Le stade Saint-Pée, au cœur du Béarn, avec le FC Oloron et son co-président, Pierre Séréna vont vivre une journée riche en émotion avec la réception de Peyrehorade ce samedi, un dès derbys qui fleurissent la Fédérale1 . En amont de cette joute béarnaise nous sommes partis à la rencontre d’un dirigeant qui va tirer sa révérence à la fin de cette saison.

L’année dernière, Oloron a buté sur la dernière marche avant d’accéder à la Nationale 2 face à Marcq-en-Barœul. Vous voilà repartis en Fédérale 1 avec une poule cousue main comme l’année dernière, avec des derbys en veux-tu en voilà ?
C’est ça, une poule locale avec des clubs autour et des clubs bordelais, une poule pas évidente. Pour le moment, on est à 2 sur 4, on est dans les clous et le match de samedi contre Peyrehorade est important pour la suite.

Maintenant qu’un peu d’eau a coulé sous les ponts, il n’y a pas de regret de ne pas être montés en Nationale 2 ?
Aucun regret ! Quand je vois les matchs de Nationale 2 aujourd’hui et les équipes qui se sont renforcées, on a aucun regret.

Quel va être l’objectif d’Oloron pour cette saison ?
Se faire plaisir et faire plaisir à nos supporters. L’objectif est de gagner des matchs et surtout du monde au stade mais aujourd’hui, quand on repart avec un groupe jeune, il est difficile de définir un objectif. C’est surtout de recréer un groupe, recréer un état d’esprit et, à partir de là, tout simplement se faire plaisir.

Vous repartez avec un nouveau groupe mais aussi avec un staff remanié ?
Il est remanié depuis une semaine avec l’arrivée de Philippe Feuillade suite au départ de Nicolas Labaigs. Il y a eu quelques remous en interne mais maintenant, on a besoin de calme et de sérénité pour continuer la saison et surtout pour que les joueurs prennent vraiment du plaisir sur le terrain.

Tu nous parles un peu de ce premier bloc et de ces 4 premiers matchs ?
On a reçu Bergerac pour le premier match, un promu qui n’a rien d’un promu puisqu’ils ont recruté assez solidement. On l’a vu mais on a battu cette équipe avec un gros état d’esprit puisqu’on était mené jusqu’à 7 ou 8 minutes de la fin et qu’on a su renverser la vapeur. Pour le 2e match, on est allé à Mauléon où, avec quelques fautes, on a pris cher et où on s’est incliné logiquement. En 3e, on a battu difficilement l’équipe de Salles qui monte de Fédérale 2 mais on a pris 4 points. Mon regret est sur le match de Bagnères dimanche dernier où, avec un peu plus de précision et de détails, on aurait pu ramener des points mais où on s’est incliné de 10 ou 11 points. C’est dommage mais on a un groupe qui est quand même jeune, qui apprend et dont certains, découvrent ce niveau. Samedi, c’est la venue de Peyrehorade à Saint-Pée et là, il nous faut à tout prix 4 points pour pouvoir être en ordre dans le tableau de marche.

Peyrehorade, c’est un derby à Saint-Pée ce qui va être une grande fête. Ça va permettre aussi de lancer une dynamique populaire et sportive ?
Bien sûr et en plus, il y a les fêtes de la Saint-Grat, un quartier d’Oloron donc ça tombe bien. Les juniors vont jouer en lever de rideau ainsi que les cadets contre Mauléon donc tu penses bien que ce match chez les jeunes va amener beaucoup de monde ce qui fait qu’il y aura aussi beaucoup de monde pour le match de la première et celui des espoirs qui jouent juste avant. Il va y avoir du monde au stade et il faut vraiment que l’on montre un très beau visage et surtout que l’on prenne 4 points pour continuer dans le tableau comptable qui est positif pour le moment.

Un mot sur le club adverse de Peyrehorade ?
C’est un club qui, à chaque fois, joue bien au rugby. Peyrehorade, c’est une école de rugby, une équipe qui déplace beaucoup le ballon et qui a l’habitude d’être très joueuse. A nous d’être vigilants samedi et de vraiment faire ce qu’il faut pour que dans les 20 premières minutes, on score rapidement, qu’on ne laisse pas espérer ce club et qu’on prenne des points à Saint-Pée.

Avec quelle place et quel capital points seras-tu un président heureux à Noël ?
L’important est d’éviter ces deux dernières places. C’est une poule difficile avec des clubs difficiles à manier donc je serai heureux à la fin de la saison si on évite ces deux dernières places. On pourra laisser le club tranquillement puisque, de toute façon, ce sera ma dernière saison, je laisserai ma place au mois de Juin donc c’est pourquoi il faut éviter ces deux dernières places.

Pourquoi vas-tu laisser ta place au mois de Juin ? Tu penses avoir fait le tour de la question et que c’est la fin d’un cycle ?
Oui, quatre ans, c’est bien. C’est difficile, c’est du combat tout le temps, permanent et, finalement, c’est très peu de plaisir. J’entendais un président du Top 14 ou de Pro D2 qui disait » finalement, être dans un club, c’est prendre 5% de plaisir » mais moi, je dirai que ce n’est même pas 5%. C’est énormément de tracas et de soucis à ce niveau, c’est un budget à faire, c’est difficile et je préfère laisser ma place à ceux qui, j’espère, vont avoir des idées et à ceux qui vont aussi avoir envie de faire avancer le club. En fait, le plus important, c’est le club, ce ne sont pas les présidents mais c’est le club le plus important. J’ai fait 4 ans, j’estime que j’ai donné pas mal, j’ai fait de bonnes choses et certainement des moins bonnes mais au moins, je n’ai aucun regret. Je me suis investi et ça, c’est le plus important.

Selon toi, quelles vont être les équipes de ta poule qui seront calibrées pour monter en Nationale 2 ?
Bonne question … Calibrées, je ne sais pas car quand je pense aux matchs de Nationale 2 que j’ai pu voir, on voit qu’il y a vraiment une différence. Je ne pensais pas que ça serait autant mais là, il y a une grosse différence entre la Nationale 2 et la Fédérale 1. Les clubs se sont renforcés et ça tape vraiment fort donc je ne sais pas, il faudra voir. Honnêtement, quand je vois comment ça s’équipe, je pense que les métropoles comme Nantes seront plus à l’aise s’ils montent, plus à l’aise financièrement mais aussi sur tout. Aujourd’hui, je me dis que c’est l’aspect financier qui commandera mais il est sûr que si c’est une métropole comme Nantes qui accède à la Nationale 2, elle sera plus à l’aise qu’un club comme il peut y avoir maintenant. Aujourd’hui, le rugby à ce niveau est une question d’argent.

Merci pour cet éclairage sur Oloron et sur le rugby fédéral avec la passion qui te caractérise toujours
Merci beaucoup.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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