#Rugby – Nationale / Mathieu Bonello (Albi) : «Préparer les joueurs pour qu’ils n’aient pas de regret à la fin!»

A quelques heures d’un match qui peut devenir historique pour le Sporting Club Albigeois, le manager tarnais , est revenu dans un entretien grand format sur cette 1/2 finale access match Pro D2 sur les terres de Massy. L’ex talonneur du Castres Olympique qui va retrouver le stade Ladoumegue un après l’avoir quitté, nous a fixé une feuille de route dominicale dans son style caractéristique emplit d’humilité et de respect pour l’adversaire, tout en prévenant ses hommes que le plus dur reste à accomplir : finir le travail et se donner le droit de goûter aux voluptés d’une finale synonyme d’accession à l’étage supérieur.

Massy Vs Albi une rencontre à suivre en direct radio dimanche 29 mai dès 18h45 via Le #MagSport et LFM81 en cliquant ci dessus.

Crédit Killarney – RCME

On est à quelques heures d’un peut-être moment historique pour le Sporting Club Albigeois si, d’aventure, il y avait une bonne surprise en terre massicoise ?

 

On est à quelques jours d’une demi-finale retour, c’est un match de phases finales donc ce sont forcément de bons moments à passer quand tu es joueur de rugby ou que tu es entraîneur. Aujourd’hui, on est content d’être en phases finales et toujours en course. 

Dimanche après la rencontre, que ce soit venant de toi ou des joueurs, on n’a pas senti un enthousiasme exacerbé. Il y avait le sentiment du travail bien fait mais on aurait peut-être pu s’attendre à plus d’exaltation et de joie alors que tout était en retenue ? 

 

Je pense que tu as bien résumé la chose, on a construit notre saison avec beaucoup d’humilité et on n’était pas totalement satisfait du match que l’on a fait. J’ai trouvé qu’on avait fait une mauvaise première mi-temps, même en revoyant les choses, la deuxième était meilleure donc, pour nous, c’est un match de plus dans notre saison mais cette rencontre ne te permet pas quoi que ce soit, ni de passer un tour ou autre chose. On en est qu’à la mi-temps. 

C’est peut-être aussi ça la clé de la réussite, de rester sobre même dans les bons moments ? 

 

C’est surtout être honnête et transparent vis à vis de la situation plutôt que de se voiler la face et de ne voir que le bon résultat. On sait aussi comment on a construit l’année et c’est une belle année, quoi qu’il se passe maintenant, on a validé cette année donc, aujourd’hui, on est dans la même chose que ce que l’on a fait à des moments c’est à dire que le match suivant est le plus important. On est content du résultat mais on sait d’où l’on vient. 

La satisfaction au niveau des phases finales vient quand même du fait que vous étiez en place sur le dernier match et qu’ils ne sont pas passés ? 

 

Oui, on a eu des points forts et des points faibles. On le sait tous, on a une grosse défense, ce qui est vachement important dans un sport collectif, surtout que Massy est une équipe hyper dangereuse donc il faut bien défendre face à eux et il est sûr que ça a été un point positif. Mais, encore une fois, tout est remis en question à chaque match et tout est remis à zéro. 

Jean-Baptiste Di Martino, l’entraîneur de Massy, a dit qu’Albi avait fait preuve de roublardise. Est-ce que tu confirmes ou est-ce que tu trouves que c’est exagéré ? 

 

Je ne permets pas d’analyser ses propos. Je ne sais pas ce qu’il a voulu dire par ça mais j’ai trouvé qu’on avait fait une bonne 2e mi-temps, de là à parler de roublardise, je ne sais pas. 

 

Vous les avez complètement étouffés en seconde période, ils ne marquent aucun point et même sur l’ensemble du match, ils n’arrivent pas à passer la défense. Malgré, et selon tes dires, votre  » mauvaise première mi-temps « , vous avez prouvé que vous étiez capables sur 40 minutes de vous hisser au niveau de ce qui se fait de mieux en Nationale cette année ? 

 

Je pense que tout est lié à savoir que, quand tu rencontres une équipe qui te bloque défensivement, ton offensif est en difficulté. Aujourd’hui, cette équipe de Massy a été dominatrice et number one sur tous les secteurs du jeu tout au long de l’année, 26 matchs, ce n’est pas rien et c’est tout à leur honneur. On s’aperçoit que, même lors des matchs précédents, on a quand même des points forts, je trouve que, sur l’ensemble de l’année, la défense a été l’un des points forts de l’équipe et c’est important mais ça ne suffira pas. Je pense que, parfois, tu es en échec offensivement parce qu’il y a une grosse défense mais aussi parce-que, ce jour-là, tu es un peu moins bien. Il y a toujours du lien et quand tu es malmené et qu’il y a une grosse défense en face, c’est dur de mettre du jeu en place. 

