Le Stade Nicois a une fois de plus trébuché en playoffs dans sa quête d’accession en Pro D2. Les Azuréens (6eme) se sont présentés à l’inverse de la saison passée en outsiders de ces 1/4 de finale de Nationale face à Valence Romans Drôme Rugby (3eme). Mais l’inversion des pôles sportifs en rapport à la désillusion narbonnaise de la saison passée, n’a pas fait varier le résultat de la rencontre puisque les Nissarts ont lourdement chuté à Pompidou (35-20). C’est donc un des timoniers du navire amiral niçois qui s’est présenté en conférence de presse (pour assumer et analyser ce nouvel échec) en la personne du Président de la SAOS : Regis Brandinelli. Beau joueur face à la supériorité de VRDR, lucide sur les carences sportives aperçu lors de la rencontre ainsi qu’au cours de la saison, l’un des hommes forts du Stade Niçois ne s’est pas dérobé concernant l’objectif premier de son club qui restera invariablement tourné vers la Pro D2. Selon nos informations, les maralpins travaillent déjà depuis de nombreuses semaines sur le recrutement futur avec des contacts avancés sur différents profils de joueurs (Marvin Woki / Rouen, Matthieu Lorée / VRDR, Mathis Viard / Bourg en Bresse / Tago Tago / Albi) et va voir certains de ses cadres prendre d’autres directions (Paul Champin (Monaco 7’), ou encore Corentin Astier, Richard Fourcade, Pacome Gougeon (Floirac), Aurélien Labau (Blagnac), Dorian Lavernhe, Benjamin Moses (Arrêt) et Simon Ricquebourg) . Mais un nouveau carrefour attend le club de la cité d’Azur dans sa structuration vers le haut niveau, la diversification de ses ressources financières et le travail de longue haleine sur la création d’une communauté de supporters plus massive et fidèle. Alors que selon certaines indiscrétions, le Stade Niçois va voir son partenariat avec son sponsor premium « Allianz » diminuer la saison prochaine, le soutien municipal à hauteur de 800 000 euros sera un gage de stabilité budgétaire, mais l’équipe dirigeante qui a créée une Holding récemment, va indubitablement tenter d’élargir la sphère économique stadiste. Régis Brandinelli qui stipulait dans son entretien d’après-Match « qu’il avait pris 20 ans d’expérience et 2 phases finales », s’attèlera dans les semaines à venir à la re-transposer dans les actes. Nice ne montera certes pas cette saison en Pro D2, mais sur les bords de la Méditerranée on est loin d’avoir jeté l’éponge en terme d’ambitions futures.

Vous êtes venus ici à Valence, avec une équipe complètement remaniée et je pense que ça fait un petit peu mal ?
Félicitations à Valence, je pense que la victoire est méritée et qu’à aucun moment, ils n’ont été en danger par rapport à nous. Il n’y a pas grand-chose à dire à part félicitations et surtout bonne continuation pour la suite. Cela fait deux saisons que l’on vit les phases finales, différemment, mais on sait que ces matchs couperets sont importants donc on était clairement venu ici pour gagner et pas pour faire de la figuration. Malheureusement, sur le terrain, ça s’est moins vu.

Qu’est-ce qu’il vous a manqué ?
A peu près tout. Je pense qu’en première mi-temps, on a peu utilisé le vent qui était pour nous et aussi que Valence a été largement dominant devant, que ce soit en conquête, en mêlée et sur les ballons portés. Ce genre de match se joue à pas grand-chose et peut-être que si on avait commencé le match un peu différemment, la confiance aurait été différente. Valence a vu que les ballons portés étaient plutôt profitables, ils ont su les utiliser et ils ont très bien joué. Vous parliez d’équipe remaniée mais on avait quasiment notre équipe complète, Valence avait quelques joueurs en moins et je pense que les gars qui sont rentrés sur le terrain ont fait le job.

Est-ce que le tournant n’est pas cette première mi-temps où vous commencez vent dans le dos mais où vous n’arrivez pas à prendre de l’avance et vous partez avec du retard ? En début de seconde période, vous encaissez 8 points dans les premières minutes ce qui fait que ça vous complique grandement la tâche
Ça ne fait aucun doute, si la première mi-temps avait été plus dominée et mieux gérée, probablement qu’on aurait pu se débattre ou, en tous cas, tenir un peu mieux le score et avoir l’opportunité de passer la 2e mi-temps différemment. Encore une fois, si on est objectif, je pense que Valence-Romans a géré le jeu du début à la fin et on l’a subi. Dans le rugby, si on n’a pas de conquête et si on ne gère pas le jeu, c’est difficile, c’est toujours possible mais il faut faire 23 interceptions et c’est plus difficile.

