Pierre Trassoudaine qui a maintenant la chance d’avoir deux boucliers dans son armoire, celui de Fédérale 1 (Trophée Jean Prat) avec Lavaur en 2018 et aujourd’hui, celui de Nationale avec Massy (2022) vit la plus belle saison de sa vie avec la bande de copains du RCME qui a réussit à accéder en Pro D2. Ce talonneur de devoir qui était plombier chauffagiste avant de basculer dans le rugby professionnel nous a livré ses émotions après ce titre de champion de France et sa satisfaction de vivre un rêve de gosse. Malgré une blessure et une suspension qui l’ont obligé de vivre cette finale en tribune, « Trassou » comme le nomme ses coéquipiers essonniens sait pertinemment d’où il vient et a tenu à sanctifier le labeur personnel et collectif effectué pour en arriver à cette apothéose sportive.

J’imagine que, bien que tu n’aies pas fait la finale, c’est une joie incommensurable pour toi ?
C’est énorme car en fait, ça boucle une saison qui a été incroyable pour nous, collectivement et au sein du club. Je pense qu’on ne pouvait pas rêver mieux et c’est vrai qu’on avait un peu peur des phases finales, on finit premier avec un gros matelas mais tout est toujours remis à zéro en phases finales. On s’était promis que si on allait au bout, ça allait être encore plus beau comme émotion que de finir premier et de monter directement. Là, on est en plein dedans et c’est juste incroyable la saison qu’on a faite.

Quand on voit les deux derniers matchs à 40-10 puis 38-10, on se dit que c’était une autoroute pour Massy. Mais il y a eu ce match aller à Albi où vous vous êtes quand même fait peur ?
En fait, on a tellement eu peur que ça nous a fait un déclic et on s’est dit » ça ne tient qu’à nous d’aller jusqu’au bout en mettant en place notre jeu « . On s’est hyper concentré sur nous-mêmes et du coup, les deux matchs prouvent que c’était la bonne chose à faire.

Est-ce qu’il y a des passerelles entre ton titre à Lavaur et celui-ci avec Massy ?
Ce sont deux choses différentes. Pour le titre avec Lavaur, on n’était pas du tout favori, on fait un 8e de finale tiré par les cheveux et ça s’est enclenché par la suite. Sur l’aspect relations, collectif et tout ça, c’est exactement pareil mais, de toute façon, pour aller chercher un titre, si tu n’es pas soudé du début jusqu’à la fin, tu n’iras pas le chercher. Sur ce titre, on était un peu plus favori donc, peut-être que c’est un peu plus normal pour les gens du coup mais il y a énormément de boulot derrière et c’est incroyable ce qui nous arrive aujourd’hui.

On parle souvent de déclic dans une saison. Pour toi, quel a été ce déclic, ce moment où vous vous êtes dit » on est capable de faire quelque chose de grand » ?
J’ai envie de te dire que c’est Blagnac au premier match, quand on perd le match chez nous. On était sûr de nos forces au vu de toute la présaison et on s’est dit » ce n’est pas possible, on n’a plus envie de revivre ça » et à partir de là, on a mis les choses en place. Petit à petit, on a monté la saison et à la fin, elle est magnifique.

On va aussi parler un peu de toi. La Pro D2 est un rêve d’enfant et tu y seras l’année prochaine ?
Moi, oui et il y a beaucoup de joueurs comme moi au club qui n’ont pas encore matché en Pro D2. Je pense que c’est un accomplissement, il faut encore plus travailler cet été et ça donne encore plus de motivation pour travailler cet été et aller tutoyer un peu plus haut dans cette Pro D2 et, en tous cas, y faire bonne figure.

On va finir par la » question décalée du #MagSport » : est-ce que Jean-Maurice Decubber aura un peu plus d’endurance que la semaine dernière ?
J’espère parce-que là, c’est une grande semaine qui s’annonce pour nous et j’espère qu’il ne va pas exploser dès la première soirée (rires).
Propos recueillis par Loïc Colombié

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