Le manager du Sporting Club Albigeois s’est présenté en conférence de presse d’avant match avec la satisfaction du travail accompli lors de ce second bloc de Nationale avec 2 victoires (Bourgoin et Dax), 1 défaite (Suresnes) et un score de parité (Nice), avant de recevoir le leader dromois. A quelques heures de recevoir Valance Romans Drôme Rugby pour un choc entre prétendants à la Pro D2, qui viendra ponctuer le premier tiers du championnat de Nationale, Mathieu Bonello s’est dit satisfait de la situation comptable après 8 journées. Le SCA qui est actuellement 5eme au classement voit débarquer dans sa citadelle du Stadium, l’ogre VRDR actuellement invaincu, et appréhende ce test entre « Costaud » sans pression mais avec l’envie de bien faire devant son public. Une chose est sûre, Albi n’a pas la pancarte de favori collée au dos mais peu frapper un grand coup en faisant chuter pour la première fois de la saison l’armada drômoise.
Fin de bloc avec du lourd et de l’épais qui s’annonce au Stadium. C’est un vrai test grandeur nature car vous jouez la meilleure équipe de Nationale ?
Ils sont invaincus et premiers, ce n’est pas un hasard mais sur ce bloc, il y avait aussi de gros matchs avant donc on va le finir.
On sait que vous êtes 5es et on a l’impression que cette place vous convient bien car tout le monde arrive avec la pancarte de favori. Bourgoin était venu quasiment invaincu au Stadium, Dax était le dauphin, VRDR arrive en leader et vous pourriez leur laisser le statut de favori et vous, prendre celui d’outsider ?
On a la place que l’on mérite. Il y a parfois des matchs qui se sont joués à pas grand-chose mais, quoi qu’il se passe samedi, je trouve que c’est un bloc qui est positif. Je suis assez content, on avance, on construit notre aventure, ce bloc a aussi aidé à construire notre équipe et je suis content de ce que les joueurs ont donné mais on continue à progresser. C’est vrai qu’on a eu de gros matchs, on en aura d’autres aussi et samedi, c’est un gros match.
On a vu des choses intéressantes samedi dernier ?
Je trouve que ce 2e bloc est très bon en termes de comportement, d’évolution de notre rugby mais on continue car on est encore loin de ce qu’on voudrait faire idéalement. Franchement, ça avance et on est super content, on est toujours dans la construction et, comme je l’avais dit, ce n’est pas parce qu’on on perd des matchs que tout est négatif ni parce qu’on en gagne que tout est positif. En tous cas, pour moi, on prend le bon chemin, les joueurs sont également en confiance par leur travail et par ce qu’ils donnent et je suis très fier d’eux ainsi que de l’évolution de notre équipe sur le domaine du jeu. On évolue et c’est bien.
Des bases très solides sur lesquelles tu peux t’appuyer notamment la conquête, mêlée et touche. Maintenant, est-ce que l’étage supérieur ne serait pas un jeu de mouvement un peu plus alléchant ?
Bien sûr. C’est vrai que j’aime avoir des fondamentaux quand même assez costauds mais tu es remis en question sur les fondamentaux tous les week-end et pour moi, le rugby commence quand même par là en premier. Aujourd’hui, c’est vrai qu’on a quand même des bases solides cette année mais ce n’est pas pour ça qu’on renversera tout le monde, au contraire. On a une bonne base, notre rugby est aussi en train d’évoluer, on a envie de le faire évoluer mais on voulait surtout mettre les choses dans l’ordre et je pense qu’on va se rapprocher de ce qu’on veut réellement faire avec Alex. En tous cas, les joueurs en prennent le chemin et ils ont totalement compris où on voulait aller, ils s’approprient aussi le projet et c’est tant mieux.
Quels sont les points négatifs que tu as relevés face à Dax, car il y en a toujours dans un match ?
J’ai trouvé qu’on a perdu le fil par notre indiscipline, un secteur quand même assez positif voire très positif depuis le début de la saison. Là, je n’ai pas reconnu l’équipe, elle a enchaîné faute sur faute à partir de la 35e minute, on a compté, on a fait minimum 6 fautes de rang et je n’avais pas connu l’équipe comme ça. Est-ce que c’est parce qu’on était un peu devant et qu’on s’est dit » bon, une de plus, ce n’est pas grave » ? Je n’ai pas du tout aimé ça, ça nous a mis dans l’embarras mais derrière, en contrepartie de s’être mis dans l’embarras, l’équipe a montré qu’elle avait une âme.
Il y aura turnover sur ce dernier match du bloc ou primauté aux joueurs qui ont joué contre Dax car il y a quand même des choses qui se dégagent?
