#Rugby – Nationale 2 / Patrice Galy (Pamiers) : «Pour être bien, il faudrait arriver à 1M5 de budget ce qui veut dire 300 000 € de plus!»

Quelques jours après l’élimination en 1/8 de finale de fédérale 1 face à Vienne, le vice président du SC Apaméen nous a dressé un bilan de la saison des futurs pensionnaires de N2, tout en posant les perspectives et les challenges qui attendent le club fanion de l’Ariége. Tour d’horizon de l’actualité et des dossiers du moment à Pamiers (dont le montage du budget Nationale 2) avec Patrice Galy le bras droit du Président Sannac.

 

Crédit photo Pascal Villalba / SC Pamiers Officiel

 

Cette saison est fortement réussie pour Pamiers puisque vous êtes allés vous chercher la qualification en Nationale 2, ce qui était l’objectif présidentiel de Jean-Philippe Sannac. Malheureusement, vous êtes tombés face à une vaillante équipe de Vienne qui a arrêté votre parcours en play-off ? 

 

On a beaucoup regretté d’avoir perdu, surtout à la dernière minute ce qui est toujours frustrant mais on ne va pas se cacher qu’on aurait signé de suite en début de saison pour ce parcours. On est tombé contre une belle équipe de Vienne qui a gagné, c’était ric-rac, c’était nous, c’était eux. C’est tombé du côté de Vienne, tant mieux pour eux et on leur souhaite bonne chance pour la suite.

Est-ce qu’on peut parler de saison pleine pour Pamiers ou est-ce qu’il y aurait pu avoir des curseurs comme, par exemple, la première place de la poule ? 

 

On aurait pu y prétendre au début mais le problème, c’est que quand on perd contre Nîmes à la maison, alors qu’on menait largement à la mi-temps, c’est dommage. Je pense que Nîmes a un budget et un effectif pour être au-dessus mais on le sait, on est allé les inquiéter chez eux. On a juste l’amertume de n’avoir pas pu passer encore un tour, et pourquoi pas plus, car on avait récupéré la grande majorité de notre effectif pour les phases finales et c’était top. On aurait pu prétendre à aller plus loin et maintenant, j’espère que Vienne ira encore plus loin ce qui nous permettra d’avoir moins d’amertume. 

Si d’aventure vous étiez allé très loin, jusqu’à la finale et donc à la Nationale, est-ce que vous auriez accepté cette montée en Nationale 1 ? 

 

Ça aurait été sujet à débat, aujourd’hui, on est en train de construire pour avoir un budget pour être en Nationale 2 et c’est déjà compliqué. Ça aurait été difficile mais j’espère qu’on aurait été aidé car il faut quand même nous aider, on a des partenaires et des institutions. Je pense que oui, on l’aurait pris, ce n’est pas moi qui aurais décidé mais Jean-Philippe et, le connaissant, sachant qu’il est ambitieux, je pense qu’il aurait pris. 

Cette Nationale 2 va déjà être pour vous un grand bond en avant avec une poule qui, selon les prédictions de la presse, serait plutôt tournée vers l’Est ce qui veut dire la poule des grands déplacements ? 

 

Oui et non. J’espère que la poule dont tu parles ne sera pas celle que l’on aura car on peut aussi mettre une poule un peu plus régionale, ça le fait. On aimerait être du côté de l’océan plutôt que du côté de la Méditerranée car les déplacements ne sont pas les mêmes. J’ai regardé par rapport à tous les clubs qui sont qualifiés, on peut essayer de faire une poule  » régionale « , ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas aller à Tyrosse, à Niort ou Saint-Jean de Luz, ce qui fait quand même 350 kilomètres. Si on parle d’aller beaucoup plus haut, à Rennes et compagnie, on a tous école le lundi matin, on est tous des dirigeants, on travaille tous, on a que des contrats qui sont pluriactifs et les joueurs bossent aussi. 

Un déplacement à Rennes, par exemple, c’est une fois dans la saison ? Et puis, c’est joli la Bretagne

 

Il y a Rennes, Marcq-en-Barœul, des déplacements qui ne sont pas à côté. 

