Lors de la pause du rugby fédéral et en amont de la 4eme journée de fédérale 1, nous sommes allés à la rencontre de Nicolas Chocou, l’ex pilier droit du SC Albi, de retour au pays basque sous les couleurs du Anglet Olympique RC . Celui qui évoluait il y a encore peu dans des clubs de Nationale et de Pro D2, a choisi à l’aube d’un carrefour de vie, de replonger dans le rugby semi-amateur tant pour un confort de vie que pour retrouver la camaraderie et la convivialité qui en découle. Focus sur un joueur et un club qui veulent allier ambitions et valeurs de l’ovalie dans une poule 4 où l’adversité est aussi récurente que les derbys.

Nicolas te voilà revenu quasiment à tes premières amours. On connaît ton attachement pour le Pays Basque. Tu as fait tes armes en jeune à Bayonne. C’est une terre qui te plaît, qui te sied bien. C’est donc naturellement que tu es venu relever le challenge d’Anglet ?
Exactement, c’était un beau challenge qui s’offrait à moi. Retour au Pays Basque avec la famille et les amis. Je pense qu’arriver à un moment de la vie de sportif, c’est important aussi de retrouver son entourage avec ses amis et sa famille. Il y avait un beau challenge et j’ai répondu présent.
On va revenir un peu sur ta carrière. Comme on le disait, tu as commencé à Bayonne chez les jeunes après tu es allé à Agen. Tu as fait un tour à Narbonne, puis à Massy pour arriver à Albi. Tu as un peu tout connu : un brin de Top 14, un peu de Pro D2, un peu de Nationale, un peu de Fédérale 1. Tu as fait un peu le tour de la boucle.
Exactement. J’ai fait le tour de la boucle. Même si j’avais quelques offres en Pro D2 ou en Nationale l’année passée, c’est vraiment ce choix-là de la famille et de l’entourage, maintenant que je suis papa, qui a pris le pas par rapport à la carrière sportive.

On va parler de ton passage au Sporting Club Albigeois. Il coïncide trait pour trait avec l’arrivée du covid. Ça restera un passage qui sera marqué pour toi par cette pandémie ?
Ça a été un passage marqué par la pandémie certes. Après voilà, déçu la première année de ne pas être monté en Pro D2 avec le Sporting. La deuxième année, déçu sur le plan humain et sportif aussi. L’objectif était de monter, on n’a pas réussi à monter. Après, il y a eu des choix. Il s’est passé ce qu’il s’est passé. Je pense avoir bouclé la boucle et je n’avais pas envie de nouveauté, mais au contraire, de retrouver un peu ce rugby esprit d’équipe, de copains et de retour en terre connue.
Albi, il y a eu une fin qui n’a pas été celle dont tu rêvais. Tu l’as un peu vécue hors groupe dans le money-time sur les dernières rencontres. Comment tu as vécu cette situation ?
J’avais échangé avec le manager à l’époque. Il y a eu un différent. Je n’ai plus joué à partir de ce moment-là. C’est la vie de sportif. On ne va pas y revenir dessus. C’est du passé. Je trouve ça dommage. Je ne dis pas qu’avec moi ça aurait été différent, mais ça aurait pu l’être, on n’en sait rien.
On va maintenant rebasculer sur ce projet d’Anglet. J’imagine que bien sûr il y a les attaches affectives, amicales et bien sûr la passion que tu as pour ce territoire du Pays Basque. Il n’y a pas que ça, il y a aussi un projet sportif qui a dû te plaire à Anglet ?
Il y a un projet sportif très intéressant. Je trouve qu’il y a un recrutement qui a été ciblé et très intéressant. Je connaissais le manager, Frederic Thauvin, que j’ai eu à Bayonne. Ça a tout de suite accroché avec les présidents et le manager. Je savais un peu le type de jeu que fait Anglet. C’est une équipe très joueuse, mais aussi très combative, très agressive. C’est un rugby qui me plaît et dans lequel je me retrouve. Je pense que ça sera une des équipes très ambitieuses de la poule.