Je suis un peu à la croisée des chemins, je n’ai pas encore pris de réelle décision sur ce que je veux faire. Il est certain que l’on est en fin de bloc et aujourd’hui, je suis impressionné par le niveau de la Nationale cette année. Je trouve que c’est costaud, que ça tape fort et honnêtement, c’est bon signe car ça veut dire qu’elle monte en niveau et qu’on se rapproche de ce qui se fait tout là-haut. On va voir les forces vives que l’on a et qui sont aussi en forme, on va un peu regarder les temps de jeu des uns et des autres pour prendre une décision sur les 23 qui seront sur la feuille de match.
Entre les joueurs et le staff le fait de vous dire que vous pourriez être les premiers à faire tomber le VRDR ça doit vous motiver?
Attention, ils sont en train d’écraser la Nationale, même menés ou non, ils ont toujours fini par renverser la vapeur. Donc, ce n’est pas possible de dire qu’on en a parlé entre nous déjà de par l’adversaire qui va se présenter à nous, qui est vraiment du lourd, qui est câblé pour la Pro D2, qui a de grands et bons joueurs et qui a une profondeur de banc. La 2e des choses, c’est qu’on passe quand même un bloc costaud et quand tu arrives à la fin, les matchs d’avant commencent à peser. Nous, c’est notre chemin, je le dis aux joueurs et je peux aussi vous le dire, samedi, c’est le comportement qu’il faudra juger et pas tellement le résultat car, encore une fois, et je pense ne pas me montrer, je crois qu’ils seront premiers du championnat à la fin de la phase régulière, je le pense réellement.
L’année dernière, ils étaient dans les 4 avec vous. Ils ont gardé une grosse ossature cette saison et une grosse stabilité ce qui fait qu’il y a peut-être cette maturité très tôt dans la saison pour VRDR ?
Oui, je pense que quand tu changes moins de mecs, ça y contribue aussi. Je trouve qu’ils ont un peu évolué mais positivement, ils ont fait rentrer des mecs mais pas énormément, énormément ce qui leur fait bien sûr gagner du temps. Quand tu es dans le dernier carré l’année dernière, que ça ne change pas trop et que tu ramènes des bons joueurs, tu es vite prêt. Depuis un mois et demi, on essaye vraiment de se mettre focus sur nous ce qui nous permet de savoir où on en est, où on veut aller, quel chemin on prend, on ne s’attend parfois pas à certains chemins que l’on prend mais on essaye d’avancer. Aujourd’hui, on sent que notre équipe progresse, qu’elle évolue et c’est dans le bon sens parce qu’on a quand même changé 50% de l’effectif, vous disiez tout à l’heure en si peu de temps et tout le mérite en revient au staff et aux joueurs, avant tout aux joueurs car ils ont su créer quelque chose, en un, une âme et en deux, également du rugby qui a évolué depuis le premier jour. Quand tu as changé 50% de l’effectif et que je vois là où on en est aujourd’hui à début Novembre, je pense qu’on aurait tous signé et moi, en tous cas, j’aurais signé des deux mains pour en être là aujourd’hui.
Ce gros bloc et ces gros matchs, face à Nice, Bourgoin, Suresnes et Dax, vous ont permis de faire évoluer votre rugby plus vite ?
Oui, je le pense car, première chose, tu sais que tu es obligé au minimum de te mettre au niveau sinon tu vas prendre cher. La 2e des choses, c’est qu’elle te pousse à performer et à aller chercher l’excellence alors que parfois, quand tu te confrontes à des équipes censées être en-dessous, tu vas dire » ça, ça peut passer « . Je suis d’accord pour dire que ça nous a aussi aidé mais je pense que c’est venu de l’intérieur, du groupe et comme on s’appuie sur notre collectif, le collectif a performé et quand il performe, il y a forcément des individus qui sont dans le collectif et ça remonte à ce niveau-là. Mais il ne faut pas mélanger, c’est vraiment le collectif qui, aujourd’hui, est au-devant de notre projet.
La saison dernière, Massy survolait un petit peu le championnat, là, c’est Valence-Romans. Est-ce que c’est plus costaud que Massy ?
Ça n’a rien à voir, ce sont deux jeux différents et c’est complètement différent. Il y a souvent un mec qui s’échappe un peu mais nous, on regarde notre chemin et où on va passer.
On a eu Alexis Armary, le capitaine du VRDR, en interview qui nous disait se souvenir qu’Albi était venu gagner au match retour à Pompidou. Est-ce que toi, tu te souviens qu’ils sont venus gagner au Stadium l’année dernière ?
