Le Sporting Club Pamiers a vécu un début d’été mouvementé oscillant entre joie d’accéder à la Nationale 2, déception d’un parcours écourté face à Vienne en playoffs du championnat de France Fédérale 1 et stupeur après l’annonce du départ de Jean Philippe Sannac. Un temps dans l’expectative avec le départ d’un président-mécéne usé du peu de soutien des collectivités, le club phare de l’ Ariège a trouvé les ressources internes ainsi que des leviers pour repartir en Fédérale 1 et éviter les abîmes d’une mise en sommeil. Autour de Patrice Galy, Jacques Basset et Philippe Martignoles, le SCA va repartir en rebâtissant une structure à échelle humaine, emplie des valeurs ariégeoise mais pas dénué d’ambition. Retour sur ces semaines de troubles qui ont vu les damiers renaître comme un phénix de leurs cendres.
Peur sur la ville.
Début juillet, dans une salle du Stade Magnagounet, l’ensemble des bénévoles, des dirigeants et des amoureux du Sporting Club Appaméen tenaient une assemblée générale extraordinaire, où la fébrilité fut de mise. En effet, la survie et la continuité de ce club fleuron du sport collectif ariégeois étaient à l’ordre du jour, depuis la vacance de présidence et le retrait du sponsor majeur du club.
Car Jean Philippe Sannac, le sponsor-mécéne principal et président depuis de nombreuses années, venait de jeter l’éponge, ulcéré par le manque de soutien du corps économique local et des collectivités territoriales. Alors qu’entre 2018 et 2022, le SCA a gravi trois divisions (de la fédérale 2 à la Nationale 2) sous l’impulsion de l’hyperactif et ambitieux Jean Philippe Sannac, la dernière prouesse sportive des damiers a posé une problématique financière.
Le « roi des ambulances » local qui a bâti sa réussite professionnelle en devenant un des cadors du secteur régional, représentait quasiment 600 000 euros sur un budget d’1,2 millions. Mais avec la montée en puissance rugbystique des Appaméens, Jean Philippe Sannac a souhaité diversifier les rentrées financières du club et voir le soutien des collectivités s’accentuer en adéquation avec les ambitions du SCA et son statut de club phare du département. Un peu à l’image du LAP qui avait connu un plafond de verre économique en accédant à la ligue 2, le Sporting subissait les affres du « syndrome Luzenac ».
Jean Philippe Sannac s’en allant du club, le SCA ne pouvait plus boucler son budget même si dernier le laisse à l’équilibre, et ne pouvait allègrement pas assumer une montée en Nationale 2 avec ce contexte. Passée la déception mêlée à la stupéfaction, les ariégeois ont fait le tour des acteurs locaux pour trouver des solutions. De mi juin et la démission de son président au 1er juillet, date de l’AG Extraordinaire, le microcosme de l’ovalie Appaméene a remué ciel et terre.
Tout d’abord en se rapprochant du conseil départemental d’Ariège, avec lequel de forts liens s’étaient noués lors de la grande fête du rugby à Foix en marge de la rencontre délocalisée en mai 2022 : Pamiers Vs Saint Sulpice sur Leze. Autre porte poussée, celle de Kamel Chibli, le vice président du Conseil regional en charge du Sport, local de l’étape car originaire de …. l’Ariège . Mais la temporalité des institutions ne correspondant pas avec celle du sport, l’équation devint vite insoluble malgré la volonté intangible des collectivités de soutenir les damiers à moyen terme.
Une des nombreuses portes politiques ouvertes par le bureau du SCA, fut bien entendu celle de la municipalité. Une option qui a pris de l’épaisseur quand on lit les propos d’Éric Pujade l’adjoint aux sports à la mairie de Pamiers dans les colonnes de la Dépêche : « Ces derniers jours, on s’est rapproché du club pour voir ce que la mairie pouvait faire. On va enfoncer le clou avec les nouveaux coprésidents. J’espère que la mairie sera considérée comme un partenaire du club. »
Fort de ces garanties, d’un élan de solidarité local et du soutien d’acteurs économiques comme «Eau neuve » Patrice Galy et Jacques Basset ,les 2 bras droits de Jean Philippe Sannac lors de sa mandature, ont donc décidé de reprendre le flambeau, accompagnés d’un passionné pur sucre des damiers : Philippe Martignoles. Quand le 1er juillet, le président de séance, en la personne du secrétaire général Alain Dubiau, annonça la candidature des 3 co-présidents, c’est donc avec soulagement que la nombreuse assistance vota à l’unanimité cette nouvelle direction. Les mots d’ordre étaient bien entendu : refondation, passion et ambition.