En parlant d’offensif, tu beakes plusieurs fois la défense mais tu n’as pas de continuité. J’ai le souvenir d’Engelbrecht qui breake deux fois, personne ne le suit et dimanche prochain, si cela se reproduit, il faudra enquiller derrière ? 

 

Oui, il faudra être efficace et mettre des points. Comme tu l’as dit, il y a des moments où on n’a pas su aller au bout ni ramener quelque chose et ce qui est important, surtout en phases finales, ce sont les temps forts, il faut ramener des points. Il y aura des temps faibles dans un match et il y en aura toujours, à n’importe quel niveau donc il va falloir que l’on soit assez performant dans l’efficacité. Dans un match de phases finales, tu n’auras pas 15 occasions d’essai donc il faudra être efficace et déterminé. 

Est-ce qu’on peut comparer Massy à une bête blessée ? On sait que c’est quand elles sont blessées qu’elles sont les plus dangereuses donc, est-ce que tu crains la réaction d’orgueil que vont avoir les Massicois ? 

 

C’est un match de phases finales et derrière, pour l’une des deux équipes, ça continue ou ça s’arrête. C’est une très grosse équipe, je sais qu’ils ont été énormes toute la saison, vraiment, leur classement de la fin des matchs de poule a montré leur niveau et aujourd’hui, quand tu te plantes une fois, tu ne te plantes pas deux. Bien sûr que le niveau de cette équipe est très bon, qu’on va avoir un match très dur et un gros match en perspective. 

Depuis qu’Albi est descendu de Pro D2, il y a eu 4 demi-finales en 5 ans et donc une certaine expérience maintenant de ces play-offs. Est-ce un élément qui a compté dimanche dernier face à une équipe de Massy qui est beaucoup plus jeune ? 

 

L’expérience en phases finales t’aide toujours, c’est certain mais le groupe a changé par rapport aux dernières années donc, on ne peut pas dire que tout le monde a vécu 4 demi-finales. L’expérience compte mais au même titre que la jeunesse parfois, elle aide à appréhender ces matchs. Aujourd’hui, et encore une fois, on a quand même un groupe qui essaye de jouer sans pression et de prendre du plaisir. 

Comment étaient les joueurs cette semaine à l’entraînement ? 

 

Comme l’analyse que l’on a faite précédemment à savoir que c’était une semaine un peu quelconque. On n’a pas changé et on ne change grand-chose, le but est d’être dans notre routine et d’être convaincu qu’il faut bien se préparer car ça va être un tout autre match. 

 

Tu insistes en disant que Massy est une équipe qui est au-dessus et toujours favorite même si le résultat est à votre avantage. Malgré cela, il y a peut-être une envie d’aller chercher quelque chose ? 

 

Te dire que tu prépares un match pour le perdre quand tu es entraîneur, ça va un peu loin. Je sais très bien qu’ils sont les favoris et que je sais ce qui nous attend chez eux, je connais bien cette équipe, je connais les joueurs qui la composent et c’est une armada de la Nationale, ils ont dominé dans plein de secteurs. Donc, on va préparer le match pour faire le meilleur match possible et qu’on n’ait pas de regret à la fin, c’est ça ce qui m’incombe le plus et qui est le plus important à mes yeux. C’est mon boulot de préparer les joueurs pour qu’ils n’aient pas de regret à la fin et si on est battu par meilleur, il faut l’accepter. Il y a un gagnant et un perdant mais, en tous cas, il ne faut pas avoir de regret à la fin du match.

Vous avez 12 points d’avance mais l’idée n’est surtout pas d’arriver en gestionnaire. Il faut que l’on soit dans une optique de 0-0 ?

 

J’en ai joué et entraîné quelques-uns comme ça et si tu te dis que tu prépares le match en gestionnaire, c’est hyper dur au rugby. Au foot, tu peux être 10 derrière, te passer le ballon et faire la passe à 10, je ne dis pas que ce n’est pas risqué mais ça l’est un peu moins qu’au rugby, si tu ne fais rien au rugby, tu rentreras comme tu es venu. C’est un match de rugby, on est à l’extérieur et il faut faire le meilleur match possible parce-que ça continue ou ça s’arrête, ce n’est pas plus compliqué que ça. 

