Dans le Béarn,ce dimanche, tous les yeux seront rivés sur le stade Saint Pée et le FC Oloron pour la réception des nordistes de l’olympique Marcquois. A quelques heures de cette première manche du barrage d’accession en Nationale 2, le co-président, Pierre Séréna nous a exprimé sa fierté et sa joie de vivre de tél moments.

Après 4 ans de labeur, après le Covid, enfin des matchs couperets qui reviennent à Saint-Pée. J’imagine que toute la vallée d’Oloron doit être sur le qui-vive ?
On est déjà content de retrouver des matchs de barrage à Saint-Pée et une ambiance par rapport au début de saison qui avait été poussif. On a pu voir que, quand Saint-Pée est plein comme un œuf, c’était sympa et agréable pour les joueurs de voir cette ambiance et cette fusion qu’il peut y avoir entre les joueurs et le public. On attendait aujourd’hui avec impatience, ce ne sera pas simple, c’est Marcq-en-Barœul, c’est meilleur que nous, c’est plus grand et plus costaud. Mais on est à Saint-Pée et on compte montrer nos valeurs ainsi que notre envie de bien faire.
On se souvient d’une interview de toi il y a trois ans de ça où tu disais qu’il fallait réamorcer la pompe et recréer une dynamique autour du FCO. Avec cette saison et les matchs couperets qui arrivent de nouveau à Saint-Pée, je suppose que la dynamique est réenclenchée à Oloron ?
Elle le sera si on monte en Nationale 2. Aujourd’hui, c’est bien car, comme je l’ai dit, on a eu un début de saison très compliqué en Septembre avec des défaites qui nous ont fait mal à la tête comme à Nafarroa, Peyrehorade et Mauléon, en plus dans des derbys où on était souvent très malmené. Ça a été difficile de se remettre mais les joueurs ont fait preuve d’un gros état d’esprit pour se remettre dans le droit chemin et se donner le droit, non pas de rêver, ce n’est pas le mot, mais de jouer ce match important ce dimanche à Saint-Pée avec la première manche du barrage. On va recevoir avec beaucoup d’humilité mais avec une grosse envie de bien faire.

On dit souvent dans le sport, et d’autant plus dans le rugby qui est un sport de combat, que c’est dans l’adversité que les plus belles aventures humaines se construisent ?
Bien sûr mais je crois aussi que l’on construit un groupe dans la difficulté et souvent à l’extérieur. Nous, on s’est construit à l’extérieur, souvent dans le dur, il fallait se relever et on est allé gagner à Fleurance dans la douleur et la difficulté, c’est aussi là que l’on crée un groupe. Et en suivant, on a enchaîné avec une victoire à Anglet également à l’extérieur donc le groupe s’est créé petit à petit, il s’est ressoudé, l’état d’esprit est arrivé pour bien finir l’année 2021. On a bien redémarré 2022, on a pris des points quasiment partout, même si on a été battu à Tyrosse ou à Saint-Jean de Luz chez des ogres de la poule, on a toujours pris des points. C’est bien et c’est tant mieux mais en même temps dommage car, avec un bon démarrage, on aurait peut-être pu faire mieux. Aujourd’hui, on va regarder devant et non derrière pour se concentrer sur le match d’aujourd’hui avec, je l’espère, un Saint-Pée rempli à ras bord.
On peut dire que ce match entre Oloron et Marcq-en-Barœul est une opposition de style, et même une opposition sociologique, entre Oloron, le vieux bastion du rugby pluriactif qui veut devenir semi-pro et les semi-pro de Marcq-en-Barœul qui visent et rêvent de Pro D2 dans quelques années. C’est vraiment un peu le choc des cultures ?
On avait été joué à Lille il y a quelques années, ça ne nous avait pas trop réussi. Ils étaient au bord de la montée en Pro D2 et ils ont ensuite explosé sur l’aspect financier mais j’ai cru comprendre qu’ils avaient un gros projet aujourd’hui. Il est sûr que Lille Métropole et Oloron Saint-Marie, sur l’aspect partenariat financier, on est loin de tout mais le rugby ne se joue pas que sur ça. Il se joue sur des valeurs, sur de la fierté, sur une âme et sur une identité forte, ce qu’il y a à Oloron et ce dimanche, ce ne sont pas des billets qui seront sur la table mais des joueurs qui seront sur un terrain et là, ça sera une autre histoire. Ce sera difficile pour Oloron car aujourd’hui, humblement, nous sommes le petit poucet mais il y a 160 minutes et au bout de celles-ci, il y a une montée en Nationale donc, si on le mérite, si les joueurs font les efforts, on devrait y arriver et si on ne le mérite pas, on restera en Fédérale 1 l’année prochaine.

