#Rugby – Nationale / Maxime Castant (Bourgoin) : «Ce duel fratricide ça fait 20 ans qu’on le jouait dans le jardin!»

Lors de la 6e journée de Nationale, un véritable choc entre deux bastions de l’ovalie et ex pensionnaires de Top 14 /Pro D2 va se jouer au Stadium Municipal d’Albi, mais en outre un match dans le match mettra un touche particulière à cette rencontre. En effet les frères Castant, tout deux talonneur de métier, vont s’affronter durant 80 minutes, l’un sous les couleurs jaune et noire du SCA, l’autre sous la tunique ciel et grenat du CSBJ. Nous sommes allés à la rencontre de Maxime Castant qui après avoir effectué ses premiers pas de rugbyman dans le jardin familial puis à Sor Agout XV au côté de son petit frère Arthur, a pris son envol du côté de Clermont et Carcassonne. Pendant que son frère cadet gravissait les marches une à une en terre Albigeoise jusqu’au capitanat, Maxime Castant a lui découvert durant 6 saisons à l’USC, les joutes de Pro D2. Arrivé en Berjallie cet été, l’aîné des Castant nous a donc livré une interview, où il met en exergue la notion sentimentale de cet Albi/Bourgoin qui restera pour lui, un véritable moment fort de sa carrière.

Albi Vs CSBJ (J6 Nationale) une rencontre à suivre en direct web radio, ce samedi dès 17h45 via Le #MagSport en collaboration avec LFM81.

Crédit photo Antonio Paulo Goncalves

Pour mettre nos lecteurs directement dans le bain, ça va quand même être un moment gravé dans ta carrière puisqu’il y a un certain Arthur Castant au talon à Albi et un certain Maxime Castant au talon à Bourgoin. Ça va être une lutte fratricide ? 

 

Comme tu le dis, une lutte fratricide. C’est vrai que si on a la chance et l’opportunité de démarrer tous les deux ce match-là, ça va être un moment assez spécial pour l’un comme pour l’autre et pour nos carrières respectives. Après, comme j’ai souvent tendance à le dire, ce ne sera pas la première fois de ce duel fratricide puisque ça fait 20 ans qu’on se jouait dans le jardin l’un contre l’autre. Ce sera la première fois dans un cadre professionnel mais il nous tarde juste, on est super excité par ce moment.

Le plus dur sera pour la famille qui aura le cœur scindé en deux ? 

 

Forcément scindé en deux, oui, ça va être un petit peu compliqué pour eux de choisir un camp. Je pense qu’ils n’en choisiront pas réellement un, ils essayeront juste de profiter d’un beau match de rugby, de voir comment on se débrouille, le petit face au grand, et en espérant surtout qu’il n’y ait aucun problème ni d’un côté ni de l’autre. Ce sera vivre une belle journée avec la famille, les amis et toutes les personnes qui nous sont chères et qui seront présentes ce week-end. 

Pour toi, c’est aussi un retour dans les terres natales tarnaises ? 

 

Exactement, là où j’ai grandi dans le Tarn. C’est toujours bien et ça fait toujours plaisir de retourner là où on vit car ça permet de pouvoir revoir un petit peu toute la famille. On se sent bien là d’où on vient donc ça va être sympa. 

Ça nous donne aussi l’occasion de parler de ta formation. Tu es passé par Sor et Agout, comme ton frère, puis par le Castres Olympique, tu as donc un ADN un peu plus castrais qu’Arthur qui lui est parti au Sporting Club Albigeois ? 

 

Je ne sais pas parce qu’il est quand même resté plus longtemps que moi à Castres puisque je suis d’abord parti à Clermont avant de me retrouver à Carcassonne pendant 8 ans. Je dirai qu’il a l’ADN plus tarnais que moi, c’est une certitude, parce-que je suis parti il y a beaucoup plus longtemps que lui, ça fait maintenant 10 ans que j’ai quitté le Tarn. 

Ce passage à Carcassonne a été fondateur pour toi ? 

 

Totalement, c’est notamment le club qui m’a fait le plus progresser et qui m’a fait devenir le joueur que je suis aujourd’hui, du moins en grande partie puisque c’est là que j’ai découvert le professionnalisme. C’est évidemment un club qui m’est toujours cher, c’est l’endroit où j’ai joué et vécu pendant 8 ans, j’ai encore énormément d’attaches là-bas donc oui, Carcassonne est totalement fondateur pour moi. 

Il y a eu une dernière saison  » happy end  » avec ces play-offs d’accession au Top 14 ? 

 

Ça s’est fini en beauté. On a eu énormément de départs au sein de l’effectif carcassonnais l’année dernière donc on voulait aller se chercher quelque chose de beau, quelque chose d’historique pour le club qui n’avait jamais été réalisé. On a réussi à le faire pour le plus grand bonheur tout d’abord de l’équipe, du staff et du club mais aussi de ses supporters et de nos proches qui, par l’intermédiaire du club, ont pu vivre des phases finales. Ce sont des moments qui restent gravés même si, forcément quand tu y es, on aurait aimé aller un petit peu plus loin. On aurait aimé aller chercher un étage de plus mais, avec un peu de recul et de temps après avoir digéré ce barrage, ça reste un moment exceptionnel que d’avoir joué les phases finales de Pro D2. 

Et dans ce rugby moderne où la manne financière fait souvent loi, vous avez montré qu’en étant des petits poucets budgétaires, avec de l’huile de coude et un gros esprit collectif, on peut encore faire de belles choses ? 