Non, c’est une autre année, ça n’a plus rien à voir. Ils sont venus au Stadium, on en a pris 35 mais je n’y pense même plus, on n’en a même pas reparlé dans la semaine. Aujourd’hui, j’ai changé 50% de l’effectif, c’est une nouvelle aventure et une nouvelle saison pour les joueurs donc non, pas du tout.
3 jaunes en 30 minutes comme contre Dax, ça peut être rédhibitoire face à VRDR ?
Ce qui m’embête vraiment dans ça, c’est qu’on a vraiment progressé sur la discipline. Je sais que vous marquez quand on fait beaucoup de fautes et moins quand on en fait un peu moins mais, depuis le début de la saison, on était vraiment très efficace sur la discipline, voire pas loin d’être irréprochable. On a passé des matchs avec très peu de fautes et là, on a craqué complet, c’est le premier match de la saison où ça nous arrivait. Alors, attention, il y a aussi un adversaire en face mais on a vraiment manqué de maîtrise c’est à dire que chacun faisait son truc. Par contre, ce que j’ai bien aimé, même si on ne peut pas deviner ou dire » j’ai envie d’avoir cet enchaînement de fautes qui va nous permettre de nous resserrer « , c’est que le scénario du match à la fin amène à ton collectif parce-que, aux yeux de tout le monde, des joueurs, du staff, des partenaires, des supporters, tu as vu que cette équipe avait quelque chose de différent. Elle s’est accrochée et je pense que si tu n’as pas ça, tu perds le match.
JB De Clercq nous disait que vous aviez gagné à 40, est-ce que c’est la recette du SCA cette année ?
Oui. Avec le centre de formation, j’ai un groupe constitué d’une quarantaine de joueurs et je suis impressionné par l’entraide qu’ils ont tous. Je suis capable de faire des choix, parfois des choix difficiles, parfois des choix voulus et réfléchis avec Alex mais aussi parfois des choix longs pour certains joueurs qui jouent peu et en fait, c’est l’une des premières fois que je vois ça, l’individu ne freine pas la progression du groupe. Il se met au service du copain et il fait la part des choses entre le choix de l’entraîneur et aider mon pote ou mon concurrent parce-que l’équipe a besoin de performer et qu’il sait que peut-être, demain ou dans trois mois, c’est lui qui y sera et qu’il enchaînera 2 ou 3 matchs. Ça, ça me saute aux yeux et c’est eux qui l’ont décidé, ce sont eux qui se le sont créé depuis le premier jour même si on a initié beaucoup de choses car chez nous, avec Alex, le collectif est sacré. En fait, eux l’entretiennent et franchement, sur ça, c’est juste vraiment exceptionnel donc oui, ils ont gagné à 40, ils gagneront à 40, ils perdront à 40. il n’y a personne qui remet la faute sur l’autre, c’est un confort et même pour eux, je trouve ça super.
Théo Vidal est l’exemple du sens du sacrifice en jouant 9 pour la première fois de sa vie et en faisant un gros match à ce poste face à Dax samedi dernier ?
C’est l’image. On peut aussi parler d’Antoine Soave qui a eu des pépins physiques au début, qui est revenu, qui a eu du temps et qui joue aujourd’hui. En fait, ils sont en concurrence mais c’est sain, ils savent que je donne le maillot parce qu’ils le méritent et que je ne le donne pas facilement donc, quand tu l’as, garde le, c’est ce que je leur dis. Théo se met au service et aux besoins de l’équipe et ça, c’est top, il était un peu moins bien au début de l’année, tout début Septembre mais aujourd’hui, il est dans une confiance totale et il le doit à son travail mais aussi au soutien des autres. C’est à notre image et c’est bien.
Il a vu que s’il voulait faire une carrière de 9, il fallait quand même faire du cardio ?
Oui, c’est dur (rires). Je lui ai dit que ça allait le changer mais ça lui donne aussi une corde de plus à son arc. Aujourd’hui, franchement, les joueurs ont une bonne osmose entre eux et une bonne entente mais attention car, comme je l’ai dit, on est sur une super dynamique. Qu’on gagne ou qu’on perde ce match qui va arriver, on est dans une bonne dynamique mais une saison se construit et on ne sera pas les meilleurs si on gagne ni les plus nuls si on perd. Honnêtement, j’ai du plaisir à entraîner cette équipe tout comme Alex.
Cet essai en 9 de Théo Vidal, c’était prémédité ou c’est le contexte des blessures combinées de Gilen Queheille et Titouan Pouzoulic vous y a poussé avec Alexandre Albouy ?
