#Rugby – Nationale / François Fontaine (Albi) : «Le SCA est un club qui a tout pour réussir! »

En amont de la rencontre face à Valence Romans Drôme Rugby, il y a quinze jours de cela, une des nouvelles têtes du Sporting Club Albigeois nous a accordé une interview portrait pour se livrer tant sur son parcours rugbystique, que ses ambitions avec les jaunes et noirs où encore sa vision de l’ovalie. Blessé dès l’aube du championnat lors de la 1ere journée de Nationale à Blagnac, François Fontaine nous a narré son arrivée dans la cité épiscopale, bercée entre joie de découvrir un club qui sied à sa philosophie de vie et frustration d’avoir passé le premier tiers du championnat à l’infirmerie. De ses premiers pas avec un ballon ovale au cœur de son Auvergne natale sous le maillot du RC Sancy, en passant par sa formation clermontoise, une structure véritable école de la vie où il a côtoyé Damian Penaud et Pato Fernandez, ce pur produit du Massif Central en a gardé un fort ADN. Après une première expérience avec le très haut niveau (Top 14) aux côtés d’un certain Mathieu Bonello finissant sa carrière, c’est quelques kilomètres plus à l’ouest dans la périphérie toulousaine que François Fontaine a donné un essor à son parcours professionnel sous les couleurs de la colombe columérine (Pro D2). Après une saison compliqué en Charente à Soyaux Angoulême, participant tout de même à la remontée en Pro D2 du club, l’ex 3/4 centre du SA XV a tout de suite matché avec le projet Albigeois dont les valeurs familiales lui ont directement parlé. Rencontre avec un joueur plein d’envie et d’ambition avec le club de la préfecture tarnaise persuadé du haut potentiel du SCA et qui compte définitivement lancer sa saison dès la reprise du championnat ce samedi à Tarbes.

Tarbes Vs Albi (J10 – Nationale) une rencontre à suivre dès 18h50 ce samedi en direct web radio via Le #MagSport et LFM81.

Crédit photo Pierre Bras

On peut dire que tes débuts à Albi ne se sont pas passés comme tu le souhaitais ni comme tu le rêvais puisque tu t’es fait une épaule dès le premier match de la saison régulière face à Blagnac ? 

 

Exactement, j’ai l’acromio qui est sortie au tout début du match en plus donc c’était vraiment la maffre comme tu dis. C’est comme ça, ça fait partie du jeu mais c’est vrai que c’est toujours chiant de réussir à faire une prépa entière et de qualité pour se retrouver à tout devoir jeter à la poubelle au mois de Septembre. 

Qu’est-ce qui t’a amené à venir au Sporting Club Albigeois ? 

 

J’ai voulu retrouver une structure et une dynamique qui me plaisaient plus qu’à Angoulême. Ma saison là-bas n’a pas été top sur plein d’aspects et quand j’ai eu l’opportunité de venir à Albi, quand j’ai eu Mathieu Bonello au téléphone, j’ai senti que ce cadre-là et cette dynamique-là qui est mise en place à Albi pourraient vraiment plus me convenir. Je me suis dit qu’à ce moment-là de ma carrière, c’était important de trouver un club qui convienne vraiment spécifiquement à mon profil de vision du rugby. 

Et puis, tu arrives dans un groupe qui est totalement renouvelé où chacun peut tirer son épingle du jeu ? 

 

Exactement, c’était également important même si ça n’aurait pas eu un vrai poids dans mon choix. C’est vrai que, quand on arrive avec un gros renouvellement d’effectif, on sent vraiment qu’on fait partie d’une nouvelle aventure et on prend encore plus à cœur le fait de faire une bonne saison et de se montrer sous son meilleur jour. 

Maintenant que tu commences à connaître un petit peu ce club d’Albi, comment est-ce que le qualifierais, que ce soit en interne ou même avec tous les gens qui tournent autour, entre autres les bénévoles ?

 

Déjà, on sent qu’on est suivi même si les supporters ont été un petit peu habitués au Top 14 et à la Pro D2. C’est vrai que pour les gens de la génération de mes parents et grands-parents, c’est un peu compliqué de voir que leur club est en Nationale mais on sent quand même que la ferveur est là, que quand on fait des matchs de qualité, c’est à nous de faire le job pour ensuite remplir le Stadium et d’essayer de donner une dynamique positive à la ville. Je pense que, dans tous les cas, le club sera gagnant. 

On parle souvent d’un club famille à Albi, tu corrobores ?

 

Oui, c’est sûr qu’on a la chance d’avoir des bénévoles autour de nous qui sont présents, dans les clubs que j’ai pu faire dans mon passé, je n’ai jamais eu autant de présence des bénévoles. On a un repas qui est fait par eux une fois par semaine et c’est super sympa de les côtoyer, en plus, ça nous permet à nous de passer du temps ensemble et c’est vraiment agréable d’avoir une entité qui nous supporte. 

