#Rugby – Nationale / Tarbes veut gravir les montagnes.

Le Stado Tarbes Pyrénées rugby a vécu une saison bicéphale, qui les a vus au cœur de l’hiver flirter avec la relégation, avant d’opérer une fulgurante fin de saison les ayant propulsés en milieu de tableau. Pour leur troisième saison dans la division 3 du rugby hexagonal, les bigourdans opèrent un recrutement de qualité et ciblé, compensant poste par poste les départs, dans le but d’étoffer l’effectif. Avec de nombreux joueurs expérimentés en Nationale ou en Pro D2 et une ossature conservée, au pied du Pic du Midi, on compte bien s’installer dans l’antichambre de la Pro D2 et gravir pas à pas le « Mont Nationale ».

Un fin de saison exaltante et fondatrice.

Alors que fin février, certains bookmakers ne donnaient pas cher des chances de maintien des ours Tarbais, au printemps naissant les pensionnaires de Trélut sont passés en mode commando et ont fait de leur antre un bastion imprenable. De la 20eme journée et d’un match à la vie à la mort entre combattants au maintien face à l’Union Cognac Saint Jean d’Angely (48-25) jusqu’à l’ultime joute, le Stado TPR a fait chuter les cadors de la division (Chambéry (30-23) lors de la 22eme journée et VRDR (24-23) lors de la 24 eme journée.). Le clou du spectacle fut certainement le dernier round des phases régulières, où devant leur public survolté, les hommes de Fortassin ont donné une leçon de solidarité aux Albigeois (14-8) en arrachant une 9eme place ex æquo et privant leur adversaire dominical d’une qualification directe en playoffs.

Une douzaine de départs dont certains cadres.

Les Tarbais ont vu certains de leurs tauliers partir sous de nouveaux cieux cet été, comme leur capitaine et 3eme ligne Albain Méron qui s’est rapproché de ses terres natales en signant en Nationale 2 à Niort. Quant au vétéran et expérimenté 3eme ligne Filipe Manu, il croisera le fer avec ses ex coéquipiers la saison prochaine en Nationale puisqu’il vient de s’ engager avec l’Union Cognac Saint Jean d’Angely, tout comme le 3/4 centre Maile Mamao qui portera les couleurs de Bourg en Bresse. Un autre taulier du vestiaire va quant à lui raccrocher les crampons en la personne du seconde ligne, Junior Utu Maninoa, tandis que deux de ses coéquipiers vont partir à la conquête de l’Ouest : Halani Aulika (Bergerac / Fed1) et Teddy Stanaway (Limoges / Nationale 2).

Pour finir, le jeune et prometteur 2nde ligne Jimi Maximin retourne à Pau (Top14), tandis que le guerrier Basque, Ximun Bessonart, va découvrir la Pro D2 avec Vannes. Si on rajoute les départs de Léo Noël (3e ligne), Paul Anton (1/2 de mêlée), Ugo Croquet (ailier), Sylvain Hourclé (3e ligne), c’est au total 13 unités qui quittent le club pyrénéen.

Prime à la Stabilité

Avec 11 resignatures (Enzo Mondon, Alexandre Duny, Ximun Bessonart, Aurélien Ricart, Johan Mees Erasmus, Mathieu Berbizier, William Pees, Maxime Oltmann, Thomas Lhusero, Paul Saujous et Léo ST Guilhem) s’ajoutant aux joueurs dont les contrat couraient encore jusqu’en 2023, le Stado ne repartira pas de zéro et gardera un ADN non négligeable qui sera fort utile pour les automatismes de début de saison. A l’inverse par exemple, d’Albi (22 départs) ou Bourg (24 départs), qui voient leurs vestiaires complètement renouvelés, les Tarbais vont garder une âme, une histoire collective et un groupe.

Un recrutement ciblé mais à gros potentiel.