 

Du côté Ouest, il y a Rennes, du côté Ouest, il y a Marcq-en-Barœul et pour Pamiers, c’est quand même un nouveau défi budgétairement et il va falloir monter un budget en conséquence ? 

 

On travaille au quotidien pour ça et d’ailleurs, on ne l’a pas clôturé. Jean-Philippe y travaille, j’espère que les institutions vont nous aider, je pense qu’elles vont le faire et aujourd’hui, on essaye de s’associer avec d’autres partenaires sachant qu’il est plus facile pour eux de s’attacher à un club de Nationale 2 que quand on était en Fédérale 2 ou Fédérale 1. On va jouer là-dessus mais on a besoin de tout le monde car tout seul, on ne s’en sortira pas. 

Tu nous parles des institutionnels et vous avez réalisé un grand coup. Vous vous êtes toujours revendiqués comme le grand club de rugby, ou le club fanion, de l’Ariège et il y a deux mois de cela, vous avez réalisé un derby face aux Hauts-Garonnais de Saint-Sulpice sur Lèze délocalisé à Foix avec une belle chambrée ? 

 

Totalement, c’était une journée pleine de réussite avec plus de 3 000 personnes, c’était top. On a aussi essayé d’associer le rugby ariégeois au travers de nos matchs, le but n’était pas de faire une association avec Foix ou autre mais juste de se délocaliser et de montrer qu’il y a du rugby à Pamiers sans pour autant qu’il soit obligatoire que l’on joue à Pamiers. On a essayé de se faire connaître un peu plus et on a eu beaucoup de monde ce jour-là, il y avait des personnes qui n’étaient pas habituées à voir Pamiers donc c’était une journée très positive. 

Ce rayonnement peut vous permettre de vous présenter auprès des institutions avec un certain crédit et un certain levier ? 

 

Bien sûr mais ce sont aussi les institutions qui nous ont demandé de nous délocaliser et dans ce sens, on a complètement ouvert des portes. Aujourd’hui, il faut savoir que tous les clubs de l’Ariège travaillent ensemble et le jour du match, on a travaillé avec le club de Foix puisque nous leur avons laissé la buvette. Ça fait quand même une cinquantaine de fûts ce qui n’est pas rien du tout et il faut savoir que ça ne va pas dans nos caisses à nous. On travaille aussi avec les clubs alentours sur les jeunes toujours dans cet esprit de  » tu me donnes, je te donne « , c’est une bonne entente car ce n’est pas en faisant des guéguerres entre nous qu’on va réussir. Aujourd’hui, je pense qu’on est le club phare de l’Ariège mais il y a aussi Saint-Girons qui ont un super match à jouer contre Gujan-Mestras pour la montée en Fédérale 1. Pour les Ariégeois, Saint-Girons est en Ariège mais c’est aussi le Couserans, c’est particulier et j’en profite pour leur souhaiter bon courage et bonne chance. 

En clair, si on comprend bien tes propos, à Pamiers, vous ne voulez pas écraser les autres clubs mais les entraîner dans votre sillage ? 

 

Complètement, c’est un projet et on a d’ailleurs fait le centre de formation pour ça, il existe et il marche bien. Ce qui est top, c’est d’éviter que les bons petits jeunes ariégeois ne partent à Colomiers, Carcassonne et autres et d’essayer de les garder via cette stratégie-là. Après, c’est aussi essayer d’orienter de jeunes espoirs qu’on ne va pas garder sur les clubs ariégeois d’à côté et c’est déjà ce que l’on fait aujourd’hui. On fait du tutorat avec Saverdun, certains joueurs ont joué cette année en Fédérale 1 mais sont aussi allés aider Saverdun quand ils n’étaient pas pris en équipe une ou équipe espoirs. C’est ça l’entraide. 

On a vu que, pour la saison prochaine, vous aviez déjà annoncé le staff étant donné qu’Eric Mercadier avait déjà arrêté sa collaboration avec Pamiers juste avant les play-offs. Tu peux nous présenter un peu ce nouveau staff ?

