A l’aube d’un match capital pour le Stade Dijonnais, à Rajon, dans un antre mythique du rugby hexagonal face à Bourgoin, on va aller à la rencontre d’une nouvelle tête à Bourillot. Clément Vercruysse, le néo demi de mêlée du Stade Dijonnais appréhende la lutte pour le maintien avec appétit et ambition. Arrivé au cœur de la saison, l’ex joueur de Rodez, Pau et Bedarrides souhaite parfaire son évolution dans la capitale des Ducs de Bourgogne ainsi qu’en Nationale: un championnat qu’il découvre. Clément Vercruysse qui a voulu s’émanciper de la tutelle de son coach de père (Ex entraîneur de Châteaurenard, Rodez où encore Bedarides) en signant à Dijon, va découvrir ce soir l’odeur du souffre qui embrume ce genre de matchs quasi-couperets.
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Tu es arrivé en cours de saison au Stade Dijonnais. Qu’est-ce qui t’a amené à faire le grand saut pour venir en Nationale alors que tu étais dans le Sud-Est de la France, encore en train de prendre ton envol ?
En sortant du centre de formation de Pau, je n’avais pas de sollicitation particulière sur le milieu senior pro et je n’avais pas envie de retaper des années en espoirs. Donc, je suis allé à Bédarrides-Châteauneuf du Pape mais quand on a un père qui est entraîneur, c’est compliqué et en fait, je ne trouvais pas du tout le temps de jeu que je recherchais. C’était difficile pour moi car je n’avais pas envie d’évoluer en espoirs fédéraux toute l’année et par l’intermédiaire de Didier Chouchan, j’ai pris contact avec Benjamin Noirot. Il s’est trouvé que le fait que je vienne à Dijon était une bonne opportunité pour tous les deux et ça s’est goupillé très rapidement. Il m’a demandé d’envoyer des vidéos et ça s’est fait en 2 / 3 semaines juste avant Noël et je suis arrivé le 1er Janvier.
Comment s’est passée ton intégration au Stade Dijonnais car ton arrivée correspondait en plus à un moment où c’était sportivement très compliqué ?
C’est ce que tout le monde me disait, car je connaissais quand même une paire de mecs d’avant, de Rodez. Mais je pense que la trêve de Noël avait remis une bonne dynamique car dans les 2 / 3 premières semaines, tu avais l’impression d’être dans un groupe qui vivait extrêmement bien et dont les résultats n’étaient pas si catastrophiques que ça. Au retour des matchs, ça a été un peu plus compliqué avec quelques défaites mais la dynamique était très bonne au début donc j’étais particulièrement surpris.

J’imagine qu’Hugo Alarcon, un ancien poulain de ton père à Rodez, a aussi participé au fait de faire intégrer ?
Oui, surtout que le temps d’arriver, je n’avais pas d’appartement ni rien et c’est lui qui m’a hébergé. Je sais que c’était particulier pour lui aussi car c’est quelqu’un qui est très sur lui-même et quand on est dans un contexte particulier, il y a plus d’égocentrisme, les mecs sont plus renfermés sur eux et sur où sera leur avenir mais franchement, c’est un mec qui est top et qui m’a beaucoup aidé.
On va maintenant parler de cette saison du Stade Dijonnais qui est compliquée jusqu’au bout et il va falloir que vous vous battiez jusqu’à la dernière seconde pour acquérir ce maintien. Ce match de ce soir contre Bourgoin peut être l’un des tournants de la saison ?
Il faut que ce soit l’un des tournants de la saison, on ne peut pas passer à travers car on ne prend pas de point à Chambé et là, tout est bon à prendre. On est à la course, on n’a pas pris de point à Cognac, on arrive à accrocher des victoires à la maison au bout car on y met énormément d’envie mais on ne peut pas se passer de mettre aussi énormément d’envie à l’extérieur mais de ne rien rapporter.

Comme on le dit souvent, au Stade Dijonnais, c’est » la belle à l’aile, la vie est belle. Le fait de jouer dans une équipe qui est joueuse doit te plaire en tant que demi de mêlée ?
Moi, j’aime beaucoup. Le truc qui est compliqué actuellement, c’est qu’en fait, comme on essaye de mettre énormément de rythme, je pense qu’il y a beaucoup de fatigue qui s’accumule et comme en plus on a énormément de blessés, c’est compliqué de tout le temps respecter le plan de jeu et de mettre en place le jeu qu’on voudrait faire.
Cette équipe de Bourgoin est un mythe de l’ovalie mais elle a fait un peu comme Dijon en débutant mal sa saison. A l’image d’un sparadrap qui colle, elle a un peu traîné son spleen tout au long de la saison mais c’est quand même une équipe que vous devez redouter un peu à Dijon ?
C’est surtout une équipe qui revient bien et qui est très, très solide devant donc on sait ce qu’ils vont nous mettre ce soir et on sait quel combat ça va être. De toute façon, ce sont les derniers matchs de la saison donc il faut tout donner, il en restera trois après cette rencontre et il faut mettre beaucoup d’envie. La manière, on s’en fout, il faut juste penser au maintien et à la victoire.

De plus, le cadre de ce match à Rajon reste quand même quelque chose d’assez extraordinaire car c’est un stade mythique qui laisse transpirer quelques frissons ?
Ça donne envie surtout quand on a 21 ans comme moi. Déjà, de taper en Nationale, de jouer avec des mecs qui ont joué à haut niveau et avec des mecs qui sont pros, c’est bien, ça donne envie d’aller plus haut, de continuer à travailler et de s’y filer à fond.
Comment est-ce que tu appréhendes ce championnat de Nationale ?
Bien, j’aimerai y rester car, sincèrement, ça joue beaucoup et je pense même que, sur certains matchs, ça joue parfois plus que la Pro D2. C’est un niveau intéressant déjà parce-que c’est pro dans la quasi-totalité des clubs donc tu peux extrêmement travailler sur ton rugby et beaucoup progresser pour tendre à viser plus haut après.

Tu nous parlais tout à l’heure de la complexité d’être dans une équipe comme Bédarrides-Châteauneuf du Pape dont ton père est le manager. Mais il doit aussi y avoir des avantages à avoir un père entraîneur en termes de conseils et d’accompagnement ?
En termes de rigueur surtout. Ça n’a jamais été facile car mon père ne m’a jamais aidé dans l’éducation c’est à dire qu’il m’a plus mis en difficulté qu’il ne m’a aidé, juste pour que moi, je m’impose ma propre rigueur et que je travaille plus que les autres. Quand j’étais avec lui à Rodez puis à Bédarrides-Châteauneuf du Pape, si j’ai grapillé quelques feuilles de match, c’est parce-que c’était mon travail. Je me suis imposé tout seul car j’ai vite compris que ce n’est pas parce qu’on est le fils du coach qu’on va plus jouer que les autres, en tous cas, pas avec mon père.

Toute cette intransigeance qu’il t’a inculquée peut quand même te servir dans des matchs comme celui de ce soir contre Bourgoin ?
Oui mais j’ai aussi un état d’esprit à savoir que je suis combatif et que je donnerai toujours 100% de moi-même. Peu importe le mec avec qui je jouerai ou contre qui je jouerai, que ce soit contre Marmande, Bourgoin ou Toulouse, je m’y filerai toujours de la même façon car pour moi, le rugby est ma passion. C’est toute ma vie, il faut prendre du plaisir sur le terrain et s’y filer à fond.
Quel va être le mot d’ordre pour ce match capital face à Bourgoin ?
Aller chercher des points et rapporter une victoire.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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