Les dirigeants et le staff haut pyrénéen ont frappé fort avec un recrutement très qualitatif mais ciblé, du fait du budget du club qui était un des plus bas de la Nationale la saison passée (aux alentours de 2 millions). À Tarbes on ne peut pas se permettre de faire gonfler la masse salariale de façon exponentielle et on est obligé de recruter malin. Cela n’a pas empêché le Stado de faire de jolis coups en Pro D2 : Alexis Tchitchiashvili (pilier, Provence Rugby), Antoine Bousquet (2e ligne, Provence Rugby), Mattéo Coustalat (3e ligne, Biarritz), Léo Estaque (3e ligne, Agen). Les emplettes bigourdanes ne se sont pas que cantonnées dans les divisions au dessus, car le seconde ligne Jone Seuvou arrive de l’USBPA (Nationale/ProD2) tout comme l’arrière chambérien, Thibaut Trotta qui fut très en vue chez les Savoyards lors des playoffs face à Albi (défaite 39-30).

Autre bonne pioche du Stado TPR, l’ouvreur audois de Dijon, Anthony Fuertes, qui avait côtoyé il y a quelques années de cela au Stade Rochelais, un certain Fabien Fortassin. Le manager tarbais qui a joué en Charente Maritime avec celui qui a aussi porté les couleurs d’ Oyonnax, compte bien tirer la quintessence de ce 10 de talent. Pour compléter ce mercato 2022, le club du président Terré à recruté à l’étranger avec le pilier Brésilien Mariano Filomeno (Cobras) et le 3eme ligne britannique Len Massyn (Ealing Trailfinders). Mais sans conteste, le renfort qui aura fait couler le plus d’encre, sera bel et bien le 3/4 polyvalent international samoan, Alofa Alofa, passé par La Rochelle, Bayonne, les Harlequins ou encore les Waratahs. Ce dernier vient amener toute son expérience du haut niveau aux Tarbais. Avec 10 recrues “calibrées Nationale”, Tarbes a cherché à redynamiser son effectif.

La formation bigourdane saisit sa chance

Depuis qu’un certain Henri Broncan est passé par Trélut (2014-2016) pour chapeauter la formation du club de la préfecture des Hautes Pyrénées, les graines plantées par le sorcier gersois fleurissent et c’est tout naturellement que le Stado a rééquilibré sa balance des mutations (13 départs et 10 arrivées) en faisant ratifier leurs premiers contrats pro à 3 purs produits maison (Loan Real, Florian Lamothe et Jonathan Dufau). Une belle manière pour le TPR d’affirmer son identité locale .

Une pré saison mixant labeur et ludisme aux pieds des Pyrénées.

Lors de cette intersaison joueurs et staff ont passé une première partie de préparation axée sur le physique et sur la cohésion avec de nombreuses activités hors rugby dans les Pyrénées, toujours fort propices à ce genre d’occupations estivales. Du côté du programme aoûtien, outre des entraînements bien plus portés sur le rugby à l’état pur, le calendrier des matchs amicaux a été officiellement annoncé: Fleurance (Nationale 2) le 13 août à Mielan et Blagnac (Nationale) le 20 août à Mabourguet. Un menu occitan pour se mettre en jambe avant la reprise du championnat.

Un choc des massifs en ouverture.

La saison du Stado débutera à l’extérieur avec un choc des montagnes entre les éléphants alpins de Chambéry et les ours pyrénéens tarbais. Un premier défi de taille pour les hommes de Fortassin qui affronteront sur leur terre une des 6 meilleures équipes du dernier exercice. Le reste du premier bloc pour le public bigourdan verra Cognac débarquer lors de la seconde journée et les promus Rennais lors de la 4eme journée, entrecoupé d’un déplacement à Blagnac quasi un mois jour pour jour après le match amical estival opposant les deux équipes occitanes.

Un début de saison où le Stado va tenter de renouer avec l’automne 2021 qui, les avait vu intégrer le top 6 au bout de 5 rencontres. Car à Tarbes, même si on ne chante pas sur tous les toits des ambitions démesurées, on peut se douter que le TPR après deux saisons en milieu de tableau et fort d’un recrutement astucieux, veut grimper dans la hiérarchie de la Nationale .

Article rédigé par Loïc Colombié