#Rugby – Nationale / Suresnes veut rentrer dans la cour des grands.

Le RC Suresnes a terminé le second acte de son aventure en Nationale à la 9eme place, un petit cran en dessous des objectifs internes fixés par les dirigeants en début de saison 2021-2022. Alors que le désormais unique club francilien de la division entame la phase 3 de son projet de club, les 2 co-presidents Olivier Pouligny et Laurent Piepszownik ont décidé de renouveler leur staff, une grande partie de l’effectif et même leur emblématique directeur général pour faire perdurer la croissance du club. Tour d’horizon sur l’intersaison d’une équipe qui évoluait il y a encore 5 ans en Fédérale 2 dans une sociologie pluriactive et qui maintenant ambitionne les playoffs d’accession en Pro D2.

Une saison 2021-2022 un brin en deçà des espérances.

En août 2021, à l’aube de la seconde saison des Suresnois en Nationale , Olivier Pouligny le co-Pdt du RCS, déclarait dans nos colonnes : «On a un effectif pour jouer la qualif ». Le compère de Laurent Piepszownik de préciser les ambitions de Suresnes par les propos suivants : «Si ça veut sourire, on ira dans le Top 6, si ça ne sourit pas, on espère ne pas descendre en dessous du Top 10.». En interne, les paroles des présidents augmentèrent un brin les objectifs en mettant le curseur sur une 8eme place minimum. Avec un 9eme place glanée sur une fin de saison qui les a vu accrocher le maintien 4 journée avant le terme du championnat, les franciliens sont rentrés dans les strates basses des attentes de l’état major vert et noir.

Avec un début de saison cohérent qui les a vus occuper de nombreuses fois les 8 premières places du championnat, les altosequanais n’ont pas réédité leur début de saison 2020-2021 coup de canon tout en emmagasinant de précieux points. Mais à la différence de l’année précédente, les hommes d’Alexandre Compan, malgré un trou d’air au cœur de l’hiver, ont su éviter de s’effondrer dans les profondeurs du classement en fin d’exercice (13eme en 2021). Une saison 2021-2022 qui, malgré quelques accrocs, est donc venue pérenniser la progression sportive du club.

Un nouveau staff mêlant expérience et ambition

Suresnes, parfois qualifié d’équipe (trop) joueuse, où lors de certains matchs de championnat, la flamboyance avait pris le dessus sur le pragmatisme a décidé d’arrêter après 2 saisons de bons et loyaux services, sa collaboration avec Alexandre Compan et Jeoffrey Delacour. Au cœur de la saison, les 2 présidents ont donc décidé de nommer un nouveau binôme composé de David Auradou et de Conrad Stoltz. Le précédent duo rompu au rugby Francilien, va donc laisser place à un binôme plus expérimenté qui a oeuvré dans les divisions au dessus( Stade Français et Stade Montois pour l’international Français / Pau et Aix pour le Sud Africain).

Avec le mythique seconde ligne du Stade Français et l’ex centre d’Agen, le RCS veut faire évoluer son projet de jeu en axant plus ses préceptes vers la conquête et la rigueur sans renier son ADN « la balle à l’aile, la vie est belle ». Auradou en manager, Stoltz en entraîneur des 3/4, voilà Suresnes agrémenté d’un nouveau cycle sportif où l’ambition ne sera pas laissée aux vestiaires.

Le départ de Mathieu Blin scelle la fin de la phase 2 du RC Suresnes.

Arrivé quelques mois en amont de l’aventure Nationale du RCS, Mathieu Blin a co-annoncé la semaine dernière avec le club, son départ à brève échéance après 2 ans et demi en tant que directeur général. Celui qui fut une des pierres angulaires de la phase 2 du projet Suresnois, synonyme du basculement dans le professionnalisme et de stabilisation dans la 3eme division du rugby français, s’envole vers de nouveaux projets à l’aube d’un autres tournant pour le club. Une page qui se tourne et un ambassadeur charismatique qui s’en va du Stade Jean Moulin.

De nombreux départs symboles de la fin de la pluri activité au RC Suresnes

Titouan Cazedepats, Mike Rabord, Ousmane N’Dyae , Bastien Gallaire, Cyril Corno furent des symboles de ce RC Suresnes pluri-actif qui, sous la férule de Vincent Carbou a accédé à la Fédérale1 et s’y est brillamment maintenu. Mais depuis déjà 2 saisons, les pensionnaires du mont Valérien avaient entrepris une lente mutation qui a vu se réduire cet ADN, pour ne devenir que portion congrue cette saison. Avec 19 départs cet été , le visage du RCS va être transfiguré lors du prochain exercice et la fin d’une époque berçant entre amateurisme et professionnalisme vient de voir le glas sonner. D’autres départ sont tout aussi emblématiques, comme celui du « Titi parisien » Artemi Gallo ou encore de l’occitan Thibault Jauzion, ainsi que Julien Millon qui étaient forts appréciés dans le vestiaire.

