Au cœur du Béarn, le nouvel entraîneur de Langon, Christophe Hamacek nous a reçu à Salies du Bearn dans son établissement « Le Chalet » pour nous livrer un entretien sans concession. Celui qui lors de la saison 2021/2022 était un de nos consultants assidu des retransmissions de matchs du MagSport (Albi, Dax, Soyaux) , nous a donné son regard sur la Nationale et la saison des tarnais du SCA. Mais celui qui va retrouver la Fédérale1 après avoir connu les joutes du rugby amateur avec Cognac et Tyrosse, nous a aussi fait un retour sur son expérience en Pro D2 avec le Rouen Normandie, tout en décriant vivement les pratiques et la vision de certains coachs du très haut niveau. Mais l’ex coach de Béziers nous a surtout témoigné sa joie et son impatience de relever le challenge Langonnais avec Romain Cabannes, en gardant dans un coin de tête la perspective à court terme d’intégrer la naissante Nationale 2. Rencontre avec l’ancien Talonneur de l’US Dacquoise, un homme qui a l’image de ses racines béarnaises, exècre la défaite et aime les relations humaines emplis de franche camaraderie.

Après des aventures à Cognac, à Tyrosse et bien sûr à Rouen, te voilà embarqué dans un nouveau projet, à Langon, en Fédérale 1 ?
Effectivement, c’est mon retour. J’ai passé d’excellents moments avec Tyrosse à ce niveau : Deux demi-finales hautes en couleurs pour la montée en Pro D2. C’est une autre Fédérale 1. Je retrouve mes valeurs à Langon c’est vraiment ce qui m’a donné envie de repartir entraîner.

Après avoir touché le haut niveau, que ce soit à Béziers ou à Rouen, tu avais besoin de te ressourcer ?
Oui, j’en ai eu besoin. Je trouve que maintenant, le rugby est devenu très compliqué alors que c’est quelque chose de très simple à manager. Je suis très content de me retrouver avec Romain Cabannes autour de ce projet et non avec une myriade d’intervenants comme dans un staff pro où, parfois, tout le monde oublie un peu l’essentiel et où les divers entraineurs se marchent un peu sur les pieds.

Après avoir entraîné avec Titi Cabannes à Cognac, le choix de Romain Cabannes était naturel ?
Romain est aussi un passionné. Il vit et ressent le rugby. Il a l’expérience du très haut niveau. Comme avec Nicolas, je n’ai aucun doute ni sur l’entente ni sur notre envie commune de gagner car nous sommes des compétiteurs. Mais surtout nous nous retrouvons sur « Le Comment » gagner.

En plus, il a été directeur du centre de formation du Stade Montois, on ne va pas louer ce dernier car on connaît tous les bienfaits de l’école montoise dans le rugby hexagonal mais ça va aussi pouvoir t’apporter un regard sur la formation ?
J’ai aussi été entraineur des Sélections Taddeï du Béarn – avec deux titres de champion de France avec des Beauxis, Tillous-Bordes, Peyras-Loustalet, Zouhaïr ,Baget, Puyo – donc c’est quelque chose qui me tient à cœur. Romain a été directeur du centre de formation. Nous nous comprenons sur le jeu, la méthodologie. Je suis un adepte de l’apprentissage favorisant l’intelligence tactique. Nous souhaitons des joueurs capables d’être performant dans la lecture du jeu, l’intelligence situationnelle.

Quel va être l’objectif pour Langon cette saison ? Aller chercher la Nationale 2 ?
Déjà, dans la famille Cabannes au complet, on est des compétiteurs que ce soit Nicolas ou Romain et je déteste perdre moi aussi donc on va essayer de mettre en place une équipe pour gagner. Si tu arrives à gagner quelques matchs, ensuite, tu deviens automatiquement ambitieux. L’appétit vient en mangeant et je pense réellement qu’une équipe comme Langon a sa place en Nationale 2. Maintenant le chemin est long et nombreuses sont les équipes ambitieuses.

Quels ont été les mots des présidents pour te convaincre de relever le défi ?
Très sincèrement, quand tu aimes entraîner, que l’envie démange, que tu as l’opportunité dans un club qui n’est pas trop loin de chez toi, les présidents n’ont pas besoin de faire de grands discours. J’avais envie de remettre les mains dans le cambouis sans traverser la France, puisque c’est quelque chose que je n’ai plus envie de faire. Ils étaient en demande au bon endroit au bon moment et je suis très content d’y être.

Ta dernière expérience était à Rouen, qu’est-ce que tu en retires ?
De l’expérience… J’ai rencontré de belles personnes – dont Jean Louis Louvel, un président mécène aux valeurs qui résonnent en moi- mais aussi ce qu’est maintenant le fonctionnement du haut niveau : où les entraîneurs se font passer et se prennent pour des chercheurs du CNRS. On est juste trop payé à faire jouer des mecs avec un ballon. Dans la vie, je suis toujours étonné comment des personnes incompétentes peuvent se faire passer pour des gens compétents par un tour de passe passe, savant mélange d’arrogance et de communication (propagande !). Je pensais que le rugby en était préservé. C’est faux. J’étais frustré par rapport au management des hommes, aux aspects tactiques, à la méthodologie. Je suis content de retrouver le terrain et de choisir comment manager les joueurs, le contenu des entraînements et comment va jouer l’équipe. Nous allons faire quelque chose qui nous ressemble. J’ai du caractère et des convictions saines et profondes, cela peut faire peur à certains président ou manager de collaborer avec moi !Mais pensez vous que nous puissions révéler le caractère, l’envie, le dépassement de soi d’une équipe en étant lisse ?

On sait que tu as aussi eu une proposition d’Aubenas qui va évoluer en Nationale 2 et que tu l’as déclinée. Qu’est-ce qui t’a amené à faire ce choix ?
C’était quand même assez loin de chez moi et c’est vrai qu’après avoir longuement parlé avec le président, je me suis d’ailleurs bien entendu avec lui sur les valeurs de ce club, je n’avais plus trop envie de traverser la France.
On sait que tu as un gros réseau dans le rugby français donc, peut-on s’attendre à du lourd en termes de recrutement à Langon ?
Il y a déjà un joueur que j’ai eu par le passé à l’UCS et qui était à Bourgoin l’année dernière qui va venir nous amener sa compétence en touche. Nous devrions recruter aussi un pilier ainsi qu’un centre perforateur pour compléter notre collectif.

Tu as commenté quelques matchs du Sporting Club Albigeois avec nous et tu as bien sûr dû suivre les play-off et l’échec d’Albi pour monter en Pro D2. Quelle est l’analyse du consultant et du technicien ?
Déjà, que les meilleurs ont gagné, tout simplement. Massy a fait une super saison, était au-dessus de tout le monde, ils ont survolé le championnat et Soyaux-Angoulême qui avait quand même une équipe au-dessus se retrouvent maintenant en Pro D2. Albi, qui est une belle équipe avec un club que je diraiextraordinaire, a peut-être un petit peu manqué d’huile dans les rouages. Des quelques matchs que j’ai vus, je n’ai pas trouvé le liant avants / 3/4 aussi performant que les années précédentes.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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