Lundi dernier c’était la rentrée des classes pour la section féminine de l’AMTFA, qui aborde cette pré-saison avec un nouvel entraîneur principal et un effectif grandement remanié. Pour nous parler de cette nouvelle page qui s’écrit pour les pensionnaires de D2F, nous sommes allés à la rencontre de Nicolas Castanier, coach adjoint d’Alain Benedet et témoin des 4 dernières saisons des Tarnaises. Ce dernier nous a livré son sentiment sur cette reprise, tout en nous dressant un bilan du dernier exercice qu’il juge en deçà des attentes initiales. Celui qui est aussi membre de la cellule de recrutement des albigeos-Marssacoises, nous a éclairé sur le mercato estival qui fut mené au pas de charge. Focus sur Albi Marssac Tarn Foot ASPTT, qui avec la nouvelle philosophie amené par l’ex coach des Girondins de Bordeaux, compte relever le défi ardu du maintien en seconde division féminine.
Après ton retour au club qui a commencé par une première année en tant que coordinateur sportif avec Clément Galien et Patrice Garrigues puis deux saisons en tant que coach adjoint de Guillaume Balagué, te voilà embarqué pour une 4e saison avec Alain Benedet. Quels sont tes premiers sentiments sur cette collaboration avec cette légende du foot tarnais ?
Ça se passe très, très bien. C’est quelqu’un qui est très à l’écoute avec qui on peut discuter et échanger, qui est toujours de bons conseils et qui a forcément de l’expérience donc c’est très, très intéressant de l’écouter parler et de le voir évoluer sur les séances.
En termes de projet de jeu et de philosophie sportive, est-ce qu’il y a eu du changement par rapport à l’ancien staff ?
Oui, Alain arrive forcément avec ses convictions et sa sensibilité de coach. Il va mettre les choses en place, on a déjà discuté de tout ça avec le staff et on a évidemment adhéré à son discours puisque c’est quelque chose qui, pour le moment, reste privé car on ne va pas tout dévoiler maintenant. Mais c’est vrai qu’on a adhéré à sa manière de travailler, à sa façon de voir le football et c’est de bon augure pour la suite de la saison.
Avant de se projeter sur la reprise et la nouvelle saison en D2F, on va faire un petit bilan de la saison passée où en fin de mandat, tu as un peu fait l’intérim en tant qu’entraîneur principal. Quel est le bilan que tu en tires ?
Le bilan est entre moyen et négatif, on ne va pas se mentir. Ce n’était pas ce qu’on espérait en termes de résultats, on espérait être dans les 6 et, au final, on finit 8 si je ne dis pas de bêtises donc ce n’est pas ce qu’on souhaitait. Après, en termes d’expérience personnelle et, comme on le dit, toute expérience est bonne à prendre donc il y a eu des moments forts comme la victoire contre Nice et des moments plus difficiles comme la défaite à Nice, justement. Ce sont des choses qui forgent, on apprend sportivement et humainement.
Qu’est-ce qu’il a manqué pour être dans ce Top 6 et avoir un peu plus de régularité l’année dernière ?
Si je dois tirer une conclusion personnelle, il manquait peut-être un peu d’expérience au niveau national par rapport à mon coaching, c’est l’une des choses. La deuxième, et ce que je pense, c’est que le groupe, pas dans son entier évidemment, n’a pas assez travaillé pour arriver à avoir les résultats escomptés, c’est certain.
Quand on voit qu’il y a 12 départs, on était peut-être aussi sur une fin de cycle ou une fin d’ère de ce groupe ?
Je pense que c’était aussi important que l’effectif soit renouvelé. Ça s’appelle le foot, ce sont, comme tu le dis, des fins de cycle et c’est aussi ce qui s’était passé il y a quelques années. C’est vrai qu’il y a eu plus de départs que ce qu’on avait prévu à la base mais on a réussi à compenser les départs sans trop de difficultés donc il n’y a pas de problème.
Vous en êtes maintenant à quasiment 11 recrues. Est-ce que tu peux nous parler de ce recrutement ?
C’est un recrutement qui a été fait en collaboration avec Alain. En fait, Alain demandait des joueuses avec un certain profil et du coup, on était sur le mercato pour justement regarder quelles filles étaient disponibles et quelles filles avaient le profil demandé par Alain ainsi que l’état d’esprit que l’on souhaitait pour renouveler ce groupe.
Il y a une recrue qui ne porte pas son nom, Valentine Kirbach, qui n’a fait qu’un match la saison dernière car la pauvre avait subi une grave blessure. On peut quasiment la considérer comme une recrue et comme une plus-value ?