Il y a un match retour à Marcq-en-Barœul, qui se situe presque à la frontière belge tandis qu’Oloron se trouve quasiment à la frontière espagnole. Vous avez signé un partenariat avec la SNCF ?
Tout à fait (rires). C’est vrai que ça va être un déplacement assez folklorique puisqu’on va prendre le train, il va falloir changer à Paris. On va mettre les joueurs dans les meilleures dispositions pour aller là-bas mais il y a d’abord ce match ce dimanche qui est important, important aussi dans la tête des mecs car celui qui prend l’avantage aujourd’hui sera, je pense, costaud pour le match retour. C’est toujours pareil, le premier match te lance le tempo du 2e, on dit toujours qu’il vaut mieux recevoir en retour pour jouer la montée mais, si tu as trente points dans le museau, c’est quand même assez difficile même si tu reçois au retour. Donc ça, je ne sais pas si c’est un avantage ou un inconvénient, je sais qu’on démarre cet après-midi à 15h à Saint-Pée et j’espère qu’on va écrire une belle page du club dès aujourd’hui.
Et vous aurez besoin du 16e homme, à savoir le public de Saint-Pée ?
Bien sûr et on va se mobiliser. C’est aussi une récompense pour tous nos supporters, on a vu le stade archi plein contre Mauléon, que des rencontres comme Saint-Jean de Luz et Nafarroa attiraient beaucoup de monde. J’espère qu’aujourd’hui, ça va être un petit chaudron et que les joueurs vont vraiment, vraiment, vraiment se rendre compte de la chance qu’ils ont de jouer dans cet environnement-là. Ils en ont pris conscience quand on a reçu les clubs que je viens de citer mais cet après-midi, ce sera un match à part car c’est un match de phases finales donc il y a toujours cette adrénaline qu’on aime, cette pression. On vit pour ça, on aime le rugby pour ça, de la 4e série au Top 14, les phases finales restent de bons moments, des moments forts émotionnellement, forts avec cette passion qui fait bouger tout le monde et il risque d’y avoir un gros engouement populaire. Aujourd’hui, j’appelle vraiment le peuple oloronais à se soulever derrière son équipe pour au moins remporter le premier match.
On espère aussi que tu as bien rechargé les accus car, en cas de montée en Nationale 2, il va y avoir du pain sur la planche pour le dirigeant que tu es. Si cette montée en Nationale 2 se dessinait pour Oloron, ce serait un gros pas en avant ?
En fait, je ne sais pas trop comment va se décider cette Nationale 2. En fait, si on regarde un peu les clubs qui sont montés pour le moment, il y a Saint-Jean de Luz, Tyrosse, Fleurance, Auch, Floirac, Niort, des clubs qui ne sont pas trop loin non plus de chez nous. Certes, on aura certainement deux ou trois déplacements où il faudra partir la veille mais je ne pense pas qu’en termes d’équipe, ça changera grand-chose. Si on respecte le côté Sud-Ouest avec toute la remontée de la Charente, je ne sais pas ce que ça peut changer exactement, à part que l’on risque de partir deux ou trois samedis pour jouer le dimanche. Mais on n’en est pas encore là car, comme je l’ai dit, il y a ce match qui va être dur et très difficile car c’est une équipe très costaud et meilleure que nous, bien plus forte et bien plus tout. Mais ça se joue sur le terrain et j’espère que, cet après-midi, on répondra présent.
La balle est maintenant entre les mains des joueurs et on espère déjà un très bon match aller de ce match de barrage entre Oloron et Marcq-en-Barœul
Merci.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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