Avec un budget de 800 000 euros, Pamiers évite donc la mise en sommeil mais repart en fédérale 1 dans une poule très régionale, avec une baisse substantielle de la masse salariale et de frais de déplacements. Malgré 13 départs et 2 arrêts (Gmir et Walencik) le Sporting Club Appaméen va garder une épine dorsale consistante (une quinzaine de joueurs) constituée d’amoureux du maillot à damiers qui ont fait de nombreuses concessions financières.
C’est avec un état d’esprit combatif et solidaire que les représentants de la «terre courage » veulent ouvrir cette nouvelle ère. Le trio Galy/Basset/Martignoles ainsi que le coach David Bégu n’ont pas chômé pour compenser les départs. 5 arrivées ont donc été annoncées officiellement, et les Ariégeois ont décidé de combler le déficit d’effectif via la formation made in SCA (Lucas Mezzavilla, Théo Montagne, Jean Lafont, Ugo Corradini, Dorian Pinet, Jonathan Gillard, Lucas Marieiro, Hugo Pech et Ugo Amiel). En outre de vieux grognard reviennent au bercail en sortant de leur retraite : Lledos, Jean-Boulbes et Pierkowsca. Dans ce registre, l’ex idole de Balussou, Romain Boscus qui vient de raccrocher les crampons et d’intégrer le staff de l’équipe première, tout en s’occupant de la jeunesse Appaméenne, sera d’une aide précieuse pour faire la passerelle entre espoirs et seniors.
Pamiers, qui va affronter le Sporting Club Albigeois, un des cadors de la Nationale le 12 août dans le Tarn, en échange de celui effectué la saison dernière a Magnanounet, aura un joli juge de paix pour connaître sa situation sportive actuelle. Nul doute que les Ariégeois viendront dans la cité épiscopale avec la grinta qui fait leur ADN et vendront chèrement leur peau. Deux autres matchs amicaux seront au programme avant de débuter la compétition le 11 septembre 2022. Le SCA affrontera lors des premières rencontres de fédérale 1, Lombez Samatan à domicile lors de la journée inaugurale puis se déplacera à Lavaur avant de recevoir Mazamet. Pamiers a tressailli durant le mois de juin mais son cœur à damiers noirs et blancs bat encore la chamade et,qui sait, va faire à nouveau chavirer son bouillant public cette saison.
La poule du Sporting Club Appaméen.
Poule 3 / Fédérale1 : Castanet-Tolosan,, Castelsarrasin, Castelnaudary, FC TOAC-TOEC, Lavaur, L’Isle-Jourdain, Lombez-Samatan, Mazamet, Pamiers, Saint-Sulpice-sur-Lèze, Tulle, et Valence-d’Agen.
La liste des mutations 2022 Pamiers :
Départs : Lalanne (Saint-Jean-de-Luz Olympique ), Mirtskulava (RC Niort), Bonnet (Graulhet), Ducousso (RC Auch), Kanfous (FCTT), Fourie (AS Bédarides), Van der Vestuizen (AS Bédarides), Sajous (Salles), Pradaud ( inconnue ). Boscus (retraite), Baquer (RC Hyères), Walencik (arrêt), Gmir (arrêt), Chirica (RC Hyères), Ludick (RC Drancy).
Arrivées : Mohamed Flitti (pilier, FCTT), Luca Sans (demi d’ouverture Stade Montois,), Medhi Terriou (pilier, US Saint-Sulpice), Alexandre Valcu (Saverdun), Irakli Purichamiashvili (Pilier, RC Drancy).
Article rédigé par Loïc Colombié
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