Exactement. C’est vrai qu’elle nous a manqué la saison dernière, surtout pour sa percussion et évidemment sa vitesse. Elle est capable de fendre les défenses et de créer de vrais déséquilibres dans les équipes adverses donc c’est vrai que ça nous a manqué la saison dernière. C’était parfois un petit peu ronronnant et avoir une fusée comme ça dans son équipe pouvait débloquer des situations mais c’est comme ça, c’est le foot. Elle s’est blessée gravement, elle est de retour, c’est de l’histoire ancienne et elle est revenue plus affutée que jamais.
Pour équilibrer la balance du mercato et du recrutement, est-ce qu’on s’attendre à un dernier gros coup de l’AMTF comme on le laissait subodorer dans les colonnes du #MagSport ?
Disons qu’on travaille. On n’a peut-être effectivement pas fini le recrutement et, comme d’habitude, on travaille pour améliorer certains secteurs de jeu. Dès qu’on voit qu’on est en déficit sur un secteur de jeu, on essaye justement de travailler pour amener la meilleure joueuse possible et pour le groupe, celle qui collera le mieux à ce groupe-là. On ne va pas regarder l’individuel mais on va surtout regarder le collectif, si cette fille peut se fondre dans ce dernier, ce sera parfait.
Lundi 25 Juillet, c’était l’heure de la rentrée des classes et de la reprise pour l’AMTF. Quel a été l’état d’esprit de cette première semaine de travail ?
C’était super. Un nouveau coach, un nouveau groupe, une nouvelle équipe donc c’était un peu à la mode découverte cette semaine où tout le monde s’est un petit peu regardé ce qui est logique. Le staff a un peu regardé les joueuses puisqu’il y a pas mal de nouvelles, les joueuses nous ont aussi observé pour voir comment on fonctionnait également. C’était évidemment de la découverte mais on est très satisfait de cette première semaine, très surpris aussi par le niveau affiché alors qu’on est sur une reprise. On pensait avoir plus de travail que ça au niveau cardio, à tous niveaux, et finalement, les filles sont revenues très en forme.
Une première partie de préparation axée sur le foncier avant de basculer sur les matchs amicaux. Si on a les bonnes informations, 4 matchs amicaux sont prévus dont 3 contre Rodez, Clermont et le TFC et là aussi, on va vraiment voir une jauge et ce que cette équipe a dans le ventre ?
C’est ça et puis, ce ne sont que des équipes de D2 voire de D1 donc c’est vrai que ce sera difficile et surtout, comme on le dit souvent, il faut que la mayonnaise prenne. Donc, il faut que l’on travaille les automatismes mais également énormément l’entente sur le terrain, il y aura une nouvelle philosophie de jeu avec de nouvelles joueuses qui se connaissent peu. L’objectif est que l’on soit le plus prêt possible le week-end du 11 Septembre pour le premier match de championnat.
Il y a quand même aussi de la stabilité dans ce staff car malgré que la tête ait changé avec Alain Benedet en leader du staff sportif, une ossature est restée ? Je pense à Marion Malabry, Hugo Boutin, Hervé Vitas ou encore toi-même ?
C’est vrai et c’était aussi le souhait du staff de ne pas trop bouger les lignes pour qu’il y ait une continuité. Visiblement, le club est content de ce staff-là et, de notre côté, on est un staff qui se complète vraiment bien que ce soit Hervé, Marion ou Hugo, on a une très bonne entente entre nous. C’est vrai qu’avec Alain, qui vient d’arriver et qui est aussi beaucoup dans la communication et le dialogue, ça se passe vraiment très bien pour le moment.
On va aussi parler de ce championnat de D2F. Cette saison, c’est le championnat de toutes les peurs et de tous les dangers car avec 6 descentes par poule pour fusionner les 2 poules en une poule unique de 12, c’est quand même un challenge qui est ardu ?
Ce n’est ni facile ni simple. On sait que ça va être compliqué, que ce sera difficile, on le sait mais ce sera difficile pour nous comme pour d’autres. L’objectif est évidemment d’être dans les 6 mais qui il y aura ? Il peut y avoir des surprises vu que, l’année dernière, Marseille n’a pas fini à la place que l’on pensait donc il y aura forcément des surprises. Nous, on va travailler, on ne fait pas de plan sur la comète, ça ne sert à rien de regarder qui fait quoi et qui recrute qui, il faut bosser et ce sera l’équipe la plus cohérente ou les équipes les plus cohérentes qui seront dans les 6. Ce ne seront pas forcément les meilleures mais ce seront les plus cohérentes.
Si vous accrochez les 6 premières places, ça aura quasiment la saveur d’une accession ?
Ah oui, clairement ! Comme on l’a dit précédemment, avec un nouveau coach donc une nouvelle philosophie, un nouveau groupe qui s’est créé, avec beaucoup de départs donc beaucoup d’arrivées, si tout prend bien et qu’on finit dans les 6, effectivement, ce sera une très belle réussite et on aura très bien travaillé en vitesse accélérée.
On te remercie pour ce premier point de passage à l’AMTF pour cette saison 2022-2023
Avec plaisir, merci à toi
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec :
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