Julien Maréchal, le coach des avants du RC Massy a fixé avec sérénité et sincérité le contexte de cette demi-finale retour d’access-match Pro D2. Pour cette rencontre au stade Ladoumègue face à Albi, l’entraîneur francilien souhaite voir ses joueurs effacer les fantômes du match aller (défaite 21-9) et se concentrer uniquement sur leur jeu tout en faisant abstraction des forces en présences albigeoises. Pour l’ex joueur d’Aurillac rien n’est encore jouer pour la montée en ProD2 et il compte bien que ses gars montrent un tout autre visage et se lâchent pour aller arracher le graal au bout de cette double confrontation entre Essonniens et Tarnais. À Massy après une saison que les a vu finir premier de la phase régulière, on est confiant dans la capacité à pouvoir redresser la barre et retrouver l’antichambre du Top 14, dimanche au coup de sifflet final.

Comment s’est passée cette semaine de travail à Massy après un premier match où, on l’a vu Jean-Baptiste Di Martino et toi-même étiez déçus ? Comment vous êtes-vous focalisés sur le match retour à Ladoumègue ?
On a axé en deux phases, une première de récupération et de régénération à la fois physique et mentale et, sur cette fin de semaine, une phase plus de préparation qui se terminera par l’entraînement de samedi soir. C’est vrai qu’on était un peu abasourdis et assommés après cette déconvenue à Albi et je pense que l’aspect de l’analyse et de la digestion de tout ça était important tout comme de prendre le lundi et le mardi pour vraiment travailler là-dessus.

Quelle est ton analyse de cette demi-finale aller à Albi ?
Dans la gestion du match, on était très bien pendant 50 minutes et après, on a eu un trou d’air de la 53e à la 64e où on fait 6 fautes, 3 en-avants et ces 9 petites erreurs nous font jouer à 13 avec deux cartons jaunes et nous font prendre deux essais. Albi est une belle équipe et quand on prend deux essais, c’est dur de remonter surtout à Albi. Du coup, on se retrouve à -12 à la fin et c’est compliqué.

A la fin du match, il y a eu un moment où vous pouviez prendre les trois points mais où vous préférez aller en touche. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
C’était surtout le choix de ne pas se ré-exposer car qui dit trois points dit coup d’envoi derrière avec réception du coup d’envoi, possibilité d’en-avant et possibilité d’un autre lancement pour Albi dans notre camp. On ne voulait surtout pas s’exposer à un potentiel bonus albigeois et si en allant en touche, on avait réussi à marquer sur cette pénaltouche, on aurait pu se rapprocher, passer de -12 à -5 et, en cas de coup d’envoi, avoir la garantie qu’il y avait impossibilité de bonus offensif pour Albi. Là, on est sur une situation à 4-0 au goal-average points terrain ce qui est rattrapable ce qui, je pense, n’aurait pas été le cas d’un 5-0.

Est-ce que tu penses que Massy, surtout en première période, a été trop gestionnaire sur le match aller ?
Trop gestionnaire, je ne sais pas mais, en tous cas, gestionnaire, c’est sûr. Cette gestion nous a permis d’être à 9-8 pour nous à l’extérieur, c’était peut-être à l’inverse du jeu que l’on prône depuis le début de saison mais en tous cas, sur une demi-finale, je ne pense pas que l’on ait été trop gestionnaire.

Quel est maintenant l’axe de travail pour les Massicois sur cette fin de semaine afin d’enclencher sur le match retour ?
L’axe de travail sera surtout sur la précision dans nos réalisations. Je crois qu’on a trois occasions d’essais qu’on ne marque pas à Albi de par des imprécisions, des libérations, des mauvais soutiens et, même en attaque, des erreurs sur des plaqueurs qui restent dans la zone, qui sont pénalisés et qui prennent des cartons jaunes. Ce sont tous ces manques d’exigence et ces suffisances individuelles que l’on doit corriger, on attend que les joueurs aient des attitudes exemplaires et irréprochables sur toutes leurs actions. Si on arrive à avoir cette exigence, on arrivera à faire notre jeu et si on arrive à faire notre jeu, on marquera des essais, tout simplement.

On a vu que la moyenne d’âge de Massy est très, très basse. Est-ce que cette jeunesse est aussi l’un des éléments de la gestion des play-offs ?
On a moins de 26 ans de moyenne d’âge et il est sûr que, pour ces play-offs, il n’y en a pas beaucoup d’entre eux qui en ont joués. On va sûrement faire rentrer un peu plus d’expérience sur le match retour mais je pense aussi qu’il est intéressant de garder cette fougue de la jeunesse.
Qu’est-ce que tu crains le plus d’Albi ?
Franchement, ce que je vais dire va être hyper prétentieux mais je ne crains pas Albi, on ne craint rien d’Albi. Je pense que la crainte est sur nous et sur notre niveau de performance.

Quoi qu’il arrive, cela risque d’être l’un des derniers matchs de ce groupe, l’avant-dernier ou le dernier ensemble. Donc, il va vous falloir aussi profiter du moment présent ?
Exactement et j’espère surtout que les joueurs sont conscients de ça. J’espère que tous les joueurs vont jouer ce match comme si c’était peut-être le dernier de leur vie et j’espère qu’ils vont tout donner ensemble pour faire avancer le partenaire.

Dans l’actualité du RC Massy Essonne, il y a aussi les transferts. Selon le résultat de dimanche, vous ne serez pas du tout dans le même type de transferts ?
Oui mais comme beaucoup de clubs dans le rugby moderne aujourd’hui, tout est déjà un peu décidé avant la fin de saison ce qui permet d’avoir la tête libérée pour les phases finales. En effet, certains joueurs viendront à Massy en cas de montée et ne viendront pas en cas de maintien en Nationale mais je pense que c’est la même chose à Albi comme dans beaucoup de clubs. On sait qu’une partie de ces transferts va être faite la semaine prochaine, mais ça, c’est le rugby moderne.

Commencer le championnat une semaine plus tôt pourrait être bien pour certains clubs qui veulent monter afin d’avoir le temps de recruter pour la Pro D2 ?
C’est certain. Il y a beaucoup d’interrogations sur les dates de championnat de Nationale à savoir est-ce qu’il doit reprendre mi-Septembre ou fin Août. Nous, on prône qu’il reprenne fin Août sur des calendriers Pro D2, que cette Nationale soit vraiment calée sur la Pro D2 car ça doit être la porte pour y monter et on doit se préparer comme la Pro D2 c’est à dire avec les même règles, les mêmes règlements, les mêmes droits sur les changements et tout le reste. On doit pouvoir être sur le même règlement pour être prêt à la montée en Pro D2.

Est-ce qu’on peut s’attendre à une grosse ambiance à Ladoumègue ce dimanche à 19h ?
Oui, je pense qu’il y aura foule à Ladoumègue, on nous annonce 3 000 personnes au stade. On espère que ça sera vraiment l’euphorie, je crois que tout ce qui est réception VIP est complet, les places assises dans la tribune d’honneur sont complètes, il reste des mains-courantes et la tribune d’en face. En tous cas, ça va être un bel événement, il fera beau, on espère que tous ceux qui vont rentrer du week-end de l’Ascension feront un petit crochet au Ladoumègue à 19h et resteront le plus tard possible.
Question habituelle, quel est le mot d’ordre pour ce match retour d’accession en Pro D2 ?
Le mot d’ordre, c’est exigence et précision ce qui nous permettra de mettre en place notre jeu.
Propos recueillis par Loïc Colombié


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