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Une première à Blagnac qui, j’imagine, ne s’est pas totalement passée comme tu le souhaitais même si, comme tu l’avais dit en amont de ce match, tu t’attendais à un petit guet-apens dans cette terre blagnacaise ?
Oui, c’est toujours dur d’aller y jouer mais on prépare les matchs pour les gagner donc on va se taire. Pour l’instant, on est déçu du résultat mais surtout de la manière, on a fait une très, très mauvaise 2e mi-temps donc il faut se taire et bosser.

Vous aviez pourtant fait le plus dur en 1ère mi-temps. En étant à +5, on pensait que vous vous étiez facilités les choses, qu’est-ce qui, selon toi, a déraillé en seconde période ?
Je crois que tu as fait ce qu’il fallait en première mi-temps tout en étant, j’ai trouvé, un peu timoré, j’ai trouvé, mais quand tu mènes de 5 points à la mi-temps à l’extérieur, tu as déjà une bonne partie du job. Tu savais très bien qu’ils allaient revenir un peu énervé et toi, tu n’as pas été capable d’appuyer sur l’accélérateur. Pourtant, on avait quand même des mecs frais sur le banc et on est passé complètement à côté de notre 2e mi-temps. Est-ce qu’on croyait que ça allait le faire ? C’est le premier match de la saison mais il faut avoir conscience que c’est une déception.

Est-ce que vous avez trouvé des explications ?
Nous, entraîneurs, on analyse toujours mais je ne sais pas si les explications sont les bonnes. En tous cas, on s’aperçoit d’une chose, c’est qu’il faut mettre les ingrédients dans le rugby et que, si tu crois que ça va se faire tout seul, tu n’y arrives jamais. Je reste modéré, je vous avais dit que ce premier match à Blagnac serait difficile, c’est une belle équipe et bravo à eux. A nous d’attaquer notre saison et il y a du boulot.

On a vu les arbitres être très vigilants sur la nouvelle règle du » pied frein » pour les talons et, comme à chaque début d’année, l’être aussi sur les secteurs dans les rucks. On peut même dire que ça a été un peu exacerbé ?
Ah oui, oui. Le » pied frein » de la mêlée est apparemment une nouvelle règle qui vient de tout en haut donc il faut respecter mais juste à mon humble avis, je trouve qu’il y a assez de règles dans le rugby pour en rajouter. On ne facilite pas le boulot de l’arbitre, il faut qu’il regarde tout et ce n’est pas facile, la mêlée n’est déjà pas facile à arbitrer et en plus, on rajoute cette règle. J’ai été au milieu et je trouve que cette règle est une aberration mais il faut faire comme les chefs l’ont décidé, ils ont décidé qu’il y avait une nouvelle règle et il faut l’accepter. C’est vrai qu’on nous a mis le focus dessus et, honnêtement, c’est difficile à comprendre.

Vous avez aussi un petit peu marqué le pas physiquement. Est-ce que la prépa était trop dure ?
Non, il ne faut pas se dire d’entrée au premier match que la prépa était trop dure. On fera le point de la prépa au premier bloc, on verra ce qu’on aura évacué, est-ce que c’était trop ou pas assez, je vous avais dit qu’il y a toujours la quantification à faire qui est hyper difficile. Il est sûr qu’on a manqué d’énergie en 2e mi-temps mais je suis à la fois d’accord et pas d’accord. On change quand même beaucoup de mecs, on change 8 mecs et très tôt dans la partie ce qui était volontaire. Tu changes 8 mecs à la 70e, OK mais là, dès la 45e, le premier mec est rentré et ils auraient dû amener une énergie. Quand tu joues 25, 30 ou 35 minutes, tu ne peux pas dire que tu es cramé donc je pense que c’est une fausse raison mais qu’on a été dans une terre un peu hostile et qu’on pensait qu’en menant de 5 points à la mi-temps, on pensait déjà un peu qu’on allait gagner le match. Ce n’est pas arrivé donc il faut rapidement se remettre en question.

Il y avait de la frustration à la fin du match mais de la frustration saine puisque c’était celle du compétiteur. Comment est-ce que vous avez basculé pour vous remettre dedans ?
On a basculé parce-que j’ai été clair avec vous la semaine dernière : qu’on le gagne ou qu’on le perde, on ne sera pas champion du monde à la fin. On fera déjà un point à la fin du premier bloc et moi, je dis que le bilan sera fait à la fin des deux premiers blocs car ça fera 9 matchs et là, tu sauras où tu en es. Et puis, c’est le début de la saison, il faut aussi accepter qu’on a besoin de jouer ensemble, d’avoir de l’expérience collective, de faire des matchs ensemble et des événements et je pense que des défaites comme celle-ci peuvent nous fédérer et de se dire qu’on a besoin de bosser ensemble. L’esprit, c’est bien en-dehors mais il faut le retranscrire sur le terrain et samedi, en 2e mi-temps, c’était une bouillie de rugby.