 

C’est la continuité, on prend les mêmes. Romain Boscus qui, malheureusement, arrête sa carrière après nous avoir fait une super saison cette année, a les diplômes pour entraîner à ce niveau-là, c’était son souhait, on voulait le conserver donc il rentre dans le staff. Elvis Tekassala, notre ancien pilier, va nous donner un coup de main en mêlée et après, on garde les mêmes. 

Le but maintenant pour Pamiers est de vraiment se structurer en Nationale 2 pour monter en Nationale dans quelques années ?

 

Prenons étape par étape mais c’est toujours pareil, c’est une histoire de budget. On est ambitieux, c’est comme dans le boulot, on travaille tous à côté donc on se structure petit à petit. On s’est déjà bien structuré et, depuis 10 ans que je suis là, il y a une évolution incroyable au-travers de tous ces gens qui sont passés et qui ont travaillé pour le club, surtout notamment Jean-Philippe Sannac qui a fait évoluer le club. Jean-Philippe, c’est un truc de fou, il est ambitieux et si on ne l’arrête pas … (rires). Le problème, c’est que c’est la finance qui nous arrête, on ne peut pas faire n’importe quoi et on ne fait pas n’importe quoi. 

Quel va être le budget pour la Nationale 2 et de combien de % va t’il à peu près augmenter ?

 

Pour être bien, il faudrait arriver à 1M5 ce qui veut dire 300 000 € de plus.

 

Soit une augmentation de quasiment 25 % ? 

 

Oui, c’est ça. 

 

L’année prochaine, il va peut-être falloir se renforcer pour Pamiers ? Même si vous avez une super armada de joueurs avec de beaux bébés, j’imagine qu’il va y avoir besoin de quelques petits renforts et donc, d’une augmentation de la masse salariale ? 

 

Oui, on y travaille mais il faut faire attention avec l’augmentation de la masse salariale. On travaille sur le recrutement, il y a des joueurs qui arrêtent, d’autres qu’on ne conserve malheureusement pas, ça fait partie du rugby. On va faire 2 / 3 recrues devant et 2 / 3 recrues derrière, il y a des jeunes qui montent, de jeunes espoirs en devenir, des retours au club mais il faut surtout miser sur les jeunes à potentiel ariégeois, c’est ce qui est super important. 

Il y a un club, l’USSS qui a refusé la montée en Nationale 2. Est-ce que tu peux comprendre que l’on refuse un gain sportif ?

 

Complètement ! Tu parles de Saint-Sulpice sur Lèze qui est un super club, dans un grand village, ils sont en Fédérale 1 depuis fort longtemps mais c’est vrai que je comprends que, budgétairement, ce soit très difficile pour eux. Ils n’ont pas le potentiel entreprises autour qu’on a, bien que nous ne soyons pas Vienne, et je les comprends totalement car il faut assumer derrière. 

On connaît les ambiances embrasées pendant 80 minutes à Balussou mais on a eu écho qu’il y avait aussi la franche camaraderie et la convivialité avant et après le match avec les adversaires, entre autres avec le CS Vienne avec qui, malgré la défaite, vous avez passé un très bon moment ? 

 

L’ambiance au rugby est super importante pour nous comme pour tous les autres. 90% des rencontres sont de belles rencontres et avec ce club de Vienne, où j’avais été super bien reçu au match aller et où le président et les dirigeants sont adorables, on a essayé de se montrer à la hauteur de la réception qu’ils nous avaient faite. On a eu une super réception, un super échange, des moments de convivialité comme on connaît dans ce sport. Ils nous ont gagné sur le terrain à la fin, c’est dommage, on peut en avoir la rancœur mais il y a eu après un échange d’amitié et d’ailleurs, on leur a envoyé un mail pour leur dire tout ça, qu’on était super content de nos échanges et qu’on leur souhaite le meilleur pour la suite. Peut-être qu’on va se retrouver l’année prochaine mais si c’est le cas, ça voudra dire qu’on va faire beaucoup de kilomètres car on sera dans la poule de l’Est. Mais ce jour-là, je serais à Vienne pour échanger avec les dirigeants et, comme on se l’est dit, on partira même la veille pour se faire un grand repas avec les présidents et dirigeants de Vienne. 

 

Merci et on souhaite une belle saison 2022 / 2023 au Sporting Club Appaméen

 

Merci et à bientôt.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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