Un effectif remanié et musclé

Avec 12 arrivées pour 19 départs, David Auradou n’a pas souhaité un mercato quantitatif , mais plutôt qualitatif. 3 arrivées sont issues de Top 14 ou de Pro D2 comme Tuwai (Centre) qui arrive de Toulon , Dycke (pilier) de Vannes ou encore Jazeix (3eme ligne) de Carcassonne. En première ligne, on trouve aussi deux recrues de Nationale qui arrivent respectivement de Bourg et Bourgoin : Victor Damian Arias et Leandro Mario Assi . Conrad Stolttz a ramené d’Ardèche dans ses valises les prometteurs arrières/ailiers Alexis Clément et Thomas Baudy.

Deux autres renforts viennent à l’instar d’Aubenas d’un club relégué en Nationale 2 : Dijon. Le combatif Montois Florian Desbordes, qui évolue en seconde ligne débarque en Île de France, en provenance de Bourgogne avec l’ouvreur Ignacio Mieres qui sera en quête d’un rebond sportif. L’ex espoir du rugby francilien (Stade Français et Vannes) et septiste, Faraj Fartass sera lui aussi à la relance cette saison après une pige à Beauvais. Les deux dernières recrues, quant à elles, proviennent du vivier de clubs franciliens, en l’occurrence Drancy (Fed1) avec le 3/4 centre Hugo Detré et le pilier Sebastien Lafrancesca. Un effectif que nous qualifierons donc de moins dense mais de plus musclé.

Un menu copieux en intersaison

Fort d’objectifs croissants et d’une volonté d’appréhender cette nouvelle saison qui a vu des mouvements conséquents dans le groupe et le staff, le RC Suresnois a donc tablé sur 3 match amicaux estivaux. À défaut de débuter le championnat contre l’Union Cognac Saint Jean d’Angely comme cela fut le cas les deux dernières exercices , le RCS inaugurera sa pré-saison face aux Charentais le 5 août à Joué les Tours (Indre et Loire). S’en suivra une opposition face à un autre pensionnaire de Nationale : l’US Dacquoise le 13 août dans l’antre des Landais. Pour clôturer leur préparation, les hommes d’Auradou et Stoltz affronteront les nordistes de l’Olympique Marcquois, le 19 août à Dunkerque.

Phase 3 RCS : objectif playoffs

Le Co-President Pouligny a été clair il y a quelques semaines de cela dans nos colonnes : « franchir cette 3 étape dans le projet de Suresnes et faire partie de ceux qui prétendront aux six premières places qualificatives. Comme ça, l’ambition est donnée. ». Car Suresnes qui était un des plus petits budget de Nationale il y a de cela 2 ans a fait un saut de géant durant l’intersaison en arrivant dans le Top 6 financier de la division : «On ne passe pas de 50% de pluriactifs à 100% sous contrats pros comme ça donc il y a une augmentation du budget qui va avec cette ambition et on aura un budget qui sera aux alentours de 3,5 M / 3,7 M pour l’année à venir ce qui fait une grosse augmentation malgré tout. ». Les joueurs sont donc prévenus, du côté des bureaux de Jean Moulin, on attend que les résultats de cette saison soient à la hauteur des moyens financiers et structurels mis en œuvre durant l’été.

Un début de saison en mode crescendo.

Le hasard du calendrier a bien fait les choses dans les Hauts de Seine, car le RCS va pouvoir débuter crescendo cette saison, en affrontant deux promus d’entrée de jeu (Rennes à l’extérieur et Hyères-Carqueiranne à domicile). Ensuite, les Suresnois rentreront dans le vif du sujet en se déplaçant dans l’Aude pour affronter Narbonne tout juste relégué de Pro D2 et finir à domicile le 1er bloc de la saison face à un candidat assumé à l’accession : les Azuréens du Stade Niçois. En tout état de cause, si du côté du Mont Valérien on veut s’inscrire dans la cour des grands, il faudra indéniablement faire de Jean Moulin une forteresse en ce début de saison et savoir voyager. Car Olivier Pouligny et Laurent Piepszownik ont le regard rivé à moyen terme vers un horizon qui se nomme Pro D2.

Article rédigé par Loïc Colombié