Vous n’aviez jamais gagné Valence-Romans ?
Cette année, on a perdu contre les petits et gagné contre les gros, à l’exception de Valence mais c’est un peu le fil de notre saison. Je reste persuadé que nous avons un groupe de joueurs assez talentueux mais que l’alchimie a été plus compliquée cette année. Vu la qualité de la poule Nationale cette saison, ce sont les détails qui font que l’on gagne ou que l’on perde et, globalement, nous avons perdu quelques matchs importants. Le positionnement dans les phases finales faisait qu’on était outsider, personne ne nous voyait arriver et peut-être à juste titre. Il nous manque quelque chose que, j’espère, on sera capable de construire pour l’année prochaine.

Il y a eu un petit sursaut en fin de match, on a vu que cette équipe de Nice reprenait un peu le dessus sur celle de Valence-Romans. Est-ce qu’il y a peut-être un marqueur pour la suite en vous disant que c’était vos 2es phases finales et qu’il faut travailler pour la suite et passer le cap ?
Ce qui est sûr, c’est qu’on a été sur courant alternatif cette année, on a fait de très bonnes choses et on en a fait de moins bonnes. Le seul problème, c’est qu’on l’a fait à tous les matchs en limitant chacun et franchement, quand on voit l’intensité des équipes sur 80 minutes, quand je vois les recrutements qui vont avoir lieu dans à peu près tous les clubs, je me dis que l’année prochaine et chaque année où on avance, la poule va être plus dense et plus forte. On a deux équipes qui descendent de Pro D2 qui sont de très bonnes équipes et, en fait, on ne peut pas se permettre de jouer 40 minutes. Si le match a été conçu 80 minutes, c’est bien qu’il faut jouer 80 minutes (rires). Malheureusement, la saison s’arrête tôt et, en tant que président, je suis évidemment passionné, je n’avais pas envie et je n’avais même pas pensé qu’elle s’arrêterait ce soir, ce n’était pas de la présomption mais plutôt de la superstition ou de l’envie donc, je pense qu’on a tous pris la douche froide. Ce qui me rassure, c’est qu’on a perdu contre une équipe plus forte que nous et ce qui m’inquiète, c’est qu’on n’a pas vraiment montré notre visage. Donc, on a du travail, Nice montera un jour en Pro D2, j’espère que ça ne sera pas dans longtemps et j’espère qu’on fera les bons choix et qu’on prendra les bonnes décisions pour pouvoir construire un club et une équipe qui soient capables de rivaliser avec les meilleurs et qui soient capables de pouvoir marquer les points qui permettent de monter au bon moment. Encore une fois, deux expériences de phases finales, j’ai l’impression d’avoir pris 20 ans d’expérience en deux ans mais l’expérience ne suffit pas et maintenant, il faut transformer.

Nice sera encore candidat à la montée la saison prochaine ?
Moi, j’ai du mal à me lever le matin en me disant que je vais juste jouer une place en Nationale. Objectivement, Nice est une grande ville, le rugby niçois est un rugby qui a été positionné au meilleur niveau et mon objectif est vraiment qu’on retrouve l’élite. Je suis aussi conscient, parce-que je suis raisonnable, que ça passe par des détails, par de la structuration de club, que ça passe par beaucoup de choses et cette année, on n’avait pas tout à fait les ingrédients. Je prends ma part de responsabilités et je la prends même complètement en tant que président, je répète que je suis convaincu que nous avons des joueurs de très grand talent et ce qui me gêne le plus aujourd’hui, c’est que je n’ai pas vu ces joueurs être dans les conditions où ils sont capables de faire des matchs comme on a fait à Soyaux-Angoulême, où on a été en capacité de faire un très gros match. C’est peut-être l’un des seuls matchs où on a joué 80 minutes, où on a joué vite et où on a pris beaucoup de plaisir, ce n’est pas le seul mais ça reste pour moi un match référence. Quand vous êtes président, la complexité est que je ne cours pas sur le terrain, et heureusement pour eux, mais, globalement, je suis là juste pour organiser les choses et faire que ça se passe correctement. C’est pour cela que je prends mes responsabilités par rapport à ça, je pense qu’il y a des choses qu’il faut que je fasse pour que le club soit encore plus serein. Juste pour vous dire que, pour moi, ça reste une expérience, j’aurai évidemment préféré qu’on passe mais aujourd’hui, Valence-Romans mérite largement sa victoire.
Propos recueillis par Fred Charvet
Article rédigé par Loïc Colombié

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