Il va y avoir de beaux derbys face à Peyrehorade, face à Mauléon mais surtout l’apogée des derbys Basques entre Anglet et St Jean de Luz ?
C’est un match qu’on coche et qu’on attend tous. Comme le derby Basque-Landais contre Tyrosse qu’on a réussi à gagner à la maison. Ce sont des matchs qu’on attend. Après c’est sûr que ce sont des matchs qu’on attend, mais cette poule, tous les matchs on les attend un peu. Je crois que le déplacement le plus loin c’est deux heures de route. Ça change un peu des années précédentes où il y avait des 12 heures de bus. C’est entre guillemets que des derbys. Tout le monde peut venir au stade. C’est super accessible. Ça fait partit des joies de cette Fédérale.
Cet esprit de la Fédérale 1 avec du rugby de très haut niveau mais aussi un esprit feria guinguettes comme on dirait dans le jargon, ça te plait aussi toi ?
Exactement, quand tu arrives au Stade qu’il y a les bandas et qu’il y a cette ambiance qu’il n’y a peut-être pas forcément dans le rugby pro. Tu vois tout le monde autour du terrain qui sont à 1m50 de toi quand tu joues. C’est vrai que c’est une ambiance particulière. Ça procure quand même pas mal de plaisir. Quand tu sais que tes proches et tes amis sont là au stade à chaque déplacement, ça fait chaud au cœur et ça fait plaisir de voir ça dans les stades.
Tu nous parles un peu de ce début de saison d’Anglet. Quel est le bilan à tirer de ce premier bloc ?
On fait quand même un beau premier bloc en gagnant nos deux premiers matchs et en accrochant un point de bonus à Mauléon. Peut-être qu’on espérait faire trois sur trois. Mais bon, on est encore une équipe avec pas mal de recrues, en rodages. Une fois que la mayonnaise aura bien pris, je pense que ça roulera beaucoup mieux et on pourra viser les premières places.
Avec ce déplacement au Mauléon. Tu as eu déjà un avant-goût des derbys Basques. Tu avais goûté un peu au déplacement au Mauléon avec le Sporting Club Albigeois. Rassure-nous, il y a toujours autant de ferveur au Stade Marius Rodrigo ?
Il y a toujours autant de ferveur. C’est toujours aussi compliqué d’aller gagner là-bas. C’est la guerre sous la pluie. Ce n’est jamais évident de s’imposer à l’extérieur. Comme je te disais, ce ne sont que des derbys. C’est à nous de montrer un autre visage et un autre niveau de jeu quand on a le potentiel qu’on a.
Quel va être le plan de marche pour le prochain bloc ?
On va essayer d’accrocher un maximum de victoires et d’engranger un maximum de points et se rapprocher petit à petit de la qualif et des six.
On a vu qu’il y avait la création de la Nationale 2. A partir de la saison prochaine, une partie de la Fédérale 1 montera en Nationale 2 dans le monde semi-pro. L’autre partie restera en Fédérale 1 dans un monde quasi-amateur. J’imagine qu’Anglet s’inscrit comme candidat pour la Nationale 2 ?
Bien sûr. C’est une évidence. L’objectif cette année c’est d’aller le plus loin possible en phase finale, d’attirer le plus de monde au stade. Après, on lâche les chevaux et on verra ce qu’il se passe.

On va te poser une dernière question comme d’habitude décalée. On imagine très bien que dans le Tarn tu passais tes soirées à jouer à la pétanque. Au Pays Basque, ça doit être de plus belle !
Il y a aussi de la pétanque au Pays Basque je te rassure. Il y a de la pétanque, des amis, des grillades et c’est aussi un plaisir de retrouver tout ça.
Il te manque plus que te mettre à la pelote Basque, tu seras un vrai petit Basque !
Exactement mais je préfère la pelote qui est un peu plus lourde moi (rires).
Propos recueillis par Loïc Colombié