Bourg-en-Bresse, une vingtaine de départs et d’arrivées, idem pour Albi et les deux équipes se prennent les pieds dans le tapis à l’extérieur. Est-ce que ça peut être l’un des éléments d’explication ?
Il ne faut pas s’en servir comme excuse mais quand il y a du changement, c’est hyper dur. Je vous l’avais dit mais c’est nous qui l’avons voulu donc on ne peut pas cracher dans la soupe, on est content du changement, non pas que c’était moins bien avant mais on avait besoin de ramener de la fraîcheur. C’est ce qu’on a fait mais il faut accepter qu’il y ait du temps pour que la mayonnaise prenne forme et ce sera aussi important d’être patient avec cette équipe. Il faut qu’elle matche, qu’elle joue ensemble, qu’elle se connaisse et qu’elle se comprenne. Donc, il est sûr que c’est l’une des explications mais on ne peut pas se réfugier derrière car, malgré ça, avec la première mi-temps que tu as faite, tu dois faire mieux dans la seconde et il faut être droit dans notre analyse en disant que ça ne suffit pas.

Par rapport à ça, Suresnes a aussi fait beaucoup de changements mais s’est imposé ce week-end ?
Moi, je regarde mon équipe, les autres font ce qu’ils font et moi, je fais ce que je fais. Aujourd’hui, il y a eu du changement, je sais que ça peut être un élément mais en aucun cas je n’ai pris ça comme excuse. On va jouer Rennes, il faudra faire un gros match et après, on ira à Hyères-Carqueiranne où il faudra faire un gros match avant de recevoir Narbonne où il faudra encore faire un gros match. Il reste 25 journées de championnat et aujourd’hui, on a besoin de faire des gros matchs, peut-être pas abouti au niveau rugby car il ne faut quand même pas s’enflammer au bout de la 2e journée mais par contre, oui, on a besoin de s’envoyer.

A la recherche de points ?
Non, tu as besoin de points quand tu commences à perdre 4 matchs et là, c’est le premier match à l’extérieur, donc non. On a besoin d’être généreux sur le terrain et quand tu joues à la maison, tu as besoin de faire un bon match.

Tu dis ça pour les points, on se dit que là, à l’extérieur, ça peut passer mais si vous aviez la mauvaise idée de perdre à domicile contre Rennes, ça serait une autre histoire ?
J’ai une vision du rugby où je suis assez en confiance avec mon équipe. Je suis assez confiant avec l’équipe, elle a besoin de se construire, on donnera le meilleur de nous-mêmes ce samedi.

Tu n’as pas beaucoup de visu sur cette équipe de Rennes. On avait eu leur talonneur, Alexandre Fau, en interview qui disait qu’ils arrivaient sans complexe et sans pression mais là aussi, c’est piégeux ?
Bien sûr mais, de toute façon, que ce soit à l’extérieur ou à la maison, toutes les équipes veulent chercher des points. Donc il va falloir faire un bon match et lancer notre saison ?

Au niveau du groupe, tu vas faire tourner ?
Oui, je vais tourner dans ce premier bloc et peut-être un peu moins après mais dans ce premier bloc, je vais lancer des joueurs, voir 2 ou 3 associations parce-que tout le monde ne m’a pas donné satisfaction samedi. Et puis, comme je le dis toujours » viens chercher le maillot car on ne le donne pas facilement donc viens le chercher et quand tu l’as, garde le « .

Un malheur n’arrivant jamais seul, on a vu que François Fontaine était sorti avec l’épaule un peu dans la boîte à gant. Est-ce que c’est grave ?
Plus de peur que de mal. Les nouvelles n’étaient pas très bonnes et même mauvaises puisqu’il devait passer sur la table d’opération mais il a vu le chirurgien hier et plus de peur que de mal, il ne se fera pas opérer. Il y a un bon 6 semaines de convalescence voire 8 pour être vraiment à 100% donc c’est une bonne nouvelle. Il y aura forcément de la casse mais on est content que ce ne soit pas une opération, avant tout déjà pour lui parce qu’il avait fait une grosse préparation physique. Il n’a pas eu de chance mais il nous tarde à tous qu’il revienne.
On a été surpris par la quantité de pénalités d’Albi. ?
C’est le rugby. Quand tu subis et que tu oublies de mettre un peu la vaseline sur les oreilles, tu fais des fautes parce-que tu as besoin de te dépasser partout. Quand on y était en première mi-temps, on n’a pas été trop sanctionné et ça a été l’inverse en deuxième donc il faut se servir de ça. Il faut faire preuve de consistance pendant deux mi-temps et je pense que c’est ça qui nous a fait défaut et que tous les secteurs qui ont été déficients en seconde période ont été liés à ça.