On va parler du début de saison du Sporting Club Albigeois. Il a fait comme toi avec un début de saison qui n’a pas été des plus radieux puisqu’il a commencé par une défaite, match lors duquel tu t’es blessé, mais depuis, vous avez relevé la tête en faisant quand même tomber des grands noms du rugby comme Narbonne, Bourgoin et Dax. Et puis, vous avez montré de la qualité ? 

 

Il est certain que le début de saison n’était pas forcément parfait tant sur le résultat que sur le contenu mais on n’était pas forcément surpris. Même si on n’était pas les plus heureux du monde sur les semaines, et heureusement, on savait qu’une saison est longue, qu’il y avait beaucoup de boulot et qu’avec les matchs amicaux et la prépa qu’on avait fait, on allait pas être en place de suite. Il nous fallait du temps, on a un groupe qui, de un, est jeune et, de deux, était à 50% nouveau donc on ne peut pas créer un groupe et une structure de matchs et de plan de jeu en trois mois. Je ne pense pas qu’il faille être surpris par ce début de saison qui était un petit peu en-dedans et maintenant, je crois qu’on va continuer à construire notre projet qu’on est en train de mener. De toute façon, c’est en fin de saison que l’on comptera les points. 

Selon toi, quel est le match le plus abouti de cette saison ? Peut-être Narbonne techniquement et Dax collectivement ? 

 

Je pense que le match de Bourgoin est important parce-que Bourgoin met une intensité proche de la Pro D2 en termes de puissance et de frappe d’attaque c’est à dire qu’ils ont des joueurs puissants. Je pense qu’en termes de violence dans les impacts, ce sont les matchs comme ça qui sont le plus ressemblant. Une équipe comme Dax est une équipe très joueuse et très bien organisée mais je pense qu’ils ont un petit peu moins de poids que Bourgoin. Il faut voir contre des équipes comme Valence-Romans que l’on joue samedi et qui allie les deux, des packs très costauds, des chocs frontaux qui sont costauds. Je pense qu’il faut réussir à maîtriser des équipes qui, de un, savent bien jouer au rugby et, de deux, sont capables de proposer un jeu très frontal donc il faut répondre aux deux types de combat. 

On peut allégrement dire que cette équipe de Valence-Romans Drôme Rugby est la plus belle et la plus complète équipe de la Nationale ? 

 

La plus belle, je ne sais pas, la plus complète, c’est sûr car ils ont des joueurs qui ont quasiment tous connu la Pro D2. L’année dernière, ils ont manqué une marche face à Soyaux-Angoulême pour la montée en Pro D2 et je pense que cette année, ils ont un peu ce goût d’inachevé et qu’ils ont envie de montrer que leur structure marche aussi très, très bien. On a bien étudié l’équipe, on va voir comment ça se passe mais je pense que c’est un match où on a juste à essayer de faire tomber les premiers et je crois qu’au final, c’est juste un gros match et qu’on a rien à perdre. 

On va aussi parler de ta genèse avec le rugby que tu as commencé au cœur du Massif Central ? 

 

Exactement, dans le club du RC Sancy, un petit club très familial dans lequel, en gros, j’ai fait mes gammes de 5 à 15 ans. C’était très cool car, comme 90% des mecs qui ont ce parcours-là niveau âge, j’ai pu partager tous mes week-end avec mes copains du collège et, au final, ça crée de belles amitiés pour la vie. Après, quand j’ai eu la chance de pouvoir être un petit peu sélectionné dans les départementaux, j’ai pu être appelé par Clermont et là, c’est vrai que la perspective du haut niveau est un petit peu plus rentrée dans ma ligne de mire. 

Et puis, l’école clermontoise est quelque chose de fondateur et qui marque à vie, c’est un marqueur puissant ?

 

Oui, assez. C’est vrai que la structure à Clermont forme des joueurs mais je pense aussi qu’elle forme à  » des façons de voir la vie « . On est hyper bien encadré et, même au cours de ma carrière pro, je trouve que mon cerveau a été un petit peu façonné à la rigueur clermontoise qui découle un peu de l’esprit Michelin que l’on a à Clermont. C’est vrai qu’on est dans des cadres qui sont top, quand j’ai eu la chance de rentrer à Clermont, j’ai eu de bons rapports avec les responsables du centre de formation et quand je vois les structures dans lesquelles évoluent les jeunes aujourd’hui, c’est incroyable. Moi, à l’époque, ma génération avait déjà des structures qui étaient top par rapport aux autres structures nationales mais maintenant, c’est digne de Pro D2 voire de Top 14, c’est assez fou. 

Après Clermont, un premier passage dans le Tarn à Castres, la sous-préfecture et dans l’ancien club de ton manager Mathieu Bonello ? 