 

Exactement et c’est souvent ce que l’on se disait quand on allait jouer les plus gros. On n’a pas leurs infrastructures ni le même fonctionnement ni les mêmes salaires ou les mêmes joueurs  » de renommée  » mais nous, on avait un état d’esprit de conquérant et de gagnant qui nous a été inculqué tout au long de ces années, notamment les 4 dernières si je peux  » définir  » un cycle, et ça a abouti. 

Te voilà maintenant en Berjallie, dans une terre qui respire à pleins poumons le rugby ? 

 

Je suis arrivé début Juillet et pour être tout à fait honnête, ça se passe super bien. L’ambiance au club est incroyable, les mecs nous ont intégré très rapidement, on travaille très bien, c’est très professionnel et cadré. Il y a aussi les infrastructures qui nous le permettent, avec une bonne salle de muscu, un très bon stade, Pierre Rajon, avec une bonne pelouse et les nouvelles tribunes. Tout ça met forcément dans un confort ainsi que la matos technologique, le GPS par exemple, et l’apport de toutes les personnes qui composent notre staff. Du coup, on travaille bien, on se sent bien et ça fait que, pour l’instant, je suis heureux ici. 

Avec également un public ciel et grenat qui vous transcende ? 5 800 personnes lors de la 3e journée de Nationale, c’est quand même pas mal pour la 3e division et ça permet aux joueurs de sentir la ferveur de la Berjallie ? 

 

Il est clair qu’on est transcendé quand on voit toute cette ferveur, toute cette envie du public de nous voir avancer et gagner. Quand on sait que ça ne s’est pas forcément très, très bien passé la saison dernière et de voir qu’il y a quand même autant de ferveur cette saison, ça nous permet aussi de nous mettre en confiance, de nous épanouir, de lâcher un peu les chevaux et d’avoir ce petit supplément d’âme quand ça devient difficile. C’est ce qui nous permet la plupart du temps de faire basculer le match. 

Tu nous parles un peu de ce premier bloc pour les Berjalliens ? 

 

Un premier bloc parfaitement maîtrisé avec 4 victoires dont 2 à l’extérieur face à des équipes difficiles à manœuvrer chez elles. La confiance nous a un petit peu été donnée avec les deux victoires face à Bourg-en-Bresse qui étaient très importantes et qui nous ont permis d’être certains que le plan de jeu et le système que l’on apprenait depuis le début de saison fonctionnaient. Ça nous a mis en confiance, ça nous a permis de réaliser un très bon bloc avec 16 points donc 4 victoires et on a forcément attaqué ce 2e bloc en confiance. 

Malheureusement pour vous, même si, on le sait, on ne peut pas gagner tous les matchs dans une saison, le premier accroc a eu lieu le week-end dernier contre Suresnes devant votre public de Rajon ? 

 

Ça a été un moment un peu difficile à vivre. Il est sûr qu’on ne s’était pas forcément préparé à perdre, en tous cas, on était prêt pour le match mais il y a aussi eu des faits de jeu, des contres, des rebonds pas de notre côté et des décisions pas automatiquement de notre côté non plus. Ce n’est pas pour se cacher derrière tout ça, on n’est pas en train de dire que Suresnes ne méritait pas sa victoire, loin de là, ils ont joué le match parfait à l’extérieur mais il est sûr qu’au vu de la physionomie du match, c’est frustrant de le perdre et d’autant plus devant le public. 

S’annonce maintenant ce match face à Albi, chez une équipe qui veut aussi jouer les play-offs. Comment appréhendez-vous ce match du côté de Bourgoin ? Avec l’objectif de rattraper les points perdus à Rajon ? 

 

Totalement c’est à dire qu’on a fait un faux-pas à la maison donc la meilleure manière de le rattraper est d’aller chercher des points à l’extérieur et quoi de mieux qu’une équipe comme Albi pour aller se relancer ? C’est une équipe qui va nous proposer un combat énorme, on sait qu’il y a de la ferveur au Stadium, on sait qu’ils vont forcément essayer d’axer le jeu dans un premier temps sur les phases de conquête. Nous, c’est tout ce dont on a besoin pour aussi se remettre en confiance, être sûrs que ce n’était qu’un accroc à la maison, qu’on ne perde pas notre confiance et, effectivement, on prépare ce match de la meilleure des manières. 

Comment est-ce que tu juges cette équipe d’Albi et son début de saison ? 

 

Forcément mitigé, je ne suis pas sûr qu’ils soient dans les objectifs qu’ils s’étaient fixés avec un match difficile à Blagnac. Dans la foulée, ils se sont vraiment embêtés à jouer contre Rennes mais, heureusement, ils ont pu réagir à la fin du bloc avec une grosse victoire contre Narbonne qui a dû les mettre en confiance mais, si on doit juger le début de saison d’Albi, je pense qu’il n’est pas à la hauteur de leurs espérances. 

Comment rêves-tu de ce match contre ton frère, quelle image aimerais-tu laisser ? 

 

J’aimerais qu’on se laisse une image d’un match engagé, qu’on puisse s’affronter sur quelques phases de conquête et quelques phases de jeu. Ça permettra aussi de se jauger un petit peu entre nous deux, nous qui ne nous sommes jamais affrontés. Et puis, pourquoi pas une petite victoire du CSBJ à la clé ? 

Merci et on te souhaite un bon match pour ton retour dans tes terres natales du Tarn

 

Merci beaucoup.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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