 

On sait que tu aimes bien les parallèles avec le foot, tu viens d’en parler. On a l’impression que tu es un peu comme Aimé Jacquet en équipe de France, que tu as mis l’équipe sous bulle à l’abri de la ferveur et des émotions qu’il y a tout autour et qui peuvent venir parasiter le groupe ? 

 

C’est mon rôle mais aussi mon fonctionnement. Je pense qu’aujourd’hui, par moments, on est obligé de protéger un peu l’aspect sportif et c’est à moi d’arriver à absorber tout l’extérieur. Ça ne doit pas leur prendre de l’énergie ni en perdre car je veux surtout une chose, et en étant d’ici, je sais le passé, je connais, j’entends, on me le répète assez souvent, l’historique, l’histoire et c’est hyper important de s’appuyer sur l’histoire mais ce qui est le plus important, c’est d’arriver avec beaucoup de fraîcheur, de légèreté et d’enthousiasme. Il faut prendre ce plaisir-là qui, quand tu le prends, t’amène souvent à des choses inespérées et si on n’y va pas avec la banane, pfff. Donc, je protège les joueurs pour qu’ils arrivent avec la banane. 

Est-ce que ça a fonctionné et que vous les sentez sans pression ? 

 

Je pense que ça fonctionne un peu (rires). J’ai le sentiment que cette année, et même au début ou par rapport à une adversaire qui était censé être un peu en-dessous de nous, on a pris tous les matchs les uns après les autres et l’équipe s’est habituée à travailler et à fonctionner comme ça. Donc, en fait, pour cette semaine, c’est un match de plus dans la saison et je ne sens pas spécialement de changement. Est-ce qu’on aura eu raison ou est-ce qu’on aura eu tort ? C’est autre chose mais je sens que l’équipe est câblée comme ça, c’est un match de plus pour notre histoire et notre histoire ne s’arrêtera pas à dimanche soir. Quoi qu’il se passe, on est venu pour un projet et parce qu’il y a des choses qui vont évoluer dans le sens positif du club donc, même si on a perdu dimanche soir, on continuera. On aura déjà fait une étape et un gros livre, on veut toujours plus mais il faudra accepter le sort qu’il y aura dimanche soir. 

Tu nous parles souvent de l’âme et de l’investissement des joueurs et l’un des symboles est Benjamin Caminati. Il sort du banc contre Chambéry après la blessure de Théo Vidal, il va sur un poste où il n’a pas évolué depuis deux ans et il fait une super partie. Contre Massy, il a  » tenu le guidon  » ou le navire et c’est quand même le symbole de l’investissement des joueurs qui n’avaient pas joué depuis longtemps et qui répondent présents dès que tu les appelles ?

 

Il est certain que j’ai un groupe de joueurs sensationnels dans l’esprit et dans ce qu’ils veulent faire entre eux. Comme je l’ai dit, c’est normal qu’à des moments, ils ne comprennent pas nos choix avec Alex ou nos décisions pour le futur ou qu’ils soient en attente de certaines choses parfois mais par contre, j’ai toujours parlé du sujet avec eux avec beaucoup de liberté. La solidarité qu’ils peuvent avoir entre eux doit rejaillir sur le terrain et c’est comme ça que je vois le rugby, on gagne beaucoup d’amis pour la vie dans le rugby et j’insiste là-dessus. Ça ne me perturbe pas, au contraire, je me dis que les joueurs ont tout compris et en fait, ils essayent de performer à chaque fois qu’on fait appel à eux. Dernière des choses, c’est qu’il faut se rappeler du début quand vous me posiez des questions de  » pourquoi autant de roulements, pourquoi autant de changements, pourquoi autant de  » et aujourd’hui, ça montre que tout le monde est plus ou moins interchangeable. Ça, c’est un gros avantage et en fait, quand le mec rentre, il connaît les systèmes, il a déjà joué même si c’est un poste qui n’est peut-être pas forcément le sien. En tous cas, je connais les valeurs d’engagement de tous les joueurs de cet effectif, ils sont là pour donner le meilleur d’eux-mêmes et ils le montrent tous les week-ends. 

Tu connais aussi le stade Ladoumègue et, on l’a vu le week-end dernier, le 16e homme a fait son œuvre. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ce public de Ladoumègue, qu’on a vu un soir d’hiver il y a quelques mois mais là, ça va être un public des grands soirs ? 

