Alors que le CSBJ a perdu son premier match à domicile face à Tarbes (23-24) après une défaite inaugurale sur les terres Ardéchoises du RCAV, Sébastien Tillous Borde est revenu en détail sur ces 2 désillusions de début de saison. Confiant en la capacité de ses hommes à redresser la barre, le manager de Bourgoin enjoint ses hommes à faire des choses plus simples et propre face à Dijon lors de la 3eme journée de Nationale. Entretien avec un « STB» qui pour ses débuts en Berjallie n’est pas épargné par l’adversité et une palanquée de blessés.

Vous perdez d’un point pour votre première à domicile. Est-ce qu’on sort frustré d’une telle rencontre ?
Oui frustré parce qu’en première mi-temps, on ne fait pas ce qu’il faut. On a du déchet sur la conquête et à aucun moment on ne peut mettre notre jeu en place. Si ce n’est que sur certaines séquences où on récupère le ballon et où on a provoqué des cartons jaunes et on a commencé à mettre notre jeu en place. On voulait mettre un gros rythme, on n’a pas pu le faire. En tout cas sur la première mi-temps. Même si en seconde mi-temps, ça va mieux.
Justement, à la pause, vous avez insisté sur quoi ?
Ce n’est pas compliqué. Mon discours a été très simple. Les mecs sont venus trois fois sur trois de nos erreurs Individuellement, des mecs ont fait des erreurs mais bêtes. C’est des petits détails. Sauf qu’un détail plus un détail, plus un détail, ça fait neuf points et des fois un essai. Je leur ai dit, tant que vous ne montez pas le niveau individuellement pour le collectif, vous nous tuez tout seul. C’est ce qui se passe depuis quelques temps. Des petits détails à régler et c’est ce qu’ils ont fait en deuxième mi-temps. Du coup on a réussi à remonter au score et à rentrer dans le match.

On a l’impression que tes joueurs veulent peut-être un peu trop bien faire sur le match.
Ce que je remarque c’est qu’on fait des choses biens et les choses les plus simples, par moment, on n’est pas assez exigeants avec nous-mêmes sur des choses simples. On prend une pénalité parce qu’au coup d’envoi, on est au sol et on rampe alors qu’on sait qu’il ne faut pas faire ça. Mathieu Nicolas, il réceptionne, il n’y avait personne, on fait en-avant et on prend trois points je crois. Sur l’essai, on avait l’occasion de casser trois-quatre fois le ballon, mais il n’y a pas un mec qui a switché pour toucher le ballon et c’est fini il n’y a pas essai. Ce sont des détails, mais ils coûtent cher et à la fin, on perd ce match à cause de ça.
On a l’impression qu’à ce niveau en National, ça paye à chaque fois pour l’adversaire ces petites erreurs.
Oui de toute façon, je leur ai dit. Je sais qu’on peut revenir. Le match j’étais persuadé qu’on pouvait le gagner et on pouvait le faire. Mais je leur ai dit, tant que vous ne serez pas simple et exigeants avec vous-même, on ne pourra pas gagner nos matchs. En deuxième mi-temps, on l’a fait. On a été plus propres. On a fait ce qu’il fallait. Il y a des moments dans l’entrejeu où on a manqué d’alternance, mais les collègues ne jouent pas ensemble depuis longtemps. Il y a des moments qu’on a travaillé à l’entraînement. Des fois ils y sont et des fois ils sont loin. Max qui sort à la mi-temps sur un coup à l’épaule, cette gestion nous a un peu perturbé.
Vous êtes inquiet pour la suite ?
Quand j’ai un neuf qui tombe oui je suis inquiet car je n’en ai que deux. J’en ai un troisième qui revient des croisés d’ici quatre semaines. Donc oui inquiet. J’espère que ça va aller. On verra.

Avec les absents que vous avez, est-ce que ça devient de plus en plus difficile à gérer ?
Non pas spécialement car les mecs qui ont joué se sont donnés à fond. Ils ont mis les éléments qu’il fallait pour faire un bon match. Après, les absents qu’on a, c’est sûr que ça nous permettrait de faire une meilleure rotation sur tous les matchs qu’on a eu jusqu’à présent.
Il y avait le retour du public à Rajon, plus de 5000 spectateurs, c’est important. Qu’est-ce qu’on peut en retenir pour ce match ?
Oui bien sûr c’est super important. C’est pour ça qu’on est déçus de perdre ce match. Si on le gagne peut-être qu’on ne dit pas la même chose après. C’est ce qui est rageant. On veut offrir au public des bons matchs et du jeu. On a le niveau pour pouvoir le faire. Je sais qu’on va le faire. Bien sûr, ça demande de la construction. On perd deux matchs d’affilé, ça nous met de suite dans le dur. Je trouve quand même que les mecs ont du caractère. Mais il faut aller chercher encore plus. Pour gagner les matchs, il faut aller chercher quelque chose de différent. Je le sais car en tant que joueur, j’y suis passé. Il y a des moments, ça ne sourit pas. Ça n’a pas souri la semaine dernière alors qu’on avait 65% de possession, six occasions d’essai et on ne les a pas mises. Contre Tarbes, on peut faire aussi basculer le match et on ne le fait pas. En mêlée, un ballon traine, il peut être chez nous et il n’est pas chez nous. Mais ça, il faut le provoquer. A un moment donné, si on ne provoque pas ça, on ne nous le donnera pas. C’est comme ça. Ça fait partie de la construction de cette équipe, du staff de ce renouveau qu’on veut mettre en place. Il faut aller à Dijon avec l’envie de gagner là-bas et de mettre les choses en place pour gagner là-bas.
C’est important de mettre les choses en place pour chercher cette victoire et reprendre confiance comme vous le dites si bien ?
Bien sûr. Je pense que l’an dernier, ils ont perdu cette faim de gagner. Plus tu gagnes, plus tu as envie de gagner. Il faut la retrouver. On met les choses en place pour la retrouver même si ça ne se voit pas encore. Il faut que les mecs aient envie de gagner. Il faut changer cette culture car au final cette culture-là a été perdue. On y travaille dessus. On n’a pas encore les résultats. Après, je regarde aussi les performances et pas que les résultats.
Tarbes a amené une équipe qui a très peu tourné depuis la semaine précédente. Avez-vous senti qu’il y avait un coup à faire ?
C’était l’équipe type qui était sur la feuille de match avec un pack très lourd très dense. On savait que la première mi-temps serait très dure. On voulait vraiment les bouger, les faire courir. Mais quand tu n’as pas le ballon, tu ne peux pas les faire courir. A ce jeu-là, ils ont été costauds. Ce qui me fait chier c’est qu’à la fin, je vois quatre mecs par terre avec des crampes chez eux. Je me dis, si ça dure cinq minutes de plus, on gagne. C’est là aussi où je demande à mes joueurs d’aller chercher les choses de suite et de ne pas attendre la mi-temps. C’est ça qui amène la déception. Tarbes a fait son match à l’extérieur.
Propos recueillis par Slim
