus en Pro D2. Il y a énormément de clubs, le rugby moderne a beaucoup évolué.

On va aussi parler d’un moment qui a été un grand moment pour le rugby local, le derby contre Nîmes. Nîmes, premier, qui accueillait Bédarrides-Châteauneuf du Pape, second, j’imagine que ça a été une grande fête du rugby local et une belle partie de manivelles comme on les aime dans le coin ?
C’est sûr mais ça fait partie du rugby (rires). Nîmes a une très belle équipe, on le savait, on n’a pas démérité mais dommage qu’on n’ait peut-être pas supporté la pression sur le match. On a été très indiscipliné et ça nous a un petit peu coûté le match en sachant quand même qu’on menait à l’heure de jeu, on était devant au score, on n’a pas su bien gérer mais surtout, il y a eu beaucoup, beaucoup trop d’indiscipline pour pouvoir arriver à prétendre à la victoire à Nîmes. Mais je pense que ce sont des matchs qui sont très positifs car ça nous fait mûrir un petit peu et, comme toujours à ce niveau, ce sont des matchs qui vont nous faire évoluer et on verra au match retour si on a bien évolué ou pas.

Il y a quelques années de cela, quand on avait eu David Belluci, on avait qualifié votre club d’un des publics les plus bouillants de France en Fédérale 1. Est-ce que l’ADN du public de Bédarrides-Châteauneuf du Pape est resté et est-ce que le public de l’ASBC est toujours un public » chaud patate ?
Les choses ont changé. Face à Nîmes, ça a été un petit peu chaud sur le coup d’envoi et il y a eu de suite deux cartons rouges au bout de deux minutes, aujourd’hui, il n’y a plus la place pour ce style de rugby. Les incidents au niveau spectateurs coûtent trop, ça peut faire terrain suspendu, ça amène aussi des sanctions financières derrière, on n’a plus trop intérêt. Donc, il y a pas mal de sécurité, le public est bruyant aujourd’hui mais on ne le voit plus comme il était il y a 20 ou 25 ans en arrière et ce n’est pas plus mal.

Qu’est Bédarrides-Châteauneuf du Pape en quelques mots ?
Si le Vaucluse est une terre de rugby à 15, je pense que, malheureusement, il est très dommage qu’un département comme le nôtre n’ait pas une équipe pour jouer à un très haut niveau et je pense que les politiques en sont conscients. Aujourd’hui, Bédarrides-Châteauneuf du Pape joue en Nationale 2, ce qui est un bon niveau mais je suis sûr qu’on pourrait avoir dans le Vaucluse une équipe équivalente à la Pro D2. Mais pour ça, il nous manque quand même un centre de formation dans le Vaucluse et une équipe qui soit phare, plus représentative du haut niveau.

Quel est le mot d’ordre pour la réception de Graulhet ?
C’est d’abord la victoire impérative parce qu’on y a pris goût et qu’on veut rester dans ce quatuor de tête, dans les 3 ou 4 premières places. Aujourd’hui, on est 3e ex-aequo avec Villeurbanne et sur ce bloc de 5 matchs qu’il nous reste, on a 4 rencontres à la maison contrairement à Nîmes qui, eux, vont se déplacer 4 fois sur 5. La victoire est donc impérative contre Graulhet ainsi que pour les autres matchs à la maison, si on gagne 4 matchs sur 5 sur ce bloc, on peut se retrouver premier et même si ce n’est pas le cas, on serait très, très fier de ça. Ca nous satisferait pleinement d’avoir la première place même si ce n’est qu’une semaine.

Merci pour nous avoir donné ce point de passage à Bédarrides-Châteauneuf du Pape qui découvre la Nationale 2 avec brio
Merci de vous intéresser à nous et on vous dit bonne route et à dimanche
Propos recueillis par Loïc Colombié

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