 

J’en ai vu quelques-unes mais j’y suis beaucoup allé pendant le Covid donc le stade était vide. J’ai envie de dire que les supporters proches du club seront présents, il y a un club des supporters qui est à fond pour le club, c’est un match de demi-finale et un match de demi-finale sans supporter des deux camps, c’est dommage. Le Covid s’est éloigné, ça sera une bonne chose et, encore une fois, je dis merci au Stadium car ils ont été énormes et ça faisait longtemps que ni moi ni les joueurs n’avions vu une ambiance comme ça ici. C’est aussi ensemble que l’on construit une année et le Stadium nous a aidés. 

 

L’horaire du match à 19h un dimanche fait un peu débat. Pour toi, débat ou pas débat ? 

 

Non, pas débat. Il faut arrêter d’avoir toujours un truc à dire, ça va, ça va pas, on est médiatisé et on veut de la visibilité mais ça ne va pas. Je comprends les clubs, nous non plus ça ne nous a pas spécialement arrangé d’être à 16h55 pour les partenaires et pour plein de choses. Je sais que ça a été source de transactions voire même de tractations des uns et des autres pour l’horaire ou pas l’horaire, 19h ou pas 19h, 21h ou pas 21h, 17h ou pas 17h. A Albi, on en est resté loin, quand on nous a proposé le premier horaire, on n’a rien remis en cause, on n’a pas essayé de trouver un compromis en fonction de ce qui nous arrangeait le mieux. La télé nous a demandé 16h55 et on l’a accepté sans sourciller. Je comprends qu’on attende après des droits TV pour promouvoir cette Nationale mais, à un moment donné, je pense qu’à un moment donné, il faut aussi faire un pas vers les diffuseurs, ils ont choisi cet horaire et ce n’est pas à moi de dire si c’est bien ou si c’est mal, c’est un horaire. 

Est-ce que l’horaire peut avoir un impact sur la rencontre ? 

 

Non, ça ne change rien. Bien sûr qu’au fond de moi, je pense à nos supporters, à nos partenaires et même à ceux des deux clubs et je pense que ce n’est pas facile mais je crois qu’il y a un horaire de match et qu’on a à s’y tenir. 

 

Est-ce que, comme d’habitude, tu vas partir la veille ou est-ce que tu vas un peu changer ? 

 

On partira la veille. En plus, on est vraiment en galère de déplacement, je ne vous fais pas de dessin, c’est un week-end prolongé donc ce n’est pas facile à monter mais on ne changera rien. 

Au niveau de l’effectif, vous étiez privés de quelques joueurs importants le week-end dernier avec notamment Maxime Escur qui était indisponible. Est-ce que tu as de bonnes nouvelles le concernant ou est-ce encore en phase d’observation ? 

 

C’est en phase d’observation, il y a de bonnes nouvelles et de moins bonnes. On fera avec les joueurs présents, les autres ont prouvé qu’ils pouvaient tenir leur rang et on en revient au collectif. Le collectif doit être plus fort que l’individu donc il y a aura forcément des absents. 

 

Plusieurs recrues ont été annoncées ces derniers temps, est-ce déjà dans l’optique d’une éventuelle montée en Pro D2 même si ce mot a l’air tabou ? 

 

Non, non, je ne vois pas pourquoi tu fais ce lien-là. 

 

Parce qu’il y a des joueurs d’expérience Pro D2, je pense notamment au capitaine d’Aurillac 

 

Il y a lui mais après ? Le talon et le centre viennent de Fédérale 1 donc non, le but est de construire l’effectif pour la saison prochaine. On pense aussi en rentrant des joueurs confirmés de Fédérale 1 que certains ont au moins le niveau de la Nationale et c’est également bien pour le renouvellement. 

On parlait d’histoire tout à l’heure. Dans les colonnes de La Dépêche, l’une des légendes du Sporting, Henri Broncan a loué ton travail. J’imagine que tu as quand même dû être content d’avoir un satisfecit de Monsieur Henri Broncan ? 