C’est quelque chose que l’on voulait tenter depuis un an, Alex fait travailler Théo depuis quelque temps, l’année dernière et en début de saison cette année parce qu’on pense qu’il a toutes les caractéristiques mais aussi le caractère pour y jouer. On trouve que quand tu as un polyvalent 9 / 10, ça t’amène beaucoup de choses sur la feuille de match. Là, on a eu l’opportunité, les blessures et les incertains nous ont poussés à y réfléchir et on s’est dit » vas-y » mais on l’avait préparé, il n’est pas sorti du chapeau lundi matin. Il s’entraîne plus en 10 qu’en 9 mais on a eu le temps de le mettre en situation petit à petit et quand on l’a lancé, il avait déjà des repères. Attention, ce n’est pas facile de changer de poste mais il avait déjà des repères.
Tu nous parlais de camaraderie tout à l’heure. Son grand copain Titouan Pouzoulic lui a aussi soufflé quelques tuyaux à Théo Vidal pour appréhender au mieux le poste ?
Oui, et puis ils s’entendent tous super bien. Là, c’est pareil, personne ne le voit comme un concurrent, ça ne rajoute pas un 9 supplémentaire dans l’effectif, ils s’aident tous. C’est tant mieux et c’est une bonne expérience, c’est vrai qu’avec Alex, on a parfois fait des choix comme ça. On essaye de réfléchir au mieux pour l’équipe mais aussi pour le joueur, pour ne pas le mettre en difficulté, il faut que le joueur ait également envie de partager nos principes et de dire » j’ai envie de tenter ce poste-là « . C’est vrai que ça a plutôt été une réussite mais, comme on dit, il faut confirmer (sourire).
Il y a une chance qu’il joue 9 samedi ?
Il y a du monde qui revient donc on est dans un dilemme, le choix est difficile (rires).
Tu étais inquiet à la fin de la rencontre contre Dax pour Eath Backhouse? Il sera remis ce samedi ?
Il est incertain, on a pris la décision vendredi. Ça va beaucoup mieux car j’avais peur le dimanche qui a suivi donc on a pris une décision vendredi, le but était de ne prendre aucun risque tant qu’on n’avait pas le résultat de tous les examens qu’il a passés mercredi et jeudi. Je ne prendrais pas de risque mais je sais que c’est un dur au mal et on verra.
Où en sont les épaules de Fontaine, Queheille et Stringer?
Toujours pareil sauf pour François Fontaine qui revient et qui a postulé pour le match. Pour Luke Stringer, ce sera milieu du bloc, ça a été un peu plus long que prévu quant à Gilen Queheille, on ne va pas prendre de risque mais c’est imminent.
Quel est le mot d’ordre pour ce choc face à Valence Romans Drome Rugby?
Continuer à avancer. A chaque match qu’a fait l’équipe, elle en a gagné, elle en a perdu mais elle avance chaque week-end et ça, ça me plaît. C’est soit dans le domaine mental soit dans le domaine rugbystique mais l’équipe avance et avec Alex, on est très content de ça. Je suis sûr qu’on est sur le bon chemin et, encore une fois, comme je le dis, on a un très gros qui va arriver, le grand favori du championnat donc si on perd, on fera comme les autres.
Un mot pour les supporters peut-être ?
Ils ont été géniaux l’autre jour, je l’ai dit. C’est hyper important et j’ai envie que ça continue dans la même dynamique, on a besoin d’eux et j’ai même envie de dire encore plus quand c’est dur. J’adore quand le Stadium est comme ça, j’espère que ça va rester ainsi toute l’année. Les joueurs aujourd’hui sont très généreux, ça paye, je suis très content de l’ensemble du club, de l’ensemble des supporters et des joueurs et il faut que ça continue.
Ils montent en puissance crescendo comme l’équipe ?
De match en match (rires) ! Il faut aussi apprendre à se connaître, ils ne connaissaient pas les nouveaux joueurs et, aujourd’hui, ils voient qu’ils ne sont pas venus à Albi pour faire une année supplémentaire mais pour performer et ça, c’est bien.
C’est vrai qu’en discutant avec les supporters après le match, on sent qu’un palier a été franchi chez eux aussi, ils sont super contents
C’est super et c’est hyper important. Je l’ai dit il y a un an et demi mais c’est ensemble, dans un club comme le nôtre, c’est ensemble que tu arrives à faire des choses, de belles choses, de beaux matchs, qu’on s’éclate, qu’on prenne du plaisir, qu’on partage le match, l’avant-match et l’après-match. Les trois mi-temps sont importantes mais pour ça, il faut mouiller le maillot en tant que joueur et en tant que staff. Il y a tout pour ici.
Propos recueillis par Loïc Colombié
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