On a eu l’impression que vous avez eu du mal à trouver la clé dans les zones de marque. Vous y êtes allés très peu et à chaque fois, c’était un verrou que vous aviez en face ?
J’ai envie de dire que, quand tu analyses, on a pas fait plus de deux temps de jeu, deux temps de jeu où il se passe un truc, soit une pénalité, soit un ballon tombé, soit un grattage. Donc pour voir ton jeu et mettre des systèmes … Il faut arrêter un peu avec les systèmes, au rugby, il faut avancer, gagner du terrain, gagner la ligne d’avantage, avancer et on verra après. Arrêtons de nous poser trop de questions, les systèmes, les ci, les blocs, le truc .. car quand tu ne fais pas de temps de jeu, tu ne peux rien voir.

En clair, contre Rennes, il faut être un peu moins codé et un peu plus intuitif ?
Bien sûr, c’est clair, il faut jouer au rugby, s’amuser et prendre du plaisir. On fait un sport, un métier qui est notre passion, il faut prendre du plaisir et aujourd’hui, personne n’en a pris donc on a vite basculé et nous les premiers, le staff, on a basculé dès le lundi après-midi pour partir sur le match de Rennes et ce sera pareil le week-end prochain tout comme la semaine d’après. Il faut que ça nous serve, les défaites comme les victoires avec, je l’espère, plus de victoires que de défaites mais il faut qu’on se serve de ça pour être meilleur. On est qu’au début de la saison et une saison se construit.

L’année dernière, la saison s’est finie sur l’effervescence du match aller contre Massy. Là, il faut un peu faire le joint avec le public pour essayer de réenclencher cette dynamique populaire ?
Je suis convaincu qu’on a totalement besoin du public, des supporters, de l’ensemble du club, de la ville d’Albi, des Albigeois pour nous soutenir tout au long de l’année avec les hauts et les bas que l’on sait. Il y a des moments où les équipes tanguent, des moments faibles, des temps forts et tout le reste mais je crois aussi que, quand une saison recommence, la meilleure façon est que nous, joueurs et staff, soyons généreux et de donner. Quand tu donnes, le public te le rend et je crois qu’il ne faut pas attendre que le public te pousse, il faut d’abord donner et le public te donnera. Ca reviendra d’autant plus vite qu’on a eu une dynamique de fin de saison où on a fini avec un Stadium en ébullition contre Massy et je crois qu’on doit se servir de ça pour leur dire » on réenclenche « . C’est bien sûr une nouvelle aventure avec de nouveaux joueurs à plein de postes mais je crois qu’il faut être généreux, arrêter de se poser des questions et leur donner envie de pousser derrière nous. C’est à nous de faire cette démarche-là, ce n’est pas à eux de la faire mais c’est d’abord à nous et je suis convaincu qu’eux nous le rendront.
Tu espérais deux arrivées d’ici le 30 Septembre, est-ce que tu as du nouveau par rapport à ça ?
Il y aura sûrement une annonce dans la semaine pour quelqu’un derrière, vous le saurez rapidement.
Comment regalvaniser ce public albigeois ?
Je suis d’accord, quand tu es dans une dynamique positive et que tu gagnes, les gens ont envie de venir au stade. Je vais faire une petite aparté, on a eu gagné à l’extérieur et parfois, je revenais au Stadium une semaine après et il manquait le public mais c’est vrai qu’il vaut mieux gagner pour qu’il y ait cette dynamique et que les gens aient envie de venir au stade. C’est ce que je dis toujours, quand tu as de fortes dynamiques, le public, la population, les supporters ont envie de venir au stade pour voir ce qu’il s’y passe, tu gagnes, tu perds, tu gagnes, tu perds. C’est à nous de construire notre saison comme on l’entend et comme on le voudra, il faut que l’on trace notre chemin cette année, c’est une grosse poule et les gens l’ont vu l’année dernière sur les six derniers mois, il y avait toujours une journée avec un exploit, un truc par ci ou par là. Donc, il se passera des choses, il y a des gros qui vont tomber, des petits qui vont gagner et autres mais pour nous, aujourd’hui, le prochain match est Rennes à la maison et il faut qu’on fasse une bonne performance collective pour aussi donner envie au public de nous rejoindre.

Il peut aussi y avoir l’envie de voir en réel ce nouveau SCA, cette nouvelle équipe ?
Gutdti
Exactement, de voir cette nouvelle équipe mais il y a aussi quand même beaucoup, beaucoup de changements donc j’espère que les gens vont venir le voir et voir les joueurs. Mais je ne perds pas l’objectif que c’est vraiment à nous, et je me mouille un peu en disant le staff mais pas trop quand même, ensemble, qu’on mouille le maillot pour faire plaisir aux gens et qu’ils aient envie de nous suivre. Je suis vraiment convaincu que ce n’est pas l’inverse.

Le mot d’ordre : rédemption ?
Le mot d’ordre c’est se lâcher. Se lâcher, s’amuser, prendre du plaisir, j’ai envie que l’équipe soit heureuse et qu’elle soit contente de jouer au rugby et quand on sort déçu, de un par le résultat mais aussi par le contenu, ça me gêne beaucoup.
Propos recueillis par Loïc Colombié