 

Exactement, je suis arrivé la première année de Christophe Urios. Je sortais des années moins de 20 avec la France mais je sentais que c’était un peu compliqué à Clermont avec la concurrence où j’avais du Pato Fernandez à l’ouverture et Damian Penaud qui était quand même destiné à briller et je sentais que je devais changer d’air. Je suis arrivé à Castres et sur la première saison, Mathieu y était sous contrat et on a pu partager une saison en tant que joueur, lui était le patron du vestiaire et moi, j’étais le petit jeune qui arrivait donc c’est rigolo de se retrouver aujourd’hui avec deux rôles différents. 

J’imagine que ces 2 saisons où tu es passé par Castres ont dû profondément te marquer ?

 

J’ai fait deux ans là-bas et c’est vrai que c’était cool parce-que j’ai pu faire mes premiers matchs en pro et c’était assez fort, j’ai pu jouer un petit peu en Top 14 et surtout en Challenge Européen. On se souvient toujours des premiers matchs en pros et puis même, j’ai passé deux belles années là-bas car la région me convenait bien, je me suis fait de bons potes et j’ai vraiment pu m’intégrer dans un cadre et une structure pros ce qui était important pour la suite de ma carrière. 

On va justement parler de la suite de ta carrière et de  » l’envol  » vers la Pro D2, à Colomiers où tu as passé de très belles années ? 

 

J’ai pu faire 4 ans à Colomiers. La première saison a été un peu compliquée car j’arrivais d’une grosse blessure à la cheville que je m’étais faite à Castres et j’ai eu un peu de mal à revenir de cette blessure. Donc, j’ai eu une première année où je n’ai pas forcément été très aligné mais ça s’est mieux passé sur la 2e saison sur le plan individuel. On a frôlé la descente sur le plan collectif mais c’est vrai que j’ai fait une saison assez pleine en termes de contenu et de présence sur les feuilles de matchs. Lors de mes deux dernières saisons, j’ai passé deux belles années, Colomiers est un club agréable où il y a un bel esprit, j’ai pu faire des rencontres très sympas. On s’affrontait tous les vendredis et les rendez-vous de Pro D2 étaient de belles années. 

On va maintenant évoquer Soyaux-Angoulême. Si on a bien suivi tes propos, bien que tu aies participé à la remontée en Pro D2, ce n’est pas une saison qui restera dans tes annales personnelles ? 

 

Non, pas du tout (rires). C’est vrai que ça n’a pas vraiment matché entre le club et moi, entre la structure et moi. Quand je suis arrivé, j’étais un petit peu échaudé de ma non-prolongation à Colomiers et je pense que je n’étais pas non plus dans les meilleures auspices psychologiques pour être dans les meilleures conditions pour être bon sur le terrain, tout simplement. Donc, au final, je pense que tous ces éléments ont fait que l’aventure entre le club et moi ne s’est pas hyper bien passée et je pense aussi que c’était bien que ça s’arrête au bout d’un an car, au final, les deux parties n’étaient pas satisfaites non plus mais je suis content qu’ils soient remontés. 

Selon ton profil, tu joues centre mais on sait que tu peux aussi dépanner à l’ouverture ? 

 

Exactement, ma formation a été un petit peu divisée en deux, il y a eu des moments où l’on a voulu me former à l’ouverture et en 12 à d’autres. Avec le recul, mes meilleures années ont été quand je jouais N°12 à Colomiers et où j’enchaînais les matchs et là, je suis content de revenir à Albi avec  » un seul poste « , celui de 12 sur lequel j’ai un seul focus sans avoir à m’éparpiller sur d’autres missions. Je suis content que Mathieu m’ait pris pour jouer centre, même si je dépannerais avec plaisir à dépanner si je suis amené à le faire dans l’avenir, mais là, j’ai juste à me focaliser sur le poste de centre et d’apporter ce que je peux à l’équipe sur ce poste-là. 

Quels sont tes objectifs personnels pour cette saison ? Croquer un maximum dans les minutes de temps de jeu ? 

 

J’ai quand même loupé le premier train donc là, je vais revenir avec beaucoup d’humilité. Il faut que je refasse mon trou, de bons entraînements, de bons matchs et de bonnes parties de matchs, que je digère bien cette blessure et que je fasse de bonnes performances pour après rentrer le plus vite possible dans la rotation. 

En quelques mots, que représente Albi pour toi ? 

 

Je pense qu’Albi est un club qui a tout pour réussir et pour se fixer les objectifs à atteindre, que ce soit par le club, par la ville et par plein de monde. Je pense qu’on a tout pour réussir et que maintenant, il n’y a plus qu’à.

Merci et on te souhaite une belle saison en jaune et noir

Merci beaucoup.

Propos recueillis par Loïc Colombié

Article en partenariat avec :

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s