 

La première des choses, et je vais être transparent avec vous, c’est que je ne l’ai pas lu (rires). On me l’a envoyé mais je n’ai juste pas eu le temps de le lire et on m’en a un peu parlé. En tous cas, je le remercie, c’est une figure et c’est un honneur, il est passé par ici, c’est un grand personnage du rugby français et un amoureux du jeu donc je le remercie pour ses propos. Il connaît le rugby et il sait ce que c’est. On essaye de travailler et de faire au mieux, on ne fait pas toujours que des bons choix mais on le fait toujours dans l’espoir de performer mais surtout que ce soient l’équipe, le club et l’entourage du club qui soient gagnants. Au tout début de la saison, je disais que ce serait ensemble et c’est vrai, la victoire de dimanche dernier n’est pas celle que d’un seul homme, de Mathieu Bonello ou d’Alexandre Albouy, c’était la victoire d’un club. C’était aussi pour féliciter la carrière de Mathieu et Bastien, ça nous tenait à cœur d’arriver à gagner ce match pour qu’ils partent sur une victoire et pour nous, c’est le devoir accompli. Quant au reste, c’est la continuité d’une saison et je pense vraiment qu’ensemble, on est plus fort. On a aussi essayé de faire fédérer beaucoup de choses autour du club et c’est dans l’esprit que l’on trouve notre force à nous, c’est notre support. On est content que les gens s’y reconnaissent et adhèrent à ça et je sais aussi que beaucoup de personnes ont œuvré pour que la saison soit belle et magnifique car on aurait tous signé pour être là aujourd’hui, comme ça. Maintenant, il n’y a rien de fait. 

 

Dans un match-couperet comme ça, il y a souvent une image qui reste et marque les esprits. Quelle est pour toi cette image qui te restera de ce match aller face à Massy ? 

 

La capacité de l’équipe à changer de visage d’une mi-temps à l’autre. Je pense que, dans un passé pas si lointain que ça, on aurait pu un peu vaciller et là, je trouve qu’on s’est vraiment ressourcé mentalement. La mi-temps nous a permis de basculer et de revenir avec d’autres certitudes et d’autres comportements et je pense qu’il y a quelques mois, on n’était pas capable de faire ça. Ça veut dire que l’équipe a grandi, qu’elle a pris de l’expérience mais, encore une fois, ce qu’il s’est passé dimanche dernier est derrière. Le plus important quand tu es entraîneur, c’est le match suivant et ce que je regrette dans cette mission d’entraîneur, c’est que tu ne peux même pas savourer parce qu’il faut penser au match suivant et ce, pas qu’en phases finales mais même dans le championnat normal. C’est un peu la contrainte d’être entraîneur à la différence de quand tu es joueur où tu as quand même le soir, le lendemain voire le surlendemain pour savourer le travail accompli. Quand tu es entraîneur, deux heures après le soir même, tu es obligé de basculer sur la semaine suivante et c’est un peu le point négatif de ça. 

On peut te souhaiter de savourer une finale alors ? 

 

Oui, exactement, quand tu vas en finale, et on le dit souvent avec Alex, c’est que tu es allé au bout de ta saison et c’est toujours magnifique pour un entraîneur d’aller au bout. Ça veut dire que tu ne regardes pas les autres jouer, que tu ne peux pas faire un match supplémentaire, quand tu en es là, tu sais le travail qu’il y a. Mais aujourd’hui, on en est très, très loin et ça va être très difficile donc on ne voit pas plus loin que le match de dimanche parce-que ça va être difficile, qu’on va avoir une partie âpre et je connais la maison. 

 

Tu disais que ton équipe était capable de changer d’état d’esprit et tu parlais des rotations que tu avais mises en place tout au long de la saison qui ont fait qu’aujourd’hui, les joueurs connaissent le système de jeu. Est-ce que ces rotations n’ont pas aussi apporté un plus psychologique car, quand tu joues avec des joueurs différents, tu crées aussi forcément des liens un peu psychiques ? 

 

De par le fait d’interchanger, ils se mettent à plusieurs positions, ils jouent avec des partenaires un peu différents les uns à côté des autres donc ils ont un peu trouvé des habitudes. Mais surtout, changer et faire cette rotation te permet de conserver ton groupe sous pression, de ne pas en écarter spécialement quelques-uns et, en gros, de faire deux paquets avec l’un qui joue beaucoup et l’autre qui ne joue pas du tout. Il y a toujours des exceptions de mecs qui jouent peu mais dans l’ensemble, avec notre turn-over de toute la saison, ils ont échangé leurs places et ça a aussi contribué à une chose à savoir que le mec qui prenait le maillot s’est dit  » je l’ai et j’ai envie de le garder le plus longtemps possible « . La deuxième des choses, c’est que celui qui était à côté se disait  » attend, dans un ou deux matchs, ça va être moi donc là, je l’aide car après, c’est lui qui va m’aider  » et honnêtement, cette entraide entre les mecs quand ils se prenaient la chasuble les uns les autres, c’est l’une des années où je l’ai vu faire avec autant de transparence et autant de liens affectifs entre les mecs. Il y a toujours un moment donné où il y en a un qui se dit  » putain, le mec me prend la place et le chasuble  » mais là non, je sentais  » je suis sur le côté mais je vais aider mon collègue en lui disant que cette combi, je la fais comme ça parce-que c’est plus facile de la faire comme ça « . Et ça, c’est la première fois que je vois une entraide comme ça entre les joueurs dans une saison et pourtant, j’ai une expérience tant de joueur que d’entraîneur. S’aider comme ça, ce n’est pas facile car il faut savoir que, quand tu es joueur, c’est frustrant parce-que tu veux le maillot du titulaire et tu veux le maillot tout court, tu veux être dans les 23 et donc, tu as toujours à des moments ce côté personnel de te dire que non. Ça, on ne l’a pas eu cette année et le fait de tourner permet aussi de régénérer à des moments, de ne pas tout le temps tirer sur les mecs. On a des joueurs qui ont joué dimanche dernier qui, finalement, ont peu joué de l’année mais on s’aperçoit qu’ils sont quand même frais. Après, il y a l’autre choix d’entraîneur qui veut vraiment fermer le groupe ce qui fait qu’il est beaucoup plus vite en marche et efficace. Mais est-ce que ça paye sur la durée ? Je ne sais pas, en tous cas, ce n’est pas l’option que l’on a prise avec Alex depuis le début. 

https://le-mag-sport.com/2022/05/28/directrugby-suivez-des-18h40-le-live-massy-vs-albi-nationale-1-2-finale-access-match-pro-d2/

On ne parle pas beaucoup des préparateurs physiques au cours de la saison mais on s’aperçoit qu’au fil des matchs, on tient les 80 minutes sans problème et qu’on a peu de blessés. Est-ce qu’on peut leur attribuer un petit peu ce mérite ? 

 

Comme je l’ai dit tout à l’heure, ce n’est pas un seul homme ou deux, c’est l’ensemble d’un groupe et d’un staff. J’en reviens encore une fois à nos premiers entretiens où je vous avais dit qu’avec Alex, on aimait beaucoup la base physique et il est certain qu’on y a travaillé, dur par moments et par d’autres, un peu moins dur. On a souvent beaucoup été dans le calibrage au cours des entraînements et on a un staff de prépas physiques de très bon niveau, engagé, investi pour leur mission. C’est tout l’ensemble du staff qui est à l’honneur quand les matchs se passent bien mais c’est aussi la même chose que dans le jeu, il y a tellement de paramètres que parfois, d’un dimanche à l’autre, on peut avoir des certitudes mais il faut quand même être modéré en fonction des joueurs, des conditions climatiques et autres. 

 

Est-ce qu’il y a des intervenants extérieurs ?

 

Il y en a certains qui nous aident en-dehors mais sur la partie physique, il n’y a que des gens en contrat. Il y a toujours des bénévoles qui sont dans le staff qui nous aident et on peut aussi attribuer la saison à Dany, Alain, Momo, des personnes bénévoles qui aident tout le temps et qui sont toujours là. C’est également beau d’avoir des bénévoles à notre contact qui nous aident et qui font partie intégrante du staff. En tous cas, le staff n’est tourné que vers la performance des joueurs donc c’est bien car c’est les mettre dans le meilleur des conforts et c’est important. 

On sait que tous les lundis, le staff se réunit dans un restaurant albigeois. Ça fait aussi partie de la cohésion que vous avez pour garder cet esprit de corps pour vous déconnecter un peu du Stadium et parler d’autre chose ? 

 

Quand on mange ensemble à peu près une fois par semaine, ça nous permet aussi de sortir du contexte et du cadre. Je dis toujours que la base d’un projet sportif, c’est quand même le staff et si ce dernier déconne ou ne s’entend pas, c’est dur pour faire une année. On s’entend bien, on se connaissait beaucoup avec Alex donc on n’a pas eu besoin de se connaître mais c’était nécessaire avec les autres membres du staff pour découvrir les uns les autres et il est certain que les repas de cohésion y ont aidé. Il faut de la cohésion partout, dans le staff, chez les joueurs, entre le staff et les joueurs et c’est toute cette sauce qu’il faut faire prendre. 

 

En clair, le mot d’ordre pour le match est cohésion ? 

 

Oui, cohésion, tu as trouvé un bon mot.

Propos recueillis par Loïc Colombié

Massy Vs Albi une rencontre à suivre en direct radio dimanche 29 mai dès 18h45 via Le #MagSport et LFM81 en cliquant ci dessus.

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